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Bahamut Lagoon

Section Test.


Bahamut Lagoon
09/02/1996
Edité par Squaresoft
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Tactical RPG
Développeur: Squaresoft
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Super Nes

Photo de la boite de Bahamut Lagoon
Bahamut Lagoon, capture d'écran Bahamut Lagoon, capture d'écran Bahamut Lagoon, capture d'écran
En 1999 sort le jeu qui va enfin rendre accessible les RPG aux casual gamers : Pokémon. Ce jeu d’un nouveau genre proposant de gérer une armée de monstres pour ensuite les utiliser en combat remportera un grand succès au point de devenir un véritable phénomène de société, que ce soit au Japon où en Europe. Nouveau genre ? Pas tout à fait car trois ans auparavant, le roi du RPG nippon (Squaresoft pour ne pas le nommer) avait déjà exploité ce principe dans un Tactical-RPG des plus originaux : Bahamut Lagoon. Faut-il se scandaliser devant la décision de Square consistant à ne sortir son soft qu’au Japon ? Réponse à suivre…

Scénario (18/20)

L’introduction pouvant prêter à confusion, je vais derechef clarifier un point : l’utilisation de monstres en combat est le SEUL point commun entre Pokémon et Bahamut Lagoon. D’ailleurs, dès que vous enfournerez la cartouche du jeu dans votre chère Super Famicom, le gouffre séparant les deux titres vous sautera immédiatement aux yeux, que ce soit au niveau de l’univers où du scénario. Oubliez ainsi le gamin un peu benêt qui rêve de partir à l’aventure et de devenir le « meilleur dresseur », puisque la trame de BL s’avèrera beaucoup plus sombre. Votre aventure se déroule dans le monde d’Orelus, qui est composé de petits continents flottant dans les airs : les Lagoons. Il est depuis quelques temps déjà en proie à un conflit destructeur. En effet, le maléfique Empire Granbelos annexe les nations les unes après les autres pour étendre le plus possible sa souveraineté. Le royaume de Kana est le suivant sur la liste mais le perfide empereur Sauzer craint qu’une ancienne prophétie ne se réalise. En effet, en cas de menace, le légendaire dragon protecteur Bahamut est censé se réveiller et protéger le royaume. Hélas, cette aide providentielle ne viendra jamais et le destin de Kana repose désormais sur l’escadron Dragon du royaume. Cette force d’élite regroupe des hommes triés sur le volet utilisant des dragons pour combattre. Mené par le capitaine Byuu, ce glorieux escadron représente donc le dernier rempart entre le roi de Kana et l’empire Granbelos. Hélas, le courage de ses membres ne suffira pas puisqu’ils arriveront trop tard pour sauver le roi et empêcher l’enlèvement de la princesse. Quelques années plus tard, la quasi-totalité des lagoons a été annexée par l’empereur Sauzer. Un petit mouvement de résistance, regroupant entre autres les anciens membres de l’escadron Dragon du royaume de Kana, a cependant réussi à émerger et se dresse contre l’empire. Bahamut Lagoon prend donc place dans un univers déchiré par la guerre dans lequel l’espoir de pouvoir revenir dans un monde où il fait bon vivre semble bien mince. Même si les ingrédients de base peuvent paraître bateau (un méchant et une princesse à sauver), c’est bel et bien la fantastique mise en scène qui fait de ce scénario une référence du genre, à la hauteur de ce à quoi nous avait habitués Squaresoft.

Durée de vie (16/20)

Contrairement à un RPG classique, un Tactical-RPG vous propose des combats beaucoup plus rares, mais également beaucoup plus longs. Ainsi, la petite trentaine de bataille que vous aurez à disputer vous occupera un bon moment compte tenu du fait que la plupart d’entre elles flirteront allègrement avec l’heure de jeu. Vous commencerez doucement l’aventure avec quelques combats faciles qui vous permettront de vous familiariser progressivement avec le système de jeu et aborderez donc la partie principale de l’aventure avec toutes les bases qui vous seront nécessaires. Et c’est heureux, car autant vous le dire tout de suite, certaines batailles mettront vos nerfs à rude épreuve vous obligeant à faire preuve d’un esprit tactique hors pair. Les boss prendront un malin plaisir à vous asséner des coups d’un incroyable puissance, vous vous prenant ainsi à chaque fois par surprise. Cette difficulté sera d’autant plus grande du fait des caractéristiques du système de sauvegarde. En effet, vous n’aurez pas ici accès aux traditionnels save points des autres jeux de l’éditeur. Vous ne pourrez donc enregistrer que lorsque le jeu vous le proposera, c'est-à-dire à l’issue de chaque chapitre. Ainsi, il sera vital pour vous de ne pas oublier de réaliser cette opération de sauvegarde sous peine de devoir redisputer tous les combats depuis la dernière en cas de game over. Fort heureusement, vos personnages tombés au champ d’honneur reviendront une fois le combat bouclé, contrairement à Final Fantasy Tactics pour ne citer que lui (attention toutefois car en cas de mort du héros, vous aurez d’office droit au game over).

La durée de vie déjà conséquente sera en outre renforcée un peu plus encore par un système augmentant considérablement la replay value du titre. En effet, vous aurez la possibilité une fois l’aventure bouclée de la recommencer depuis le début tout en gardant vos items et votre expérience. Cela vous permettra de débloquer quelques bonus intéressants… Toutefois, tout le monde ne reconnaitra pas l’intérêt d’une telle caractéristique. La seule chose que l’on pourrait reprocher à Bahamut Lagoon en termes de durée de vie, c’est son aspect trop dirigiste. Ne comptez pas vous retrouver bloqué parce que vous ne savez pas où aller. Ici, vos déplacements sont réduits à leur plus simple expression et se font quasiment tous automatiquement par lagoon interposé. Il faudra donc adhérer à la rejouabilité du soft pour lui faire prendre toute sa dimension en termes de durée de vie, sans quoi la note eut été nettement moins élevée…

Gameplay (18/20)

Au vu du nombre de fois où j’ai déjà mentionné ce terme, vous aurez probablement déjà compris que Bahamut Lagoon est un Tactical-RPG. Dans la pratique, cette caractéristique se remarque uniquement dans les combats qui se déroulent sur une sorte de damier sur lequel vous déplacez vos groupes de personnages (composés de quatre protagonistes) à tour de rôle. Selon les caractéristiques et les attaques de ces derniers, vous pourrez donc attaquer dans un plus ou moins grand rayon d’action. Cette portée se modélisera à l’écran par une zone verte englobant un certain nombre de cases. A noter que vous pouvez définir ces groupes avant le combat. Libre à vous de les équilibrer ou bien de les spécialiser dans une certaine aptitude. Dans ce dernier cas, la puissance de vos personnages dans ladite aptitude augmentera exponentiellement, ce qui sera un atout non négligeable pour la victoire. Attention toutefois car cette spécialisation pourra être une arme à double tranchant. Par exemple, si vous regroupez les soigneurs dans un même groupe, ils se retrouveront sans défense en cas d’attaque, la force de frappe représentant leur plus gros point faible. Lorsque vous décidez d’attaquer un groupe ennemi au corps à corps avec l’une de vos équipes (ou bien que le contraire se produit), un écran de combat plus traditionnel apparaît avec jauge de HP, menu de commandes etc etc. Cependant, contrairement à un RPG classique, les escarmouches ne durent qu’un seul et unique tour au terme duquel vous revenez au damier. En cas d’attaque à distance (via des sorts magiques notamment), vous resterez sur le damier. Ces magies pourront vous permettre à attaquer directement l’ennemi mais elles seront également en mesure d’agir sur l’environnement. Par exemple, vous pourrez lancer un sort de glace sur de l’eau pour vous confectionner un pont improvisé. De même, tous les ennemis en contact avec votre sort par le biais de l’eau seront également touchés. Attention toutefois car ceci est une arme à double tranchant qui pourra tout aussi bien se retourner contre vous.

