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Alone in the Dark - The New Nightmare

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Alone in the Dark : The New Nightmare
24/09/2001
Edité par Infogrames
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Alone in the Dark : The New Nightmare
22/06/2001
Edité par Infogrames
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Console: Sega Dreamcast
Genre:Survival Horror
Développeur: Darkworks
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy Color- PC- Sony Playstation- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Alone in the Dark  - The New Nightmare
Alone in the Dark  - The New Nightmare, capture d'écran Alone in the Dark  - The New Nightmare, capture d'écran Alone in the Dark  - The New Nightmare, capture d'écran
Qu'on se le dise, la grande époque du survival horror est bel et bien derrière nous! Désormais, chaque nouvel opus de sagas pourtant mythiques telles que Alone in the Dark, Resident Evil ou Silent Hill s'accompagne d'une inévitable méfiance de la part des fans de la première heure, qui ne peuvent hélas que constater le sacrifice du genre sur l'autel du casual gaming. A la décharge des développeurs de chez Capcom, Konami ou Infogrames, il est de nos jours bien difficile de contenter les joueurs, plus avides d'action nerveuse que de déambulations dans un manoir lugubre rempli de zombies, avec une arme chargée de trois balles pour seule défense. Deux solutions s'offrent alors au nostalgique de la grande époque : évoluer pour suivre la tendance, ou bien revisiter les titres cultes ayant donné ses lettres de noblesse au survival horror. C'est en optant pour cette dernière solution que votre serviteur s'est procuré Alone in the Dark : The New Nightmare. Pari réussi ou investissement raté? Réponse à suivre...

Aline in the Dark

Que l'attente aura été longue pour tous les fans de la saga! Il aura en effet fallu six longues années aux développeurs pour nous pondre cette suite du très controversé Alone in the Dark 3. Une telle démarche est toujours une arme à double tranchant, permettant d'une part aux créateurs de peaufiner leur jeu correctement, en contrepartie de quoi ils devront faire face à des critiques toujours plus impitoyables de la part du public à mesure que les années passeront. Il était donc important de rendre une copie irréprochable avec ce quatrième volet, afin de s'éviter les foudres des fans de la première heure qui auront largement eu le temps d'idéaliser ce dernier au fil des ans. Mettons donc sans plus attendre un terme à cet éprouvant suspense : AitD 4 est clairement une réussite, mettant en exergue tout le talent du studio Darkworks à qui a été confié le développement de ce quatrième chapitre. Tout a ici été soigné à l'extrême, à commencer par un scénario aussi sombre que tortueux qui vous tiendra en haleine d'un bout à l'autre de l'aventure.

C'est donc sans surprise que l'on retrouve un Edward Carnby endeuillé par la mort de son partenaire et meilleur ami Charles Fiske. Ce dernier a été retrouvé, gisant sans vie sur les rivages de Shadow Island, une petite ile située dans le Massachusetts. Il s'avérera qu'il enquêtait sur trois mystérieuses et ancestrales tablettes, censées pouvoir libérer un terrifiant et extraordinaire pouvoir. Afin de découvrir le fin mot de l'histoire, Edward décide donc de se rendre sur les lieux pour y reprendre l'enquête là où Charles l'avait laissée. Ainsi le retrouve-t-on, quelques heures plus tard, en pleine tempête dans un avion se rendant sur Shadow Island, et ce en compagnie d'une scientifique du nom d'Aline Cedrac. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu! Attaqué par une mystérieuse créature, l'aéroplane se crashe, laissant tout juste le temps à Aline et Edward de sauter en parachute. Ainsi nos deux compères se retrouvent-ils séparés, chacun atterrissant à un endroit différent de l'ile. Ils ne vont hélas pas tarder à se rendre compte que des forces démoniaques sont à l'œuvre en ces lieux, et que la survie est le nouvel objectif de leur mission...

A new... and long Nightmare

Ce scénario, sombre et digne d'un livre de Stephen King, sera mis en valeur pendant toute l'aventure par une mise en scène extraordinaire donnant la part belle à la collecte de documents disséminés ça et là, et dévoilant petit à petit la teneur des événements ayant plongé l'ile dans cette situation. Ainsi trouverez-vous, à la manière d'un Resident Evil, de multiples notes, journaux et autres photographies qui vous permettront de faire évoluer l'intrigue et d'en apprendre plus sur Shadow Island et les créatures la peuplant. Là où Alone 4 fait fort, c'est dans la présence de deux scénarios, distincts mais néanmoins fortement corellés, mettant chacun en scène l'un des deux protagonistes. Après une longue séquence introductive (magnifique au passage, avec un Edward qui correspond parfaitement au cliché du détective privé dans son hôtel miteux) retraçant les motivations de chaque acteur ainsi que le crash de l'avion, vous devrez donc sélectionner le personnage que vous incarnerez tout au long de l'aventure. Les deux protagonistes suivant des voies totalement séparées, vous aurez ainsi droit à deux aventures indépendantes, ne se croisant qu'en de rares occasions. Une spécificité qui est à elle seule le gage d'une durée de vie conséquente, à fortiori compte tenu du challenge tout simplement effarant de difficulté...

