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Alone in the Dark 2

Section Test.


Alone in the Dark 2
08/09/1995
Edité par Electronic Arts
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Alone in the Dark 2
??/??/1994
Edité par Interplay Entertainment
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Panasonic 3DO
Genre:Action/Aventure
Développeur: Infogrames
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC- Sega Saturn- Sony Playstation-

Photo de la boite de Alone in the Dark 2
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Grand nom du survival horror, Alone in the Dark premier du nom avait marqué son époque en s'imposant comme le grand initiateur de ce tout nouveau genre. Devant un tel succès, rien d'étonnant à voir une suite débarquer quelques années plus tard, non sans une certaine appréhension due à l'éviction du projet de Frédérick Raynal, créateur du premier épisode. La raison de cet inquiétant schisme : un conflit portant sur la dose d'action à inclure dans ce second volet, Infogrames estimant que ce dernier devait contenir plus de combats au contraire de Raynal qui préférait en rester au principe du survival horror pur et dur. Finalement, le projet sera ainsi amputé du créateur de la série, au grand dam des fans de la première heure. Afin de toucher un plus large public, Infogrames décidera, à l'instar du premier épisode, d'adapter Alone in the Dark 2 sur de nombreux supports, parmi lesquels la Playstation, la Saturn et la 3DO. C'est aujourd'hui cette dernière mouture sur laquelle nous allons revenir, le temps d'un test...

Une nouvelle mission pour Edward Carnby

Chronologiquement parlant, Alone 2 prend place quelques mois après son prédécesseur, qui avait vu Edward Carnby venir à bout de l'affaire Derceto. Tout commence en décembre 1925, avec l'enlèvement d'une fillette de huit ans nommée Grace Saunders, retenue en otage dans le sinistre manoir de Hell's Kitchen en Californie. Contacté par la famille, le détective Ted Striker se rend sur les lieux afin d'enquêter sur cette énigmatique disparition. Malheureusement, le fin limier ne tarde pas à se volatiliser lui aussi... Sentant les choses dégénérer, il envoie cependant un télégramme à son ami et fils spirituel Edward Carnby: « Hell's Kitchen est maudite. Grace Saunders a été enlevée par One Eye Jack. Aide moi. ». En possession de ce seul indice, notre héros n'hésite pas une seconde, empoigne son calibre 38, et part sans plus attendre pour la Californie avec la double mission de sauver son ami mais également de retrouver la fillette disparue. Il s'avérera finalement que les malfrats contrôlant le manoir ne sont autres que des pirates âgés de plusieurs siècles, ayant passé un pacte avec une sorcière pour obtenir la vie éternelle, en contrepartie de quoi ils doivent sacrifier une jeune personne tous les cent ans afin de conserver leur jeunesse.

Un système de combat frustrant!

On se retrouve donc rapidement à faire une entrée remarquée dans l'immense propriété, non sans provoquer une énorme explosion faisant voler en éclats la grille de cette dernière. On passe alors, sans trop y prêter attention, à proximité d'un garde semblant être étalé pour le compte, pour avancer vers le manoir, en dirigeant Edward dans une vue de trois quarts haut au moyen de la croix directionnelle. Première erreur... Il s'avère que le bougre n'est pas mort mais seulement assommé, et l'on peut alors profiter de son tout premier écran de game over (le premier d'une loooooooongue série!) après seulement trente secondes de jeu! Qu'à cela ne tienne, un chargement de partie plus tard, on se retrouve une nouvelle fois à la grille, attendant cette fois que le truand ne se relève pour le mettre KO pour de bon.

La transition est toute trouvée pour aborder le système de combat. Lors des affrontements, trois options s'offrent à vous : le combat à mains nues, à l'arme blanche, ou l'utilisation d'une arme à feu. Sélectionner l'une de ces possibilités passe par l'écran d'inventaire affichable par un simple appui sur la touche B du pad, permettant d'équiper une éventuelle arme. Et de ce côté là, force est de constater que l'ami Edward sera plutôt bien loti au fil de l'aventure, le calibre 38 se voyant bientôt complété par une Thompson à Camembert (comprenez par là dotée d'un chargeur circulaire, une arme vue et revue dans tous les films traitant des gangsters dans les années 30), un Derringer et même un authentique pistolet de pirates! Une fois l'arme à feu désirée équipée, un simple appui sur la touche A permet de passer en mode visée. Le personnage reste alors immobile, les touches droite et gauche de la croix directionnelle permettant de modifier la trajectoire des balles. Une fois la visée ajustée, une pression sur le haut de cette même croix permettra de déclencher le tir. Si dans le principe ce système de jeu ayant largement inspiré Resident Evil par la suite peut paraître intuitif et plutôt innovant, il n'en est pas moins extrêmement frustrant à l'usage. Ici, pas de lock automatique de la cible! De fait, réussir à viser est un véritable cauchemar, ce système donnant une toute nouvelle signification au mot imprécision. Il est quasiment impossible d'ajuster sa visée du premier coup, et on est donc systématiquement touché avant de pouvoir riposter. Pire encore : à chaque impact, Edward a un mouvement de recul l'empêchant de tirer! Il est donc nécessaire de fuir hors de portée des ennemis (en se prenant une volée de pruneaux dans le dos au passage) avant de tenter à nouveau de cibler un adversaire. Pour ne rien arranger, il ne sera pas rare que notre ami Eddy ne doive faire face à plusieurs ennemis à la fois. La fuite devient alors la meilleure option... Attendez vous donc à pulvériser votre record de jurons à la minute!

