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Fatal Fury Special (Game Gear)

Section Test.


Garou Densetsu Special
25/11/1994
Edité par Takara
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Fatal Fury Special
??/??/1994
Edité par Takara
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Fatal Fury Special
??/??/1994
Edité par Takara
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Console: Sega Game Gear
Genre:Combat
Développeur: SNK
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nec PC Engine- Nintendo Super Nes- Sega Mega-CD- SNK Neo Geo- Virtual Console WII- X-Box Live-

Photo de la boite de Fatal Fury Special (Game Gear)
Fatal Fury Special (Game Gear), capture d'écran Fatal Fury Special (Game Gear), capture d'écran Fatal Fury Special (Game Gear), capture d'écran
Comparer une Neo Geo avec une Game Gear pourrait être vu comme étant une véritable hérésie ou un signe avant coureur d’une défaillance mentale. Cela se résumerait un peu à mettre en compétition une Rolls Royce avec une Renault 19. Nous n’allons pas ici nous risquer à cette vaine comparaison hasardeuse mais nous pourrons voir qu’il existe tout de même certains liens entre ces deux machines. En effet, en 1994, par le biais de Takara, la firme adulée qu’est SNK se paie le luxe d’adapter sa saga phare Fatal Fury sur de nombreux supports dont la console (trans)portable de SEGA. Un luxe qui ressemble à un pied de nez à son concurrent CAPCOM qui n’avait pas pensé à la portable à six piles pour sa série concurrente, à savoir Street Fighter. Alors que donne ce Garou Densetsu version allégée ? La sauce prend elle toujours autant sur Game Gear ? Réponse après quelques affrontements.

Scénario (-)

Même si aujourd’hui il est de plus en plus courant de voir des jeux de baston pourvus d’un scénario étoffé (Blaz Blue, Def Jam : Fight for New York…), cette utilisation de trames scénaristiques ne fait pourtant toujours pas l’unanimité dans le monde du combat. C’était aussi le cas au début des années de grâce 1990 et la série des Fatal Fury n’y a tout naturellement pas échappé, prenant tout juste le temps de nous narrer les aventures d’un grand méchant organisant un tournoi annuel afin de recruter de nouveaux sbires super méchants ou d’annihiler tout concurrent potentiel. Ca, c’est pour Fatal Fury premier du nom, le second opus nous relate quant à lui les pérégrinations d’un homme encore plus mauvais, organisant un autre tournoi dans le but de démasquer et d’anéantir celui qui avait vaincu le premier super méchant. Fatal Fury Special est une amélioration de Fatal Fury 2 et reprend les bases de ce dernier. La version Game Gear ne met malheureusement pas en avant ce scénario. On affronte donc des personnages avec qui l’on n’aurait pas dû croiser le fer en temps normal (Andy vs Terry Bogard, …). Un invité mystère s’immisce dans la distribution : il s’agit de Ryo Sakazaki, nous venant tout droit de Art of Fighting, un autre pilier du jeu de combat à la sauce SNK. N’allons tout de même pas crier au Cross Over trop vite.

Mais bon, on est là pour se foutre sur la tronche et c’est bien le principal.

Réalisation 18/20

Il va de soi que cette version ne supporte pas la comparaison avec l’originale mais force est de constater que la console portable de SEGA impressionne avec ce jeu de combat aux mille artifices. L’animation est tout ce qu’il y a de plus fluide, aucun clignotement ni même ralentissement ne viennent amoindrir le plaisir offert par le soft. Les couleurs sont vives, chatoyantes et très bien choisies.

Tout commence sur une introduction tout ce qu’il y a de plus simple mais tout ce qu’il y a de plus propre et de plus efficace. On y voit trois images fixes défilant en nous montrant trois personnages emblématiques de la saga. Arrive ensuite l’écran d’accueil semblable à celui de SNK mais en version 8-bits portable.

