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Prehistorik Man

Section Test.


P-Man
23/06/1995
Edité par Kemco
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Prehistorik Man
??/01/1996
Edité par Titus Interactive
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Prehistorik Man
27/06/1996
Edité par Titus Interactive
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Plates-Formes
Développeur: Titus Interactive
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy- Nintendo Game Boy Advance-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Prehistorik Man
Prehistorik Man, capture d'écran Prehistorik Man, capture d'écran Prehistorik Man, capture d'écran
Nous sommes en 1995. Depuis quelques années déjà, deux géants se battent pour la place de leader sur le marché des jeux de plates-formes, deux mascottes de firmes aussi cultes l'une que l'autre. Le champion en titre n'est autre que Mario, plombier moustachu créé par Big-N, qui semble avoir atteint son apogée avec la sortie de Super Mario World quelques années auparavant, jeu marquant sous bien des aspects. Le challenger dans cette lutte titanesque n'est autre qu'un hérisson bleu, conçu par Sega pour lutter contre son rival de toujours. Au milieu de cette lutte sans merci, quelques éditeurs tiers tentent pourtant de se faire une place au soleil, le plus connu étant Rareware avec son splendide Donkey Kong Country commercialisé en 94. Mais aujourd'hui, c'est un autre outsider qui nous intéresse. Développé au milieu des années 90 par Titus, Prehistorik Man pourrait bien en surprendre plus d'un par ses qualités, et venir faire office d'arbitre dans cette bataille pour le marché du jeu de plates-formes. Embarquons donc sans plus attendre pour la préhistoire, le temps d'un test...

Grrrouarfmhtttttt, elle est où ma bectance?!?!?

Les années 1990 étaient une autre époque, période bénie où les développeurs parvenaient à créer un univers enchanteur à partir d'une intrigue pourtant plus que banale. La jeune fille (de préférence une princesse) en détresse arrive ainsi en toute première place du hit-parade des scenarii les plus exploités dans toute l'histoire du jeu vidéo. Pourtant, ces messieurs de chez Titus ont su abandonner ce postulat de départ pour le remplacer par une « intrigue » parfaitement en accord avec l'univers de ce Prehistorik Man. Ce n'est donc ici pas une jolie jeune femme qui a été enlevée, mais bien toute la nourriture d'un village d'homo-cavernus, dérobée par de bien vils dinosaures! Devant une telle catastrophe, le chef de cette petite communauté se doit de réagir afin d'éviter à son peuple de mourir de faim, l'hiver approchant ne laissant que peu de chances de survie à ce dernier en cas de disette. Il charge donc Sam, le meilleur chasseur du village, de collecter moult os (à l'époque, l'Euro n'était que de la lointaine science fiction) afin d'acheter des victuailles pour nourrir tout ce paisible patelin. Pour cela, il devra trouver le légendaire cimetière des dinos, réserve quasi-illimitée d'os tous plus gigantesques les uns que les autres, tout en collectant suffisamment de nourriture afin de permettre à ses semblables de survivre jusqu'à son retour. L'enjeu est de taille : en cas de succès, notre ami Sam se verra offrir la main de la fille du grand chef, et deviendra ainsi son successeur.

Une progression logique et cohérente

C'est donc avec ce scénario pour toile de fond que vous dirigerez ce James Bond préhistorique au travers d'une vingtaine de niveaux tous aussi riches les uns que les autres, tant au niveau de l'aspect visuel que du level design tout aussi inspiré. En effet, au contraire de la plupart des jeux du genre, il ne suffira ici que rarement de traverser chaque stage pour passer au suivant. Il ne sera ainsi pas rare qu'un objectif bien spécifique vous soit imposé par ce vieux crouton de chef, comme la collecte d'un objet bien particulier par exemple. Si vous rejoignez la fin du niveau sans avoir récupéré ce dernier, vous n'aurez plus qu'à rebrousser chemin afin de réparer votre bévue, non sans vous être préalablement fait incendier par votre supérieur hiérarchique. Cette collecte d'objets est d'ailleurs parfaitement justifiée par le scénario et l'enchainement des niveaux. Si l'on vous demande de récupérer une peau de lion, ce sera pour vous construire un deltaplane qui vous sera indispensable par la suite. Dans Prehistorik Man, chaque chose a sa raison d'être et on ne peut qu'être admiratif devant le brio démontré par les développeurs dans la logique de progression. De même, l'architecture des différents tableaux visités variera fréquemment du tout au tout d'un stage à l'autre. On commencera ainsi avec deux mondes somme toute assez classiques, pour ensuite enchainer sur un vol en deltaplane puis une course effrénée contre la montre afin d'échapper à de la lave en fusion. Tantôt verticaux, tantôt horizontaux, les environnements visités semblent se faire un malin plaisir de déstabiliser le joueur à chaque nouveau level, pour une progression qui ne laissera pas la moindre place à un quelconque sentiment de lassitude.

