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Factory Panic

Section Test.


Ganbare Golby!
21/06/1991
Edité par Sega
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Sortie US non communiquée
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Factory Panic
??/??/1991
Edité par Sega
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Console: Sega Game Gear
Genre:Puzzle-Game
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Game Gear

Photo de la boite de Factory Panic
Factory Panic, capture d'écran Factory Panic, capture d'écran Factory Panic, capture d'écran
Ah vous voilà ! Ça fait un moment que je vous attends ! Nous avons un problème ! Segaville est en danger ! Suivez moi nous avons peu de temps pour rétablir l’ordre !

Le capitalisme en danger

Rien ne va plus à Segaville ! I.M.Greede, grâce à sa fortune, a pris possession de toutes les usines de la ville. Il souhaite ainsi se bâtir un empire en amassant tous les produits manufacturés, et tant pis pour les pauvres habitants du coin qui n’ont plus qu’à se satisfaire de la pénurie qui s’avère devoir durer. Enfin peut-être pas ! Un jeune blondinet enhardi du courage offert par la jeunesse semble bien décidé à rétablir l’ordre et la justice capitaliste ! Car enfin, tout le monde a le droit d’acheter quand même, qu’est-ce qui peut bien passer par la tête de cet « énergumène » de Greede ?

Fonçant dans le tas de gardes à la solde du communiste à peine masqué, notre jeunot fougueux parvient sans mal à pénétrer dans une première usine. Ce ne sera que le début de la légende du héros qui sauvera Segaville ! Croyez-moi !

Seules les blondes n’ont rien entre les oreilles !

Les blonds, eux, sont au moins aussi intelligents que vous et moi ! La preuve, notre sauveur ne se contente pas de rentrer dans une usine, il y sème le désordre, ou plutôt l’ordre qui n’aurait jamais dû cesser d’y régner ! Et comment s’y prend t-il ? Tout simplement en manipulant les interrupteurs des différents tapis roulants acheminant les produits manufacturés sur place. Il faut dire que c’est sûrement là le meilleur moyen de mettre des bâtons dans les roues de Greede. La population locale, composée de quatre individus, peine en effet à survivre. Rendez-vous compte, madame Peabody ne peut plus avaler ses cuisses de rôti, Pierre ne peut plus soigner ses blessures, Hughie ne peut plus connaitre les dernières nouveautés sur Game Gear et le vieux Tataglia ne peut plus se délecter de ses gâteaux préférés ! Qu’à cela ne tienne, fort de l’intelligence qu’on lui prêtera, notre avatar quelque peu bedonnant détournera les réseaux de tapis roulants de chacune des usines visitées pour acheminer jusqu’à qui de droit la denrée demandée. Le problème de ces tapis, c’est que les interrupteurs sont archaïques et nécessitent d’être enfoncés aussi longtemps qu’on souhaite qu’ils actionnent quelque chose. Ainsi, pour orienter une Game Gear vers Hughie alors qu’elle se dirigeait vers Pierre, faudra-t-il veiller à rester sur le bon interrupteur suffisamment longtemps mais pas trop ! Car attention, les usines en question sont plutôt du genre « tarabiscotées » ! Aussitôt un interrupteur actionné et le produit désiré ayant franchi l’aiguillage attenant, faudra-t-il se diriger vers le suivant. Si les interrupteurs ne sont pas activés au bon moment, et dans le bon ordre, sachant qu’il peut y en avoir des bleus, des jaunes et des rouges, le produit convoité risque de faire chemin inverse et bien souvent de se retrouver en dehors de l’usine. Les pauvres bougres qui attendent derrière les grilles n’attendront pas éternellement et passées les 999 « fausses »  secondes ce sera le Game Over !

Si encore tout s’arrêtait là mais non ! Il a fallu que les « Segavilliens » soient gourmands et envieux. Déjà qu’acheminer un objet de chaque catégorie était risqué, voila qu’il faut parfois mener à bon port plusieurs d’entre-deux ! Mais, bon, le blondinet savait ce qu’il faisait en s’improvisant défenseur de la veuve et de l’orphelin ! C’est d’ailleurs à un vrai super héros que nous avons affaire, un de ceux qui n’ont aucun pouvoir mais qui ont des ressources. Tel Batman, Blondinet-man utilisera son intelligence et surtout sa voix pour triompher des gardes venant régulièrement en renfort après un certain temps passé dans chaque niveau qui compose le jeu. Pas effrayé par le garde pourvu d’un bâton, pas plus que par la « matrone » (en est-ce vraiment une ?) dévoreuse de gâteaux ou le cosaque armé de pistolets, Blondinet-man saura lancer vers eux des cris suffisamment puissants pour les étourdir quelques secondes, lui permettant de reprendre ainsi le cours des ses activités de sabotage tout en sautant par-dessus les divers tapis présents çà et là, afin de rejoindre les zones stratégiques des niveaux.