Vient alors le moment de choisir son personnage, leur nombre étant passé de seize à neuf, manque de mémoire oblige, et là, horreur !!! Leur nom n’apparait pas !!! Fort heureusement, la réalisation est tellement de bonne facture que tout adepte de la licence reconnaitra aisément ses combattants préférés. Les sprites sont en effet suffisamment gros et détaillés pour ne pas laisser leur identification à la seule imagination du joueur comme cela pouvait être le cas sur consoles portables à l’époque. Vient alors le moment des combats et, en plus de la fluidité sans faille et de la rapidité bluffante des mouvements, on a affaire à un déluge de couleurs, d’animations et de modifications contextuelles. En effet, chaque arène possède ses spécificités démontrant bien la qualité du travail effectué par les petits gars de chez Takara. On pourra alors se la donner sur le pont d’un bateau voguant sur un fleuve avec une ville défilant en arrière plan, sur un radeau flottant dans des rapides où l’on voit les mouvements de l’eau, sur un train en marche avec le Far West défilant en arrière plan ou encore dans une boite de nuit où clignotent spots et écrans. Le travail le plus remarquable concerne les changements temporels accompagnant chaque round. En effet, le premier se passera à l’aube, le second à l’aurore alors que le troisième (si troisième il y a) se fera au coucher du soleil.

Chaque adversaire possède d’ailleurs sa propre arène, correspondant à son pays d’origine et à sa personnalité (Duck King dans sa boite de nuit…). Les combats sont rythmés par les différents effets des attaques spéciales que se lancent les adversaires, effets vraiment bien représentés et traduisant à merveille les mouvements des persos. Chaque combat est précédé d’une image fixe où l’on voit notre challenger accompagné d’une phrase de défi. Après votre victoire (ou défaite) une autre image fixe apparaitra, cette fois-ci avec le visage du vainqueur narguant son adversaire. Petit bémol (tout petit) en ce qui concerne l’encadrement des duels, les barres de vie sont représentées en bas de l’écran, ce qui n’est pas très commun et peu commode et le chrono, toujours en bas de l’écran mais au centre cette fois, prend vraiment trop de place. A se demander pourquoi le nom des participants du tournoi n’apparait pas.

En bref, une réalisation au top, faisant honneur à la saga de SNK et mettant réellement en valeur les capacités de la Game Gear. Petit détail qui tue : les seins de Mai rebondissent, preuve d’un travail de grande qualité !!! Autre détail : il est possible de modifier la couleur du costume de notre personnage à l’écran de sélection, il en existe deux, une pour chaque touche de sélection.

Gameplay 17/20

Le constat reste le même pour la jouabilité, cette version respecte d’ailleurs à merveille les qualités et défauts de chaque joueur établis dans l’opus d’origine, ce qui fait de l’utilisation de tel ou tel personnage une aventure différente des autres.

On retrouve d’ailleurs des noms bien connus des fans de la saga tels Terry Bogard, le héros emblématique des premiers épisodes, plutôt équilibré, idéal pour commencer, son frère Andy qui pratique quant à lui le Koppo, un ancien art martial qui le rend bien plus rapide que puissant. Leur ami de toujours, le boxeur thaï Joe Higashi, aux coups puissants mais à la faible rapidité est aussi de la partie, de même que Ryo Sakazaki qui s’avère être le personnage le plus fort, complet et au top en tout point et Duck King, un homme de la night affublé d’une crête jaune sur la tête qui distribue ses coups de savates en dansant. Tung Fu Rue, avec ses allures de petit vieux tout zen rejoint le casting en exhibant ses techniques de mutation ravageuses, il est accompagné de Mai qui combat rapidement à l’aide de son éventail. Arrive alors Geese Howard, le grand méchant du premier épisode, celui qui a tué le père d’Andy et Terry et qui utilise des techniques de blocage et de contre attaque le rendant difficile à battre, il est suivi de son bras droit Billy Kane qui utilise un bâton de combat le rendant très efficace à distance.

Voilà pour ce qui est des personnages, passons maintenant aux modes de jeu. On retrouve l’éternel mode histoire qui porte ici le nom de « King of Fighter », où l’on choisit notre personnage selon notre façon de jouer (plus de vitesse, de puissance, de défense…) et où l’on part affronter les huit autres challengers. Le mode Vs nécessite un ami avec la même console, la même cartouche et un câble link et vous entrainera dans l’univers de la baston entre amis. Le dernier mode intitulé « Survival Mode » est en fait un Team Battle où l’on monte une équipe de six personnages devant affronter le même effectif d’ennemis, le but est de les défaire un par un en conservant un maximum de membres combattant pour nos couleurs, la barre de vie de notre joueur ne remontera d’ailleurs pas en cas d’annihilation d’un perso adverse. Ce dernier mode est d’ailleurs jouable à deux joueurs avec les mêmes conditions que précédemment.

