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Asterix

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Asterix
??/??/1983
Edité par Atari Corporation
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Asterix
??/??/1983
Edité par Atari Corporation
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Console: Atari 2600
Genre:Action
Développeur: Atari Corporation
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Atari 2600

Photo de la boite de Asterix
Asterix, capture d'écran Asterix, capture d'écran Asterix, capture d'écran
Des adaptations de dessins animés, de films ou de séries, il y en aura eu depuis quarante ans que le jeu vidéo s’est démocratisé. Pourtant, une irréductible bédé résiste toujours à l’adaptation ! En fait non, pas vraiment, Asterix, l’œuvre dont nous parlons ici aura connu des adaptations assez précoces et ce déjà en 1983, sur Atari 2600. Il s’agit probablement là d’une des plus anciennes adaptations de la licence. Mais que valait-elle ? Pouvait-on adapter les aventures de deux gaulois affrontant des hordes de romains à l’aide de quelques couleurs, de pixels rudimentaires et d’écrans fixes ? Réponse !

Scénario : non significatif

La réponse viendra immédiatement et elle s’inscrit en trois lettres : NON. Les aventures des deux adeptes de castagne ne furent pas adaptées en jeu vidéo sur la console d’Atari. Pourtant, une boite, des captures d’écran et d’éventuels sites internet peuvent attester du contraire. Certes, mais de quoi parlons-nous au juste ? Le scénario de notre version s’explique comme suit :

Jules Caesar, sur avis de son conseiller Caius Ludicrus envoie des troupes pour conquérir la Gaule. Bien entendu, la nouvelle se répand dans le village d’Asterix. La suite, tout le monde la connaît, les romains subissent une défaite à la fois cuisante, douloureuse et surtout humiliante. Une fois la bataille terminée, nos deux acolytes explorent la zone de combat, chacun armé d’une motivation propre. Asterix cherche à récupérer un maximum d’objets ayant appartenu aux romains, ceci pour les offrir à Obelix puisque ce sera très bientôt son anniversaire. Obelix lui…cherche à remplir son estomac.

A partir de là, nous pourrions penser que la production de René Goscinny et Albert Uderzo existe bien sur Atari 2600. Pourtant, admettons que point de vue scénaristique, récupérer des objets après un combat est loin de représenter une trame classique de la bande dessinée culte. D’autre part, nous aurions tout aussi bien pu remplacer Asterix par un diable de Tasmanie et supposer que ce dernier doive ingurgiter des hamburgers, des glaces ou autres tomates pour progresser. L’idée pourrait paraître saugrenue et pourtant… elle est bien à l’origine de notre version d’Asterix puisqu’un autre titre intitulé TAZ et mettant en scène la créature imaginée par Robert McKimson existe et reprend trait pour trait le concept d’Asterix en ne modifiant que les sprites. Asterix sur Atari 2600 ne dispose donc pas réellement d’une version dédiée, il est plutôt une sorte de prétexte pour faire vendre. Sans doute la clique gauloise était-elle plus prometteuse qu’un marsupial un peu fou, dans l’Europe de 1983.

Vous l’aurez compris, cette diatribe sert ici à montrer que le scénario du jeu de Steve Woita n’était vraiment qu’un prétexte et qu’il aurait tout aussi bien pu s’accorder avec n’importe quelle autre production. Mais ne soyons pas injustes et rappelons que nous parlons premièrement d’un jeu sous licence et deuxièmement d’un titre Atari 2600. Il serait difficile compte tenu de l’époque et des capacités techniques de la machine de crier au scandale.

Gameplay : 10/20

Le jeu se divise en deux phases. Nous commençons la première au contrôle d’Asterix. Nous ne voyons que son visage. Celui-ci est disposé sur un écran unique, divisé en huit rangées sur lesquelles nous pouvons nous rendre en appuyant sur le haut ou le bas de la manette et le long desquelles nous pouvons nous déplacer avec les directions gauche et droite. Notre but sera donc comme nous l’avons vu, de récupérer des artefacts romains. Ils sont au nombre de quatre : des chaudrons, des casques, des boucliers et des lampes. Ceux-ci surviennent par l’un des deux côtés de la surface de jeu, sur chaque rangée mais jamais en même temps et toujours alternés avec une lyre. Lorsque nous disons qu’ils n’arrivent jamais en même temps, cela signifie que jusqu’à ce que nous en ayons récupéré cinquante, un objet constitue toujours une période de jeu à lui seul. Concrètement, pour pouvoir tenter d’attraper des casques par exemple, il faudra d‘abord avoir saisi cinquante marmites. Bien entendu, l’intérêt de proposer des objets accessibles seulement une fois d’autres récupérés en nombre est de mettre au point un jeu dans lequel le score est primordial. Ainsi, si nous commençons par ramasser de vieilles casseroles pour cinquante points, les casques doubleront l’enjeu, tout comme après eux les boucliers. Seules les lampes stagneront définitivement à trois-cents points. Il va de soi qu’avec chaque nouvel objectif de récupération, la vitesse de défilement des objets s’accroît, rendant d’autant plus difficile la seconde tâche qui nous incombe et nous demande de ne pas être victime d’Assurancetourix, le barde. Celui-ci doit également traîner sur le champ de bataille puisque ses lyres s’y trouvent. Qu’on en touche une seule et un crédit se perd !

