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Sonic Drift

Section Test.


Sonic Drift
18/03/1994
Edité par Sega
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sega Game Gear
Genre:Course
Développeur: Sega
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Microsoft X-Box- Nintendo Gamecube- PC- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Sonic Drift
Sonic Drift, capture d'écran Sonic Drift, capture d'écran Sonic Drift, capture d'écran
Si aujourd’hui la société Sega n’est plus que l’ombre d’elle-même et si l'on a du mal à l’imaginer connaître un jour à nouveau son lustre d’antan, force est de constater qu’elle aura laissé un souvenir impérissable dans l'esprit des gamers de tous temps. Toujours sans nouvelles d’Alex Kidd, de Joe Musashi, de Opa-Opa et autres Axe Battler, le seul que l’on arrive encore à croiser sur nos consoles actuelles est bien Sonic, l’emblématique hérisson bleu de la marque. S’il partage le plus souvent l’affiche avec son ennemi de jadis (Mario pour les ermites du fond…), nous avons tout de même pu l’approcher dans quelques softs où il était sur le devant de la scène tels Sonic Generations, Sonic Unleashed ou encore le récent Sonic & All-Stars Racing Transformed… Tiens? Sonic qui s’embête à concourir avec ses amis en voiture alors qu’il est plus rapide à pied? Eh bien figurez-vous que ce n’est pas la première fois. Il a en effet réalisé ce contre-exploit en 1994 sur la console portable aux six piles et seulement au Japon.

Alors ce Sonic Drift? Que donne-t-il? Pole position ou faux départ? La réponse après quelques tours de pistes.


Un petit brin d’histoire

Alors oui, vous vous en doutez, jeu de course oblige, le scénario est ici inexistant, pas la moindre cinématique d’introduction, ni de fin d’ailleurs, pas de cut-scenes, pas d’histoire de Robotnik qui organise un championnat pour déterminer qui aura la culotte d'Amy, rien. En même temps, il aura fallu attendre 1995 et la venue de Sonic 3D pour voir un scénario clairement mentionné dans cette série.

Bref, je ne vais ici pas vous parler du scénario du jeu mais d’un peu d’histoire. Je ne vais pas non plus vous conter la genèse du sport mécanique qu’est le Drift car ce n’est clairement pas le sujet, sachez juste que ce sont des courses à base de dérapages et de pneus qui fument. Tout d’abord, pour éviter les amalgames, certains auront sûrement reconnu dans le nom de l’article un jeu PAL qu’ils possèdent peut-être dans leur collection, à savoir Sonic Drift Racing. Je vous ai pourtant dit que ce titre n’avait jamais quitté l’archipel nippon. On aborde aujourd’hui Sonic Drift premier du nom qui sera suivi, l’année suivante, par un Sonic Drift 2, renommé Sonic Drift Racing à l'occasion sa parution outre Asie.

Alors pourquoi je vous parle ici d’un jeu que vous n’aurez pas l’occasion de toucher si vous n’avez que peu de chances de posséder la console en Jap et la cartouche qui va avec? Personnellement, je ne possède ni l’un ni l’autre mais comme tout bon représentant de ma génération, j’ai encore une PS2. Sachez que nous-autres, pauvres européens que nous sommes, avons pu découvrir ce soft sur le tard dans des compilations comme Sonic Mega Collection Plus ou encore Sonic Gems Collection, sorties sur les consoles de la génération précédente à la nôtre (tout dépend ici du moment où vous lisez cet article, il est sûr qu’en 2124, la PS2 ne sera qu’un lointain souvenir…). Il partageait à l’époque la jaquette avec différents opus Megadrive et Game Gear comme Sonic Spinball, Mean Bean Machine, Sonic & Knuckles… Finalement, on peut aujourd’hui ressentir des inspirations de ce Sonic Drift dans des jeux actuels tels les Sonic & All-Stars Racing avec leurs dérapages et la présence de véhicules au look vintage présents dans cet opus Game Gear.

Réalisation 16/20

S’il y a une chose dont se souviennent tous les possesseurs de Game Gear, c’est bien sa consommation astronomique en piles, ce qui en força plus d’un à y jouer chez soi, branché sur secteur avec un câble d’alimentation de Master System ou de Megadriv. Cela explique d'ailleurs en partie le peu de succès de la console qui était donc très peu portable en comparaison du Game Boy qui se voyait moins vorace et donc plus nomade. Bref, je vous parle de ça car cette consommation est bel et bien le contrecoup d’une qualité graphique exemplaire, avec un écran couleur et rétro éclairé affichant des graphismes à mi-chemin entre les consoles de salon 8 bits et 16 bits de la firme. Eh bien, je vous le dis tout de suite, ce Sonic Drift est beau et même très beau. Comment parler de ce jeu sans évoquer celui qui lui a sans doute servi de modèle, à savoir Mario Kart sorti sur Super Nintendo (console de salon donc…). Ici, point de Mode 7 et ses pistes qui glissent et tournent sous le véhicule mais bien les bonnes vieilles bandes multicolores qui reviennent plus ou moins vite au bas de l’écran. Ceux ayant connu l’arcade des années 80 ou les jeux de course sur Master System (Chase H.Q., Hang On, OutRun…) s’en souviennent bien. Le procédé consistait à matérialiser le circuit par des bandes de deux couleurs différentes se déroulant vers le bas sans que, finalement, le sprite du véhicule ne bouge. L’impression de vitesse était donnée par l’enchaînement plus ou moins rapide de ces bandes. Une technique vieille d’une dizaine d’années donc, mais une technique qui fonctionne.

Au niveau des environnements visités, tous sont issus du monde de Sonic et plus particulièrement du premier épisode sorti sur Megadrive. C’est donc tout naturellement que vous démarrerez sur le verdoyant circuit Green Hill pour ensuite courir sur le Marble entouré de montagnes et de colonnes grecques. Vous pourrez aussi vous mesurer à vos adversaires sur le Spring Yard, inspiré du niveau flipper, sur l’envoûtant Star Light et sa ville en arrière plan, sur le Labyrinth et ses teintes jaunes ainsi que sur le Scarp Brain Yard, dernier niveau du jeu de plates formes. Les pistes sont bordées d’obstacles comme des colonnes grecques, des bidons, des arbres, en total accord avec les objets décoratifs que l’on pouvait voir dans le jeu originel et, comble du bonheur, le tout est très bien rendu. En ce qui concerne la modélisation des sprites, vous pourrez incarner Sonic et sa décapotable vintage rouge, Tails avec un véhicule semblable de couleur orange, l’infernal Eggman sur son espèce de bol métallique volant qui lui a servi maintes fois lors de ses affrontements contre le hérisson dans les jeux de plates-formes. Enfin, vous pourrez aussi croiser ou incarner la belle Amy, que l’on avait vue pour la première fois l’année passée dans Sonic CD, au volant de sa voiture bleue. Les sprites sont parfaitement reconnaissables et modélisés de bien belle manière, pivotent à gauche et à droite lorsqu’ils prennent un virage et se paient même le luxe de se retourner lorsqu’ils sont sur le point de se faire doubler (ou lorsqu’ils viennent de le faire). Petit détail sympathique, lors des dérapages, de la fumée s’échappe de la gomme de vos pneus. Mais ça, c’est pour notre personnage, vous vous apercevrez que les sprites adverses ne bougent pas d’un poil et se contentent de s’éloigner ou de s’approcher dans un effet de zoom, un peu dommage.

Depuis deux paragraphes, je vous parle de l’action en elle-même mais sachez que, pendant les courses, elle n’occupe que la moitié inférieure de l’écran. Le reste étant dévolu à un affichage de différents paramètres comme une modélisation du circuit avec les têtes des concurrents qui s’y baladent, le nombre d’anneaux que vous avez récoltés… Le problème est que certains éléments affichés ne servent à rien et que d’autres ne sont pas présents. Ainsi on voit les avatars des quatre personnages qui, même s’ils sont bien modélisés, ne servent à rien, de même que les anneaux de vos adversaires qui n’en ramassent jamais… Et, paradoxalement, il n’y a aucune indication sur le temps de course, votre place dans le classement ou encore le nombre de tours restants, des informations que l’on retrouvait déjà depuis longtemps dans les jeux du genre.

Finalement, s’offrant même le luxe d’une courte animation de démarrage, Sonic Drift est beau, le fait que l’action ne se déroule que sur une moitié d’écran ne gêne en rien la visibilité et permet d’afficher des graphismes fins tout en s’y retrouvant grâce à la carte du circuit modélisée avec ses décors (et ça, niveau clin d’œil, c’est appréciable). Encore une fois avec la Game Gear, la consommation de piles se voit amplement justifiée.

Gameplay 14/20

En 1991, la Super Nintendo accueillait son titre de course le plus populaire à savoir Super Mario Kart. Certes ce Sonic Drift reprend beaucoup de mécanismes de ce jeu 16 bits mais offre de réelles nouveautés dans sa catégorie, celle des jeux 8 bits. En effet, comme son nom l’indique, il est ici possible de drifter, c'est-à-dire de faire un dérapage pour mieux appréhender un virage, en appuyant deux fois de suite sur une touche directionnelle. Était-ce possible dans OutRun? Non! Ensuite, en ramassant des télés sur le circuit, vous aurez le droit à un Power Up, les bleues vous octroyant une invincibilité d’environ dix secondes (un peu trop long à mon goût, ce qui rend les parties plus faciles), les rouges vous faisant atteindre une vitesse ahurissante durant un court laps de temps. Vous pourrez aussi rouler sur un ressort afin de doubler plus facilement un adversaire ou de passer un virage plus simplement. Sonic oblige, vous ne ramasserez pas de pièces au cours de votre course mais des anneaux dorés. Accumulez en deux et vous pourrez activer votre super pouvoir en pressant la touche supérieure de votre croix multidirectionnelle, foncez dans un élément du décor et vous en perdez une. Vous vous en doutez, chaque personnage possède son propre pouvoir spécial. Ainsi, Sonic ira plus vite alors que Eggman lâchera une mine, pendant que Amy enverra un cœur qui troublera quiconque le touchera et que Tails utilisera ses queues pour s’envoler.