En un contre un, la bonne méthode consiste à opter pour un combat au corps à corps en se collant littéralement à l'adversaire afin de le gêner le plus possible dans sa visée. Pour cela, il suffit de n'équiper aucune arme. L'appui sur la touche A fait alors automatiquement passer le jeu dans ce mode. Le principe consiste alors à associer une action à chacune des directions de la croix directionnelle : haut pour un coup de tête, bas pour un coup de pied, et gauche ou droite pour un coup de poing déclenché avec la main correspondante. Sans être parfaite, cette méthode de combat reste moins frustrante que les gun fights; plus proche de votre adversaire, vous avez moins de chances de le rater tandis que lui s'obstine à essayer de vous faire déguster une volée de plomb malgré votre proximité le gênant dans sa visée. Les combats à l'arme blanche, quant à eux, suivent le même principe et auront surtout lieu contre des pirates armés de sabres.

L'action au centre des débats

Ce petit point sur le système de combat étant terminé, revenons donc à notre premier adversaire. Une fois ce dernier terrassé, on se retrouve en possession d'une Thompson avec dix balles. On avance donc de nouveau vers le manoir, fier d'avoir étalé ce mécréant pour le compte. Deux autres gardes ne tardent hélas pas à faire leur apparition à peine quelques secondes plus tard! Afin d'éviter un combat difficile (et par la même occasion le game over), on s'empresse de pousser une statue pour pénétrer dans un labyrinthe, pensant y retrouver un peu de quiétude... Seconde erreur, ce lieu étant un véritable concentré de dangers en tous genres, avec des ennemis postés derrière chaque haie et ayant pour seul but de vous balancer pieds et poings liés du haut de la falaise (une cut scene que vous visionnerez plus d'une fois avant de parvenir à progresser dans le jeu).

Le ton est donné : Alone in the Dark 2 est clairement plus tourné vers l'action que son prédécesseur, avec des munitions plutôt abondantes et des gunfights dotés de tout autant d'occurrences. Ce parti pris d'Infogrames ayant conduit à l'éviction de Frédérick Raynal opère une modification de taille dans le principe même du jeu, le premier épisode délaissant largement l'action pour une exploration méticuleuse des environnements. Ici, cette notion est toujours présente puisqu'il vous faudra explorer une surface de jeu quatre fois plus grande que celle de son prédécesseur, tout en collectant moult documents afin d'en apprendre plus sur les tenants et aboutissants de l'histoire. Mais cette progression est désormais systématiquement entrecoupée de combats terriblement frustrants, qui ne manqueront pas de provoquer une jaunisse chez bon nombre de joueurs compte tenu de l'imprécision inhérente au système de visée.

Le soft ne délaisse néanmoins pas pour autant les énigmes, qui parsèment constamment la progression du joueur. Il est de fait très facile d'être bloqué, et ce définitivement : débarrassez vous d'un item indispensable pour résoudre un puzzle, et vous n'aurez plus qu'à recharger votre dernière sauvegarde! Un principe cher à la saga Alone in the Dark, qui vous fera bénir les développeurs pour avoir inclus la possibilité de sauvegarder à tout moment sans la moindre limitation. Certains passages un peu plus originaux viendront par ailleurs parsemer la progression. On pourrait citer la pénible prise de contrôle de Grace, incapable de se débarrasser d'un ennemi (ses seuls mouvements consistant à balancer du poivre ou à tirer la langue), dans une séquence donnant du coup la part belle à l'infiltration et l'esquive, mais aussi aux incessants rechargements de la dernière sauvegarde. Edward sera également amené à se déguiser en père Noël afin de passer inaperçu auprès des gardes.

