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International Superstar Soccer

Section Test.


Jikkyou World Soccer : Perfect Eleven
11/11/1994
Edité par Konami
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International Superstar Soccer
??/06/1995
Edité par Konami
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International Superstar Soccer
23/05/1995
Edité par Konami
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Sport
Développeur: Konami
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Nintendo Super Nes
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de International Superstar Soccer
International Superstar Soccer, capture d'écran International Superstar Soccer, capture d'écran International Superstar Soccer, capture d'écran
De nos jours, la guerre que se livrent Fifa et Pro Evolution Soccer fait immanquablement la une de tous les magazines de jeux vidéo à chaque noël, avec la sortie de l'épisode annuel de chacune des deux firmes s'accompagnant d'inévitables comparaisons entre ces derniers pour savoir lequel est le plus abouti. Saviez-vous cependant que cet affrontement opposant Konami à EA Sports perdurait depuis 1994, et que le tout premier champ de bataille avait été la Super Nintendo? C'est bien en cette année sombre pour le football français que sort le tout premier jeu de foot développé par le créateur de Gradius, à savoir International Superstar Soccer. Sera-t-il capable de rivaliser avec le géant Fifa, ou bien est-ce une lutte perdue d'avance? Quelques éléments de réponse à suivre dans ce test...

Une ambiance très arcade...

En s'intéressant quelque peu à l'expérience vidéoludique procurée par ce ISS, on ne peut que qualifier ce dernier de paradoxe. Konami est en effet parvenu à mêler l'ambiance Arcade d'un Super Sidekicks (qui est, rappelons-le, un grand nom des salles obscures et de la Neo Geo avec son gameplay basé avant tout sur une totale absence de réalisme) à un aspect simulation qui ne quittera plus la saga pendant plus de dix ans. Et c'est bel et bien ce mélange détonnant qui donnait à l'époque un avantage décisif à ce ISS sur son concurrent direct.

Dès les premières secondes de jeu, on est subjugué par le rendu du soft. Non pas que ce dernier prétende être l'égal de Super Sidekicks cité plus haut (la Super Nintendo étant bien plus limitée techniquement que la console de chez SNK), mais ISS était à l'époque ce qui se faisait de mieux visuellement parlant dans le domaine des jeux de sport sur machines « traditionnelles ». Ainsi, les nains de trois pixels de haut composant les différentes formations de Fifa laissent ici la place à des sprites d'une taille colossale, se déplaçant sur un terrain avec une liberté de mouvement faisant presque croire à de la 3D. Les développeurs ont même poussé le vice jusqu'à rendre visibles les numéros des différents joueurs à l'arrière de leurs maillots, prouesse technique en disant long sur le niveau de détail caractéristique du soft. A noter également l'apparition d'une caméra très fidèle aux angles de vue observés pendant de véritables matchs, au contraire des jeux de foot de l'époque ayant plutôt tendance à proposer une vue isométrique assez peu pratique. En plus de cette modélisation révolutionnaire, on appréciera également à sa juste valeur l'animation des vingt-deux acteurs, rendant le match diablement plus vivant. Ces derniers n'hésiteront ainsi pas à se rouler de douleur après une faute méchante d'un adversaire sur leur personne, ou bien à contester les décisions de l'arbitre (pour la première fois réellement présent sur la pelouse). Ce souci du détail, indéniablement présent sur le terrain, ira même jusqu'à s'exporter aux alentours du rectangle vert. Difficile de rester de marbre en observant le public en mouvement, ou bien en admirant les photographes positionnés derrière les buts. Rappelons tout de même qu'il faudra attendre Fifa 2001 sur PS2 pour voir une telle chose apparaître chez la concurrence... Oui, Konami était indéniablement en avance sur son temps, et pas seulement au niveau de l'aspect visuel...

En effet, la bande son est également garante de cette ambiance arcade omniprésente, et contribue elle aussi à rendre les matchs incroyablement vivants et immersifs. Outre les bruitages admirables, c'est bel et bien le public qui fait la plus grosse impression avec une ambiance digne d'une finale de Coupe du Monde à Maracanã. Leurs chants vous pousseront dans vos derniers retranchements, vous permettant parfois d'arracher une victoire qui vous fuyait depuis de longues minutes. Comble du bonheur, ISS marque l'avènement des commentaires in-game. Ne vous attendez pas pour autant à des remarques construites tout au long du match, mais des voix digitalisées viendront bel et bien ponctuer les faits de matchs (touche, faute, corner...). Mention spéciale pour la voix hurlant « GOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLL » dès qu'un but est marqué, hommage à peine voilé à certains commentateurs latins de l'époque. De nos jours, avoir quelques commentaires épars peut paraître ridicule, mais l'innovation était de taille à l'époque. Compte tenu de l'avance qu'avait ISS dans le domaine, on ne peut que s'interroger sur la nullité absolue des commentaires de Christian Jean-Pierre dans les PES sortis sur PS2...