Un caviar de gameplay

Ce dernier constat doit cependant beaucoup à une maniabilité frisant la perfection. Répondant au doigt et à l'œil aux commandes, l'ami Sam bénéficie de nombreuses manières de se défendre et de se mouvoir. Un œil averti reconnaitra cependant aisément quelques influences des deux titres référence de l'époque en termes de jeux de plates-formes, j'ai nommé Mario et Sonic. Vous dirigez donc Sam au moyen des touches directionnelles (jusque là, rien de bien nouveau). Pour vous défaire des différents éléments perturbateurs qui ne manqueront pas de vous mettre des bâtons dans les roues, vous aurez plusieurs moyens à votre disposition. La première méthode consistera en l'utilisation d'un accessoire indispensable pour tout homme des cavernes qui se respecte, j'ai nommé la massue. Cette dernière pourra cependant être remplacée par d'autres armes, fournies par le forgeron du village ou bien savamment cachées dans les différents niveaux. Vous pourrez ainsi manier, tour à tour, des lances (pouvant par ailleurs servir à se construire un escalier en les plantant dans les arbres), un arc, mais également quelques atouts plus atypiques comme un œuf vous permettant d'envoyer d'étranges créatures verdâtres percuter vos adversaires. Si l'idée de varier un peu l'inventaire est en soi plus que louable, sa mise en œuvre n'en est pas moins sujette à quelques critiques. D'une part, il vous sera impossible de switcher entre les différentes armes que vous aurez récupérées. Vous devrez donc utiliser la totalité de vos armes secondaires pour enfin retrouver votre précieuse massue. D'autre part, il eût été appréciable d'avoir ces équipements alternatifs en plus grand nombre.

En plus de tout ce matériel, l'attaque des ennemis pourra passer par un simple saut sur leur tête. Attention cependant, car certains adversaires plus coriaces supporteront plusieurs sauts avant de succomber. L'utilisation de cette technique devra donc faire l'objet d'une bonne maitrise, sans quoi elle pourra s'avérer plus dangereuse pour notre héros que pour ses adversaires! En plus de l'intérêt purement meurtrier de cette tactique, cette dernière pourra revêtir un autre utilité intéressante. En effet, sauter sur la tête d'un ennemi propulsera Sam à une hauteur vertigineuse, lui permettant ainsi d'atteindre des endroits autrement inaccessibles. Certains adversaires (les araignées, pour ne pas les nommer) feront même office d'ascenseurs, pour peu que vous ne fassiez pas l'erreur de les frapper pendant la montée...

Enfin, notre « homo-cavernus » préféré aura une dernière corde à son arc pour se sortir des situations les plus désespérées, j'ai nommé sa voix. Sam pourra ainsi, d'un puissant cri bien placé, en finir instantanément avec tous les ennemis présents à l'écran. Pour recourir à cette redoutable botte secrète, il faudra au préalable remplir totalement la jauge correspondante.

Vous l'aurez compris, le joueur ne manquera pas d'atouts pour mener à bien sa périlleuse mission, ce qui ne l'empêchera pas d'avoir l'occasion de tester le système de gestion de la vie. La partie commence donc avec trois cœurs. En cas de contact avec un ennemi, l'un de ces dernier disparaitra mais ne sera pas définitivement perdu pour autant. En effet, si vous parvenez à occire le responsable de la chute de votre santé, ce dernier laissera quatre petits cœurs derrière lui. Ramassez les tous, et vous récupérerez ce que vous aviez perdu. Cette gestion de la vie, au principe clairement inspiré du système d'anneaux présent dans Sonic the Hedgehog, remplit parfaitement son office et vous parviendrez la plupart du temps à récupérer suffisamment de santé pour éviter de perdre une vie. A noter que le nombre maximum de cœurs pourra augmenter via la collecte d'un certain type d'items, vous rendant la tâche un peu plus confortable qu'auparavant.

Quand humour et chaleur se mêlent pour un résultat détonnant!

