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Super Mario Sunshine

Section Test.


Sūpā Mario Sanshain
19/07/2002
Edité par Nintendo
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Super Mario Sunshine
26/08/2002
Edité par Nintendo
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Super Mario Sunshine
04/10/2002
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Gamecube
Genre:Plates-Formes
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Gamecube

Photo de la boite de Super Mario Sunshine
Super Mario Sunshine, capture d'écran Super Mario Sunshine, capture d'écran Super Mario Sunshine, capture d'écran
Malgré le fait que nous soyons en été, le temps demeure on ne peut plus incertain. Je me suis donc dit que l'on pourrait peut-être partir en vacances. J'ai pris ma serviette de plage, ma crème solaire, mon maillot de bain et mon jerrycan. Oui, car dans ma destination touristique, un voyou se faisant passer pour Mario a eu la bonne idée de salir toute l'île Delfino, m'obligeant à tout nettoyer avant d'enfin pouvoir bronzer avec une belle blonde à mes côtés. Allez, en route pour le test de Super Mario Sunshine, sorti sur Gamecube dans le courant de l'année 2003...

Un tour sous les tropiques, ça vous tente ?

Après un Super Mario 64 qui fit longtemps office de référence dans le domaine du jeu de plates-formes en trois dimensions, il n'est pas excessif de prétendre que Sunshine partait avec une terrible pression. Pouvait-il être aussi révolutionnaire que son grand frère ? Difficile de répondre à cette question, mais toujours est-il qu'il avait plus d'un atout dans sa manche. D'aucuns ne manqueront pas de me rétorquer que Galaxy, commercialisé sur Wii quatre ans plus tard, sut magnifier le genre, mais sur un plan personnel je suis resté assez insensible au tournant pris par ce nouvel épisode et à l'univers mis en scène. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas...

Revenons-en donc à notre île Delfino, où ce bon vieux Mario a décidé de partir en vacances en compagnie de Peach et Papy Champy, afin de profiter d'un repos bien mérité dans un environnement ensoleillé. En débarquant sur l'île, le joueur est instantanément frappé par la patte graphique de cet environnement paradisiaque. Que l'on adhère ou non à cette dernière, il est impossible de nier que Sunshine est un très beau jeu, et l'on sent tout de suite que l'expérience accumulée par Nintendo sur Wave Race Blue Storm a permis à l'équipe de développement d'attendre un degré de réalisme saisissant dans le rendu de l'eau. Les panoramas offerts par cette île tropicale, avec ses étendues turquoises à perte de vue déclenchent toujours en moi la même envie des années après la découverte du soft : enfiler mon maillot de bain, et plonger la tête la première au milieu des poissons.

Le pari de Nintendo avec ce titre était audacieux, puisqu'il consistait à produire un jeu de plates-formes tournant autour d'un thème précis, s'émancipant ainsi des poncifs du genre mettant en scène les sempiternelles montagnes enneigées ou plaines verdoyantes. Le choix de ce thème était rendu d'autant plus difficile par la volonté de perpétuellement rappeler au joueur, dans un souci de cohérence, où il se trouvait et surtout pourquoi il s'y trouvait. La réponse à cette seconde question a déjà été survolée dans l'introduction, et Mario ne sera pas là pour se la couler douce puisqu'il va être accusé d'avoir pollué toute l’île à peine sorti de l'avion. Enfermé en cellule par la population locale et jugé coupable, il devra donc expier sa faute en nettoyant l'intégralité des lieux, s'aidant pour cela de la buse créée par le professeur K. Tastroff.

En comparaison des précédents épisodes, il est incontestable que l'univers et les personnages sont ici plus détaillés qu'à l'accoutumée. La mise en scène est astucieuse, et le scénario nous promet même quelques petits rebondissements. Il s'agit là, à mon sens, d'un des points forts de ce Mario, qui s'ajoute à une foule de petites choses qui prises séparément semblent négligeables, mais qui regroupées prouvent que Sunshine a bel et bien sa place au sein de la série et peut être apprécié au même titre que l'opus N64. J'abordais un peu plus haut la cohérence de l'ensemble, sachez que celle-ci est surtout de mise dans l’enchaînement des stages. L'île est découpée en plusieurs zones, et chaque niveau se situe donc dans un endroit précis. Le tour de force, c'est que quel que soit l'endroit où vous vous trouvez, vous aurez toujours une vue directe sur le level voisin. Ainsi pourrez-vous, en arpentant la plage, entrevoir la grande roue du parc d'attraction en pleine rotation, ou bien apercevoir l'hôtel depuis le port. Simple détail ? Peut être, mais toujours est-il que cette cohérence renforce grandement l'immersion du joueur.

