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Demon s Crest

Section Test.


Demon's Blazon : Makaimura Monshou Hen
21/10/1994
Edité par Capcom
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Demon's Crest
01/11/1994
Edité par Capcom
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Demon's Crest
??/??/1994
Edité par Capcom
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Capcom
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Super Nes

Photo de la boite de Demon s Crest
Demon s Crest, capture d'écran Demon s Crest, capture d'écran Demon s Crest, capture d'écran
Capcom a créé au fil du temps d'innombrables mascottes. Certaines ont marqué l'histoire du jeu vidéo tandis que d'autres ont purement sombré dans l'oubli, une damnation éternelle qui les condamne à ne jamais revoir la lumière d'un pixel (OK, j'éxagère un peu)... Firebrand, l'antihéros de ce jeu est de ceux-là. Demon's Crest est le dernier épisode de la saga Gargoyle's Quest, qui n'en aura compté que trois : Gargoyle's Quest sur GameBoy, Gargoyle's Quest 2 sur NES, et Demon's Crest, qui porte au pays de ses géniteurs aux yeux plissés le doux nom de Demon's Blazon: Makaimura Monshō hen. Les plus japonisants d'entre vous auront remarqué le terme Makaimura, qui n'est autre que le nom original de Ghosts 'n Goblins, et ce n'est pas un hasard puisque le personnage de Firebrand n'est autre que la gargouille qui enlève Guenièvre au nez (et surtout) à la barbe d'Arthur. Firebrand se la joue donc solo dans cet épisode bien méconnu malgré ses grandes qualités.

Carry on my wayward son

Dès l'intro, le ton est donné. Un mur de flammes s'ouvre sur une musique de cathédrale, l'ambiance se veut résolument très sombre et mystérieuse, et une simple pression sur Start vous plonge immédiatement dans le feu de l'action. Pas de cut-scene ou la moindre explication de texte, Firebrand se retrouve face à un boss gigantesque qui a bien l'air d'humeur à se taper une gargouille pour son dîner. Il faut donc immédiatement saisir les commandes pour montrer à cette chose décharnée qui est le maître ! Pas de problème, le personnage répond plutôt bien, B permet de sauter, mais aussi de planer indéfiniment en l'air si l'on rappuie dessus lors d'un saut, tandis que Y lance une petite boule de feu. Très classique, mais ça suffira pour triompher de cette abomination pour le moment. Une fois à terre, le mur s'effondre pour faire apparaître une sortie...erreur ! Le boss se relève et passe sa tête à travers le trou pour tenter une nouvelle fois de vous faire la peau. Le combat terminé, vous pouvez souffler un coup, c'est sûr qu'on ne commence pas aussi souvent sur les chapeaux de roues !

One Crest to rule them all

L'aventure démarre, et vous plonge dans un univers gothique du plus bel effet, comme rarement vu sur console. Firebrand est en réalité à la recherche des six Crests, sources de pouvoirs divins que se disputent les démons de ce monde ténébreux. Alors qu'il avait en sa possession les précieuses pierres, Firebrand se les fait dérober comme un bleu par Phalanx, l'ennemi éternel de la gargouille rouge aux bracelets bleus. Son désir de vengeance va vous guider à travers une petite dizaine de niveaux très variés, mais la progression ne se déroule pas de manière linéaire : une fois le premier niveau terminé, une carte du monde s'affiche en Mode 7 et vous permet donc de choisir l'ordre des mondes parcourus, même si ces derniers sont numérotés pour le joueur qui souhaite malgré tout être guidé. Cette liberté s'explique par le caractère progressif du gameplay, Firebrand va en effet récupérer au cours de sa quête un bon nombre d'upgrades qui vont considérablement augmenter sa palette de pouvoirs. On trouve bien entendu les sphères qui augmentent la barre de vie, mais également les Crests, qui modifient l'apparence de Firebrand et confèrent de nouveaux pouvoirs selon leur élément. Ainsi, ce sont bien cinq gargouilles différentes que vous allez pouvoir incarner et entre lesquelles vous pourrez switcher à n'importe quel moment via le menu des items. On trouvera donc pêle-mêle :
 la gargouille de Terre, qui permet de casser de gros blocs de pierre en fonçant dedans, en revanche les ailes disparaissent et l'on est plus vulnérable aux attaques
 la gargouille de l'Air, qui démultiplie la taille des ailes de Firebrand et lui permet de se déplacer dans n'importe quelle direction une fois en l'air
 la gargouille de l'Eau, qui comme son nom l'indique transforme Firebrand en amphibien et permet de nager très aisément sous l'eau
 la gargouille Légendaire, qui rend très résistant à toutes les attaques physiques et permet de tirer plus de boules de feu
 la gargouille Ultime, l'étape finale qui combine les caractéristiques des formes précédentes

Vous l'aurez compris, la palette de compétences est vaste, d'autant qu'il faut rajouter à ces différentes formes les cinq fragments de la pierre de Feu qui modifient la nature du tir de Firebrand, car si vous commencerez l'aventure avec de simples boules de feu, vous pourrez rapidement choisir d'autres attaques comme des mini-tornades. Il faudra bien choisir parmi les formes de gargouilles et les armes équipées, puisque les ennemis ont tous des sensibilités particulières et il faudra tirer parti de leurs points faibles pour s'en sortir. Ces différentes upgrades pourront s'obtenir en triomphant d'un boss, mais il faudra parfois fouiller les niveaux dans tous les sens pour en dénicher certains. Vous en voulez encore ? Pas de problème ! Il y a aussi cinq fioles et autant de parchemins également bien cachés, ils vous permettront respectivement de stocker des potions aux effets multiples (comme la restauration de la vie) ou des sorts d'attaques dévastateurs. Le monde des démons étant lui aussi soumis aux impitoyables règles du capitalisme, il faudra économiser l'argent récolté en semant la mort partout sur votre passage.

