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Inca

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Inca
??/??/1993
Edité par Philips
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Inca
??/??/1993
Edité par Philips
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Console: Philips CDi
Genre:Autres
Développeur: Coktel Vision
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC-

Photo de la boite de Inca
Inca, capture d'écran Inca, capture d'écran Inca, capture d'écran
La décennie 1990 a surement été l’une des plus prolifiques dans toute l’histoire des jeux vidéo. A cette époque, tout restait à faire, à inventer. Ainsi, nous avions droit à de nombreuses innovations en termes de concept donnant lieu à des jeux particulièrement originaux, contrairement aux productions contemporaines se contentant de reprendre des principes vus et revus en améliorant seulement les graphismes. Inca, issu du monde du PC et sorti en 1993 sur Philips CDI fait partie de cette catégorie de jeux restant dans la mémoire des joueurs par leur univers et leur gameplay particuliers.

Scénario (16/20)

L’histoire d’Inca débute en 1525, juste avant l’invasion du Pérou par Pizarro et ses conquistadors. Le chef des Incas, un vieux sage du nom de Huayna Capac au crépuscule de sa vie, a ressenti la présence des Espagnols et se prépare à une triste fin. Pourtant, son cœur jubile, car il sait que les cupides latins s’empareront de babioles en or, ignorant que le véritable trésor des Incas leur a échappé. La source du pouvoir Inca a donc été dissimulée dans l’espace temps, en attendant la réalisation d’une ancienne prophétie. En effet, cinq siècles plus tard, un élu du nom d’El Dorado doit faire son apparition pour devenir le nouveau chef spirituel du peuple Inca et ainsi rendre à ce grand empire sa grandeur passée. Vous incarnez ce « jeune padawan » et allez devoir suivre les consignes de votre mentor Huayna Capac dans un parcours initiatique rempli de dangers visant à retrouver les trois pouvoirs (le temps, la matière et l’énergie). Attention toutefois, car votre éveil a également donné naissance à un double maléfique qui poursuit le même but que vous, avec toutefois des intentions nettement moins louables. Vous devez donc tout faire pour l’empêcher de mettre la main sur une si grande puissance.

Gameplay (16/20)

Inca, tout comme d’autres jeux de la même époque, a joué la carte du mélange des genres. Vous aurez ainsi trois phases de jeu bien distinctes : le vol spatial, le survol de canyons et les phases d’aventure. Il est vrai que voir les mots « Inca » et « spatial » dans la même phrase pourra sembler étrange à la plupart d’entre vous. L’explication est cependant assez simple. Le soft exploite toutes les interrogations suscitées par la civilisation Inca au fil des siècles. Par exemple, il n’a jamais pu être expliqué comment des hommes ont pu déplacer des rocs de trois cent tonnes pour assembler de gigantesques temples, sans le moindre interstice entre les pierres. L’explication à ce genre d’énigmes réside, pour les gens de chez Philips, dans la possession de pouvoirs spéciaux et de moyens technologiques hors du commun. L’un de ces derniers n’est autre que le Tumi, symbole de la puissance des Incas. Ce vaisseau, alimenté par l’énergie du soleil, est capable de tirer des boules d’énergie expédiant les ennemis dans un autre continuum espace temps (attention toutefois à ne pas en abuser sans quoi la surchauffe de l’arme déclenchera un dispositif de sécurité stoppant votre tir). Vous serez donc amené à piloter ce sympathique engin lors de phases de combat spatial qui, sans rivaliser avec les jeux de chez Lucas Arts, s’avéreront assez sympathiques. Deux radars (avant et arrière) vous permettront de localiser vos adversaires ainsi que votre objectif. Les adversaires seront d’ailleurs différenciés sur ce dernier par un code de couleur, en fonction de leur puissance (quatre types différents). Un autre aspect important de votre cockpit résidera dans les deux rangées de gemmes présentes devant vous : l’une d’entre elles modélisera votre bouclier (autrement dit votre santé) et l’autre le nombre de fois que votre mentor peut encore vous renvoyer dans le passé (vos vies, pour faire plus simple). Côté commandes, du classique une fois encore : une touche pour tirer, une pour accélérer/décélérer et la croix directionnelle pour diriger le vaisseau. On aurait peut être apprécié la présence d’un tir secondaire. Au risque de me répéter, l’utilisation du pad CDI est fortement recommandée en lieu et place de la télécommande, nettement moins pratique.