Si ce gameplay hybride à mi-chemin entre RPG classique et Tactical-RPG peut paraître innovant en soi, il recèle encore une spécificité particulièrement originale : les dragons. Vous trouverez en effet dans votre équipe de précieux alliés dans ces nobles créatures qui vous apporteront leur soutien en combat. Vous ne pourrez pas les diriger directement mais serez en mesure de leur donner trois types de directives : Viens pour les garder loin des ennemis, Vas pour les envoyer attaquer l’adversaire et Fin pour les laisser libres de leurs mouvements. Cependant, ces commandes ne sont que des directives générales et une grande liberté sera laissée à vos bestioles lors des combats : elles choisiront elles même les attaques déclenchées, et ne suivront pas forcément vos ordres. Pour booster ces précieux alliés, vous pourrez leur donner à manger n’importe quel item du jeu, chacun augmentant une certaine capacité du dragon. Tout y passe, de la potion augmentant les HP à l’épée boostant la puissance d’attaque. Ce principe plus que novateur vous permettra de les faire évoluer selon vos besoins, et de vous constituer une équipe de dragons équilibrée correspondant parfaitement à votre manière de jouer. A noter qu’ils changeront de forme et évolueront en fonction de la manière dont vous les aurez nourris. Vous pourrez enfin, à partir d’un certain moment dans le jeu, faire appel aux dragons sacrés qui ne seront autres que les inévitables invocations/chimères présentes dans tout Final Fantasy qui se respecte (donc absentes du X-2, logique…). Un gameplay efficace donc, auquel il serait bien difficile de reprocher quoi que ce soit. La seule difficulté de maniement réside dans la langue Japonaise, cette dernière étant la seule disponible.

Réalisation (18/20)

Graphiquement, le jeu impressionne. Il faut dire qu’il est né à l’aube de l’ère 32 bits, époque à laquelle la console était déjà parfaitement exploitée par les développeurs. Le rendu des différents dragons se rapproche énormément d’artworks, avec un chara-design parfaitement réalisé : chaque dragon revêt un aspect impressionnant vous faisant bénir le ciel qu’il soit dans l’un de vos alliés, et non un adversaire. En outre, de nombreux époustouflants passages vous feront bien vite oublier que vous jouez à une console 16 bits, comme les déplacements de votre lagoon ou les invocations. Le splendide choix des couleurs, ainsi que de superbes effets de lumière viennent renforcer cette impression. Squaresoft avait déjà frappé fort deux ans plus tôt avec Final Fantasy 6, et nous prouve une fois encore que la Super Nintendo est une excellente console, en nous servant un jeu plus impressionnant encore visuellement parlant.

Bande son (15/20)

Terminons enfin sur la bande son, tout aussi réussie que l’aspect visuel du titre. Orchestrées par Noriko Matsueda, les compositions du soft apportent un réel plus à la dimension épique de l’aventure et offrent au jeu une aura presque comparable à celle de FF6. Hélas, si l’on appréciera d’entendre les plus beaux thèmes encore et encore, on regrettera qu’ils soient si courts. Il s’en dégagera une impression de répétitivité parfois assez frustrante, bien qu’insuffisante pour gâcher le plaisir auditif éprouvé en jouant. On appréciera également les cris des dragons accompagnant efficacement les agissements de vos alliés ailés.

Conclusion (17/20)

La réponse à la question posée en introduction est sans aucun doute un oui outré. Après Chrono Trigger et les six premiers Final Fantasy, ces messieurs de chez Squaresoft nous privent une fois encore d’un excellent RPG, obligeant les rétrogamers que nous sommes à corrompre leur âme en s’adonnant à l’émulation pour le découvrir. Rassurez vous cependant, car au vu de la politique de l’éditeur depuis sa fusion avec Enix, je serais étonné de ne pas voir fleurir une réédition sur DS dans les prochaines années. Affaire à suivre…


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza