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Super Widget

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Super Widget
??/09/1993
Edité par Atlus
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Super Widget
??/09/1993
Edité par Atlus
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Atlus
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Super Nes

Photo de la boite de Super Widget
Super Widget, capture d'écran Super Widget, capture d'écran Super Widget, capture d'écran
Un extra-terrestre violet, un compère sans bras ni corps, une morale écologique dégoulinante de bons sentiments, c’est dans les grandes lignes la description de la série animée qui a été adaptée sur Super Nintendo et dont nous allons parler tout au long de cet article. Bien connue d’une certaine génération pour avoir été diffusée sur France 3 en même temps que d’autres dessins animés populaires tels que les Entrechats ou bien encore Denver, il s’agit de Widget, l’alien sauveur du monde aux allures de Captain Planet. Les aventures du personnage en question ont été adaptées sur Super Nintendo en 1993, pour les européens et les américains. C’est l’objet de notre article d’aujourd’hui!

Scénario:

Le titre suit approximativement la thématique générale du dessin animé. Le joueur contrôle donc Widget dans des environnements hauts en couleur. L’extraterrestre doit ainsi se soumettre à une sorte de rite de passage et prouver à ses supérieurs qu’il est capable de protéger la Terre des dangers environnementaux qui la guettent. Pour cela, il devra mener à bien diverses missions et anéantir des ennemis très malintentionnés avec l’aide de Mega Brain, son fidèle acolyte. Ce dernier ne sera finalement que très peu présent au cours de l’aventure. Les développeurs l’ont ainsi relégué au simple rang de présentateur de mission, une déception lorsque l’on pense au rôle essentiel que pouvait jouer ce petit personnage sans membres dans la série animée. Pour autant, on retrouvera bon nombre de faciès connus dans cette adaptation et ces avatars ne seront quant à eux pas tous relégués à la figuration. Ce sera notamment le cas pour les boss, puisque la majeure partie d’entre eux remémorera des souvenirs à ceux qui ont un jour pu tâter la série originale. Un sentiment partagé avec l’apparition de quelques autres personnages alliés laissés eux au second plan, mais déjà apparus dans le dessin animé.

Si l’on en revient au scénario en lui-même, on peut aisément le qualifier de «faible», même si les grandes lignes sont respectées. Widget passe ainsi de planète en planète en annihilant toute présence ennemie afin de glaner ses galons de «protecteur de la planète Terre». Ni plus, ni moins.

Réalisation:

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs n’ont pas lésiné sur les couleurs dans cet opus. La grande partie des backgrounds du jeu seront ainsi des plus enjoués et colorés, cela afin d’être en adéquation avec la série animée. L’idée d’allouer un environnement spécifique à une planète servant de niveau est particulièrement bien vue et l’on a droit à une multitude de terrains de jeu aussi variés les uns que les autres. Ainsi, territoires marins, fêtes foraines, volcans en fusion, forêts, structures futuristes, clairières, planètes désertiques, (...), feront partie d’un panel assez conséquent et il convient de souligner que cette diversité est la bienvenue. Chaque stage sera ainsi agrémenté de divers éléments correspondant au thème dont il est question. Tout irait pour le mieux et dans le meilleur des mondes si les textures n’étaient pas parfois d’un goût douteux. Certains tableaux seront ainsi étrangement flous et manqueront franchement de clarté; dommageable lorsque l’on pense à toutes ces planètes, qui auraient fait sans cela un terrain de jeu idéal.

Concernant les protagonistes, avec Widget en tête, il n’y a pas de problèmes. Ces personnages seront dans la droite ligne de ce qui se fait dans le dessin animé originel. Les transformations de l’extra-terrestre en seront un des exemples les plus flagrants et il faudra compter sur une douzaine d’évolutions différentes! Un aspect que l’on abordera un peu plus bas. En revanche, Atlus s’est permis plus de choses concernant les antagonistes du titre qui pulluleront évidemment dans tous les recoins des levels. La majeure partie du temps en lien avec leurs environnements respectifs, ces derniers feront également partie d’une armée intéressante. Ainsi, outre les divers monstres aliens que l’on ne pourra nommer, c’est tout un bestiaire qui fera son apparition. Il faudra donc compter sur des crabes, des champignons sauteurs, des plantes agressives, des boules de feu... et la liste est longue.

Du point de vue des animations, Super Widget est dans le ventre mou de ce qui se fait sur Super Nintendo. Notre héros n’est pas très souple dans ses déplacements mais l’avancée n’en pâtit pas. Dont acte.

Finalement, on ne pourra que pester contre des soucis évidents de hitbox et de collision puisqu’il ne sera pas rare que des ennemis vous touchent à quelques pixels près. A contrario, certains projectiles ou monstres traverseront littéralement notre héros sans dommages. Le titre pourra donc avantager ou mettre des bâtons dans les roues au joueur selon les situations. Des bugs difficiles à maîtriser, mais surtout des tares dispensables!

