lien vers facebook lien vers twitter lien vers youtube lien vers dailymotion lien vers le forum d'Oldies Rising lien vers mail
Recherche Avancée

Frankenstein s Monster

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
________________________
Frankenstein's Monster
??/??/1983
Edité par Data Age
________________________
Sortie EURO non communiquée
________________________
Console: Atari 2600
Genre:Plates-Formes
Développeur: Data Age
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Atari 2600

Photo de la boite de Frankenstein s Monster
Frankenstein s Monster, capture d'écran Frankenstein s Monster, capture d'écran Frankenstein s Monster, capture d'écran
Il faut que je vous avoue une chose, lecteurs : j'ai toujours été attiré par les monstres. Qu'il s'agisse de cinéma, de littérature ou bien entendu de jeux vidéo, les loups-garous, vampires et autres créatures mythologiques ont toujours réussi à me faire leur petit effet! Cela tombe bien car en matière de jeu vidéo, depuis toujours les titres utilisant ce type de bestiaires sont légions. Je vous propose donc de passer en revue une de ces créations sur Atari 2600, j'ai nommé Frankenstein's Monster!

Scénario: impossible à noter mais un petit effort fut consenti!

La mise en situation de notre jeu est plutôt bien amenée même si tout se passe forcément par la notice! Nous incarnons un personnage non identifié, un héros mystérieux qui a réussi à se frayer un chemin dans la nuit noire et glaciale jusqu'à l'effrayant château du Dr Frankenstein. Dans ce repaire ténébreux, l'infâme savant est en train d'achever les derniers détails de la création de son si célèbre monstre. Nous devons à tout prix l'en empêcher.

Bon, l'enrobage scénaristique reste à la fois classique et prétexte à un jeu de score mais l'ambiance qui se dévoile par les quelques mots de la notice augure du meilleur pour la suite comme vous le verrez dans les sections gameplay et réalisation. Voyons donc cela immédiatement.

Gameplay:14/20

La notice ne cache rien de ce qu'il faudra faire pour parvenir au bout de l'aventure proposée par Data Age, créateur de notre titre. Il nous faudra éviter des obstacles meurtriers et des ennemis gênants sur trois niveaux et deux écrans distincts afin d'entraver les plans du machiavélique docteur. Au sommet de son château, ce dernier a construit un accumulateur en charge de récupérer l'énergie électrique de la foudre. A chaque coup de tonnerre, la créature du scientifique se voit retrouver de la couleur, synonyme de gain d'énergie. Il nous faudra construire autour de celle-ci un mur servant de barrière entre elle et l'accumulateur, et ceci très rapidement, avant que la vie ne soit rendue au macabre monstre. Pour ce faire, pas d'autre solution que d'aller récupérer des briques dans le château. Manque de chance, les matériaux en question se situent tout en bas de l'édifice et sont difficilement accessibles en plus de n'être transportables qu'à l'unité! S'il ne s'était agi que d'aller chercher au travers de quelques allers-retours ces fameuses briques, rien n'aurait été bien compliqué mais voila, toute une horde de créatures et de pièges parsèment les lieux.

Tout d'abord, vieux château oblige, nous aurons affaire à des araignées. Celles-ci, fort heureusement, ne sont pas mortelles. Elles sont par contre de trois types: les petites, des tarentules qui parcourent l'étage intermédiaire dans l'espoir de vous toucher pour vous ralentir quelques précieuses secondes. Ces tarentules peuvent doubler de volume en fonction du point de notre progression. Il s'agit là du second type. Le troisième consiste en une espèce se nichant au plafond et qui prend un malin plaisir à en descendre pour vous surprendre et si possible vous faire tomber dans un piège d'acide. Avant d'en venir aux pièges justement, terminons avec le fantôme. Ce cousin des fantômes visibles dans Pac-Man hypnotise le héros au moindre toucher. Dans les faits, cela a le même effet que les tarentules et la perte de temps qui s'ensuit est regrettable. Enfin, concernant les créatures disposées à vous mettre des bâtons dans les roues, évoquons les chauves-souris. Celles-ci ne sont visibles que dans le second écran du jeu, écran accessible uniquement lorsque nous rentrons dans un mur situé sous le monstre. Là en effet, des hordes de chiroptères nous fonceront dessus pour tenter de nous maintenir le plus longtemps possible loin des zones où mettre les briques et nous faire perdre quelques points (dix) à chaque touche.

