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Final Fantasy 6

Section Test.


Final Fantasy VI
02/04/1994
Edité par Squaresoft
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Final Fantasy III
20/10/1994
Edité par Squaresoft
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Jeu de Rôle
Développeur: Squaresoft
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy Advance- Sony Playstation-
Vidéo(s) commentée(s): 1 2
Photo de la boite de Final Fantasy 6
Final Fantasy 6, capture d'écran Final Fantasy 6, capture d'écran Final Fantasy 6, capture d'écran
Il nous arrive souvent à nous, pauvres européens, d’être privés de chef d’œuvres vidéo ludiques qui ne quittent les frontières de l’archipel Nippon que pour aller sur le nouveau monde. L’exemple ultime, de l’avis de nombreux fans, est Final Fantasy 6, meilleur opus de la série pour de nombreuses personnes uniquement sorti au Japon et aux Etats-Unis respectivement sur Super Famicom et sur Super NES. Je vais tenter de vous le faire découvrir à travers ce test qui, je l’espère, ravira les puristes.

Réalisation (17/20)

Dernier Final Fantasy en date à être sorti sur une console Nintendo (si l’on omet l’épisode Gamecube qui n’avait de Final Fantasy que le nom), le jeu se devait d’être mémorable. Et un jeu mémorable est avant tout un jeu réussi techniquement pour son époque. On se rend vite compte que Final Fantasy 6 est largement à la hauteur de ce coté là. Les décors sont superbes pour une console 16 bits et très variés, de même que l’architecture des lieux visités très bien pensée. On a également droit à une modélisation des personnages assez détaillée et attachante par son aspect enfantin dû au choix du SD (Super Deformed, c'est-à-dire que les proportions des parties du corps ne sont pas respectées), s’autorisant même des expressions faciales parfois à mourir de rire. Le jeu ne souffre d’aucun ralentissement et la Super Famicom nous fait profiter de son fameux mode 7 (impression de défilement par rapport à la ligne d’horizon, révolutionnaire à l’époque) lors des voyages en dirigeable par exemple, l’un des nombreux véhicules que vous aurez à utiliser pendant le jeu (comme par exemple un château mobile, un dirigeable (ci-contre) ou le mythique Chocobo ci-dessus). Le character design est superbe, chacun des quatorze personnages (dont deux cachés) ayant un charisme à toute épreuve. En effet ici, pas de héros prédéfini, chaque perso a son histoire et possède ses propres motivations pour rejoindre votre équipe : Locke un voleur tourmenté au grand cœur, Cyan un soldat qui a tout perdu, Terra la seule à pouvoir arrêter une guerre qui la dépasse, Edgar et Sabin deux frères séparés il y a bien longtemps qui se retrouvent fortuitement... La liste est longue (voir ci dessous) et ils sont tous tellement attachants que vous aurez bien du mal à faire votre choix pour composer votre équipe de combat. On ne peut également qu’admirer la variété du bestiaire, les monstres étant très nombreux et différents tout au long du jeu. A noter aussi l’ambiance médiévalo-fantastique de toute beauté et dans la lignée des épisodes précédents. Mon seul regret est de ne pas avoir eu l’occasion de m’essayer à la version Playstation qui offre de superbes cinématiques en images de synthèse. Mais la réalisation technique de ce titre n’a pas à rougir de la comparaison avec les jeux Game Boy Advance actuels.

Gameplay (18/20)

