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Aztec Adventure

Section Test.


Nazca '88 : The Golden Road to Paradise
20/09/1987
Edité par Sega
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Aztec Adventure
??/??/1988
Edité par Sega
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Aztec Adventure
??/??/1988
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Action/Aventure
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Master System
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Aztec Adventure
Aztec Adventure, capture d'écran Aztec Adventure, capture d'écran Aztec Adventure, capture d'écran
Dans l'esprit de nombreux rétrogamers, Action/Aventure et 8 Bits riment souvent avec Zelda. Il est vrai que ce titre conçu par le génial Shigeru Miyamoto, en éclipsant totalement la concurrence par ses immenses qualités, a clairement contribué à faire de la Famicom la reine de cette génération, position qu'elle conservera même quelques années après la sortie de la Megadrive. Ce serait cependant mal connaître le petit monde du jeu vidéo que de croire qu'aucun autre soft du même genre ne méritait que l'on s'y intéresse à cette époque. Sorti en 1987 sur Master System, Aztec Adventure fait partie de ces titres injustement méconnus, malgré d'indéniables qualités. Portrait de cet enfant chéri de tous les fans de Sega...

Le jeu qui fait passer le scénario de Mario Bros pour du Shakespeare...

« Bienvenue chez les anciens Aztèques, où l'argent est fait loi et où tous ennemis peuvent être achetés. Votre objectif : atteindre le Paradis Aztèque, où des gages de fortune et de bonheur vous attendent. ». Derrière cette phrase apposée au dos de la boite, et écrite dans un français n'ayant rien à envier au langage SMS des jeunes d'aujourd'hui (par cette dernière réplique, je viens de prendre dix ans!), se cache la seule trace de scénarisation à laquelle le joueur pourra s'attendre dans Aztec Adventure. Aucun texte défilant, aucun dialogue, aucun élément dans la notice ne viendront apporter une quelconque cohérence à l'ensemble, le propriétaire de la cartouche devant se contenter de voyager dans les onze niveaux avec des objectifs bien précis exposés en début de stage, objectifs se résumant à tuer certains ennemis particuliers. L'inévitable comparaison avec un Zelda doté d'un background conséquent n'est ici clairement pas à l'avantage du titre de Sega... Côté gameplay, la firme au hérisson bleu a cependant su s'inspirer de son concurrent direct tout en y adjoignant quelques spécificités des plus intéressantes.

Les incorruptibles n'existent pas : tout le monde a un prix!

Vous dirigez donc Niño, personnage principal du jeu, dans une vue du dessus faisant furieusement penser à la caméra qui nous avait fait découvrir les aventures de Link quelques mois auparavant sur Famicom Disk System. Les deux touches d'action sont respectivement dévolues à l'attaque, et à la navigation dans un inventaire situé en haut à droite de l'écran, et contenant tous les items ramassés une fois un ennemi vaincu (chaque adversaire laissant toujours derrière lui le même élément). On pourra diviser cet inventaire en trois grandes catégories. La première contient les armes classiques utilisées par les adversaires, consistant le plus souvent en des projectiles comme des flèches ou des boules de métal.

La seconde se compose d'un objet bien précis qui variera à chaque niveau, équipement qui sera indispensable pour espérer progresser. A titre d'exemple, vous pourrez récupérer une boule de feu dans le premier stage, cette dernière étant le seul moyen de se débarrasser des plantes qui vous pourriront l'existence : inutile d'essayer de taper dessus à l'épée, vous ne récolterez qu'une chute vertigineuse et rapide de votre barre de vie. Par la suite, on pourra récupérer une petite demi-douzaine d'objets spéciaux, allant du bâton de dynamite aux bottes permettant de se déplacer sur l'eau (Niño nageant comme une brique, attendez vous à voir votre barre de vie fondre comme neige au soleil si vous avez le malheur de vous aventurer dans une rivière sans ce précieux artefact!).

Enfin, s'ajouteront à ces différents objets des bourses qui vous autoriseront le recrutement des alliés au sein des niveaux. Pour ce faire, la démarche consistera à lancer ladite bourse sur l'adversaire concerné, ce dernier se transformant aussitôt en un précieux compagnon de route vous assistant dans vos combats en imitant vos gestes, tout en faisant office de bouclier contre les adversaires les plus redoutables. Quelques limitations viendront cependant circonscrire ce concept novateur. Tout d'abord, seuls trois types d'adversaires seront « achetables » parmi le bestiaire. Certains nécessiteront en outre plusieurs sacs remplis d'argent pour daigner se joindre à vous, ces mercenaires pouvant parfois demander jusqu'à quatre items de ce type! Ce principe au cœur du gameplay n'en est pas moins particulièrement bien trouvé, et apporte un réel plus au déroulement de l'aventure tout en offrant une aide bienvenue compte tenu de la difficulté du soft.

Crise de nerf assuré!

Le premier niveau fait en quelque sorte office de tutoriel, immergeant petit à petit le joueur dans l'univers de ce Aztec Adventure en le mettant aux prises avec des adversaires aux déplacements facilement prévisibles. La fin de cette entrée en matière offre néanmoins déjà un aperçu du challenge qui sera offert dans les niveaux suivants. On se retrouvera alors opposé à un bestiaire nettement plus retors, composé de nombreux ennemis redoutables sous bien des aspects. Certains déclencheront des tirs multidirectionnels transformant le soft en manic shooter, tandis que d'autres vous donneront le tournis en décrivant des cercles autour de Niño à une vitesse vertigineuse. Ces monstres auront en outre la mauvaise habitude de réapparaitre systématiquement une fois quitté le tableau courant. Mieux vaudra donc ne pas s'attarder, et réaliser ses déplacements avec une grande précision afin d'éviter de se tirer une balle dans le pied en repassant plusieurs fois dans la même zone de jeu.