...masquant un aspect simulation omniprésent

Devant une telle ambiance, une telle félicité visuelle et acoustique, on ne peut que prendre le pad en croyant jouer à un jeu d'arcade, avec une prise en main aisée et immédiate. Grossière erreur! ISS, malgré ses similitudes visuelles avec Super Sidekicks, n'en est pas moins une véritable simulation footballistique extrêmement poussée en termes de gameplay. Oubliez la course droit devant en espérant ne pas être intercepté, les défenseurs n'ayant pas leur pareil pour bloquer vos offensives solitaires par un tacle aussi rugueux que bien placé. Pour la première fois, un jeu de foot permettait au joueur de mettre en place des stratégies afin de produire un jeu construit et fluide. Pour y parvenir, l'utilisation du radar sera vivement recommandée. Cette miniature représentant le terrain, située en bas de l'écran, permettra de se faire une idée globale de la position des différents protagonistes sur l'aire de jeu, et d'ainsi mieux anticiper les mouvements adverses. Il sera en outre possible par ce biais d'effectuer une passe à destination d'un coéquipier n'étant pas visible à l'écran, car trop éloigné du porteur du ballon. ISS rend ainsi possible les transversales et les changements d'aile, permettant de renverser le jeu et d'ainsi déstabiliser l'adversaire à coup sûr.

D'ailleurs, procéder de la sorte sera vivement recommandé compte tenu du niveau des gardiens s'apparentant plus à des murs à qu'à des êtres humains. Du coup, si l'on souhaite éviter de s'y reprendre à trois fois avant d'envoyer la balle au fond des filets, mieux vaudra attirer le portier d'un côté de la surface de réparation pour adresser une passe à un coéquipier situé à l'opposé, et ainsi le prendre à contrepied. Cette notion de stratégie se retrouvera également sur le banc de touche. En effet, chaque joueur se verra attribuer un niveau de forme à chaque match, modélisé par un smiley. Il sera ainsi vivement recommandé de ne faire jouer que les joueurs les plus en forme, les autres ayant une certaine tendance à manquer des passes faciles par exemple. Cette prise en compte de la forme représentait également une grosse innovation à l'époque, compliquant un peu plus encore la tâche du joueur qui ne pouvait pas toujours compter sur les cadres de son équipe. A noter que cette spécificité sévit aujourd'hui encore dans les derniers PES... De même, la mise en place de stratégies aussi bien offensives que défensives vous permettra d'adapter au mieux votre équipe à votre manière de jouer, en donnant par exemple la consigne aux défenseurs de jouer le hors jeu pour contrer l'attaque adverse...

Le réalisme à l'honneur

A côté de cela, ISS propose un panel de mouvements assez étendu, avec une maniabilité étrangement proche de ce que l'on peut voir de nos jours. Outre les gestes classiques (passe, log, tir, accélération, tacle...), il est possible de recourir à des gestes techniques divers et variés, allant de la classique talonade au splendide retourné acrobatique. La richesse du gameplay n'en est que plus grande encore, en proposant au joueur de nombreuses possibilités pour se débarrasser de l'opposition. Se présentant comme une simulation à part entière, le soft propose même de jouer le TOS en début de rencontre. Il faudra ainsi se livrer à cette petite partie de pile ou face afin de savoir qui aura le loisir de choisir sa moitié de terrain ou l'engagement. Une idée franchement sympathique, qui aurait gagné à être reprise dans les jeux récents... A noter également la présence d'un mode entrainement diablement bien conçu, étape indispensable pour maitriser le gameplay et l'utiliser au mieux contre l'adversaire. En effet, un timing bien précis devra être observé afin de construire ses actions. Prenons l'exemple d'une simple tête : appuyez trop tôt sur la touche en question, et votre joueur fera un lamentable plongeon totalement inefficace sans même toucher le ballon. Appuyez trop tard, et vous serez devancé par votre adversaire. Une bonne maitrise de ce timing sera donc indispensable pour construire correctement ses actions, et ce avec un minimum de déchet technique.

