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Conflict Zone

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Conflict Zone
15/12/2001
Edité par Ubisoft
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Conflict Zone
12/04/2002
Edité par Ubisoft
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Console: Sega Dreamcast
Genre:Stratégie
Développeur: MASA Group
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Conflict Zone
Conflict Zone, capture d'écran Conflict Zone, capture d'écran Conflict Zone, capture d'écran
Traditionnellement réservé au monde du PC, les jeux de stratégie en temps réel se voient parfois portés sur nos chères consoles de salon. Le défi pour les développeurs est alors de parvenir à adapter une maniabilité conçue pour un couple clavier souris, à une manette offrant nettement moins de possibilités. C’est là qu’intervient le talent des concepteurs du jeu, puisque l’on peut selon les cas se retrouver avec une bouse injouable, ou un soft intéressant semblant être directement sorti sur consoles. Arrivé sur PC en 2001, Conflict Zone avait su conquérir son public en proposant un contenu et un contenant à la hauteur des plus exigeants. En sera-t-il de même pour la version Dreamcast arrivée un an plus tard ?

Scénario (17/20)

A l’époque de sa sortie, Conflict Zone était un jeu futuriste puisqu’il prenait place en 2010. De nos jours, l’époque relatée dans le soft est donc presque notre présent. En ces temps troublés, les rapports entre les grandes puissances ont radicalement évolué. Des blocs se sont formés afin de créer des entités économiques plus fortes, comme l’Union Européenne et les Etats Unis en leur temps. Seuls quelques petits pays mineurs restent indépendants, et les risques de guerre mondiale semblent ainsi avoir été définitivement éliminés. Certains conflits entre petits pays ou guerres civiles continuent cependant à troubler la quiétude des citoyens du monde. Pour garantir une paix durable et totale, les différents blocs se sont donc regroupés pour former une force de médiation commune, en lieu et place des entités existantes comme l’OTAN ou l’ONU. Ainsi naquit l’ICP (International Corps for Peace) qui, de son quartier général établi à Genève, commença à lutter pour trouver des issues pacifiques aux conflits naissants. Hélas, une solution sans violence n’est pas toujours possible, et les dirigeants de l’ICP s’en rendirent vite compte. Il fut donc décidé de créer une force de frappe empruntant des éléments et du matériel à chaque pays membre. Très vite, l’ICP réalisera que les armes ne sont pas les seuls facteurs dans la décision de l’issue d’un conflit.

Une autre composante entre en ligne de compte pour déterminer le vainqueur : les médias. Disposant d’un pouvoir grandissant, les journalistes façonnent leurs images comme bon leur semble, et disposent ainsi d’un pouvoir non négligeable leur permettant de manipuler les foules sans aucune difficulté. Les conflits changèrent alors de profil, et le but de ces derniers devint de montrer les images les plus favorables possible pour l’ICP. Il devenait donc urgent pour les opposants de s’organiser pour lutter contre la puissance formée par les différents blocs réunis. C’est ainsi que différents pays indépendants soutenus par quelques multinationales formèrent le GHOST, une organisation ayant pour but ultime de tout faire pour discréditer l’ICP, en utilisant des moyens détournés comme la manipulation des médias devenus de véritables pions. Le conflit ne faisait que commencer entre les deux factions… Conflict Zone est donc doté d’un contexte géopolitique intéressant faisant la part belle aux intrigues et aux différentes interprétations du bien et du mal. Sans en arriver à de telles extrémités, le monde que nous connaissons est il si différent de celui présent dans le jeu ? Je laisse chacun se poser la question…

Durée de vie (12/20)

C’est ainsi deux campagnes aux objectifs radicalement opposés qui vous seront proposées. Si vous optez pour le camp de l’ICP, votre but sera de remporter une victoire totale contre les terroristes afin de mettre un terme aux luttes intestines nuisant à la placidité du monde, tout en épargnant les populations civiles dans la mesure du possible. Dans le cas où vous opteriez pour l’autre camp, vous devriez user de tous les moyens en votre possession pour combler le gouffre séparant les moyens du GHOST et de l’ICP, afin de pousser ces derniers à la capitulation. Le massacre de civils et la discréditation de la force mondiale seront au cœur de votre stratégie et vous devrez être sans scrupules voire impitoyable pour parvenir à vos fins. L’approche sera ainsi totalement différente selon le camp choisi, puisque vous devrez selon le cas opter pour une stratégie de guérilla, ou bien une tactique basée sur les affrontements frontaux pour profiter au mieux de votre avantage du nombre. Au total, vous aurez plus de trente missions à mener à bien, réparties sur les deux campagnes solo. La longévité du soft est donc tout à fait acceptable, mais cette version Dreamcast comprend un défaut de taille en comparaison de sa grande sœur sortie sur PC un an plus tôt : l’absence totale de mode multijoueurs, chose impardonnable pour un RTS. Ainsi, là où la version originelle vous proposait de vous affronter jusqu’à huit dans des parties LAN acharnées, vous devrez ici vous contenter de jouer seul sur votre chère 128 bits. Pire : l’excellent éditeur de niveaux a lui aussi disparu, enlevant ainsi toute possibilité pour le joueur de prolonger l’expérience au-delà des trente deux missions. Dommage d’avoir tant tronqué le contenu de cette mouture Dreamcast, surtout en regard des possibilités online offertes par la machine dès sa sortie. Et malheureusement, la baisse de qualité touche d’autres domaines que la durée de vie…

Gameplay (12/20)

La dualité entre ces deux factions ne représentera pas la seule spécificité du gameplay de ce Conflict Zone. Ainsi, oubliez la traditionnelle moissonneuse vous permettant de collecter des ressources dans la plupart des RTS. Ici, les deux éléments clés dont vous devrez tenir compte seront les points de commandement et la popularité. Les premiers vous seront directement attribués par votre Etat Major en fonction de vos prouesses au combat. A titre d’exemple, accueillir des réfugiés lorsque vous avez opté pour le camp de l’ICP sera très bien vu par vos supérieurs. A l’inverse, le GHOST aura pour but de multiplier les actions répréhensibles comme tout bon groupuscule terroriste qui se respecte. Si l’argent, autrement dit les points de commandement, sera le nerf de la guerre, vous devrez également être très attentif à votre cote de popularité sans laquelle. Plus elle sera élevée, plus vous serez autorisé à construire des armes et unités puissantes. Le développement technologique sera ainsi entièrement régi par ce système de popularité, et vous devrez constamment repérer les cameramen sur le champ de bataille afin de donner la meilleure image possible aux médias. Afin de construire vos bâtiments, vous devrez enfin tenir compte de votre niveau énergétique, afin de ne pas posséder plus d’édifices que vous ne pouvez en alimenter. C’est donc avec ces trois composantes que vous devrez compter pour établir votre base et renforcer vos effectifs efficacement.

Contrairement à la plupart des RTS vous plaçant au cœur du combat, Conflict Zone sera en mesure de vous offrir une vision plus globale de la situation. C’est dans cette optique que vous sera donnée l’opportunité de nommer des commandants pour vous seconder. Vous pourrez ensuite leur attribuer des tâches spécifiques comme diriger un assaut, défendre une position particulière ou bien construire et développer une base. Chacun d’entre eux aura des spécialités bien spécifiques, le rendant plus efficace dans un type de mission. A vous de distribuer les affectations en fonction des capacités de chacun. En donnant des directives très générales, vous pourrez ainsi déléguer les tâches les plus simples et ainsi vous consacrer aux aspects les plus importants de votre stratégie globale. Bien entendu, vous pourrez cependant reprendre le contrôle des unités de vos subalternes quand bon vous semblera. En plus de ces personnages spéciaux, vous aurez bien entendu accès à des unités plus classiques se divisant entre l’infanterie, la marine, les blindés et enfin l’armée de l’air pour un total d’une trentaine de pièces différentes pour chaque camp. Comme toujours dans ce genre de jeux, chaque unité sera particulièrement efficace contre un adversaire en particulier, vous obligeant ainsi à jouer la carte de l’hétérogénéité dans vos rangs. A noter que vos troupes pourront garder de l’expérience au fil de leurs victoires, et ainsi augmenter sensiblement leurs cinq caractéristiques (points de vie, champ de vision, points de blindage, points de dommages et portée de tir). Favoriser l’expérience au nombre pourra bien souvent s’avérer payant dans les grosses batailles, et vous aurez donc tout intérêt à éviter au maximum les pertes pour profiter de l’évolution de vos ouailles.