De telles épreuves pourront sembler de prime abord largement surmontables, mais s'accompagnent d'un handicap supplémentaire pour le joueur : la maniabilité. Outre l'allonge particulièrement réduite du personnage, le plus gros problème vient de l'énorme lourdeur dans les déplacements rendant l'anticipation, l'esquive, et l'attaque extrêmement malaisées, à fortiori compte tenu de la vitesse de déplacement des ennemis ainsi que de leurs projectiles. Difficile dans ces conditions de survivre, d'autant que la barre de vie a une fâcheuse tendance à descendre à vitesse grand V. Pour ne rien arranger, chaque niveau vous mettra aux prises avec plusieurs boss qu'il vous faudra défaire pour passer à la suite de l'aventure, boss plus coriaces encore que le reste du bestiaire. Il vous arrivera ainsi d'en affronter jusqu'à cinq dans un même level! Autant vous dire que la progression deviendra très vite franchement pénible, et ce même pour les gamers les plus acharnés. Pire encore : le dernier niveau sera plus insurmontable encore que les autres, puisqu'il fera office de melting pot de tous les boss déjà rencontrés dans le jeu. Le challenge s'avèrera d'autant plus colossal compte tenu du très faible nombre de vies disponibles (seulement deux en début de partie), et du fait que la perte de l'une d'entre elles vous réexpédiera très loin en arrière. Aucun système de sauvegarde (mot de passe ou autres) ne viendra vous prêter main forte. Tout juste bénéficiera-t-on de quelques checkpoints, positionnés après chaque patron et évitant de revenir systématiquement au début du niveau à chaque vie cruellement ôtée par un adversaire un peu trop entreprenant. Pour boucler la dizaine de niveaux qu'il comporte, il vous faudra une motivation sans faille, une rigueur du même acabit, ainsi qu'une bonne dose de chance... Cette difficulté excessive, rêve de tout joueur adepte de challenge qui se respecte, se transformera donc rapidement un véritable point faible pour le soft qui en deviendra très vite extrêmement frustrant. Dommage, d'autant que le titre n'est à côté de cela pas dépourvu d'un certain charme, notamment sur le plan visuel...

Un aspect visuel attachant...

La réalisation d' Aztec Adventure est ainsi tout à fait remarquable pour un jeu sorti vers la fin des années 80. Les décors, mettant à l'honneur des couleurs chatoyantes issues d'une palette faisant montre d'une richesse remarquable, jouissent d'une grande variété et fourmillent d'éléments rendant chaque niveau unique. On est systématiquement dépaysé, et impressionné par cette volonté des développeurs d'inclure une foule de détails sur chaque élément présent à l'écran. On pourra par exemple admirer de petites vaguelettes sur les étendues aqueuses, retranscrivant merveilleusement la sensation de mouvement inhérente à la présence du courant. Il est cependant regrettable que cette diversité ne s'atténue à partir du septième stage, les développeurs ayant alors une fâcheuse tendance à réutiliser les précédents environnements.

La modélisation de Niño, attachante et de qualité plus qu'acceptable, est néanmoins gâchée par une animation franchement insuffisante et mal décomposée. Outre la richesse des environnements, c'est bel et bien la variété du bestiaire qui impressionne avec un impressionnant panel d'une quinzaine de créatures distinctes, auxquelles s'ajoutent les différents boss rencontrés. Rares étaient les jeux à pouvoir se vanter d'offrir une telle diversité dans le casting des adversaires dans le milieu des années 80. Ces ennemis ne se distinguent pas uniquement par leur chara design (tantôt s'approchant d'un Pokemon-Like, tantôt empruntant beaucoup à la mythologie d'Amérique centrale) mais également par leurs comportement et leurs déplacements radicalement dissemblables, nécessitant de fait une adaptation permanente du joueur pour espérer survivre.

...au même titre que la bande son.

A cet aspect visuel réussi bien qu'ayant quelque peu vieilli, s'ajoute une bande son du même acabit faisant la part belle à des mélodies enchanteresses que l'on se surprendra à siffloter des heures durant une fois la console éteinte. Ces dernières remplissent admirablement leur rôle de fond sonore, tout en parvenant à éviter tout sentiment de redondance. Chaque stage est en outre doté de sa propre musique, parfaitement adaptée au style d'environnements visités. Cette remarquable hétérogénéité s'accompagne de bruitages très cartoon, caractéristiques de la génération 8 bits. Certains seront rebutés par ces derniers, d'autres apprécieront à sa juste valeur cette ambiance rétro ayant marqué toute une génération de joueurs. J'appartiens pour ma part à cette seconde catégorie, ramassis de vieux croulants nostalgiques et idiots, ayant la larme à l'œil dès qu'ils entendent une bande son de cet acabit...

Conclusion

Il est indéniable que Aztec Adventure ne joue pas dans la même catégorie que The Legend of Zelda, tant au niveau de l'ambiance que de la richesse du titre. Pour autant, le soft de chez Sega se présente comme un très bon jeu d'aventure/action, hélas handicapé par une maniabilité un peu lourdingue rendant le challenge déjà considérable carrément insurmontable. Si vous recherchez un défi à votre mesure, sautez sur l'occasion! Mais préparez vous à quelques crises de nerfs...

Réalisation : 15/20
Gameplay : 12/20
Bande son : 16/20
Durée de vie : 15/20 pour les acharnés, 4 pour les autres
Scénario : -/20

VERDICT : 14/20


Article publié le 02/06/2011 Jeu testé par Manuwaza