Place maintenant aux pièges! Ceux-ci ne sont pas forcément très nombreux. Nous recenserons les trappes et la "piscine" d'acide (et non pas d'eau, la notice précise bien qu'il s'agit d'acide). Les trappes représentent un danger pour les points (sujet sur lequel nous reviendrons dans la section durée de vie), mais surtout peuvent nous faire chuter dans l'acide puisqu'elles font communiquer le rez-de chaussée et le sous-sol. La piscine en question est une étendue de liquide avec lequel le moindre contact sera fatal. Sachant que les briques se trouvent justement derrière, il faudra utiliser la ou les plateformes mouvantes avec dextérité pour effectuer un aller puis un retour.

Le gameplay de Frankenstein's Monster est véritablement bien travaillé, plein de petites subtilités et de trouvailles qui le feraient presque passer pour un très lointain ancêtre de Castlevania. Dans tous les cas, il s'agit d'un titre excellent dans sa maniabilité, utilisant le bouton rouge du paddle Atari 2600 pour sauter et se limitant à cette action et à des déplacements simples pour être amusant. J'adore!

Réalisation:16/20

Frankenstein's Monster est plutôt étonnant dans son registre! Deux choses étonneront même les blasés de l'Atari 2600: le relatif réalisme des environnements et l'animation! Commençons par le commencement et parlons du décor. Celui-ci se compose donc de trois étages: celui de la créature, celui des tarentules et des trappes et celui de l'eau et des araignées sur fil. L'intégralité des environnements est particulièrement colorée et saute aux yeux comme une vraie "petite fresque" de pixels. Les développeurs ont tenté de donner du relief à l'ensemble en faisant en sorte par exemple que le sol soit épais avec une tranche large à la teinte différente de l'espace de déplacement lui-même tout en dégradé. On aurait presque affaire à une découpe "en tranches" d'un décor, c'est véritablement bien fait! L'accumulateur au dessus du monstre de Frankenstein et les murs d'enceinte autour de lui achèvent de parfaitement figurer le lieu où nous sommes supposés évoluer. Le sous-sol du château, avec son acide et ses passerelles mobiles, conclut la représentation juste comme il faut et fait de ce titre un jeu de plateforme très agréable à regarder en plus d'être très évocateur. Le travail sur l'ambiance se ressent forcément lorsque, munis d'une brique, nous franchissons le mur sous le monstre. A ce moment nous devons progresser vers le haut sous des dizaines de chauves-souris défilant vers le bas. Ce passage, qui n'est pas sans rappeler un autre jeu de Data Age, Journey Escape, est une très bonne idée pour le gameplay mais aussi pour évoquer la traversée d'une nouvelle zone du château, très différente du reste. En deux écrans distincts, Data Age parvient à peindre son petit univers et c'est une excellente chose.

Les sprites ennemis et l'animation générale sont également assez exceptionnels! Chaque sprite figure à la perfection ce qu'il doit symboliser, tant par son aspect détaillé que par son animation travaillée! Les araignées sont reconnaissables au premier coup d'œil, elles bougent leurs pattes de manière "dégoutante", celles sur les fils nous surprennent en se laissant tomber, sauf si nous avons fait attention une seconde auparavant à leurs membres sortant du plafond et trahissant leur présence, le fantôme se dandine de l'arrière train de droite à gauche et les chauves-souris défilent comme dans une caverne, en battant des ailes. Même le personnage principal a droit à son animation décomposée, nous montrant bras, jambes et pieds lors de ses déplacements tout en étant composé à lui seul de trois couleurs! Terminons en mentionnant les efforts de mise en scène. Lorsque notre héros perd sa dernière vie ou que Frankenstein complète sa création, le monstre se libère de son carcan et progresse vers le premier plan de l'écran jusqu'à subir un agrandissement lorsqu'il y parvient, une sorte de zoom. Nous avons donc droit là à une fin digne de ce nom en cas de défaite, c'est assez rare, même de nos jours pour être signalé. La noyade dans le bain d'acide est également mise en scène. Le héros ne perd pas une vie simplement en touchant le liquide mais s'y enfonce, encore une preuve de l'application des créateurs car c'est à ce genre de détails simples mais finalement obligatoires qu'on distingue le bon du très bon!