Concernant les contrôles de base, les développeurs se sont évertués à produire une maniabilité le plus proche possible de celle de la version PC en termes de richesse. Vous aurez donc à mémoriser de (trop ?) nombreuses combinaisons de touches afin d’exploiter au mieux toutes les possibilités offertes par le gameplay. Si l’intention est louable et le résultat correct, on est cependant bien loin de l’ergonomie sans faille d’un couple clavier/souris. Quand on sait que la Dreamcast dispose de ces deux accessoires dans son catalogue, on peine à comprendre pourquoi les concepteurs du soft n’ont pas pris le parti de proposer une compatibilité avec ces deux périphériques. Le tout manque cruellement de précision, notamment au niveau des sélections d’unités, ce qui ne manquera pas de gâcher quelque peu le plaisir de jeu. Il pourra en effet très vite devenir agaçant de galérer à positionner son curseur pour sélectionner un groupe d’unités pendant que l’ennemi est en train de les tailler en pièces.

Réalisation (11/20)

Ce plaisir de jeu sera d’ailleurs mis à rude épreuve dès lors que vous vous intéresserez à l’aspect technique du jeu, celui-ci étant largement en dessous de la mouture PC. Non content de proposer des textures tout juste correctes pour un titre datant de 2002, le soft se permet d’innombrables baisses de frame-rate lorsque de nombreuses unités se retrouvent à l’écran simultanément. Il ne sera également pas rare que des accès disque viennent entrecouper vos batailles, déclenchant eux aussi des ralentissements pouvant être très préjudiciables à l’élaboration d’une stratégie efficace. Le rythme effréné ressenti dans les affrontements de la version PC en prend donc ici un sacré coup dans l’aile, faisant du même coup perdre au soft une grande part de son charisme. Quelques bons points ont cependant échappé à l’hécatombe, comme l’IA assez poussée de vos adversaires qui pourront très bien prévoir l’une de vos attaques surprises si vous avez le malheur de bousculer une saleté d’animal planté au beau milieu du chemin. On appréciera également les effets d’explosion relativement bien rendus. Malgré cela, difficile pour les joueurs PC de ne pas penser à la splendeur de la version sortie sur leurs micros un an plus tôt…

Bande son (16/20)

Côté son, le tout a en revanche su garder tous les atouts de la version originelle. Les bruitages, sans être des modèles d’originalité, rempliront correctement leur office en meublant efficacement les différentes escarmouches. On appréciera également les voix retentissant via la radio, plongeant parfaitement le joueur dans l’ambiance militaire du soft. Chaque ordre donné par vous aura d’ailleurs droit à une réponse de la part de l’unité cible, réponses assez peu variées mais qui ont le mérite d’être présentes et de varier en fonction du camp choisi. L’ambiance sonore remplit donc parfaitement son rôle et immergera le joueur dans l’action dès les premières secondes de jeu.

Conclusion (13/20)

Cette version Dreamcast de Conflict Zone mérite-t-elle qu’un joueur se la procure ? La réponse est à nuancer en fonction de plusieurs facteurs. Le joueur possédant un PC aura tout intérêt à se procurer cette version, beaucoup plus aboutie graphiquement et proposant une maniabilité plus efficace ainsi qu’un mode multijoueurs indispensable dans un RTS. Pour les allergiques au jeu sur ordinateur, l’acquisition de la mouture Dreamcast pourra cependant se justifier et devrait les satisfaire dans la mesure où le couple clavier/souris ne se présentera pas comme étant indispensable pour eux.


Article publié le 07/07/2009 Jeu testé par Manuwaza