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Shadowgate

Section Test.


Shadowgate
31/03/1989
Edité par Kemco
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Shadowgate
??/12/1989
Edité par Kemco
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Shadowgate
30/05/1991
Edité par Kemco
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Console: Nintendo Nes
Genre:Aventure
Développeur: Icom Simulations Inc.
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Nes

Photo de la boite de Shadowgate
Shadowgate, capture d'écran Shadowgate, capture d'écran Shadowgate, capture d'écran
Il est établi que les jeux old-school offrent toujours un challenge élevé, à commencer par ceux de la Nes. Certains jeux, vestiges d’un temps où le jeu vidéo ne s’adressait qu’aux vrais passionnés, renforcent cette impression par leur difficulté représentant un défi à la hauteur des plus acharnés. On pourrait citer pêle-mêle Mega Man, Star Wars ou encore le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Shadowgate. Sorti en 1989 sur la 8 bits de Nintendo, ce titre est indéniablement l’un des plus difficiles de sa ludothèque. Adeptes de challenge élevé, ce test est pour vous !

Scénario (15/20)

Comme la plupart des jeux ayant pour toile de fond un univers Heroic-Fantasy, Shadowgate propose une trame assez sombre avec au bout de la route l’inévitable affrontement contre le diable en personne. En l’occurrence, ce rôle est assumé par le maléfique seigneur sorcier Warlock qui a pour projet de réveiller le démon Behemoth pour asservir toute la planète et détruire les rares récalcitrants. Il devient bientôt évident que le salut du monde passe par la mort de ce dangereux mégalomane. Seulement, si ce dernier n’est pas encore parvenu à libérer le monstre, il n’en reste pas moins extrêmement puissant et ainsi invincible pour tous les humains. Tous ? Non. Car une ancienne prophétie proclame que le descendant de la lignée des rois parviendra à rivaliser avec ce sorcier maléfique. Etant le dernier représentant de cette noble dynastie, c’est donc à vous qu’incombe la lourde tâche de sauver le monde. Le druide Lakmir, vous téléporte donc devant la porte du château de Warlock avec pour mission d’en finir avec lui. Après avoir juré d’en venir à bout, vous franchissez le seuil de la sinistre forteresse qui pourrait bien être votre dernière demeure…

Gameplay (16/20)

Largement inspiré des « livres dont vous êtes le héros », Shadowgate se présente donc comme un point&click en vue subjective. Vous vous déplacez donc dans des écrans fixes intégrés dans une fenêtre de jeu qui se trouve être divisées en trois parties : en haut à gauche ce que vous voyez, en haut à droite l’inventaire rempli de moult objets et sorts très utiles pour votre progression et en bas une fenêtre contenant deux éléments utiles. D’une part, vous pourrez par ce biais effectuer toutes vos actions via les verbes présents dans la quasi-totalité des point&click (vois, prend, ouvre, ferme, utilise, tape, sons, dis). Ainsi, appuyer sur l’un de ces verbes pour ensuite l’appliquer sur le bon élément de l’écran déclenchera un événement qui fera avancer l’histoire et vous fera progresser dans le château. D’autre part, cette fenêtre vous affichera également de nombreuses informations utiles permettant de scénariser la progression, comme vos sentiments profonds ou bien les différents événements se produisant à proximité de vous. Vous l’aurez compris, Shadowgate revendique clairement son appartenance au genre des jeux de réflexion, puisque la totalité de la progression se fera au moyen de la résolution d’énigmes. On regrettera cependant la lenteur des déplacements du pointeur. La maniabilité eût probablement été plus agréable à la souris, le P&C étant particulièrement adapté au PC. Cependant, vous en viendrez vite à bénir cette lenteur puisqu’elle vous permettra de réfléchir quelques instants supplémentaires avant d’effectuer une action.