l’art est dans l’œil de celui qui regarde !(ouille…)

Il fut une époque où la Game Gear faisait s’enorgueillir ses possesseurs ! Souvenez-vous, c’était quand ils étaient seuls à en posséder dans tout leur entourage ! Dès le moment où d’autres pouvaient s’apercevoir que la consommation de piles de la machine était incroyable et que sa faible qualité d’écran nuisait au plaisir de jeu, tout orgueil s’envolait ! Pourtant à bien y regarder la console était bonne mais encore fallait il réellement vouloir la maîtriser pour lui faire cracher ses tripes ! On ne peut pas dire que Factory Panic le fasse, même si nous avons affaire à un jeu de première génération. Pourtant le jeu possède un certain charme, un charme à la fois désuet et kitsch, mais dans le bon sens des termes. C’est ce qu’on pourrait qualifier de charme « nostalgique ».

Graphiquement l’enrobage est plutôt réussi. Les couleurs sont très contrastées, usant ça d’un rouge criard, là d’un jaune tape à l’œil et ainsi de suite. Il est plutôt évident au premier abord que l’harmonie ne fut pas une priorité des développeurs et pourtant le charme opère. On a l’impression d’avoir devant les yeux un jeu typiquement américain des années 80 ambiance pop/comics. Il n’en est pourtant rien, le jeu est bien Japonais. Pourquoi alors, si ce n’est pour se démarquer ou par mauvais goût, les couleurs sont-elles ce qu’elles sont ? Et bien tout simplement pour rendre le jeu parfaitement jouable, et de ce côté c’est une réussite. On ne perd jamais de vue quoi que ce soit et la jouabilité en sort grandie ! L’animation, bien que finalement assez réduite, donne l’illusion d’être travaillée. Remercions les tapis roulants qui forcément apportent une sorte de mouvement de fond au tout, ou plutôt remercions les objets qui bougent car les tapis sont fixes ! Vu les lieux dans lesquels est censée se dérouler l’action, il est assez plaisant d’avoir une impression de mouvement constant. Cette impression est renforcée par la grande fluidité de l’ensemble « personnages ennemis, objets, interrupteurs et personnage principal ». C’est sûrement un détail mais accompagné comme il se faut par une musique extrêmement répétitive mais tout à fait raccord dans ses sonorités avec l’environnement, les graphismes semblent parfaits pour le jeu qu’ils supportent.

La musique justement, parlons-en ! Elle finirait presque par casser les oreilles mais fort heureusement elle donne l’impression de se renouveler de temps à autre et les bruitages l’accompagnant permettent de rester concentré sur le gameplay. Une chose peu fréquente, du moins sur Game Gear est à signaler la concernant : les développeurs ont utilisé des musiques classiques comme fond ! Je ne saurais vous dire lesquelles, n’étant pas versé dans cette discipline mais on les reconnait au premier coup d’oreille ! S’il fallait parler d’un défaut concernant la réalisation je citerais la séquence de fin, très pauvre elle est décevante. Bon, ce n’est pas qu’on soit habitué à une débauche graphique sur Game Gear en pareilles occasions mais tout de même, moins de trente seconde pour dire au revoir au soft, c’’est vraiment trop peu !

Les diamants sont éternels

Ce qui n’est pas le cas de notre Factory Panic ! Vous l’aurez compris le titre lorgne du côté action/puzzle game. Dans les faits il n’est pourtant qu’un simple jeu d’action. Si la nécessité d’actionner des interrupteurs, puis plus tard de déplacer des morceaux de tapis roulants pour créer des jonctions, le tout dans un temps imparti en évitant des ennemis est une idée forte même si somme toute classique, elle n’est pas suffisante pour créer un jeu qui promet une durée de vie digne d’un puzzle game. Alors comment cela se fait-il ? Tout bêtement en n’assurant pas une difficulté suffisante ! Le titre ne dispose ni de sauvegarde ni de mot de passe c’est un fait, tout comme l’est le nombre de stages : trente-deux ! Mais il est également un fait que les ennemis, même s’ils nous suivent ne sont jamais capables d’endiguer notre progression. Il faut dire qu’il ne doit y avoir que deux ou trois niveaux dans lesquels ils sont plusieurs. La complexité des parcours, pourtant parfois plutôt longs et tortueux, n’est jamais conséquente et bien souvent une fois une rapide analyse effectuée on comprendra qu’il suffit d’actionner deux interrupteurs au bon moment pour acheminer tranquillement les objets vers leurs destinataires. Ces objets, au nombre restreint de quatre, n’assurent pas non plus suffisamment de challenge. Il y a bien une perte de temps si un objet atterrit dans les bras du mauvais demandeur et quelques objets malus comme les os ou les flacons de poison mais rien ne vient jamais dominer le joueur. Les game over sont rares et en jouant quelques heures on parviendra sans peine à terminer ce jeu sans avoir forcément envie d’y revenir.

Profitons du bon temps pour nous cultiver

Il y a une chose assez étonnante avec Factory panic : son look ! Comme je l’ai déjà mentionné, c’est assez kitsch et pourtant ça ne manque pas de charme. Il y a une explication à tout cela et en plus le trivia qui en résulte est assez savoureux !

Figurez- vous que ce jeu n’est pas exactement fidèle à son « original » ! La version japonaise se nomme ainsi « Gambare Gorbi », ce qui se traduirait par « courage gorbi ! » ou « persévère gorbi ! »
Gorbi devrait immanquablement vous évoquer Mikhaïl Gorbatchev , l’homme politique russe. Grand bien vous prenne car c’est de lui qu’il s’agit dans la version japonaise. A partir de là, plusieurs petits détails révèlent leurs saveurs. Ainsi à chaque fois que l’on termine une série de huit niveaux, on passe à un round supérieur (allant donc de un à quatre). La fin d’un round est ponctuée par une petite animation dans laquelle notre blondinet reçoit un cadeau d’une jeune femme. Le détail amusant et de voir que la couleur de cheveux du héros varie chaque fois ! Ma théorie est que nous avons affaire là à un clin d’œil des développeurs qui ont ainsi salué le Gorbatchev (ou plutôt sa calvitie) de l’épisode original !

Sans doute plus pertinent, il est à noter que les décors, constitués d’espèces de « minarets » russes prennent du sens si on s’en réfère au côté soviétique de Gambare Gorbi. De même les personnages ennemis deviennent parfaitement identifiables de par leur accoutrement : ici un habit verdâtre de travailleur communiste, là une toque à l’effigie de l’URSS etc . Enfin, les couleurs elles-mêmes deviennent logiques. Les séquences de fin de round figurent également des personnages qui semblent habillés chaudement de prime abord : enfant avec bonnet, femmes avec d’épais manteaux… on voit bien plus dans cette version japonaise la relation entre le fond et la forme. Gorbatchev ayant le rôle de celui qui donne au peuple en luttant contre l’oppression. Après tout là aussi ça a du sens, Gorbi étant quelqu’un ayant œuvré pour la libéralisation économique dans son pays.

1+1=2 (c’est la conclusion pour ceux qui ne suivent pas !

Factory Panic est un bon jeu mais qui laisse sur sa faim ! On se surprend au début à le trouver étrange graphiquement, puis à le trouver plutôt fun et bien réalisé. Les quelques premiers niveaux défilant, on se dit que l’aventure promet car forcément on se doute que la difficulté va progresser. On joue, on joue… on termine parfois très vite un stage et on se surprend à penser que c’est bizarre, que ça a été vraiment vite. Petit à petit on s’inquiète de ne pas voir le challenge progresser plus drastiquement et finalement on s’accommode d’un jeu qui, bien qu’il tente d’y mettre du sien pour nous tenir tête, n’y parvient jamais. Il faut le prendre alors pour ce qu’il est : un bon petit jeu sans prise de tête, amusant le temps d’en faire le tour, à la limite une petite curiosité qui sera plus curieuse en japonais du fait de la présence de Gorbatchev. Décevant parce qu’on en attendait tellement plus !

Scénario :non significatif
Gameplay : 11
Réalisation : 12
Bande son : 11
Durée de vie : 8

Conclusion : 10 juste pour le fun !


Article publié le 30/12/2010 Jeu testé par Tanuki