Gameplay:

Super Widget s’articule autour d’une quinzaine de mondes eux-mêmes subdivisés en quelques stages, une progression classique concernant un jeu d’action/plate-forme. Toutes les facettes de ce style de jeux seront également à l’honneur ici et rien ne sera épargné au joueur. Boss, scrolling forcé, cheminement plus ou moins labyrinthique, phases aquatiques difficiles à appréhender, tout y passera, ce qui n’est en soi pas un mal, la diversité étant un atout de poids dans ce genre de jeux.

Passons maintenant aux choses sérieuses. L’attrait principal du titre tient dans les métamorphoses incessantes de Widget, qui n’est au départ équipé que de ses petits poings pour vaincre. A l’instar d’un Felix le chat sur Game Boy, notre ami pourra se changer en différents avatars selon les items rencontrés et les situations. Ici, le concept est un peu plus structuré que chez notre ami le félidé, car nous avons déjà eu l'occasion d’en parler, ce ne sont pas moins d’une douzaine de transformations qui attendront Widget. Pour autant, le principe reste à peu près le même. Des items en forme de lettres permettront ces évolutions, avec deux paliers successifs au maximum pour le même genre.

Prenons un rapide exemple pour illustrer tout ça. Dans les fonds marins, la lettre «M», octroiera à Widget une forme de crabe, puis une autre de pieuvre. Ces changements seront d’une importance capitale dans le but de se débarrasser d’ennemis envahissants puisque des projectiles seront dès lors à disposition. C’est ainsi que Widget pourra passer de super-héros, à chevalier, robot, autruche... (Cette liste n’est pas exhaustive. Je vous laisse le soin de découvrir les autres si le cœur vous en dit.) Des métamorphoses à utiliser judicieusement selon les situations, notamment contre les boss, qui seront eux, légion. Ces phases de transformations permanentes dynamisent le gameplay mais au final, il n’y a pas cette étincelle qui pousserait le joueur à s’impliquer un peu plus. Le tout est très lisse, Widget s’équipe d’un upgrade et tire sur tout ce qui bouge, sans avancée majeure à part le fait de tirer (et accessoirement de pouvoir se faire toucher sans mourir). Cette remarque ne s’applique malheureusement pas qu’aux évolutions du personnage principal... En effet, le joueur se rendra rapidement compte des limitations des mécaniques de jeu, le schéma : niveau, niveau et boss se répétant tout au long de l’aventure. Ces derniers auront évidemment des patterns et des caractéristiques propres, mais ce ne sera globalement pas suffisant, et cela malgré le nombre de levels conséquent...

Si l’on en vient maintenant à parler de durée de vie, on pourra compter sur quelques heures tout au plus. Le soft n’est pas foncièrement corsé mais les embûches seront nombreuses lors d’une première partie, vous forçant à explorer les voies du die and retry. Avec quatre vies en début de partie et trois continus en tout et pour tout, le joueur ne sera pas délaissé comme on aurait pu le craindre. De plus, des monceaux de «pièces Widget» pourront être accumulés en octroyant une vie par tranche de cent et les niveaux en seront littéralement truffés. Et comme si tout cela ne suffisait pas, des codes de niveaux seront attribués aux joueurs malchanceux qui perdraient leurs vies sur un monde spécifique, permettant de ne pas se retaper les levels déjà terminés, mais entachant grandement la durée de vie et la difficulté. Un parti pris qui sera laissé à l’opinion de chacun.

Pour conclure, Super Widget ne laisse pas un souvenir impérissable. Si le nombre des niveaux et les transformations du héros sont à saluer, les mécaniques de jeu se répètent indéfiniment et l’ennui finit par guetter. Il a fatalement manqué quelque chose à ce soft pour qu’il puisse prétendre à autre chose que sa médiocre destinée.

Bande-son:

La trame sonore du titre s’inscrit dans une maigre continuité. Que l’on parle des mélodies, des effets sonores ou des voix des personnages, le tout fait extrêmement synthétique et n’est pas agréable à écouter pour deux sous. Évidemment, les quelques pistes accompagnant les stages s’évertueront à coller à l’ambiance, mais le résultat ne sera pas toujours à la hauteur. Pire encore, il y a fort à parier qu’une grande partie des joueurs coupe purement et simplement le son du jeu à un moment ou un autre, en raison d'une certaine répétitivité et d'un manque global de finesse.

Conclusion: 12/20

Avec un héros de dessin animé, un univers haut en couleur et un système d’évolution adéquat, Super Widget partait avec quelques arguments pour se faire une place dans la ludothèque de la Super Nintendo. Malheureusement, avec un schéma de jeu répétitif au possible, le tableau se ternit rapidement et le joueur finit par se lasser. Il y a fort à parier que même les fanas de la série animée n’y aient pas trouvé leur compte. A essayer par nostalgie ou pour la découverte, uniquement.


Article publié le 15/06/2014 Jeu testé par Hijaki