Dès les premières secondes de jeu, on réalise rapidement que Alone in the Dark 4 est un vrai survival horror, dans la plus pure tradition du genre! Un constat provoqué par la première rencontre avec l'une des créatures de l'ombre, mettant en évidence le nombre extrêmement limité de vos munitions par son énorme résistance aux coups de feu. Vous en arriverez ainsi très rapidement à chercher moult astuces afin d'économiser vos balles. Ainsi, certaines créatures disparaitront au contact de la lumière. Plutôt que de les truffer de plomb, un simple appui sur l'interrupteur de la salle aura le même effet, sans pour autant entamer vos réserves de pruneaux. Hélas, ce genre d'astuces ne fonctionnera qu'avec un nombre restreint d'adversaires, et le gaspillage de munitions n'aura bien souvent pour seule alternative que la fuite devant l'ennemi! A ce niveau, on regrettera que l'arsenal ne compte pas une arme blanche pour les moments de disette munitionnesque (© Manuwaza). Pire encore : malgré la présence d'un pied de biche dans votre inventaire, il vous sera impossible de l'utiliser en combat, ce dernier étant réservé à la résolution de certaines énigmes. Une aberration qui ne manquera pas de frustrer le joueur à sec de munitions, obligé de fuir en slalomant entre les innombrables adversaires rencontrés plutôt que de tenter une attaque au corps à corps.

Qu'on se le dise : Alone in the Dark 4 se situe au niveau du premier volet de Resident Evil en termes de challenge. Munitions limitées et angles de caméras pensés pour restreindre au maximum la visibilité s'ajoutent à un système de sauvegarde ressemblant furieusement aux rubans encreurs. Ainsi, s'il vous sera possible de sauvegarder à n'importe quel endroit, vous ne pourrez le faire que si vous êtes en possession d'une « Amulette de Sauvegarde ». Inutile de préciser que ces dernières ne seront présentes qu'en un nombre extrêmement limité, poussant de fait le joueur vers une imprudence aussi stressante que nécessaire. Il ne sera ainsi pas rare de de voir se retaper une heure de jeu, temps écoulé depuis le dernier enregistrement de la partie.

La lampe torche : votre meilleure amie!

En sus des créatures de l'ombre, un second élément ne manquera pas d'entraver la progression du joueur : les énigmes. De nos jours, cet aspect a été totalement escamoté dans nombre de productions vidéoludiques mais ces dernières sont bel et bien présentes dans Alone 4, et revêtent une importance quasiment égale à celle des phases d'action. Souvent assez simples mais parfois retorses, elles nécessiteront la plupart du temps de collecter des items afin de les replacer dans un autre endroit. Pour ne pas manquer un élément important, les développeurs ont mis en place un système d'une efficacité remarquable, s'appuyant sur un objet des plus banals : la lampe torche. Outre l'immersion qu'elle provoque dans l'ambiance (mais nous y reviendrons un peu plus tard), cette dernière aura pour effet de faire briller les éléments interactifs dans les décors, pour peu qu'ils se trouvent dans son faisceau. D'ailleurs, ce dernier sera manœuvrable relativement librement, au moyen du stick analogique permettant de le projeter dans n'importe quelle direction située devant le personnage. Attention néanmoins, car cette méthode est soumise à une limite de taille. En effet, la torche ne pourra bien évidemment éclairer que les éléments directement accessibles. De fait, un item rangé dans un placard devra être trouvé par des moyens plus conventionnels, consistant à fouiller avec insistance toutes les pièces visitées. Le joueur devra donc être attentif, et surtout éviter de se reposer exclusivement sur l'atout représenté par sa lampe sous peine de manquer des objets très importants, comme des trousses de soin ou des munitions...

Un gameplay largement inspiré de Resident Evil

Outre la présence de cet élément inédit, le gameplay reste très proche de ce que l'on avait pris l'habitude de côtoyer dans la saga Resident Evil, preuve que Alone in the Dark 4 a, au contraire de ses prédécesseurs, été conçu pour tourner sur des consoles de jeu et non sur PC. Le joueur dirige donc son personnage modélisé en 3D temps réel, dans des décors basés quant à eux sur une 3D précalculée du plus bel effet (mais nous y reviendrons). En ce qui concerne les mouvements du protagoniste, on regrettera l'absence de paramétrage au niveau de la manette. Il sera ainsi impossible de personnaliser l'usage de cette dernière, chose qui aurait pu être particulièrement utile pour, par exemple, attribuer les déplacements au stick analogique et non à la croix directionnelle beaucoup moins pratique pour se mouvoir dans un environnement en trois dimensions. De même, l'impossibilité de se retourner rapidement représentera un handicap de taille lors de l'affrontement contre plusieurs adversaires vous prenant en tenaille : pour passer de l'un à l'autre, il sera ainsi nécessaire de se retourner péniblement, ce qui ne manquera pas de donner lieu à une inévitable perte de vie.

En cas de mauvaise rencontre, une pression sur la gâchette droite permet de passer en mode visée et d'ainsi pointer l'arme équipée vers l'adversaire, en contrepartie de quoi il devient impossible de se mouvoir. Un simple appui sur la touche A déclenche alors le tir, le verrouillage de la cible se faisant automatiquement une fois celle-ci à portée. Là encore, la possibilité d'ajuster sa visée verticalement eût été appréciable, puisque permettant notamment d'économiser de précieuses munitions en explosant directement la tête de certains ennemis. L'oubli de toutes ces features est d'autant plus regrettable qu'elles avaient été implémentées quelques mois auparavant dans Resident Evil 3, ce qui avait contribué à rendre ce dernier beaucoup plus souple que ses prédécesseurs dans son maniement...

Terminons sur le gameplay du soft avec un petit point sur l'inventaire, qui lui aussi ressemble comme deux gouttes d'eau à ce que l'on avait à l'époque l'habitude de voir dans la saga horrifique de chez Capcom. Parfaitement organisé en quatre sections (Armes, Objets, Carnet et Documents), il contient également la vie du personnage, représentée par un moniteur cardiaque passant du bleu à l'orange puis au rouge en fonction de son état de santé. Cet indicateur apparaît également de manière très discrète en bas à droite de l'écran une fois le mode visée activé. On ne manquera pas de remarquer que le niveau de santé n'aura aucune incidence sur le comportement du personnage. Ainsi, là où un niveau critique faisait se trainer péniblement le personnage dans RE, Edward restera ici étrangement opérationnel, courant comme un lapin alors qu'il est à deux doigts de passer l'arme à gauche. Au delà de l'aspect incohérent d'un tel oubli, l'absence de cette modification de comportement représente une fois de plus un handicap pour le joueur, celui-ci pouvant en effet très bien ignorer qu'il est à deux doigts du game over pour peu qu'il ne consulte pas son inventaire... Alone 4 fait également la part belle à la combinaison de plusieurs éléments afin d'obtenir un nouvel item, principe également utilisé pour le rechargement des armes. A noter qu'il est néanmoins possible d'utiliser quelques objets comme la radio, la lampe torche, ou la carte des lieux sans pour autant passer par le menu, chacun étant dévolu à une touche d'accès direct. Pour rebondir sur ce dernier élément, sachez qu'elle a l'avantage d'être très bien conçue, un atout indispensable compte tenu de l'aspect labyrinthique de certains lieux comme le manoir. Vous l'aurez compris, les fans de RE se retrouveront ici en terrain connu et ne devraient aucunement être dépaysés par la maniabilité de ce quatrième chapitre des aventures d'Edward Carnby. Un quatrième épisode qui ne trahit aucunement ses prédécesseurs en termes d'ambiance...

Une ambiance magnifique, soutenue par une réalisation de haute volée

Une ambiance soutenue par une réalisation de haute volée, tenant la dragée haute à d'autres références du genre comme Code Veronica. Ici, la combinaison entre 3D temps réel et précalculée fait d'autant plus merveille du fait de la puissance de la Dreamcast permettant, au contraire de la Playstation, de parfaitement intégrer les personnages aux décors. Puisque l'on aborde les environnements, ce sont bel et bien eux qui sont les principaux garants de l'atmosphère délicieusement glauque du soft. Dans la peau d'Edward, vous commencerez l'aventure dans de sinistres sous-bois, au sein desquels de lugubres bruits ne manqueront pas de faire monter votre niveau de stress. De même, un violent orage ne tardera pas à éclater, chaque éclair faisant office de révélateur mettant en évidence d'inquiétantes ombres. Vous devrez perpétuellement lutter pour garder votre calme, et ainsi éviter de céder à la panique en tirant à tout va sur des ennemis imaginaires.