Au final, le seul point faible de ce gameplay avant-gardiste réside dans une gestion assez approximative des changements de joueurs, le soft ayant tendance à ne pas donner le contrôle du protagoniste le mieux placé. Cette chose assez gênante de prime abord, pouvant amener à quelques errances défensives, sera effacée par l'habitude au bout de quelques heures de jeu...

Petite déception en ce qui concerne le casting

Vous l'aurez compris, le contenant de ce ISS tenait la dragée haute à la concurrence de l'époque. Côté contenu, le bilan est un poil moins élogieux avec la présence de seulement vingt-six sélections nationales, de la modeste Corée du Sud à la prestigieuse Seleção brésilienne. On notera quelques incohérences à ce niveau, certains pays étant présents malgré leur absence à la Coupe du Monde 94 (et vice-versa). C'est ainsi avec « joie » que l'on retrouvera l'équipe de France dans le casting du titre, au détriment d'autres sélections comme le Maroc, la Bolivie ou la Grèce pourtant qualifiées pour ce grand événement sportif. Levons le doute sans plus attendre : International Superstar Soccer n'avait pas pour vocation d'être le jeu officiel de la compétition, cette tâche étant dévolue au soft d'EA Sports. Vous ne retrouverez ainsi aucune licence dans le casting, les Romario Batistuta et autres Baggio laissant la place à des pseudonymes aussi originaux que parfois ridicules. Rappelons toutefois que cette absence de licence restera une tare irrémédiablement ancrée dans la saga de Konami. En effet, même les dernières simulations footballistiques de l'éditeur peinent à obtenir la totalité des licences pour tous les championnats européens, faisant fréquemment l'impasse sur l'Allemagne par exemple. Puisque l'on aborde la douloureuse question des championnats, sachez également que vous ne trouverez aucun club dans ISS, les sélections nationales étant les seules équipes jouables. Avec la sortie quelques mois plus tard d'un Fifa 96 regroupant les équipes des douze plus grands championnats européens (avec en prime soixante sélections nationales), la faiblesse du casting du soft de Konami deviendra encore plus évidente...d'autant que ce défaut sera récurrent dans de nombreux épisodes de la série (notamment ISS 98, une génération de consoles plus tard).

Des modes de jeu originaux

Une fois passée cette douche froide, c'est avec une joie non dissimulée que l'on découvre le menu principal regorgeant de modes de jeu divers et variés. Outre les classiques matchs amicaux et autres séances de tirs au but, le titre propose quelques alternatives intéressantes comme la possibilité de disputer une Coupe du Monde (déguisée sous le nom d' « International Cup »), celle d'affronter toutes les équipes du jeu via un système de matchs aller/retour (World Series), ainsi qu'un mode scénario vous mettant aux prises avec des situations délicates à renverser dans un temps limité. Par exemple, vous pourrez ainsi vous retrouver propulsés dans un électrique Bulgarie-France, avec un score de 1-1 à une minute de la fin, sachant qu'un match nul suffit aux bleus pour se qualifier en Coupe du Monde. Ça ne vous rappelle pas quelque chose? Et oui, les neuf scénario proposés sont tirés de situations réelles et vous permettront ainsi de réécrire l'histoire du football à votre convenance. Aussi original que grisant, ce dernier mode de jeu représentera à lui seul le plus gros attrait du soft, permettant de renouveler le plaisir et d'ainsi propulser la durée de vie vers des sommets... D'ailleurs, la possibilité de paramétrer les matchs de manière très poussée sera elle aussi garante d'une grande longévité : libre à vous d'opter pour un arbitre conciliant, sévère, ou de carrément désactiver les fautes pour vous livrer à une véritable boucherie sur le terrain.

Conclusion

Les superlatifs me manquent pour qualifier cet International Superstar Soccer. Après avoir largement fait ses preuves avec des jeux comme Gradius, Konami nous assomme avec un véritable must-have vidéoludique quelques années plus tard, en assénant un véritable coup de massue à la concurrence. Mêlant une grandiose ambiance arcade basée sur une technique irréprochable, à un gameplay d'un réalisme époustouflant, cet ISS marqua le renouveau des jeux de sport sur consoles à l'époque de sa sortie, et initia une série de changements ayant abouti des années plus tard aux tout derniers jeux next-gen.

Réalisation : 19/20
Gameplay : 18/20
Bande son : 19/20
Durée de vie : 15/20
Scénario : -

VERDICT : 18/20


Article publié le 03/06/2012 Jeu testé par Manuwaza