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Phantasy Star Online

Section Test.


Phantasy Star Online
21/12/2000
Edité par Sega
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Phantasy Star Online
29/09/2001
Edité par Sega
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Phantasy Star Online
23/02/2001
Edité par Sega
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Console: Sega Dreamcast
Genre:Action/Jeu de Rôle
Développeur: Sonic Team
Joueurs: 1 à 4
Existe aussi sur: Nintendo Gamecube- PC- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Phantasy Star Online
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En cette première décennie du nouveau millénaire, les MMORPG ont pris une place significative dans le marché des jeux PC. La sortie en 2005 du célèbre World of Warcraft représente le meilleur exemple du succès rencontré par ce type de jeu, provoquant parfois des drames familiaux (mais c’est une autre histoire). Cependant, le premier véritable MMO à avoir du le jour sur le marché vidéo-ludique n’était pas un jeu PC, mais bel et bien un titre Dreamcast. Nous sommes en 2001. Après quatre épisodes ayant rencontré un grand succès sur Megadrive et une période de sécheresse sur 32 bits, la saga des Phantasy Star revient sur la toute nouvelle console de Sega avec une aventure avant tout basée sur l’aspect online, et exploitant ainsi le modem 33k de la machine. De nos jours, le bas débit a laissé la place à l’ADSL et les serveurs du jeu sont, à ma connaissance, tous fermés. Ce test ne se basera donc que sur le mode offline du soft.

Pioneer 1 ne répond plus !

Contrairement à beaucoup de RPG, Phantasy Star Online a pris le parti d’abandonner les univers heroic-fantasy au profit d’un monde futuriste digne des meilleurs films de science-fiction. Devant la mort imminente de leur monde, les humains commencèrent à envoyer des sondes aux quatre coins de l’espace à la recherche d’un monde habitable. Après des mois de recherches infructueuses, une planète potentiellement viable finit par être détectée. Il fut alors décidé d’y envoyer Pioneer 1, un gigantesque vaisseau interstellaire ayant pour mission d’y installer une colonie qui pourrait, à terme, accueillir toute la population. Après confirmation de la viabilité de l’environnement de la planète Ragol, les membres de l’expédition débutèrent la construction de Central Dôme qui devait être le premier bâtiment de la nouvelle colonie. Sept ans plus tard, le travail acharné de l’expédition Pioneer 1 a porté ses fruits, et un second vaisseau originalement baptisé Pioneer 2 est envoyé sur les lieux avec à son bord la première vague de réfugiés. Cependant, alors que ce dernier entre en orbite et tente d’établir une communication avec le Central Dôme, une gigantesque explosion retentit sur la planète, coupant tout contact radio. Devant le mystère entourant cette catastrophe, les dirigeants de Pioneer 2 décident de rester en orbite jusqu’à ce que toute la lumière ait été faite sur l’incident. C’est dans cette optique que vous êtes envoyé sur Ragol pour récolter des informations à propos de l’explosion. Vous vous rendrez vite compte que cette dernière a engendré un regain d’agressivité de la part de la faune locale qui ne se privera pas de vous attaquer.

Un principe original

Abordons à présent le déroulement de l’aventure. Dès les premières secondes de jeu, vous aurez droit à une surprise de taille. En effet, contrairement à la plupart des RPG, aucun personnage principal ne vous sera imposé. La première étape de votre quête consistera donc à vous créer votre alter-ego virtuel. Pour cela, vous devez choisir parmi trois races (Humains, Newmen et Casts) et trois types de combattants (Hunter, Ranger et Force) représentant l’équivalent des jobs dans les RPG de chez Squaresoft. Le choix de la race influera sur les capacités du personnage. Ainsi, les Newmen correspondront en quelque sorte à la classe des mages et seront ainsi capables de maitriser de puissantes magies (appelées Techniques dans le jeu), en contrepartie d’une grande faiblesse physique. A l’inverse, les Casts disposeront, de par leur nature d’androïdes, d’une puissance non négligeable mais seront totalement incapables d’utiliser le moindre sort en combat. Enfin, les humains constitueront un juste milieu entre les deux autres classes en disposant d’une maitrise limitée des deux disciplines. Les types de combattants définiront quant à eux la manière de combattre de votre protagoniste (en corps à corps, à distance ou via des magies). En combinant ces deux facteurs, vous obtenez alors un total de neuf classes différentes parmi lesquelles vous trouverez immanquablement chaussure à votre pied.