En un mot comme en cent, la maniabilité de ce Prehistorik Man frise l'excellence tant par sa richesse que par sa précision diabolique, chose qui représente à elle seule une raison suffisante pour débourser les quelques euros nécessaires dans l'optique de son acquisition. Ne croyez pas pour autant que ses qualités se résument à ce seul gameplay. En effet, PM doit également beaucoup à son univers, soutenu par un aspect visuel irréprochable. La seule modélisation de Sam, anti-héros par excellence dont les différentes animations sont aussi ridicules que désopilantes, suffit à mettre l'accent sur une chaleur qui s'avérera omniprésente au fil des niveaux, tant par les hilarantes mimiques des différents protagonistes que par les décors tous plus splendides les uns que les autres. Mêlant habilement scrollings parallèles à de multiples animations et autres sublimes dégradés de couleurs, les divers environnements parviennent avec brio à être aussi magnifiques et fins que variés, chaque nouveau stage changeant radicalement de thématique et pouvant passer en quelques minutes d'une jungle verdoyante à un volcan en éruption. Quant au bestiaire, sa variété n'a d'égal que sa qualité puisque dinosaures s'allieront gaiement aux araignées, gorilles, et autres volatiles pour entraver votre progression. Par ailleurs, les boss défendant certains niveaux font eux aussi une forte impression, leur taille ne laissant aucune place au moindre doute quant à leur puissance. Le tout n'étant sujet au aucun ralentissement ou saccade d'aucune sorte, on peine à trouver un quelconque défaut au soft visuellement parlant.

Mais cet attractif aspect visuel ne serait que bien peu utile sans une bande son à la hauteur. Là encore, c'est quasiment le sans faute avec des musiques enjouées rythmant parfaitement l'action, le tout saupoudré d' « onomatopées digitalisées »qui apportent un réel plus à cette ambiance préhistorique. Bref, tant sur l'aspect visuel qu'auditif, Prehistorik Man ne nie nullement son appartenance à la catégorie des jeux humoristiques, et assume parfaitement son ambiance aussi déjantée que décalée.

Une durée de vie justifiant à elle seule l'achat de la cartouche

Attention cependant, ne commettez pas pour autant l'erreur de vous croire en présence d'un jeu facile accessible au dernier des casual gamers. Malgré les apparences, Prehistorik Man est très loin d'être un jeu facile, et perdre des vies fera bientôt partie de votre quotidien pour peu que vous ne soyez quelque peu imprudent. Ces messieurs de chez Titus sont cependant parvenus à trouver le juste équilibre permettant d'offrir au joueur un challenge à la hauteur, sans pour autant le frustrer par une difficulté excessive. Le soft est ainsi doté d'une durée de vie conséquente, du fait de la vingtaine de niveaux que vous devrez traverser pour en voir le bout. Pour les plus perfectionnistes d'entre vous, terminer l'aventure à cent pour cent prendra un temps considérable, puisque vous devrez pour cela collecter l'intégralité des items présents dans les niveaux, ce qui nécessitera la découverte de nombreux passages secrets. Ces derniers, souvent cachés sous le sol et révélés par un coup de massue bien placé, regorgeront en effet d'os et autres trésors utiles pour sauver le village. D'ailleurs, chaque fin de niveau sera synonyme d'évaluation par l'ancien de votre collecte. Vous pourrez ainsi vous faire copieusement incendier si vous avez, dans votre hâte, omis de ramasser de la nourriture pour vos compatriotes. Enfin, cinq lettres formant le mot BONUS seront également éparpillées dans les différents niveaux, donnant accès une fois collectées à des niveaux bonus. Faut-il y voir une influence de Donkey Kong Country? Difficile de se convaincre du contraire. Toujours est-il que Prehistorik Man occupera son heureux propriétaire pendant de longues heures, pour un rapport prix/heures de jeu largement à l'avantage du soft.

Conclusion

Doté d'une multitude d'atouts balayant littéralement ses quelques défauts (le pire de ces derniers étant une gestion des sauvegardes quelque peu douteuse), Prehistorik Man est sans conteste l'un des tout meilleurs jeux de la Super Nintendo. Basé sur un univers haut en couleurs, une maniabilité efficace, et un humour omniprésent, ce jeu dépaysant au possible pourrait bien faire chavirer le cœur des gamers ayant fait le tour des cas Mario et Sonic. Un jeu fun à ne manquer sous aucun prétexte!

Réalisation : 19/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 19/20
Scénario : -/20

VERDICT : 18/20


Article publié le 18/06/2011 Jeu testé par Manuwaza