En ce qui concerne la jouabilité, c’est aussi du tout bon, on aurait pu être septique au vu des deux uniques boutons de la Game Gear. Si la Neo Geo AES et sa « manette » offraient un grand nombre de combinaisons possibles grâce à ses quatre touches et un réel confort de jeu dû à son stick typé arcade, il n’en était pas de même pour la portable de SEGA. Ici le soft s’en sort tout de même magnifiquement bien avec une palette d’environ cinq coups spéciaux par personnage, ce qui est plus qu’honnête pour de la baston sur portable. Ils se sortent à l’aide de combinaisons à base de quarts de tour, ce qui rend malheureusement l’expérience un peu moins plaisante, la croix multidirectionnelle pouvant faire mal au pouce à la suite de quelques combats.

Encore une fois, limitations de puissance obligent, on doit malheureusement dire adieu aux changements de plans qui avaient aidé à grandir la notoriété de la saga. Mais là, on ne peut pas blâmer les développeurs qui ont tout de même fait un travail exemplaire compte tenu du support sur lequel se faisait l’adaptation.

Bande Son 13/20

On est sur du 8-bits et en plus, du 8-bits version SEGA, il est donc légitime que le côté sonore soit un peu en deçà du reste. Rien d’inaudible pourtant, les bruitages tiennent la route et ne gâchent pas le plaisir de jeu, pas de voix digitalisées, les attaques spéciales déclenchent une sonorité différente de celle des coups de base. Rien de bien palpitant donc pour les bruitages, la musique quant à elle, s’en sort bien mieux avec un thème d’introduction des plus entrainants et vraiment bien réalisé, une mélodie qui restera en tête. Chaque niveau possède son propre ensemble de notes 8-bits collant à merveille avec le décor, une ambiance samurai au sommet d’une montagne japonaise ou bien funky et nerveuse dans une boite de nuit. Le thème sonore entre chaque combat est quant à lui, selon moi, très représentatif de l’époque de la troisième génération de consoles.

Durée de vie 13/20

Le jeu n’est pas très difficile à prendre en main et le mode « King of Fighter » avec ses huit adversaires se finira assez rapidement pour peu qu’on maitrise son personnage même si, vers la fin, la tâche se corse un peu. Si l’on meurt, le traditionnel compte à rebours de dix secondes fait son apparition. Il peut intervenir trois fois à la suite desquelles c’est le Game Over et là, on doit tout recommencer, depuis le début… Il n’y a pas de réel plaisir à finir ce mode avec chacun des neuf personnages, la fin étant à peu de choses près la même pour tous et aucun personnage mystère n’étant à débloquer comme ça avait pu être le cas dans la version d’origine.

On pourra compter sur le mode Survival offrant un bon challenge, permettant de s’essayer aux différents styles de combat en un laps de temps réduit. Reste alors l’aventure à deux joueurs (si vous avez un ami remplissant les conditions citées dans un autre paragraphe, ce qui n’est pas forcément chose aisée). Le mode Vs en un contre un saura vous tenir en haleine de longues parties durant mais, à mon humble avis, ce sera le mode Survival à deux qui vous fera vous affronter jusqu’à ce que mort de l’une de six piles d’une console s’ensuive.

Conclusion 16/20

Si la saga Fatal Fury n‘est aujourd’hui plus à présenter aux fans de baston sur SNK, il n’en reste pas moins que ses adaptations ont parfois, elles aussi, marqué les populations. C’est le cas de cette version Game Gear qui s’impose comme étant, sinon LE, l’un des meilleurs jeux de combat sur cette console peu habituée au genre. Porté par des graphismes somptueux, une jouabilité aux petits oignons et un univers des plus recherchés, ce Fatal Fury Special se doit de figurer dans la ludothèque de n’importe quel possesseur de la console (trans)portable de SEGA tant il rend hommage à ses (petites) capacités.


Article publié le 02/09/2011 Jeu testé par Icarus