Bande son:13/20

Les bruitages sont à l'instar de tout le reste, particulièrement bons. Jugez plutôt : nous avons droit à des sons distincts pour la course, le saut, la chute, le ramassage de briques, la touche sur des ennemis, le tonnerre, la résurrection du monstre, la noyade, la descente des échelles sur les trappes et l'écran des chauves-souris. Il n'y a pas grand-chose d'autre à aborder sur ce thème mais les efforts consentis sur les actions évoquées ne font qu'aller dans le sens de la réalisation générale de qualité.

Durée de vie:14/20

Le jeu propose deux niveaux de difficulté. Le premier imposera de poser six briques autour du monstre, soit de faire six allers-retours en huit minutes trente tandis que le second vous amputera de trois minutes trente pour descendre la barre fatidique du game over à cinq minutes! Les deux niveaux sont difficiles, le second est cependant forcément d'une intensité énorme! Si vous avez été attentifs, vous avez compris en me lisant que Frankenstein's Monster n'était pas un titre proposant d'innombrables game over puisque nous ne pouvons finalement perdre une vie qu'en tombant dans l'acide. La difficulté se fait donc ressentir au travers du temps imparti pour accomplir notre mission. A partir de ce moment là, il faudra jouer et jouer encore pour parvenir à la remplir une première fois dans le mode le moins ardu afin de comprendre comment optimiser chaque fois les déplacements. Car c'est là que le titre fait fort! Chaque brique posée engendre un renouveau dans le décor et chez les ennemis avec plus de trappes, des passerelles au dessus de l'acide qui se séparent et des tarentules qui se multiplient puis grossissent et finissent par être une vraie gène à force de passer au dessus des trappes quand vous voulez vous y engouffrer, en sortir ou les éviter en sautant.

Époque oblige, les jeux édités étaient toujours orientés vers le scoring. Frankenstein's Monster ne fait pas exception mais s'octroie une petite originalité! Data Age a en effet créé un titre qui se termine! C'est là quelque chose de peu fréquent sur Atari 2600 puisque cette console, comme l'arcade d'ailleurs, accueillait la plupart du temps des jeux bouclant une fois un certain niveau franchi. Une fois la barrière installée autour du monstre de Frankenstein, le jeu s'arrête! Dans ces conditions vous vous demanderez comment améliorer sans cesse son score. C'est très simple, il faut inscrire le plus de points avant d'en finir avec la monstruosité. Pour ce faire, il faudra éviter de se faire toucher, éviter de tomber et bien sûr aller le plus vite possible. Il est sans doute encore plus difficile que pour d'autres jeux de sans cesse progresser mais c'est un challenge qui peut être motivant car on sait qu'il a une fin et on qu'on pourra éviter d'avoir à jouer des heures et des heures pour toujours faire mieux. Bref, la durée de vie est très loin des cinq ou des huit minutes trente!

Conclusion: 15/20

Avec les "moyens du bord", Data Age a su créer un titre fort, au charisme évident et à l'univers travaillé. Que ce soit graphisme, jouabilité, subtilités ou son, tout transpire l'application. Le jeu n'est pourtant pas des plus connus mais mérite de figurer dans toute bonne logithèque Atari 2600 ou dédiée au thème de l'horreur!


Article publié le 03/07/2012 Jeu testé par Tanuki