Oui, un super pouvoir pour chaque personnage et trois Power Up, ça fait peu, surtout comparé à la concurrence de Mario, mais ça fait beaucoup si l'on se réfère aux jeux 8 bits du genre. Était-ce possible dans Chase H.Q.? Non plus! Une chose que les jeux de course 8 bits faisaient déjà depuis bien longtemps et que l’on retrouve ici : les obstacles en bord de piste. Souvent placés en sortie de virage, touchez en un et vous serez immobilisé, regardant vos adversaires vous doubler et vos anneaux s’envoler.

Un élément viendra faciliter votre progression, à savoir votre position sur la grille de départ. Elle dépend en effet de votre classement lors de la course précédente, terminez premier et vous partirez en pole position à la prochaine épreuve.

Alors certes, pour ceux qui ont usé leurs pouces sur leurs pads SNES, les éléments de gameplay de ce Sonic Drift auront un léger air de déjà vu et paraîtront même moins conséquents. Mais comparons ce qui est comparable et gageons que le soft offre des possibilités jusque là souvent absentes sur des consoles 8 bits, notamment dans la ludothèque offerte par la concurrente monochrome de Nintendo.

Bande son 13/20

Au niveau des bruitages, les pneus crissent dans les virages, les anneaux font « Gling Gling » quand on les ramasse et notre véhicule fait « Tfffuuuuiiii » quand on passe à la vitesse supérieure. Du classique donc mais d’un classicisme bien maîtrisé.

La musique est quant à elle assez discrète, composée de morceaux qui ne vous resteront pas en tête mais qui se marient bien avec l’action sous vos yeux. On aurait tout de même bien aimé des pistes tirées du premier opus paru sur Megadrive dont les circuits s’inspirent, comme celle de la Green Hill Zone par exemple qui, elle, restera sans doute dans les mémoires de tous ceux qui ont un jour enclenché cette cartouche dans leur console 16 bits (un peu tout le monde donc).

Néanmoins, je vous parlais tout à l’heure du personnage d’Amy tout droit venu de l’opus Sonic CD. Eh bien sachez qu’elle ne constitue pas l’unique clin d’œil à cet épisode fraîchement sorti à l'époque. En effet, tous les amateurs de la série se rappelleront de la magnifique cinématique animée d’introduction rendue possible par le support CD. Plus que les images, ceux-ci se rappelleront sans aucun doute la musique qui les accompagnait. Eh bien, et c’est la grande surprise de cette bande son, lorsque vous attraperez une télé bleue et deviendrez donc invincible, cette musique, nommée « Toot Toot Sonic Warrior » dans sa version japonaise, retentira durant une dizaine de secondes dans une superbe version 8 bits.

Durée de vie 06/20

Sonic Drift est jusque là un soft sympa. Malheureusement, c’est aussi un soft qui se boucle rapidement. Trois modes de jeu sont disponibles à commencer par Freerun dans lequel vous courez avec le personnage de votre choix sur le circuit que vous voulez, sympa pour revenir sur le soft de temps à autre mais pas révolutionnaire. Le mode versus vous permet de vous mesurer à un ami qui possède la console (dans sa version Jap), la cartouche (toujours en version Jap), un stock conséquent de piles et à condition que l’un de vous possède un câble, ce qui réduit les chances à une probabilité proche de zéro chez nous mais pas forcément au Japon. Heureusement que les versions sorties sur PS2 en Europe offrent la possibilité d’y jouer à deux sur la même machine.

Finalement on s’attardera le plus sur le mode Chaos GP, championnat divisé en trois coupes (verte jaune et rouge) dont la difficulté va crescendo. Si la coupe verte vous met sur des circuits aux tracés plutôt linéaires, les virages en épingle à cheveux s’enchaîneront dans la coupe rouge. Malheureusement, chaque compétition n’est composée que de six courses, de trois tours chacune, se finissant en deux minutes environ. Trois adversaires seulement et des Power Up qui nous facilitent la vie viendront porter un coup fatal à la durée de vie.

Conclusion 14/20

Sonic avait eu droit à son épisode de flipper, il est aujourd’hui équipé d’un volant. Armé d’une solide réalisation et d’un gameplay bien maîtrisé, ce Sonic Drift ne tient cependant pas la comparaison avec Super Mario Kart, car oui, on se sent toujours obligé de comparer un Sonic avec un Mario qui y ressemble. Pas taillé pour le multijoueur, facile, plus axé course que petits coups de pute entre amis et souffrant d’une durée de vie famélique, cet épisode s’appréciera en solo pour un petit championnat de temps à autre, pour sa prise en main rapide et pour le jingle d’invincibilité. Il s’appréciera d’autant plus sur une compilation retro trouvable à bas prix dans toutes les bonnes crèmeries et jouable sur une console qui a fait ses preuves.


Article publié le 02/04/2013 Jeu testé par Icarus