Au niveau du gameplay, on retrouve un épisode dans la tradition des précédents, avec toutefois quelques nouveautés intéressantes. Vous vous battrez donc au tour par tour avec l’inévitable jauge de temps. Vous aurez le choix entre diverses commandes dont la plupart dont communes à tous les personnages (attaque, magie, objet). Toutefois, et c’est ce qui fait la force et l’originalité du gameplay, chaque personnage aura une capacité particulière qui lui sera propre. Par exemple, Locke peut subtiliser des objets aux ennemis, Sabin mettra au point des techniques de combats dévastatrices déclenchables avec des combinaisons de touches, Strago est capable d’apprendre les techniques que l’on utilise contre lui, Cyan utilise des bottes secrètes au sabre, Terra est capable de se métamorphoser, Celes peut absorber l’énergie des attaque que l’on lance sur elle… La liste est longue mais l’important à retenir est la dimension stratégique que cela apporte au titre. Vous devrez en effet composer votre équipe de combat selon les capacités qui sont le plus susceptibles de vous être utiles. Autre subtilité du gameplay : les Espers (dont Ramuh ci-contre). Ces créatures d’une puissance inouïe vous donneront leurs pouvoirs sous forme de magicites (résidus des Espers apparaissant après leur décès) tout au long du jeu. Vous pourrez alors les invoquer au cours d’un combat mais également apprendre de nouvelles magies (très nombreuses et ayant chacune son utilité) grâce à eux. Ils vous permettront également de faire évoluer tel ou tel personnage de différentes manières selon l’Esper qui lui sera attribué : par exemple, certains d’entre eux privilégieront l’augmentation des points de vie lors des level up alors que d’autres s’axeront sur la puissance d’attaque. Au niveau de l’équipement, vous aurez une grande quantité d’armures et d’armes à vous procurer (soit en les trouvant soit en les achetant) et aurez également recours aux reliques, artefacts vous protégeant contre certains types d’attaques ou augmentant vos caractéristiques. Petit point à noter : la présence de quatre personnages sur la zone de combat contrairement au septième opus où ce nombre sera ramené à trois. A noter également, la présence des points faibles pour certains ennemis et des attaques élémentaires, certains ennemis de glace étant par exemple extrêmement vulnérable face au feu. Comme vous pouvez le constater, le gameplay est donc d’une richesse énorme et il est vraiment très intéressant d’utiliser toutes ces possibilités lors des combats difficiles qui vous verront sortir victorieux que si vous en maitrisez toutes les subtilités.

Scénario (20/20)

Il y a bien longtemps, les humains et les espers (créatures aux pouvoirs effrayants) vivaient en paix jusqu’à ce que les premiers se mettent à exploiter les seconds pour s’insuffler artificiellement de la magie. S’ensuivit une grande guerre entre les deux communautés qui se termina par l’exil des espers vers un lointain royaume. Mais les tenaces humains les traquèrent menés dans cette quête par le maléfique empereur Gestahl qui utilisa les pouvoirs des espers pour créer des armures magiteck (savant mélange de magie et de technologie de pointe) dans le but de renforcer son armée. Les nobles créatures furent donc, malgré leurs grands pouvoirs, contraintes de sceller leur royaume en expulsant tous les indésirables et la magie cessa d’exister dans le monde des hommes totalement dévasté. Mais Terra, fille d’une humaine et d’un esper, fut également expulsée et se retrouva dans le monde des humains. Ses parents morts, l’empereur Gestahl la recueillit et en fit l’instrument de son pouvoir. Jusqu’à ce que… Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise mais vous l’aurez compris, la trame de fond est extrêmement riche et le scénario est superbement bien ficelé, avec nombre de rebondissements qui rendent l’issue de l’histoire réellement imprévisible. Chaque personnage a un passé trouble et sa propre histoire que vous découvrirez tout au long de l’aventure. Trahisons, romances… Rien n’a été oublié pour nous offrir un scénario d’une qualité rarement égalée dans un jeu vidéo. Difficile de ne pas accrocher et il y a fort à parier que le jeu vous tiendra en haleine très longtemps.

Durée de vie (17/20)

En effet, l’histoire principale vous occupera au moins une bonne trentaine d’heures pendant lesquelles vous ne vous ennuierez jamais. Vous pourrez également mener à bien de très nombreuses quêtes annexes à coté desquelles il serait vraiment dommage de passer (la quête des huit Dragons, pour la plus connue d'entre elles). Certains passages sont réellement difficiles puisqu’il arrivera parfois que vous tombiez contre des ennemis extrêmement puissants en n’ayant que peu le temps d’avancer entre deux d’entre eux. Vous rencontrerez également des boss que vous aurez un mal fou à battre tant leurs coups vous feront mal (alors que les vôtres leur feront parfois autant d’effet qu’une piqure de moustique). L’aventure sera donc de longue haleine, le tout soutenu par une bande son des plus somptueuses.