On the road again...

Et c'est bien là que réside la force de Demon's Crest. Si les niveaux sont peu nombreux, il faudra les revisiter un bon nombre de fois au fur et à mesure des améliorations glanées : un mur fissuré, un point d'eau ou un gouffre sont autant de passages secrets qui vous conduiront vers des parties inédites des stages, et bien entendu vers de nouveaux upgrades. On découvre ainsi que les niveaux qui paraissent au premier abord assez courts se révèlent au final très riches avec de multiples cheminements possibles. Cette ingéniosité vient contrebalancer le gros point noir du jeu, à savoir sa durée de vie. En effet, comme tous les plaisirs de la vie, Demon's Crest est très court et se boucle en quelques petites heures de jeu, tout dépend de votre volonté : vous aurez rapidement accès au donjon de Phalanx, mais ce dernier étant inachevé, vous n'aurez accès qu'à une fin médiocre. Le choix vous est donc proposé : continuer l'aventure et améliorer votre personnage en vue d'admirer la vraie fin du jeu, ou mettre immédiatement fin à l'expérience. Toutefois, même en choisissant d'explorer les autres niveaux, la durée de vie ne s'en trouve pas démultipliée pour autant. La fin cachée de Demon's Crest requiert néanmoins un petit peu de skill puisqu'il faudra compléter intégralement la panoplie de Firebrand, ce qui nécessitera une fouille approfondie et souvent répétée des niveaux. Les boss sont nombreux et généralement assez gigantesques, chaque affrontement est ainsi l'occasion de mener une bataille épique et intense, bien souvent récompensée à sa juste valeur, puisque vous récolterez bon nombre d'upgrades grâce à ces belliqueux amas de pixels. Si les stages ne sont pas très nombreux, leurs multiples cheminements permettent d'affronter des boss très variés tant dans le design que dans l'IA. Certains ennemis sont toutefois récurrents, à l'instar d'Arma, un sbire plutôt balèze de Phalanx qui ne manquera pas de rabaisser Firebrand à grands coups de joutes verbales jusqu'au moment où vous finirez par lui faire fermer sa gueule.

I'm singing in (the) Hell...

En plus d'être vraiment très joli, Demon's Crest propose une bande son de grande qualité qui apporte beaucoup à l'ambiance gothique et sombre du jeu. On trouve une prédominance des coeurs assez rare dans un jeu vidéo, cependant l'OST ne peut se résumer à des ambiances pesantes et on y trouve également de nombreux thèmes tantôt entraînants, tantôt très profonds mais aussi mélancoliques (Beyond the Colosseum, The Hell of Civil War ou Dance of the Snowy Barrens sont à écouter absolument, il en va de même pour le magnifique thème de fin Memorial of the Fallen One). On sent bien que Capcom a pris le soin de peaufiner son bébé jusqu'au bout, et au final l'ambiance sonore n'a pas à souffrir de la comparaison avec Castlevania. Si vous êtes un tant soit peu mélomane, l'OST de Demon's Crest ne devrait pas vous laisser de marbre.

Note : 16/20

S’il est clair que la durée de vie fait défaut à Demon's Crest, l'aventure originale qu'il propose outrepasse ce seul défaut. La quête de Firebrand garantit le dépaysement et plonge le joueur dans un univers très sombre assez inédit sur SNES. Si le jeu est très joli, il offre un gameplay suffisamment profond pour tenir en haleine jusqu'au bout, et un système de passwords très appréciable, même si l'on pourra se contenter de la première fin en quelques petites heures. La côte plutôt élevée (environ 40 euros en loose) ne doit pas vous empêcher de tenter l'expérience Demon's Crest, un des jeux injustement méconnus de la SNES assurément.

Gameplay : 16/20 Si les mécanismes de base de Demon's Crest s'appuyent sur des fondamentaux, les multiples capacités et les niveaux aux cheminements très différents apportent beaucoup à l'aventure.
Scénario : 14/20 L'histoire reste assez peu explicitée même dans les quelques phases de dialogues qui ponctuent le jeu, mais le background ténébreux en impose quand même.
Graphismes : 17/20 Demon's Crest se paye le luxe de proposer des graphismes assez fins, même si l'on sortira très rarement des teintes froides et ternes, royaume des démons oblige.
Durée de vie : 13/20 Assurément le talon d'achille du titre, tout dépendra de la fin que vous souhaiterez voir...
Bande son : 16/20 L'OST est à l'image du jeu : assez original et bien réussi, les thèmes bien qu'assez sombres rappellent par moment l'ambiance d'un Castlevania, c'est dire.


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par djrecette