Une fois dans le manoir, la pression monte encore d'un cran puisque l'on se retrouve dans un espace confiné ne laissant que peu de place à l'anticipation (ainsi qu'à l'esquive : essayez donc d'éviter un monstre dans un couloir ne laissant le passage qu'à une seule personne, pour voir!), la faute à une caméra systématiquement placée de manière diabolique afin de masquer l'arrivée d'éventuels adversaires. Une fois encore, Alone in the Dark 4 revendique clairement l'influence de Resident Evil à ce niveau... Chaque pièce étant plongée une obscurité péniblement combattue par la lueur blafarde de la lune, le faisceau de votre lampe deviendra rapidement votre meilleur ami, jusqu'à ce que vous parveniez à localiser le salvateur interrupteur. Profitons en d'ailleurs pour souligner l'énorme travail réalisé sur les effets de lumière, impressionnants d'un bout à l'autre du jeu! Et que dire du passage dans les égouts, durant lequel Edward devra, avec de l'eau jusqu'à la taille nuisant grandement à sa mobilité, lutter contre un monstre rodant dans l'eau et surgissant à proximité de lui?

Chaque lieu, chaque détail, semble avoir été pensé pour contribuer à cette ambiance. Ici, rien n'est laissé au hasard, jusqu'à la bande son dont les musiques aussi discrètes que stressantes s'allient à des bruitages tous plus glauques les uns que les autres pour faire monter un peu plus encore votre niveau d'adrénaline. Dans le manoir, vos déplacements donneront lieu à de sinistres craquements sur le parquet centenaire de la demeure, tandis que les hurlements des créatures tapies dans l'ombre ne manqueront pas de vous faire froid dans le dos à chacune de leurs occurrences. Finalement, le seul point nuisant un tant soit peu à l'ambiance de l'ensemble se trouve être les cinématiques, d'une qualité toute relative en comparaison du reste (à l'exception de la séquence introductive). On profitera ainsi de cut-scenes en basse résolution, durant lesquelles les personnages en présence ne prendront même pas la peine de bouger les lèvres pour parler. Edward Carnby, ventriloque dans l'âme? Peu crédible... Dommage de ne pas avoir opté pour des cinématiques utilisant le moteur du jeu, ce dernier étant largement au dessus en matière de qualité visuelle. Un tel défaut peut paraître assez insignifiant, mais nuit énormément à l'atmosphère d'un jeu qui se veut très proche d'un film tant dans son approche scénaristique que dans sa mise en scène.

Conclusion

Malgré cela, l'ambiance générale du soft n'en est pas moins la principale force de ce dernier. Ces messieurs de chez Darkworks ont relevé le défi de remettre au goût du jour cette saga culte ayant quasiment créé le genre du survival horror, tant sur le plan technique qu'au niveau du gameplay. D'aucuns y verront une copie conforme de Resident Evil sur ce point, mais comment blâmer les développeurs de s'être inspirés de ce qui se faisait de mieux dans le genre à l'époque? Finalement, Alone in the Dark 4 remplit parfaitement son office : effrayer, faire sursauter le joueur en le plongeant dans un cauchemar vidéoludique comme on n'en voit plus de nos jours, tant sur le plan du challenge que de la peur ressentie d'un bout à l'autre de l'aventure. Un véritable survival horror, dans la plus pure tradition du genre...

Réalisation : 18/20
Gameplay : 16/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 17/20
Scénario : 16/20

VERDICT : 17/20


Bonus : découverte du jeu

Un petit paragraphe inhabituel pour détailler mon tout premier contact avec le soft. C'était au début des années 2000...dans un paquet de céréales! A l'époque, une marque bien connue (Chocapic me semble-t-il) faisait de la promo en incluant dans les paquets des démos de jeux vidéo sur PC, parmi lesquelles se trouvait celle d'Alone in the Dark 4. J'avais donc tout logiquement harcelé ma mère pour lui faire acheter ces céréales plutôt que d'autres... Cette démo ne permettait, certes, que d'explorer les égouts du début du jeu, mais déjà la magie avait opéré et ce jeu était resté dans un coin de ma tête. N'ayant pas assez d'argent pour me le procurer, il était néanmoins resté au stade de « fantasme inassouvi ». Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que je me le procurai enfin sur Dreamcast, afin de vous pondre cet article empreint d'une certaine nostalgie en repensant aux circonstances dans lesquelles je l'avais découvert une décennie auparavant... C'est fort en chocolat, non?


Article publié le 18/03/2012 Jeu testé par Manuwaza