Lorsque cinquante lampes sont ramassées, le tour d’Obelix survient. La mission reste la même mais les objets changent. En lieu et place d’armures et d’ustensiles de cuisine ce seront des pommes, pour quatre-cents points puis des poissons, des cuisses de sangliers et enfin des chopes de bière qu’il faudra se procurer. Les trois derniers valant toujours cinq-cents points.

La jouabilité de l’ensemble est donc répétitive et pas forcément très en rapport avec l’univers de la bande dessinée. Est-ce un mal ? Pour la durée de vie oui, comme nous allons le voir.

Durée de vie : 10/20

Comment « accrocher » un fan de bandes dessinées à un jeu vidéo mieux qu’en utilisant ce qui le passionne pour lui donner l’impression de revivre les aventures de ses héros fétiches ? C’est une question simple et qui engendre probablement une réponse simple chez la plupart des développeurs d’aujourd’hui. Mais lorsqu’on devait composer avec une puissance ridicule, quelques couleurs et deux pixels qui se battaient en duel, la réponse devait être autrement plus complexe. Il y a fort à parier que dans la majorité des cas, une licence ne servait que de titre à apposer sur une cartouche. Asterix en est la preuve flagrante. Absolument rien dans ce jeu n’évoque un paysage de Gaule, un romain, une aventure en Helvétie ou pire, un gaulois !

Comment dans ces conditions générer un jeu addictif et en rapport avec son thème ? La seconde obligation semble impossible, la première par contre peut éventuellement s’avérer assez simple moyennant quelques efforts. Efforts qui n’auront pas été faits ici. Asterix est un jeu d’une répétitivité à toute épreuve. Nous ne faisons que monter et descendre en évitant des lyres sans cesse plus rapides, le tout pour augmenter un score qu’il n’est finalement pas gratifiant de battre. Le fait de passer d’Asterix à Obelix n’engendre aucun plaisir particulier. Certes les sprites changent mais la représentation, par le visage seulement de nos compères, ne permet pas une identification agréable. De fait, en perdant le charme de sa licence et en imposant une action simpliste et répétitive, Atari ne pouvait que donner vie à un jeu qu’on oublie vite.

La difficulté peut s’avérer assez élevée mais la marge de progression est biaisée par ce qui ressemble à un bug et qui permet au joueur attentif de souvent rester sur une seule ligne pour éviter des lyres « cycliques » qui alternent également selon un cycle apparent avec l’objet à récupérer. Rien n’est prévu pour augmenter la difficulté de l’ensemble puisqu’aucun mode de jeu alternatif ne fut programmé mais le mode deux joueurs permet quand même de se confronter à une forme d’intelligence et de difficulté différente. Il est cependant indéniable que quiconque possède Asterix sur Atari 2600, possède également d’autres jeux, autrement plus divertissants.

Réalisation : 08/20

Jeu simpliste rime rarement avec réalisation extravagante ! Asterix est austère, un comble pour l’adaptation d’une licence à la base colorée et humoristique. Les rangées sont mornes, avec un arrière plan entièrement noir. Les sprites défilant sont reconnaissables pour la plupart mais également sans génie. Les sommets de la surface de jeu sont assez étranges, rappelant plutôt les bords d’une sorte de capsule que les bouts d’un champ de bataille. Réalisation simpliste donc également, couleurs en trop petit nombre, manque d’inspiration évident et efforts réduits au strict nécessaire constituent l’essentiel de ce jeu.

Bande son : 09/20

Dupliquons donc le paragraphe ci-dessus et adaptons-le à la musique ! C’est bien simple, Asterix ne dispose que de bruitages, ceux de la récupération d’objets et du passage de niveau ou d’attribution d’une vie supplémentaire. Nous restons donc dans la mouvance du minimum syndical.

Conclusion : 09/20

Asterix n’est pas un mauvais jeu, loin de là, il amuse…du moins un certain temps et le mode deux joueurs peut distraire. Mais il est terriblement générique, sans génie, sans bonne volonté, sans amour ni pour la licence, ni pour le joueur. Cela se ressent assez vite. La cartouche constitue cependant une curiosité tant pour son thème que pour sa « duplication » adaptée d’un autre jeu lui-aussi issu d’une licence. Enfin, il ne s’agit que d’un des quatre jeux (trois, si l'on ne compte que ceux commercialisés) par Steve Woita.


Article publié le 20/08/2014 Jeu testé par Tanuki