Lors de sa sortie, il fut reproché à Sunshine de n'offrir aucun dépaysement digne de ce nom au joueur. Pourtant, il apparaît évident qu'il s'agit là du plus dépaysant des Mario, puisque ce nouvel épisode ne reprend quasiment aucun élément de ses prédécesseurs. Des environnements jusqu'aux Piantas (les habitants de l’île), tout est très différent de ce que nous avions pu découvrir jusqu'alors dans la franchise phare de Nintendo. Bien que cantonnée à une « simple » île, l'aventure propose en outre des décors d'une grande diversité donnant envie de continuer à progresser par simple curiosité, ce afin de découvrir le prochain cadre concocté par les développeurs.

La buse au centre du gameplay

Parlons à présent du gameplay, un aspect du jeu laissant là aussi la part belle à une approche différente des Mario classiques et ayant clairement divisé les foules. Si nous incarnons toujours notre plombier bedonnant capable de sauter et crapahuter n'importe où en se basant sur une palette de mouvements à faire pâlir d'envie miss Croft, la grande nouveauté réside dans l'utilisation de la Buse Jet. Actionnable en pressant la gâchette droite, elle peut être équipée de plusieurs « têtes » distinctes offrant de nombreuses possibilités. Ainsi la plus classique vous permettra-t-elle de cracher de l'eau autour de vous afin de nettoyer l’île, tandis qu'une pression sur X transformera votre équipement en véritable jet-pack vous rendant capable de prendre de l'altitude pendant un court laps de temps, une fonctionnalité d'un grand secours dans les séquences de plates-formes. Bien évidemment, la Buse est dotée d'une réserve d'eau limitée et vous devrez la remplir au plus vite une fois vidée.

Le level design a clairement été pensé en fonction des buses et de leur utilisation, en faisant la pierre angulaire de ce gameplay atypique pour un jeu de la saga Mario. Notez par ailleurs que vous débloquerez par la suite de nouvelles fonctionnalités s'ajoutant à celles de base, vous permettant ainsi de vous projeter en hauteur ou de vous déplacer très rapidement. Il s'agit là d'un sentiment personnel, mais j'ai toujours été convaincu que Sunshine allait plus loin que Mario 64. La quantité réduite de mouvements de base disponibles pour le personnage était ainsi largement compensée par une buse permettant d'étoffer sensiblement la richesse du gameplay, en proposant une expérience plus débridée, plus osée. Comparer les deux titres est difficile tant ils sont différents, et il serait inconcevable de prétendre que l'un est meilleur que l'autre, mais il est indéniable que Sunshine apporta lors de sa sortie quelques trouvailles bienvenues offrant une bouffée d'air frais à la saga.

Que les fans de la première heure se rassurent, vous retrouverez également quelques séquences de plates-formes à l'ancienne au sein desquelles Mario se verra privé de sa buse, et demandant un certain skill pour en venir à bout. La difficulté est alors vraiment au rendez-vous, et boucler ces passages demandera une bonne dose de patience pour les non-initiés qui pourront vite s'arracher le maillot de bain s'ils en sont dépourvus. Nous sommes donc face à un gameplay exigeant, et même équipé des différentes buses, certaines phases de grimpette demanderont quelques essais avant d'être menées à bien. Il est finalement assez agréable de voir un platformer malmener un peu le joueur...

En terrain connu

La construction du jeu est quant à elle similaire à celle de Mario 64. Le château faisant office de hub central est ici remplacé par la place Delfino, vous permettant d'accéder à chaque monde du jeu moyennant la récolte de Soleils qui se substituent pour leur part aux étoiles. Le but ultime est en effet de permettre au soleil de briller comme auparavant sur l’île, ce en récupérant chacun des cent-vingt-huit astres disséminés au sein des stages. Chaque monde renferme un total de huit soleils, et vous devrez bien évidemment les visiter plusieurs fois pour tous les collecter, en remplissant différentes missions comme le ramassage de huit pièces rouges, de cent pièces jaunes, ou la complétion des niveaux bonus à réaliser sans buse. Les missions, bien qu'étant pour certaines communes à plusieurs mondes, n'en restent pas moins variées dans l'ensemble et constituent pour beaucoup de jolies trouvailles à l'instar de l'attaque des raies électriques se multipliant dès qu'on les touche. Qui dit Mario, dit également boss. Vous devrez donc combattre un certain nombre de ces adversaires pour la plupart pas franchement difficiles, mais donnant pour certains lieu à quelques combats des plus divertissants comme ce Mecha-Bowser à vaincre sur le grand huit du parc d'attraction.

La durée de vie s'avère finalement excellente, se basant sur la nécessité d'une exploration méticuleuse des niveaux pour en découvrir tous les secrets avec pour but ultime la découverte de tous les soleils. La grande force du titre, c'est de parvenir, par une grande variété dans les missions proposées, à tenir le joueur en haleine et à lui donner envie de boucler l'aventure dans son degré maximal de complétion, ce qui lui demandera une bonne trentaine d'heures. Une longévité plus que correcte pour un jeu de plates-formes.

Notons enfin qu'il sera possible d'utiliser le petit Yoshi comme monture, en lui ramenant un fruit précis afin de le faire sortir de son œuf. Ceci fait, vous pourrez le chevaucher en gardant l’œil sur une jauge située en bas à droite de l'écran, symbolisant son estomac et diminuant en permanence. Il sera donc nécessaire de le nourrir régulièrement, sous peine de le voir se volatiliser. Pour l'occasion, le dinosaure s'enrichit d'une nouvelle compétence puisqu'il sera capable de cracher du nectar. En revanche, étant allergique à l'eau, entrer en contact avec l'une des nombreuses étendues aqueuses de l’île Delfino aura pour effet de le faire disparaître instantanément. Les séquences mettant Yoshi en scène se résument donc bien souvent à arpenter rapidement un parcours en gobant des fruits, pour finalement en arriver à avaler un obstacle gênant ou utiliser sa capacité à planer pour franchir un gouffre trop conséquent. Finalement, ces séquences s'avèrent quelque peu décevantes et il est indéniable que le personnage n'a qu'une importance bien plus limitée que dans un Super Mario World, pour ne citer que lui...

Une véritable carte postale

Tout au long de cet article, les occasions d'aborder la réalisation technique du titre ont été légion. Au cas où un doute subsisterait, sachez que vous en prendrez vraiment plein les mirettes. Si tant est que vous ne puissiez pas partir en vacances cet été, vous trouverez ici un palliatif adéquat vous propulsant derechef dans une île paradisiaque des Caraïbes ! Plus sérieusement, l'ambiance s'avère parfaitement retranscrite et vous plonge dans cet univers magnifique, avec ses cocotiers, ses plages, sa mer turquoise...une véritable carte postale. Mario est quant à lui plutôt bien modélisé et bénéficie de moult animations nous rappelant constamment que nous sommes sur une console puissante prête à en découdre avec la concurrence de l'époque, Playstation 2 en tête. Il n'y a qu'à voir le rendu de l'eau, ou la possibilité de salir le personnage en s'approchant un peu trop près de la pollution pour prendre conscience du potentiel technique du soft. L'appréciation de cet univers doit également beaucoup au sentiment du joueur envers ce dernier, mais sur un plan purement technique, il est indéniable que le titre demeure irréprochable d'un bout à l'autre de l'aventure.

L'accordéon à l'honneur

Pour terminer cet article, abordons la bande son qui, comme vous l'aurez deviné, colle parfaitement au thème général du jeu. Les douces mélodies accompagnant le joueur en temps normal savent cependant laisser place à des morceaux plus dynamiques lors des affrontements contre les boss. Il me paraît également important de souligner le thème principal utilisant l'accordéon, un instrument que j'affectionne particulièrement et qui gagne réellement à être connu. Loin d'être un objet ringard, il colle parfaitement à l'esprit Mario et j'apprécierais personnellement de l'entendre plus souvent dans les jeux vidéo. Évidemment, s'ajoutent à tout cela des thèmes mythiques de la série entièrement remaniés, dont le plus célèbre d'entre-eux qui offre de très sympathiques tonalités.

Conclusion

Ce Mario révolutionne-t-il le genre ? Non, mais il parvient assurément à le sublimer par une foule de petits détails comme sa mise en scène, son gameplay, ou tout simplement l'univers dépeint. Nombre de joueurs resteront imperméables à son charme, car il est réellement indispensable de prendre son temps pour remarquer toutes ces petites évolutions, un constat renforcé par une difficulté assez élevée n'aidant pas les moins patients à prendre sur eux. Toujours est-il que Super Mario Sunshine est une perle, et probablement l'un des épisodes de la série les plus osés à être sortis jusqu'ici.

Réalisation : 18/20
Gameplay : 19/20
Bande son : 19/20
Durée de vie : 18/20
Scénario : 15/20

VERDICT : 18/20


Article publié le 12/08/2014 Jeu testé par Hayu