Durée de vie (17/20)

La dernière remarque du paragraphe précédent pourra sembler étrange à ceux n’ayant jamais joué au jeu, mais sera douloureusement limpide pour tous les joueurs s’y étant essayé. En effet, vous vous rendrez vite compte que la moindre erreur vous coutera immanquablement la vie. En d’autres termes, vous ne stagnerez jamais dans Shadowgate : soit vous résolvez correctement l’énigme, soit vous terminez six pieds sous terre. A ce titre, le nombre de manières de passer de vie à trépas n’aura d’égal que la fréquence de cette douloureuse expérience. Vous serez ainsi tour à tour réduit en cendres par un dragon, envoyé au diable par un miroir brisé, mangé par des requins, occis par un cyclope… Vous aurez vraisemblablement l’occasion d’expérimenter toutes ces manières de mourir puisque la moindre erreur se soldera par un dénouement tragique. Compte tenu de la difficulté de la plupart des énigmes, vous devrez donc y réfléchir à deux fois avant d’effectuer une action, ce qui vous maintiendra dans un état de stress permanent. A titre d’exemple, vous vous retrouvez dès les premières minutes de jeu face à deux portes verrouillées. Vous passerez donc vraisemblablement les deux premières heures de votre partie à errer dans le château à la recherche de la solution de cette première embuche. Quelques petits indices seront éparpillés sur votre chemin pour vous aider dans votre quête, rendant ainsi le challenge certes diablement corsé, mais néanmoins surmontable. La difficulté est en outre renforcée par la nécessité de posséder une torche pour survivre dans ce lieu inhospitalier. Vous balader sans ce précieux accessoire aura pour effet de vous envoyer directement vers un autre game over. Vous devrez donc veiller à renouveler votre éclairage régulièrement, ces torches s’usant extrêmement vite. Attention toutefois car le château ne pourra pas vous en fournir indéfiniment. Prenez donc garde à ne pas trop trainer en chemin. Sans être réellement long, le soft vous occupera malgré tout un bon bout de temps puisqu’il ne sera pas rare que vous restiez bloqué plusieurs sur une énigme. Ainsi, éviter tous les pièges du château et résoudre les énigmes vous occupera donc une bonne dizaine d’heures, pour peu que la difficulté ne vous fasse pas abandonner votre partie prématurément.

Réalisation (9/20)

Passons à présent au sujet qui fâche : les graphismes. Autant vous le dire sans tergiverser pendant des heures : Shadowgate est très loin d’être un beau jeu. Alliant des décors d’une pauvreté affligeante dont la notion de profondeur semble être inexistante, à une absence de toute forme d’animation, le soft fait vraiment pâle figure en comparaison des autres titres de l’époque (même si certains environnements feront office d’exception à la règle). En outre, le pourcentage de l’écran dévolu à l’affichage des écrans fixes est assez faible, laissant ainsi la plus grande partie de la surface d’affichage aux menus. Fort heureusement, le soft a d’autres atouts dans sa manche pour plonger le joueur dans son ambiance… A noter que le soft a été intégralement traduit en français, chose assez rare à l’époque pour mériter d’être soulignée (puisque, de nos jours encore, certains éditeurs sans scrupules se permettent de sortir des rééditions au prix fort sans même prendre la peine de les traduire…).

Bande son (13/20)

A contrario, la bande son participe de manière assez efficace à cette immersion. L’exemple le plus évocateur est sans conteste la musique annonçant l’extinction imminente de votre torche. A côté de cela, les développeurs ont eu la bonne idée d’assigner une musique différente pour chaque pièce du château, contribuant ainsi à procurer une identité à chacune d’entre elles. Malheureusement, si elles jouiront d’une écoute agréable durant quelques instants, les compositions seront beaucoup trop courtes et deviendront vite très répétitives. Ce problème sera d’autant plus gênant du fait que vous passerez énormément de temps dans chaque pièce, tant et si bien que vous en viendrez très vite à couper le son pour garder toute votre concentration et tenter de résoudre les énigmes.

Conclusion (15/20)

Doté d’un contenu très intéressant, Shadowgate ne s’embarrasse pas de fioritures et s’avère donc beaucoup trop limité au niveau du contenant. Cela est d’autant plus dommageable compte tenu de la qualité globale du soft qui aurait pu devenir un excellent jeu si un peu plus de soin avait été apporté à son aspect visuel et auditif. Il n’en restera pas moins un excellent défi à relever pour tous les gamers excédés par la difficulté édulcorée des jeux actuels. Les casual gamers en revanche passeront leur chemin…


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza