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Border Down

Section Test.


Border Down
25/09/2003
Edité par G.rev
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Sega Dreamcast
Genre:Shoot'em Up
Développeur: G.rev
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Arcade-

Photo de la boite de Border Down
Border Down, capture d'écran Border Down, capture d'écran Border Down, capture d'écran
En 2003, à l'heure où tous les acteurs ont les yeux rivés sur la Playstation 2 ou dans une moindre mesure la Gamecube, G.rev, une jeune boîte de développement avec notamment en son sein cinq anciens employés de Taito, décide d'offrir une toute nouvelle production aux possesseurs de Dreamcast. Spécialisé dans les shooting games, le studio développe donc simultanément sur Naomi et Dreamcast ce Border Down qui sonne comme une sorte de résurrection pour la machine de Sega, fraîchement abandonnée. Border Down est donc un shoot them up horizontal, comme des certains R-Type, U.N. Squadron ou encore Gradius pour ne citer que les plus connus. Issu des créateurs de G-Darius et Raystorm (donc pas des amateurs), le titre semble taillé pour être un hit en puissance. Cette petite équipe va-t-elle réussir à faire briller la Dreamcast à nouveau avec cette suite spirituelle de Metal Black de Taito (Arcade 1991 – Saturn 1996)?

Histoire

Border Down prend place dans un futur relativement proche, on parle d'une centaine d'années après la conquête de Mars. Dans une insatiable volonté expansionniste, la population humaine, devenue trop dense sur la planète bleue a colonisé la planète rouge (Mars pour les deux du fond...oui vous !!). Tout va pour le mieux donc... eh bien détrompez-vous ! La Solar System Defense Force se retrouve confrontée à une attaque extraterrestre (extramarsienne pour le coup), et emploie un tout nouveau dispositif baptisé R.A.I.N. pour renvoyer les aliens d'où ils viennent. Cette technologie permet à une intelligence artificielle de contrôler trois vaisseaux simultanément à trois endroits différents. Vous vous doutez bien que ce seront vos mains qui prendront les commandes de ces trois engins, et nous allons voir que le gameplay se révèle de fait bien plus intéressant qu'un shoot them up classique, si classicisme il y a en la matière.

Cohabitation entre gameplay et architecture

Le pilotage est étroitement lié à la composition des niveaux au long de la partie, c'est à dire que selon vos performances, l'expérience de jeu sera modifiée, mais nous y reviendrons plus tard.

Border Down est avant tout un shoot them up à scrolling multi-directionnel, bien que votre vaisseau ait le nez en permanence pointé vers la droite. Mais cela ne vous empêchera pas d'envoyer des tirs dans tous les sens. Le déroulement de l'action à l'écran suit à la perfection les rudiments du shooter de base, en l'occurrence le défilement de plusieurs formations d'ennemis arrivant parfois à l'improviste ou se distinguant dans le décor puis se rapprochant pour enfin arriver au premier plan. Le doute n'est plus permis : il va falloir me dézinguer tout ça à coup de tirs laser ! Cela tombe très bien, la simple pression du bouton A (toutefois configurable comme le reste des commandes) libérera plusieurs tirs de part et d'autre du vaisseau pour directement se diriger vers les ennemis, façon missile homing, cette technique d'attaque étant la plus faible. La pression prolongée de ce même bouton de tir dressera devant vous plusieurs rayons de puissance supérieure, pratique lorsque vous devrez infliger des dégâts en un rien de temps. Le bouton B quant à lui projettera un gros rayon de puissance potentiellement immense, car celle-ci est liée à la taille de votre jauge « level » qui se remplit en fonction du scoring. Enfin, le dernier, le bouton X, servira à modifier votre vitesse de déplacement à l'écran à tout moment, trois vitesses étant ainsi disponibles.

Voilà, ça c'était la partie que vous attendiez, somme toute assez convenue, voire commune à pas mal de jeux du même genre. Maintenant que vous savez manipuler votre véhicule, il est temps de comprendre comment va se dérouler votre guerre contre les aliens. Comme je vous l'ai dit plus haut dans le paragraphe consacré au contexte du jeu, trois vaisseaux sont pilotables. Vous pouvez donc librement sélectionner votre appareil avant d'entrer dans la bataille, mais la spécificité de votre choix réside dans le fait que chacun d'entre eux est associé à un « border ». Chacun de ces « borders » désigne en fait un chemin qui pourra, selon les stages, différer. On distingue le « green border », le « yellow border » et le « red border ». Attention, le code couleur (vert, jaune et rouge) choisi par les développeurs n'est pas anodin, car selon votre choix, votre aventure sera plus ou moins compliquée. Le chemin vert sera la préférence des débutants car il permettra au joueur perdant une vie d'avoir une seconde chance en étant directement renvoyé dans le chemin jaune, donc du second vaisseau, qui se trouve (selon les stages) à un endroit totalement différent de celui du chemin vert. Mieux encore, s'il périt à nouveau, il se retrouvera sur le chemin rouge, lui encore distinct des deux autres. Si le système est difficile à appréhender en lisant les quelques lignes de ce test, une fois intégré, la logique est implacable et il est facile de se repérer et de comprendre ce qu'il se passe.

Ce changement intempestif de chemin à la moindre destruction de votre vaisseau permet à chaque partie d'être unique, à la façon d'un jeu à plusieurs embranchements (Lylat Wars, After Burner Climax, Castlevania III, Go Go Ackman...), ce qui, certes gonfle la durée de vie du soft, mais le rend incroyablement plus profond. En effet, cela permet d'avoir une vision moins étriquée de la bataille que vous menez, en ayant conscience que vous pouvez vaincre l'ennemi par trois points stratégiques différents. Cependant, ces chemins sont parfois similaires, et il arrivera que seuls les ennemis changent. Mais la vision intérieure et l'expérience que l'on a avec ce jeu est considérablement différente d'un autre shooter dans lequel il n'y a qu'un seul et unique chemin pour parvenir à la fin du jeu (R-Type, Axelay, Gradius et tant d'autres...). Cela ne rend pas Border Down forcément meilleur ou moins bon, ça le rend juste différent. Ces messieurs de chez G.rev ont trouvé là une manière très intelligente de renouveler un genre. Si le terme « renouveler » est un peu fort, on peut dire que les développeurs ont, en tout cas, innové dans un genre où il est difficile de se démarquer.

Pour revenir brièvement au fonctionnement du jeu, après avoir perdu sur chacun des chemins (trois vies donc, chaque contact avec un ennemi ou le décor étant fatal), le « game over » s'impose. Rassurez-vous, pour finir les six stages composant l'aventure, une augmentation de vos continues est prévue au fur et à mesure des parties effectuées. Au passage, la hitbox du vaisseau est plus petite que le vaisseau en lui-même, détail déterminant dans l'esquive des tirs ennemis. Autre information sympathique : lorsque le scrolling nous amène à percuter un mur, de petites étincelles signalent le frottement contre la paroi, vous laissant une chance de vous échapper au lieu de périr bêtement.

Enfin, parlons du scrolling un peu particulier. Si, comme vu un peu plus haut, votre vaisseau est en permanence tourné vers la droite, les spécificités de son maniement lui permettent de tirer derrière lui (grâce au tir le plus faible). À partir de là, le scrolling se permet alors des fantaisies visuellement plaisantes comme des passages où le défilement à l'écran est vertical, les ennemis surgissant derrière vous, où encore mieux un stage dans un tunnel sinueux où la caméra effectue des rotations pour suivre les virages : un peu déroutant pour les yeux, mais audacieux, donc très original. Le scrolling vous réserve encore mieux, un défilement en profondeur dans une flotte spatiale façon Star Wars, véritablement bluffant ! Globalement, de ce côté là, on a affaire à quelque chose de plutôt surprenant mais de très réussi.

Manic Shooter ?

Oui et non. Si Border Down s'inscrit dans un schéma plutôt classique au niveau des patterns des ennemis, ainsi que de leur apparence, il n'en demeure pas moins qu'il possède quelques caractéristiques d'un manic shooter, c'est à dire un véritable champ de balles dans lequel vous slalomez pour éviter la mort qui vous poursuit, tel un conducteur rouge de colère que vous lui ayez adressé une impolitesse digitale (expérience personnelle à l'appui). Border Down se trouve dans une « sorte d'entre deux » qui ne lui permet pas de se situer clairement dans un genre de Shooter bien précis. Sachez simplement que même en easy, ça ne sera pas la belle vie.

