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Alex Kidd - High Tech World

Section Test.


Anmitsu Hime : From Amakara Castle
19/07/1987
Edité par Sega
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Alex Kidd : High-Tech World
??/??/1989
Edité par Sega
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Alex Kidd : High-Tech World
??/??/1989
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Aventure
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Master System

Photo de la boite de Alex Kidd - High Tech World
Alex Kidd - High Tech World, capture d'écran Alex Kidd - High Tech World, capture d'écran Alex Kidd - High Tech World, capture d'écran
En 1989, déjà deux épisodes de la saga Alex Kidd avaient vu le jour dans nos contrées occidentales et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité en avait été largement fluctuante en l’espace de trois ans. Avec un premier épisode exemplaire, ayant obtenu ses lettres de noblesse à juste titre, et une seconde aventure plus que décevante et au contenu déstabilisant pour les fans de la première heure, les développeurs de chez Sega ont décidé de ne pas lâcher ce filon et de sortir Alex Kidd : High-Tech World à l’aube des années 90. Alors qu’en est il de cet opus ? Digne successeur de Miracle World ou déception à l’image de The Lost Stars ? La réponse dans quelques lignes.

Scénario 06/20

Sûrement pas le meilleur critère pour mettre en valeur la qualité potentielle de ce titre, le scénario est plat au possible et totalement éloigné de l’aspect mystique des deux premières aventures du prédécesseur de Sonic en tant que mascotte de Sega. Il faut savoir que ce jeu qui, comme beaucoup, nous vient de l’archipel nippon, était en fait, à l’origine, l’adaptation vidéoludique de Anmitsu Hime, un manga très apprécié des jeunes japonais à la fin des années 80. Cette série de bandes dessinées orientales n’étant pas connue en dehors du pays du soleil levant, l’histoire en a été totalement modifiée et replacée dans l’univers de Alex Kidd afin de l’adapter au mieux au marché de l’exportation.

Ainsi, l’aventure prend place durant la jeunesse du petit bonhomme aux rouflaquettes, où l’on apprend que c’est un gros geek qui se lève à 9h du matin et qui n’a pour seule ambition que de se rendre dans la nouvelle salle d’arcade ouverte dans le village voisin du château royal. Comme quoi, même les plus grands héros ont aussi pu faire des erreurs durant leur jeune âge. L’action prend d’abord place dans le château du royaume de Radaxian où sont éparpillés huit morceaux d’une carte représentant le territoire royal afin que ce No-Life de prince puisse trouver le chemin de ce nouveau lieu paradisiaque avant sa fermeture à 17h. Pour cela, il devra résoudre de nombreuses énigmes posées par les différents occupants de la demeure tels que des servantes, des guerriers, un bibliothécaire, sa préceptrice et bien d’autres. Une fois ce précieux bout de papier reconstitué, Alex devra se rendre à toute vitesse au village voisin en traversant forêts et habitations.

Vous l’aurez compris, le pitch se résume en quelques mots bien simples : Le héros doit trouver la carte du royaume afin de se rendre à sa nouvelle salle d’arcade. Une trame peu complexe et sans aucun rebondissement et intérêt, totalement éloignée de l’univers décrit dans les deux premiers épisodes.

Réalisation 14/20

Si en 1986, Alex Kidd premier du nom avait impressionné la sphère des gamers de tout bord en affichant des graphismes de grande qualité pour cette année où la console de salon n’en était encore qu’à ses balbutiements, le second volet avait déçu deux ans plus tard en offrant une qualité moindre et un rendu visuel assez décevant. Ce troisième opus accueille une réalisation un peu supérieure, en nous offrant une modélisation acceptable des personnages et des décors. Le problème principal réside en fait dans le manque de diversité. Si chaque fan sera heureux d’enfin rencontrer les parents de notre héros, ce même fan aura finalement la nausée en voyant l’affligeante ressemblance des lieux. Lors du premier niveau (et le plus intéressant), il nous sera possible de traverser les six étages du manoir familial ainsi que de visiter quelques dizaines de pièces à l’aspect rébarbatif, ce qui donnera parfois le tournis et l’impression que l’on est déjà passé dans tel ou tel endroit. La meilleure méthode consistera donc à réaliser un plan de la bâtisse afin d'éviter de se perdre dans ces environnements se ressemblant tous.