Le second type de phases que vous serez amené à jouer consistera en une course le long d’un canyon, toujours à bord de votre cher Tumi. La gestion des vies et des tirs reste identique, à ceci près que vous ne dirigez plus le vaisseau. En effet, ce dernier se déplacera de lui-même et vous pourrez seulement agir sur le viseur et sur votre vitesse. Le but : arriver premier au bout du canyon, sans quoi vous perdrez une vie. Attention toutefois car vos adversaires ne l’entendront pas de cette oreille et se feront une joie de vous dégommer par tous les moyens possibles et imaginables. Les deux radars présents dans l’espace font ici place à un indicateur de progression montrant votre position par rapport à l’arrivée et aux autres concurrents. Autant vous dire que voir un point derrière vous sur cet indicateur sera synonyme, quasiment à coup sûr, de désintégration avant la fin de la course…

Enfin, Inca vous propulsera parfois au beau milieu de phases d’aventure/action, un peu à la manière d’un Burn Cycle. Rappelons que ce titre sorti sur le même support mêlait aventure point&click et phases de tir soutenu. Ici, même principe : vous devrez parcourir les niveaux à pied en résolvant des énigmes plus ou moins retorses à l’aide d’objets préalablement trouvés. Différentes actions seront disponibles selon le contexte, à savoir donner, prendre, monter, utiliser ou actionner. On reste donc dans le classique du Myst-Like, même si les phases d’action apporteront un plus grand dynamisme en termes de rythme. En effet, vos adversaires n’étant pas décidés à vous laisser mener à bien votre quête, vous devrez bien souvent en découdre avec eux dans des gunfights où vous n’aurez jamais l’avantage du nombre. Nous sommes donc en présence d’un gameplay extrêmement varié et fort sympathique, mettant en avant des graphismes tout aussi réussis.

Réalisation (15/20)

Selon les différentes phases de jeu, l’aspect visuel changera radicalement. Lors des phases d’aventure, vous aurez droit à des plans fixes comme dans la plupart des Myst Like. On appréciera la beauté des décors qui, même s’ils paraitront parfois avoir assez mal vieillis, ne seront en aucun cas désagréables à l’œil. Pour ce qui est des combats spatiaux, la sensation de profondeur et de défilement est tout à fait convaincante malgré un frame rate un peu faiblard (pour un jeu de 1993, le tout reste néanmoins plus qu’acceptable). La grosse prouesse technique viendra de la sensation de vitesse éprouvée dans les phases de courses se déroulant dans les canyons. On se croirait presque dans la tranchée de l’Etoile Noire aux commandes de son X-Wing, tant le déplacement dans cet environnement en trois dimensions paraitra véloce. Le design du Tumi est particulièrement réussi avec un extérieur et un cockpit rutilants, tant et si bien que l’on en arrive à pense que si les Incas avaient construit un vaisseau, il n’aurait pas pu ressembler à autre chose. Enfin, quelques séquences vidéo mettant en scène de véritables acteurs viendront baliser votre progression. L’univers détonnant créé par la rencontre de la haute technologie avec l’antique empire Inca est donc indéniablement une réussite, et octroie une identité visuelle bien particulière au soft.

Bande son (14/20)

Côté son, le jeu risque fort de ne pas plaire à tout le monde en raison du côté kitch des bruitages de tirs. Les autres effets sonores resteront néanmoins très bons, rattrapant en partie ce petit défaut. A côté de cela, vous serez gratifiés de magnifiques voix digitalisées traduites en pas moins de trois langues. Enfin, les compositions musicales splendides feront parfaitement ressortir l’aspect épique et la noblesse de votre quête.

Durée de vie (14/20)

Terminons enfin sur le challenge offert par le titre. Pour mener à bien votre quête, vous devrez terminer une douzaine de niveaux à la difficulté variable. Certains d’entre eux, notamment les courses, seront assez ardus puisque vous devrez en permanence doser votre vitesse (pas trop vite pour pouvoir abattre vos adversaires, mais pas trop lentement pour arriver premier). Ici, la seconde place sera synonyme d’une vie en moins, chose d’autant plus inquiétante lorsque l’on sait que l’on n’en a que cinq pour finir le jeu. Ces courses se finiront néanmoins assez rapidement. Les phases de tir au sol vous demanderont également une prise de décision rapide puisque vous affronterez bien souvent des ennemis en surnombre et extrêmement rapides. Enfin, certaines énigmes particulièrement retorses vous ralentiront considérablement. A noter que vous aurez, en guise de sauvegarde, un système de mots de passe. Libre à vous donc de rejouer certains niveaux vous ayant particulièrement plu une fois l’aventure terminée.

Conclusion (15/20)

Dire qu’Inca est parfait serait faire preuve de mauvaise foi. Il est cependant doté de qualités indéniables en faisant l’un des meilleurs jeux de la console. Qui eut cru qu’un jeu basé sur un tel anachronisme arriverait à proposer un scénario aussi prenant…


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza