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Dragon Quest

Section Test.


Dragon Quest
27/05/1986
Edité par Enix
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Dragon Warrior
??/08/1989
Edité par Nintendo
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Nintendo Nes
Genre:Jeu de Rôle
Développeur: Chunsoft
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Nes

Photo de la boite de Dragon Quest
Dragon Quest, capture d'écran Dragon Quest, capture d'écran Dragon Quest, capture d'écran
Rahlala ! Comment s'attaquer à un monument historique tel que Dragon Quest ? Incontestable fondateur du RPG japonais – un genre que nous adulons (presque) tous aujourd'hui – le jeu souffre évidemment bien plus de son âge que tous les autres titres du genre. Dragon Quest est mythique à de nombreux égards, mais l'épisode par lequel tout a commencé tient-il encore debout à l'heure actuelle ? L'exercice va sûrement être casse-gueule mais que voulez vous, la formidable équipe d'Oldies Rising n'a pas peur des défis ! Au charbon !... Comment ça j'exagère ?

Thou shalt not discuss the storyline

Bon. Une fois n'est pas coutume, il va vraiment falloir recontextualiser le jeu, peut-être bien plus que pour n'importe quel autre. C'est à croire que Yuji Horii (scénariste de la série pour ceux qui auraient un train de retard...) a mis dans un shaker tous les clichés du jeu vidéo de l'époque, à moins qu'il soit tout simplement allé acheter son background dans un magasin dédié... Ca pourrait donner quelque chose comme ça...:

_« Ah ! Bien le bonjour cher Mr Horii, qu'est ce que je vous sers en cette bien belle journée ? »
_« Ecoutez, avec quelques potes on est en train de bosser sur un petit jeu d'aventure qui pourrait surprendre, mais on cherche encore le contexte, alors je me suis dit que... »
_« Ne cherchez pas plus loin Mr Horii ! J'ai ce qu'il vous faut ! Un jeu d'aventure vous dites ? »
_« En fait ce serait plutôt un jeu de rôle, vous savez un peu comme Ultima... »
_« N'en dites pas plus ! Regardez, j'ai reçu ce magnifique univers post-punk un brin apocalyptique ! Vous allez faire fureur avec ça. »
_« Euh...c'est à dire qu'on chercherait un truc un peu plus classique... »
_« Très bien ! Dans ce cas que dites-vous de ce superbe environnement un rien space-opera du plus bel... »
_« Non non ! Je vous arrête tout de suite, on voudrait vraiment rester cliché, un truc bien vidéoludique, vous voyez le genre ? »
_ « Eh bien Mr Horii, vous n'allez quand même pas me dire que vous allez repartir avec ce pack du chevalier solitaire qui doit délivrer une frêle princesse des griffes d'un horrible dragon ? Je l'ai déjà vendu à Mr Miyamoto l'année dernière ! »
_ « Justement, vous avez vu le succès de son jeu ? Donnez-moi ça immédiatement ! »
_ « Mr Horii ! Un scénariste de votre rang ! Je ne peux... »
_ « Non mais tu va me donner ce pack espèce de vendeur de background de mes deux ! »
(La suite de cette scène a été ôtée pour cause de coups et blessures)

Plus sérieusement, le scénario de Dragon Quest passerait volontiers aux yeux d'un jeune joueur d'aujourd'hui pour un best of des plus grands clichés que le dixième art ait pu connaître. Sans blague, le jeu vous met effectivement dans la peau d'un descendant direct de la lignée royale des Roto (ou Loto, c'est comme vous voulez, R et L sont un seul et même son en japonais), une famille légendaire qui doit sa gloire à sa bravoure de l'un de vos ancêtres. Pas de chance, c'est donc à vous que le Roi (actuel) va s'adresser pour vaincre le terriiiiiiible Dragon Lord, qui en plus de semer la terreur sur le monde a kidnappé la jolie princesse Gwaelin et a dérobé la précieuse Ball of Light... Les dragons se croient vraiment tout permis de nos jours !