Le second niveau n’est qu’une simple forêt, bien connue des amateurs de Plates-Formes, que l’on retrouve dans quasiment tous les jeux du genre. Une forêt sans grand intérêt que l’on revisite malheureusement, presque à l’identique, dans le quatrième stage. Le troisième niveau, quant à lui, nous montre un village à l’utilité plus que discutable, où s’enchainent différents magasins et où l’on ne fera en fait pas grand-chose. Comme le soft se décompose en quatre étapes, nous n’aurons pas droit à d’autres ambiances, même pas un passage dans l’univers paradisiaque de la salle d’arcade tant convoitée, ce qui aurait pu être appréciable pour tout gamer des eighties…

En ce qui concerne la modélisation des personnages, si l’on observe une bonne diversité entre les protagonistes de l’aventure comme les personnes nous donnant des énigmes et les autres avec qui l’on est obligé de parler, on peut voir que les personnages secondaires, inutiles à la progression de l’histoire, sont tous semblables. Et le constat est encore pire pour les ennemis. Si l’on ne se fera attaquer que dans les niveaux boisés (les 2 et 4 pour ceux qui ont du mal à réagir), le bestiaire reste assez mince, contrairement à ce à quoi ont pu nous habituer les deux premiers opus de la saga. Alex devra donc en découdre avec des ninjas bleus, des ninjas rouges, des vers de terre (???), des perroquets, des champignons, des chats et personne d’autre. Oui oui, vous l’aurez compris, on n’affrontera pas plus de sept types d’adversaires au cours de notre aventure, ce qui peut paraitre assez frustrant.

En ce qui concerne l’animation, comme à son habitude (le précédent épisode étant l’exception qui confirme la règle), Sega nous gratifie d’un travail exemplaire où tout est fluide et où les ralentissements et clignotements sont aux abonnés absents.

Détail qui prête à sourire, certains éléments ont été glissés dans l’aventure, montrant la mégalomanie (justifiée) de Sega. Ainsi, on pourra nettoyer un panneau dans le manoir affichant « Sega is N°1 » ou encore voir, dans l’image de fin où Alex est devant une borne d’arcade, apparaitre la phrase « Hey ! These Sega games are great ! ».

Gameplay 14/20

Sûrement le critère le plus difficile à évaluer, compte tenu de sa diversité, tant dans le genre que dans la qualité.

On peut distinguer deux types de jeu. Dans les niveaux un et trois, nous assistons à de l’inédit avec un gameplay entièrement basé sur l’Aventure et, dans les niveaux deux et quatre, un classique jeu de Plates-Formes.

Intéressons nous tout d’abord à la première phase, principalement représentée par le premier niveau. Alex devra explorer l’intégralité du château familial et répondre à de nombreuses énigmes posées par les différents protagonistes afin de découvrir les huit morceaux de la carte dont il aura besoin pour trouver son chemin. De nombreux items, plus ou moins utiles, seront à la disposition du futur karateka et, même si aucun ennemi n’est à rencontrer, le Game Over fatal pourra faire son apparition à plusieurs reprises. Ainsi, si Alex actionne un téléviseur défectueux, il sera électrocuté… Game Over, s'il essaye d’enfiler une armure trop lourde pour lui… Game Over, s'il emprunte un escalier dans lequel il manque des marches et chute… Game Over… Il sera aussi possible de téléphoner à un complice afin qu’il nous aide dans notre quête en nous offrant un item fort utile ou encore en nous donnant quelque précieux indices. Pour le plaisir des Sherlock Holmes du pad, certaines énigmes sont assez corsées et leur résolution demandera une longue exploration et une réflexion intensive. Le challenge est de taille et il ne sera pas rare de voir défiler le temps jusqu’à l’heure fatale de 17h alors qu’Alex tourne en rond, de pièce en pièce à la recherche d’un morceau perdu. En ce qui concerne le niveau 3, l’intérêt est proche du zéro absolu et le challenge ne sera pas de la partie, juste une grosse prise de tête pour trouver la solution. Alex devra traverser le village jusqu’à se rendre compte que la sortie nécessite un pass (pour le fils du roi, c’est un comble !!). La solution donne lieu à un gros WTF de la part du joueur. En effet, il faut se rendre à l’autel au centre de la bourgade afin de prier cent fois le dieu des jeux vidéo !!! (Mais pourquoi ? Pourquoi un tel acharnement de la part des développeurs ?). Un bouton servira à interagir avec différents éléments alors que l’autre affichera un tableau comprenant le plan du château ainsi que le lieu où se trouve Alex, les différents items récoltés ainsi que les morceaux de cartes en sa possession et l’heure de la journée.

En ce qui concerne les phases de Plates-Formes, rien de bien novateur. Notre petit héros à tête de ouistiti devra traverser une forêt en prenant garde de ne pas se faire toucher par les différents ennemis qui lui fonceront dessus ou lui tireront des shurikens (ninjas bleus) ou des bombes (ninjas rouges) dessus. Heureusement, il pourra riposter à l’aide d’étoiles jaunes dont le lancer est de courte portée. Alex saute admirablement de Plates-Formes en Plates-Formes et se laisse docilement guider mais attention, car le moindre contact ennemi ou la moindre chute dans l’eau lui sera fatal. Heureusement, les développeurs ont intégré un système de mots de passe et de sauvegarde nous permettant de reprendre au début du niveau et non au début du soft en cas de défaite. Au cours du premier stage de Plates-Formes, on pourra récupérer des lingots d’or qui permettront d’acheter des items dans les magasins du niveau trois.

On est quand même en droit de se demander pourquoi tout ce monde veut empêcher le brave petit Alex d’aller dépenser ses pièces de 50 centimes dans des bornes d’arcade flambant neuves. Qui sont ces ninjas ? Des mecs participant à un concours de cosplay à la gloire de Joe Musashi ? Des personnes âgées militant contre la lobotomisation engendrée par World of Warcraft ?... On ne le sait pas et on ne le saura jamais.

Hormis le fait que ces sections Plates-Formes semblent (trop) classiques, quelques problèmes viennent s’y glisser. Ainsi, il est impossible pour Alex de se baisser, ce qui s’avèrera handicapant compte tenu de la trajectoire de certains ennemis. De même, et là c’est une aberration pour un jeu du genre, il n’y aura pas d’affrontement contre aucun boss… Bien entendu, et vous l’aurez compris, les principes qui ont fait le succès du premier volet, comme le poing grossissant ou les affrontements « Pierre Feuille Ciseaux », ont malheureusement été abandonnés.

Bande Son 11/20

Comme d’habitude, les musiques ont un aspect enfantin et mignon mais ne laisseront pas un souvenir impérissable à n’importe quel joueur. De plus, comme pour les graphismes, la variété n’est pas de mise, avec seulement trois mélodies distinguables qui s’avèreront toutes un peu semblables.

Un détail prête tout de même à sourire : dans le premier niveau, entrez dans une certaine pièce où se situe un homme et une chaîne hifi. Approchez vous en, actionnez la et, à ce moment, l’homme vous dira qu’il a en sa possession le disque « Fantazy Zone » et vous invitera à l’écouter. On pourra alors entendre un morceau tiré de l’OST de ce hit bien connu des amateurs de Shoot’em Up sur borne d’arcade et Master System.

Nos oreilles sont donc gratifiées de musiques écoutables et pas forcément remarquables mais qui ne donneront pas l’envie de se servir du bouton Mute de sa télécommande. Les bruitages sont eux aussi d’une qualité médiocre, ni trop bons, ni trop mauvais et qui ne déclencheront pas chez le joueur une impression de renouveau.

Durée de vie 11/20

Contrairement à l’aventure originale, les passages de type Plates-Formes ne sont pas d’une difficulté à toute épreuve et n’offrent pas un challenge trop élevé. Là où le défi se fera sentir, ce sera bien dans le premier niveau que beaucoup de joueurs n’ont pas passé et que d’autres futurs challengers abandonneront rapidement. En effet, certains morceaux sont vraiment cachés dans des endroits improbables et certaines solutions ne sont accessibles qu’à un certain moment, ce qui nécessitera de nombreuses parties préalables afin de bien tout connaitre pour ne pas voir arriver le fameux Game Over et pour savoir quoi faire et à quel moment.

Le système de sauvegarde et de mots de passe raccourcira d’autant plus la durée de vie, de même que la petitesse des niveaux deux et quatre.


Bonus anecdotique : La jaquette : 12/20

Même si cette jaquette n’est pas moche, on ne comprend pas forcément ce que l’on y voit. On retrouve Alex, semblable à celui de 1988, donnant un coup de son fameux poing grossissant à un ninja noir. Alors là, on se demande bien pourquoi cette action. En effet, si vous avez lu les lignes précédentes, vous avez bien sûr compris que cette technique est absente du soft et que les ninjas présents sont de couleur rouge ou bleue… En ce qui concerne l’arrière plan, l’action se déroule aux abords d’un sentier au milieu de deux étendues enherbées ( ??) et, tout au fond, se distingue l’ombre d’un bâtiment qui pourrait ressembler à un château tiré de l’univers de Dragon Ball mais surtout pas à l’architecture du château de Radaxian que l’on peut voir dans le menu du jeu lors du premier niveau.

Conclusion 12/20

Alex Kidd : High-Tech World joue ici la carte de l’originalité en mêlant plus ou moins habilement phases de Plates-Formes et phases d’Aventure. Ce jeu décevra surement les fans de la première heure mais se présentera comme une bonne trouvaille pour tous les amateurs d’énigmes et de recherches scabreuses et ce grâce à son premier niveau, même si la notion de temps limité en rebutera plus d’un. Il est vraiment dommage que certains passages semblent avoir été bâclés comme le troisième stage, car ce soft regorge de clins d’œil à l’univers de la firme américano japonaise.

Après un troisième épisode en demi teinte, quel sera le futur d’Alex Kidd dans son quatrième et dernier opus Master System ? La réponse très prochainement dans Alex Kidd in OldiesRising World !!


Article publié le 21/04/2011 Jeu testé par Icarus