Une fois ces réglages de base effectués et votre apparence façonnée à votre image via un petit éditeur très complet, vous vous retrouverez projeté au cœur de Pioneer 2 et pourrez commencez à explorer les lieux. Vous remarquerez ainsi un petit assortiment de bâtiments divers et variés, parmi lesquels les classiques boutiques et centres de soin, ou encore la Guilde des Chasseurs. C’est bien ce dernier que vous visiterez le plus souvent, puisqu’il vous faudra absolument passer par lui pour vous voir confier des missions. En effet, contrairement à un RPG classique, l’aventure n’est ici qu’un enchainement de missions visant à porter assistance aux colons, moyennant finance bien entendu. Une fois votre travail accepté, vous pourrez alors emprunter le téléporteur pour vous rendre à la surface de la planète, téléporteur que vous utiliserez à nouveau une fois votre tâche terminée pour revenir au bercail et empocher votre récompense. Au fil de ces missions, vous serez néanmoins amené à découvrir des indices sur le triste destin de Pioneer 1 et pourrez finalement permettre aux colons de vivre en paix sur Ragol. Malheureusement, ce parti-pris de ne proposer qu’une succession de mission nuit grandement à la trame scénaristique qui demeure assez mal exploitée tout au long du jeu. L’histoire n’est clairement pas assez mise en valeur et le tout devient assez vite très répétitif, d’autant que vous serez amené à visiter encore et encore les mêmes zones au fil des missions. A convivialité du jeu multi sur le net permettait de passer outre, et il aurait donc été appréciable d’offrir la possibilité de jouer à quatre sur la même console pour conserver cet aspect convivial sans pour autant devoir investir dans un forfait bas débit assorti d’un abonnement aux serveurs de chez Sega chaque mois. En offline, c’est bel et bien la lassitude qui prendra le pas sur le plaisir de jeu au bout de quelques (dizaines d’ ?) heures…

Un gameplay délicat mais intéressant

Ce dernier constat sera d’autant plus vrai du fait de la difficulté de prise en main du soft. Ce dernier se présente comme un A-RPG classique, dans lequel les combats se déroulent en temps réel. Vous vous déplacez donc dans de grands environnements parsemés de monstres en tous genres. Lors des inévitables affrontements avec ces derniers (bien souvent, les portes vers la zone suivante resteront fermées tant que vous ne vous serez pas débarrassé de tous vos adversaires), la maniabilité s’appuie sur un système de lock automatique vous permettant (du moins en théorie) de verrouiller facilement les ennemis à l’écran pour les attaquer. Malheureusement, ce verrouillage s’avèrera bien vite assez malaisé dans la pratique. En effet, vous devrez obligatoirement vous trouver face à l’ennemi que vous souhaitez attaquer pour le verrouiller, ce qui ne sera pas forcément évident compte tenu de sa proximité et des mouvements parfois étranges du personnage. Vous aurez d’ailleurs parfois la désagréable surprise de dégommer une caisse au lieu de l’ennemi situé juste devant vous, ennemi qui ne manquera pas cette occasion de vous asséner un terrible coup ! Il aurait été judicieux de consacrer une touche du pad au verrouillage comme Miyamoto l’a fait avec brio dans Ocarina of Time, permettant ainsi au joueur d’esquiver aisément les attaques adverses tout en ripostant efficacement. Une fois passé ce défaut assez gênant pendant les premières heures de jeu, les combats deviennent cependant assez agréables. En alternant judicieusement entre les attaques faibles et fortes, vous serez à même de réaliser des combos dévastateurs et d’ainsi vaincre de grands nombres d’ennemis facilement. Ces attaques, ainsi que les autres actions déclenchables en combat seront aisément accessibles via les touches A B et X (la touche Y étant réservée à la communication avec les autres joueurs en ligne) dont vous pourrez personnaliser les attributions à volonté via le menu. Idée intéressante : ce dernier pourra être affiché à tout moment sans interrompre le jeu. Il est alors possible de naviguer à l’intérieur via la croix directionnelle, tout en continuant à jouer normalement avec le stick analogique.

Côté contenu, cet écran contient tout ce que l’on a pris l’habitude de retrouver dans les RPG, à savoir la gestion de l’inventaire et des magies. En ce qui concerne des dernières, vous ne pourrez en acquérir que si vous n’appartenez pas à la classe des androïdes. Pour cela, vous devrez utiliser des disques spéciaux trouvés dans les niveaux ou achetés dans des boutiques. En combat, les techniques vous permettront de toucher à coup sûr vos adversaires mais consommeront en contrepartie un certain nombre de TP (Technique Points). En plus de ces sorts, vous pourrez également compter en combat sur une étrange créature vous suivant obstinément : le Mag. Ce dernier représentera un atout non négligeable lors des affrontements, et pourra vous prêter sa force par le biais d’attaques dévastatrices si vous le faites évoluer dans ce sens, à moins que vous ne préfériez l’utiliser en soutien et ainsi développer ses capacités curatives pour qu’il vous soigne en combat. Pour cela, vous devrez le nourrir avec des items spécifiques qui lui permettront de se renforcer au fil des heures de jeu. En plus de ces aptitudes spéciales, ses stats s’ajouteront aux vôtres, vous rendant ainsi plus efficace lors des affrontements. Un gameplay de qualité donc, bénéficiant d’une interface claire et de spécificités intéressantes. Dommage que le système de lock soit aussi frustrant, gâchant quelque peu le plaisir du joueur…

Une démo technique pour la Dreamcast

S’il est possible de formuler quelques reproches sur la qualité générale du soft, difficile en revanche d’en faire autant sur sa réalisation technique. La modélisation des personnages atteint ici des sommets, basée sur une 3D fine, des textures incroyablement détaillées et des couleurs chatoyantes susceptibles de refiler un sérieux complexe d’infériorité à la PS2. Même constat en ce qui concerne les décors tout simplement splendides à regarder, que ce soit l’environnement sauvage de Ragol ou les décors brillant de mille feux visibles dans Pioneer 2. Comme toujours sur Dreamcast, les effets de lumière sont d’ailleurs une fois encore à l’honneur et vous éblouiront sans cesse tout au long de l’aventure. L’univers futuriste créé par la Sonic Team parvient ainsi à tenir la dragée haute aux cadors de la 128 bits de Sega que sont Shenmue ou Skies of Arcadia, en se plaçant sur un pied d’égalité avec eux. Cet aspect futuriste crée d’ailleurs un contraste tangible avec les créatures que vous serez amené à rencontrer à la surface de la planète. Ce bestiaire jouissant d’une grande variété regorge d’ennemis tous aussi dangereux que bien animés, et dotés d’un chara-design des plus efficaces. On pourra également tout juste regretter une animation un peu raide du protagoniste principal. Malgré cela, on est sans conteste en présence de l’un des plus beaux jeux jamais sorti sur Dreamcast, pour une immersion totale dans cet univers digne des plus grands chefs-d’œuvre de science-fiction.

Une ambiance sonore au rendez-vous

Côté son, on reste globalement dans le même niveau de qualité. Les différents thèmes proposés s’accordent parfaitement avec les environnements correspondants : futuriste à l’intérieur de Pioneer 2, reposante à la surface de Ragol, et stressante lors des combats. Les bruitages sont tout aussi réussis et l’on ressent aisément la puissance d’une arme rien qu’en l’entendant tirer. On pourrait reprocher au soft l’absence de voix digitalisées mais les dialogues basés sur un système de bulles apportent un aspect très manga au soft qui n’en est que plus prenant. La bande sonore apporte donc un réel plus à l’immersion du joueur dans l’univers futuriste de PSO.

Conclusion

Incontestablement taillé pour le multijoueur, Phantasy Star Online perd de sa superbe dès lors que l’on prend le parti d’en exploiter la campagne solo. Doté d’un background intéressant, il aurait gagné à bénéficier d’une scénarisation mettant plus en valeur le fil conducteur de l’histoire, au lieu d’axer toute la progression sur la notion de gain de puissance pour son personnage. Le déroulement deviendra ainsi très vite répétitif pour le joueur habitué à des chefs d’œuvre comme Final Fantasy 6/7/8 ou Grandia, dotés d’un scénario profond poussant le joueur à terminer l’aventure coute que coute pour connaitre le fin mot de l’histoire. Malgré cela, PSO dispose néanmoins de puissants arguments pour rallier un large panel de joueurs à sa cause, comme des graphismes splendides contribuant de manière efficace à l’immersion dans cet univers futuriste diablement réussi.

Réalisation : 19/20
Gameplay : 14/20
Bande son : 17/20
Durée de vie : 12/20
Scénario : 11/20
VERDICT : 14/20


Article publié le 30/11/2008 Jeu testé par Manuwaza