Around the World (map)

Vous voilà donc lancé aux trousses du vilain Dragon Lord, seul. Tout seul. En effet, premier épisode oblige, vous n'aurez pour unique compagnie qu'une simple épée... Je vous l'accorde, on peut faire mieux niveau conversation, mais le destin étant ce qu'il est, c'est alone in the world qu'il vous faudra mener à bien votre noble quête. Une fois que le Roi vous aura confié toute son estime, vous tenterez de quitter la pièce...mais pas moyen de descendre l'escalier qui conduit au rez-de-chaussée ! Il y a anguille sous roche... Et bien sachez que n'importe quelle action que vous effectuerez dans Dragon Quest devra se faire faire via un menu. En effet, en appuyant sur la touche A, vous ouvrirez une petite fenêtre qui résume les huit actions que vous êtes autorisé à effectuer. Un escalier à descendre ? Menu. Une porte à ouvrir ? Menu. Un objet à ramasser ? Menu. Engager la conversation ? Menu. Vous l'aurez compris, la navigation est plutôt fastidieuse et la lourdeur de ce premier RPG japonais nous ramène bel et bien à son époque, il va donc falloir s'habituer à ouvrir l'onglet d'action pour tout et n'importe quoi. Passé la (désagréable) surprise, il faut bien prendre à bras le corps l'aventure, direction la world map.

L'environnement extérieur de Dragon Quest se veut à l'image de son scénario : succinct. Pas de fioritures inutiles, on se limitera à quelques paysages basiques : plaines, villes, montagnes et grottes, point. Avec si peu de décors, les développeurs ont pris le soin de faire durer le plaisir. Ainsi n'espérez pas aller trop loin lors de vos premières heures de jeu. Ceux qui ont l'habitude d'un bon Dragon Quest le savent bien : mieux vaut ne pas s'éloigner à plus de dix mètres du point de départ et faire du level-up (le maximum est ici atteint au niveau 30) comme un porc pour espérer survivre.

This town is too small for both of us

En parlant des combats, Dragon Quest instaure le désormais célèbre (bien que souvent décrié) système de combat aléatoire. Pour ceux qui auraient passé leur vie dans une grotte durant les vingt dernières années, j'explicite : aucun ennemi n'est visible à l'écran, les affrontements se déclencheront au hasard lors de vos déplacements. Si ce parti pris est bien souvent critiqué aujourd'hui, il faut comprendre qu'à l'époque les capacités techniques de la console ne permettaient en aucun cas d'afficher un nombre suffisant de monstres sur la map en même temps que votre personnage, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui... Les développeurs ont malgré tout pensé à équilibrer un minimum la difficulté, vous n'affronterez donc qu'un seul ennemi à la fois, même les boss ne seront pas accompagnés par un quelconque acolyte. Et bien franchement, on en va pas s'en plaindre (ou alors vous êtes sacrément maso), vu le temps qu'il faut pour gagner un malheureux niveau, d'ailleurs les combats deviennent rapidement tendus. Heureusement, votre avatar (que vous nommerez vous-même comme le veux la tradition des Dragon Quest, à noter que la localisation a arbitrairement décidé que quatre hiraganas équivalaient à quatre lettres...) va progressivement apprendre quelques sorts au fil de l'aventure. Limités à dix (on trouvera deux types de soins, deux types d'attaques, ou bien encore un sort très pratique qui vous permet de retourner instantanément au château de départ), les sorts seront l'une des quatre actions que vous pourrez réaliser en combat, les trois autres étant attaquer (sans blague !), utiliser un objet et fuir. Vous serez souvent amenés à choisir cette dernière option tant le rythme des combats peut parfois s'avérer très soutenu, voire carrément incessant...

This way please

Pour progresser dans l'aventure, vous passerez le plus clair de votre temps à errer telle une âme en peine, car à l'époque personne n'était là pour vous dire que faire et où aller. La seule chose dont vous êtes à peu près sûr est qu'il faut aller casser la gueule du vilain Dragon Lord qui a trouvé le moyen de construire son château juste à côté du votre...mais séparé par un fleuve infranchissable. Pas le moindre airship à l'époque, votre quête consistera donc à survivre jusqu'à parvenir aux portes de ce maudit château (ceux qui y sont arrivés savent à quel point il est maudit...). Quelques autochtones daigneront ici et là de lâcher un très maigre indice sur une éventuelle direction à suivre, mais en dehors de ça il faut vous dé-mer-der. Dragon Quest prend la forme d'une aventure très ouverte, et votre unique solution sera donc de tester, d'avancer à l'aveugle dans des coins reculés pour finalement vous faire buter en un coup par un ennemi bien plus balèze que vous. Un détail amusant toutefois : on note dès ce premier volet l'apparition d'une sorte de side quest, puisqu'un mystérieux anneau (qui constitue le seul accessoire disponible dans le jeu) sera a récupérer dans une des villes du jeu...

La world map étant quand même assez étendue (toutes proportions gardées), vous devrez affronter un bon nombre de monstres au cours de vos déplacements. Lors des combats, une fenêtre apparaît pour illustrer le bad guy qui vous fait face, ces moments seront d'ailleurs les seuls où vous pourrez vraiment apprécier le character-design d'Akira Toriyama. Car oui, le maître a été engagé à l'époque par Horii pour illustrer son jeu, pas stupide le bougre : le jeune mangaka s'était déjà fait une petite réputation avec Dr Slump, et son nouveau manga Dragon Ball avait l'air de plutôt bien commencer (vous connaissez tous la suite...). Si vous ne profiterez jamais du travail sur les personnages principaux (puisque ceux-ci resteront à l'état de sprites), les fenêtres qui s'ouvrent pour illustrer vos adversaires lors des combats permettent vraiment d'admirer leur côté Toriyamaesque. En revanche on ne pourra pas dire que l'action est au rendez-vous, les affrontements restent assez mous, les ennemis se contentent de clignoter lorsque vous les attaquez, toutes les actions étant décrites par un simple fenêtre de texte, on a connu plus palpitant. On remarquera tout de même la présence des Slimes, qui sont à Dragon Quest ce que les Chocobos sont à Final Fantasy : leur symbole kawai. Un détail récurrent des futurs Dragon Quest fait également son apparition dès ce premier volet puisque vous assisterez au fil de l'aventure à un recyclage massif des ennemis à base de couleurs différentes.

Tuuuuuuu Diiiiiii Duuuuuuu

Si le nom de Toriyama restera accolé à la série, une autre future pointure fait son apparition sur ce titre, il s'agit bien entendu de Koichi Sugiyama. Si ce grand monsieur de la musique est aujourd'hui adulé par des fans en furie aux quatre coins du monde, force est de constater que ce premier épisode n'a pas pu permettre au maître de mobiliser l'ensemble de son talent. Quitte à m'attirer les foudres de nos lecteurs les plus virulents, je serai assez critique envers l'OST de Dragon Quest. Composé de seulement huit titres (WTF ?!), il faut quand même savoir qu'il a été développé dans l'urgence la plus totale : en effet, Sugiyama n'a disposé en tout et pour tout que d'une misérable semaine pour arriver au résultat que nous connaissons. On retrouve dès le démarrage du jeu et pour notre plus grand bonheur Ouverture March qui était déjà présent, à l'instar du thème Final Fantasy dans la saga du même nom. Mais malgré ce joli morceau qui ravira les fans de la première heure, le résultat global reste très, très, très moyen. Certes, les capacités de la Famicom à l'époque ne permettaient pas non plus d'accomplir des miracles, mais vos oreilles vont souffrir, croyez moi : d'abord de la monotonie (puisque comme je viens de le signaler il n'y a que huit pistes !), mais surtout, surtout, du thème de la world map qui va vous hanter jusqu'au plus profond de vos nuits (je n'exagère pas !)... Les musiques viennent donc alourdir un peu plus le rythme du jeu, déjà pesant. Attention, si en plus vous jouez en 50Hz, fermez vos fenêtres à double tour car sinon vous allez dès les premières minutes vous jetez sans réfléchir au travers !

Gameplay : 11/20 Dragon Quest propose le minimum syndical, qui servira (et sert encore) pourtant de base à tous les RPG nippons qui s'engouffreront dans la brèche qu'il a ouverte.
Scénario : 6/20 Le scénario cumule tous les archétypes et les clichés du jeu vidéo de l'époque, mais que voulez-vous ? Il faut bien commencer quelque part...
Graphismes : 9/20 En dehors des combats, Dragon Quest se veut très basique, autant dans les sprites que dans les décors.
Durée de vie : 15/20 Le challenge proposé est vraiment corsé, puisqu'en plus d'être difficile, l'aventure se fera sans (presque) aucune indication. De plus, vous pourrez parfois anéantir plusieurs heures de jeu en vous aventurant là où il ne fallait pas...Dammit !
Bande son : 7/20 Désolé Mr Sugiyama, mais en si peu de temps il était vraiment difficile de pondre un OST correct, heureusement la suite sera bien meilleure.


Verdict : 11/20

Finalement, que retenir de ce premier Dragon Quest ? Si l'aventure est restreinte à son minimum, il faut se rappeler qu'à cette époque c'est surtout l'imagination du joueur qui permettait de voyager. On parlerait sûrement aujourd'hui de gameplay bac à sable, mais je pense personnellement qu'il faut aborder ce créateur d'un genre nouveau comme une vaste aventure où seule la curiosité de l'inconnu vous poussera à aller de l'avant. Et comme je suis le plus gentil des rédacteurs de ce site (après Manu bien sûr :p), je vous offre une petite vidéo qui illustrera les cinq premières minutes de jeu ! Enjoy ! http://www.youtube.com/watch?v=IihWAERWDDE


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par djrecette