Visuellement convaincant, techniquement agaçant

Car c'est aussi ça Alone in the Dark : une ambiance bien particulière, et un humour omniprésent malgré l'aspect plutôt sombre de son background. Une atmosphère largement favorisée par un aspect visuel des plus convaincants pour peu que l'on ne prenne la peine de se replacer dans le contexte de l'époque. L'année 1994 marquait l'avènement des consoles 32 bits, et la 3DO n'était autre que la première d'entre elles à arriver sur le marché. La 3D était donc une notion toute nouvelle pour ces développeurs qui s'y étaient déjà essayés avec succès sur PC dans le premier épisode. Malgré cela, le résultat demeure plutôt joli avec des décors en 3D précalculée dans lesquels se meuvent des personnages modélisés dans une 3D polygonale, certes plutôt primaire, mais néanmoins attachante et permettant une liberté de mouvement assez rare en 1994. Les différents protagonistes bénéficient d'ailleurs d'une animation incroyablement détaillée pour l'époque, preuve que ces messieurs de chez Infogrames avaient à cœur de conserver un niveau de qualité et d'innovation au moins égal à ce qu'avait réalisé Reynal quelques temps plus tôt, et ce malgré son absence de ce nouveau projet. Les environnements fourmillent en outre de détails, rendant chaque lieu particulièrement vivant. Vous remarquerez ainsi différentes bestioles totalement inutiles s'inviter à l'écran, dans le simple but de créer un semblant de vie dans cet environnement virtuel. La claque nommée Resident Evil arrivera quelques mois plus tard, et bouleversera à jamais les critères de qualité visuelle des jeux vidéo, mais Alone 2 n'en demeure pas moins un beau jeu pour son époque qui, à l'instar de son prédécesseur, restera dans l'histoire comme l'un des grands précurseurs du survival.

Là où le bât blesse en revanche, c'est dans le frame-rate plutôt poussif, voire carrément asthmatique du soft. Chaque changement d'écran donne lieu à d'interminables temps de chargement, certains pouvant parfois atteindre plusieurs secondes entre deux tableaux. Des saccades d'autant plus dommageables lorsque des ennemis vous attendent bien gentiment sur l'écran suivant pour vous truffer de plomb! Défaut d'optimisation ou lecteur CD trop lent pour la console? Je laisse à chacun d'entre vous le soin de se faire sa propre idée... Toujours est-il que de tels temps de latence ne manqueront pas de contribuer à augmenter la frustration du joueur, déjà largement alimentée par le système de combat et le challenge insurmontable.

Une bande son réussie, mais bien peu raccord avec le genre du survival horror

Pour revenir sur l'ambiance, sachez cependant que celle-ci s'avère beaucoup moins effrayante que ce que l'on avait pu découvrir dans le tout premier volet de la saga. Plusieurs facteurs sont responsables de cet état de fait : une plus grande place accordée à l'action, mais aussi une bande son assez peu en adéquation avec le genre du survival horror. Ici, la musique s'apparente plus à un polar des années trente qu'à un jeu oppressant et horrifique. Pourtant loin d'être ratée, elle rompt néanmoins radicalement avec le genre et suffit à elle seule à faire voler en éclats toute trace de peur chez le joueur.

A côté de cela, les différents bruitages sont extrêmement réussis et dénotent un sens du détail exacerbé de la part des développeurs. A titre d'exemple, le bruit de vos pas sera tributaire de la nature du sol arpenté. A noter également la présence de voix digitalisées, doublées dans la langue de Molière pour l'occasion. En un mot comme en cent, Alone in the Dark 2 est doté d'une bande son de qualité, contribuant hélas à éloigner un peu plus encore le soft du genre ayant fait la renommée de son prédécesseur, à savoir le survival horror...

Conclusion

Bilan mitigé pour ce second volet de la saga donc. Si l'on ne pourra que tomber sous le charme d'un scénario béton nous tenant en haleine pendant plusieurs dizaine d'heures, les approximations du gameplay alliées à quelques fautes de goût d'un point de vue sonore et à d'agaçantes limitations techniques pousseront le fan de survival horror à s'orienter vers une autre voie pour assouvir sa passion. La 3DO paraît d'ailleurs être la moins bien lotie, la version PC bénéficiant d'une maniabilité plus souple tandis que les moutures Playstation et Saturn sorties un peu plus tard bénéficiaient d'un lifting graphique du plus bel effet tout en optimisant clairement les temps d'accès au CD-ROM. Incontournable sur ces plates-formes, Alone 2 ne l'est clairement pas autant sur 3DO...


Réalisation : 13/20
Gameplay : 11/20
Bande son : 14/20
Durée de vie : 19/20
Scénario : 18/20

VERDICT : 13/20


Article publié le 28/09/2011 Jeu testé par Manuwaza