Réalisation

Je ne vous ai rien dit au niveau des graphismes jusqu'à présent et pour cause... Eh bien il n'y a pas de véritable réponse car le jeu est bien fichu. Tout en 3D (mais l'action se déroule sur un plan 2D), il permet à la Dreamcast de montrer toute sa puissance au monde. Sans entrer dans le débat, la puissance visuelle de Border Down a dû, à l'époque (2003), faire des envieux, notamment du côté des développeurs engagés avec Sony. On se retrouve donc dans un monde futuriste où les immeubles, buildings et autres infrastructures lumineuses sentent bon le béton et la technologie de pointe. Le background est donc beau, sans toutefois constituer ce qui se fait de mieux, mais je vais être franc, dans ce genre de jeu, le décor n'a pas besoin d'être beau pour prendre son pied. Ceci dit, ce qui a été entrepris est efficace dans la mesure où le framerate est en permanence au top, hormis l'explosion des Boss de fin de niveau (ralentissement maîtrisé, à mon avis pour prolonger la sensation de victoire). Visuellement, c'est très convainquant, cela permet à l'ambiance d'être vraiment prenante, servie par un level-design correct, ni plus ni moins. Le design des ennemis est donc orienté sur les aliens, et il n'est pas toujours évident de se dire que l'on se retrouve face à des adversaires venus d'ailleurs, en témoigne l'apparence robot-mécanique de certains d'entre eux (très japonais ce délire de robot). A contrario, le Boss du premier niveau correspond totalement à cet esprit, en proposant une forme triangulaire souvent évoquée lors de témoignages en ufologie (l'étude des phénomène O.V.N.I pour les deux-même du fond...ah ben ils dorment). L'univers est donc cohérent, mais pas toujours bien mis en avant. Ce n'est qu'un détail, mais imaginez un instant remplacer le héros du jeu Walking Dead (Lee), par un clown du cirque Pinder, ça aurait tout de suite moins de gueule !

Niveau sonore, on n'est pas devant un chef d'œuvre orchestral, mais les musiques restent plaisantes, situées entre techno et électro, loin d'être transcendantes. Ceci dit on ne fait pas franchement attention à la musique mais plutôt aux différents sons qui pourront nous donner de précieuses indications sur l'arrivée de certains ennemis ou upgrades, ou simplement apprécier le bruit des explosions et autres sons de vaisseaux ennemis.

Verdict

Border Down est un shoot them up moderne. Se jouant sur un plan 2D avec de magnifiques décors en 3D, il reprend les codes des classiques du genre, mais en y apportant cette spécificité de changement de chemin après chaque mort fort bien pensée. S'il n'est en rien exceptionnel dans son maniement stricto sensu, Border Down fait ce qu'on lui demande en nous apportant un shoot explosif, ardu, agréable à parcourir. Proposant une touche d'innovation intéressante, il devient très dur de ne pas céder à la tentation de l'essayer. Pas indispensable, mais très bon, ça c'est sûr.

Anecdote : Le jeu est sorti en édition classique à 10 000 exemplaires, mais aussi en édition limitée (la jaquette du jeu est différente et un CD Audio contenant les musiques du jeu est également de la partie), tirée à 5 000 exemplaires. Un vrai collector !

Histoire 9/20 : Non je ne mettrai pas la moyenne à un jeu qui parle de menace alien dans un monde futuriste !

Graphismes 17/20 : C'est beau, c'est fluide, ça pète dans tous les sens, le design général est bien fichu, ça claque !!

Gameplay 16/20 : Simple et efficace, 3 boutons pour gérer votre vaisseau, ça paraît peu et pourtant ça marche à merveille !

Musique 13/20 : Les musiques peuvent être oubliées, mais les bruitages sont bons, dans le ton de l'arcade !!

Durée de vie 17/20 : 6 Stages relativement longs, dont l'intérêt est décuplé en raison de la présence de plusieurs « borders ». Cette durée de vie remarquable pour un shooter permet de ne pas sombrer dans le « j'ai fait une partie, j'ai tout vu », bien au contraire !


NOTE GLOBALE 16/20


Article publié le 03/06/2013 Jeu testé par MaitreCoq