Bande Son (20/20)

En effet, cette dernière est tout simplement sublime et repousse le processeur sonore de la console dans ses derniers retranchements. Les thèmes extrêmement variés retranscrivent bien ce qui se passe à l’écran et varieront donc du comique au dramatique selon les moments de la partie. Parmi les meilleures compositions je citerai la musique des combats contre les boss que je trouve somptueuse (qui personnellement me fait attendre le prochain boss avec impatience), celle que l’on entendra souvent pendant les frasques de Locke qui est à mourir de rire et, bien entendu, le thème de la cultissime scène de l’opéra qui vous ravira par son aspect recherché et émouvant digne d’un véritable opéra ci-contre (les mots me manquent pour exprimer l’émerveillement que l’on ressent lors de ce passage que j’ai d’ailleurs dû recommencer plusieurs fois car je loupais les répliques, absorbé que j’étais par l’écoute de la musique). Chaque personnage aura le droit à son thème attitré habilement composé selon son caractère. On en vient à se demander comment Square a bien pu faire tenir toutes ces sublimes musiques sur une cartouche de Super Famicom. On sent la patte de Nobuo Uematsu dans la bande son de cet opus qui est à mon sens la meilleure de tous les épisodes Final Fantasy auxquels j’ai eu la chance de jouer.

Shadow : un personnage mystérieux

Shadow est sans nul doute le personnage le plus énigmatique du jeu. En effet, il se joindra à votre équipe par intermittences avec son chien Interceptor pour vous prêter main forte dans les moments importants et disparaitra aussi vite qu'il était apparu. Si vous l'avez dans votre équipe à certains moments et que vous allez vous coucher, vous pourrez en apprendre plus sur son passé avant qu'il ne devienne le personnage froid qu'il est lorsque vous le rencontrez au travers de ses rêves (au nombre de cinq) qui vous montreront notamment la manière dont il a trouvé son chien, son visage, son nom et vous dévoileront ses (plus que probables) liens de parenté avec un autre membre de votre équipe (tout en gardant un flou artistique sur le tout pour laisser l'imagination du joueur travailler). Encore une preuve de la richesse des histoires secondaires et de l'intérêt que représentent les passés des personnages.


NB : Petites précisions sur les versions

Le jeu est sorti en deux versions à l’époque. La version japonaise sous le nom de Final Fantasy 6 et la version américaine sous le nom de Final Fantasy 3 (les deuxième et troisième opus Famicom n’ayant jamais été commercialisé aux USA de même que le cinquième sur Super Famicom, celui-ci était pour eux le troisième épisode). Outre la langue, de nombreuses petites choses ont été modifiées comme par exemple les noms des monstres (étant donné que dans le même espace, on peut écrire trois fois plus de choses en japonais), le niveau de difficulté du jeu qui a été revu à la baisse mais également, et ceci est plus grave, une traduction soumise à la censure et ne retranscrivant pas très bien l’esprit originel des dialogues qui se veulent moins durs.

Conclusion (19/20)

Un an et demi et trente personnes : voila tout ce qu’il aura fallu pour développer cette petite merveille. Moyens dérisoires en comparaison de ceux engagés pour les épisodes suivants. On peut sans aucun risque affirmer que l’on est face à un hit de la Super Famicom tant il a tout pour lui : des graphismes soignés pour l’époque, un gameplay extrêmement riche, une bande son à faire pleurer un scénario magistral et une durée de vie plus qu’appréciable. Le fait que nous en ayons été privés à l’époque est réellement une grande injustice, injustice réparée avec la sortie Playstation du jeu (agrémenté de superbes cinématiques, mais en anglais) et sa future adaptation sur Game Boy Advance. N’hésitez pas, en tant que fan de Final Fantasy ou même de jeux de rôle en général, vous vous devez, en votre âme et conscience, d’essayer ce titre qui a en lui ce petit quelque chose indéfinissable constituant la frontière entre les bons et les mythiques RPG.


Article publié le 04/08/2008 Jeu testé par Manuwaza