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Popeye (Widescreen)

Section Test.


Popeye (Widescreen)
05/08/1981
Edité par Nintendo
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Popeye (Widescreen)
05/08/1981
Edité par Nintendo
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Popeye (Widescreen)
05/08/1981
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Game and Watch
Genre:Action
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Game and Watch

Photo de la boite de Popeye (Widescreen)
Popeye (Widescreen), capture d'écran Popeye (Widescreen), capture d'écran Popeye (Widescreen), capture d'écran
Malgré son décès le 4 octobre 1997, Gunpei Yokoi restera un inventeur de génie qui aura marqué au fer rouge la courte Histoire des jeux vidéo, bien qu’il soit aujourd’hui moins emblématique que d’autres comme Shigeru Miyamoto, le papa de nombreux personnages tels que Mario ou Zelda.

La sphère vidéoludique lui doit quatre innovations majeures, ayant connu plus ou moins de succès, et qui ont bouleversé à chaque fois notre façon de jouer. Que ce soit la série des Game & Watch, premières consoles portables de l’histoire, R.O.B., le robot gadget de la NES, le Game Boy, première console portable à cartouches interchangeables ou encore le Virtual Boy qui nous plongea avant tout le monde dans le monde de la réalité augmentée (et de la nausée), le concepteur de jouets était un homme d’innovations dont les inventions laissèrent à jamais une influence dans la façon d’appréhender le jeu vidéo, influence que l’on retrouve aujourd’hui. Sans Gunpei, pas de consoles portables et pas de croix multidirectionnelles.

Après avoir présenté cet éminent personnage, intéressons nous aujourd’hui à l’invention à l’origine de tout, les Game & Watch. Figurez vous que l’on pouvait y suivre les aventures d’autres protagonistes que celles des personnages emblématiques de Big N que sont Mario, Donkey Kong ou le bonhomme Game & Watch. De nombreux autres personnages de la culture populaire y connurent des adaptations, comme Snoopy, Mickey ou encore Popeye. Nous allons ici nous intéresser aux aventures du mangeur d’épinards aux gros bras.


Sortez les ouvre-boites, on désosse la machine

Non je déconne, rangez moi ça voyons !!! On va plutôt s’intéresser à la présentation du produit. Vous le savez sûrement, les Game & Watch avaient la particularité de pouvoir se trouver sous différentes formes selon les jeux (Silver, Widescreen, Tabletop…). Ceci permettait de les distinguer, d’apporter une certaine touche sophistiquée au gadget (comme la série Crystal Screen qui offrait un écran transparent, pas très utile mais rudement classe), mais surtout d’offrir des nuances de gameplay plus que bienvenues. Ainsi, la série des Multi Screen, probablement l’ancêtre de la Nintendo DS, offrait une lecture du jeu sur deux écrans, les Micro VS permettaient de s’affronter avec un ami sur la même console, alors que les TableTop et leur écran couleur, donnaient une impression de mini bornes d’arcade. Au diable donc les Nintendo DS, DS lite, DSi, DSi XL et autres que l’on nous propose aujourd’hui et qui n’apportent rien de plus que quelques gadgets à la version de base, les Game & Watch et leurs différentes gammes avaient au moins le mérite de nous offrir des expériences de jeu différentes à chaque fois.

Eh bien sachez aussi que certains opus ont été déclinés sous différents formats, c’est bien entendu le cas de notre marin amateur de verdure. Ainsi, vous pourrez peut être un jour croiser dans un vide-greniers ou chez un spécialiste pas moins de trois versions du jeu.

La version qui nous intéresse ici est celle issue de la gamme WideScreen, sans doute la série la plus connue, très compacte (autant qu’un téléphone portable actuel), tenant dans la poche, avec des « graphismes » en noir et blanc et n’offrant que deux boutons pour jouer.

La suivante, sortie deux ans plus tard, fait partie de la gamme Panorama Screen. Assez rares à trouver, ces machines avaient la particularité de pouvoir être facilement transportées puisque pliables. Une fois ouverte, la console s’offrait avec de belles phases d’animation toutes en couleurs et se reflétant sur un miroir : quand je vous disais que Gunpei Yokoi était un homme ingénieux… Par contre, ici, le but du jeu n’est pas le même que dans la première version, il faudra montrer à Olive que vous la méritez en affrontant Brutus sur un ponton, à grands coups de poing de les gencives afin de le faire tomber à l’eau. Attention cependant à ne pas vous en prendre vous aussi, l’esquive sera donc de mise.

La troisième version est celle sortie en août 1983 sur le support TableTop, la moins pratique de toutes. En effet, bien qu’impressionnante pour son temps avec son écran couleur et rétro éclairé et donnant des impressions de borne d’arcade miniature, celle-ci était difficilement transportable et s’éloignait donc du concept de base de consoles portables que sont les Game & Watch. On comprend donc aisément son échec commercial et les seuls quatre jeux sortis sous cette forme. Sachez tout de même que le titre est ici l’exacte copie de son homologue Panorama Screen.

Un article qui fait couler de l’ancre

Abordons maintenant le côté graphique de la bête. En effet, comme j’ai pu vous le dire, les jeux électroniques de la gamme Widescreen offraient des séquences d’animation en noir et blanc, mais ce n’est pas forcément le cas des éléments de décor directement peints sur l’écran qui peuvent être colorés. Ainsi, pour ce Popeye, lorsque vous aurez la console éteinte entre les mains, vous pourrez voir le décor sur lequel vous évoluerez. Sur la gauche de votre écran se trouvera donc une corniche rouge assez large (sûrement un ponton) avec une voiture et, en dessous, une autre, plus petite. Tout à droite se trouvera la proue d’un gros chalutier noir. Entre les deux, une barque marron voguant sur de belles vagues bleues (les mêmes que dans Octopus !!!)

Allumez ensuite votre petite machine rouge et enclenchez le bouton ACL pour voir apparaître toutes les phases d’animation possibles pour chacun des objets, c’est toujours intéressant pour voir où va aller quel objet mais aussi pour se rendre compte que, malgré le fait que ce ne soit qu’un petit jeu électronique utilisant la technologie LCD, il y a eu du boulot de fait. Le jeu va donc commencer et vous verrez, au milieu, votre héros aux gros bras, perché sur sa barque, bien reconnaissable, pouvant aller de droite à gauche sans que son embarcation ne bouge. Sur le chalutier ou sur le rocher, vous apercevrez Brutus, son ennemi de toujours, avec sa barbe et ses grandes dents prêt à mettre des mandales au tatoué s’il s’approche un peu trop. En haut de la corniche se trouvera Votre bien aimée Olive qui vous lancera des provisions prenant la forme de cuisses de poulet, de bouteilles et de boites de conserve (sans doute des épinards). Sachez qu’un coup de poing de votre ennemi vous touchant déclenchera une animation où l’on verra Popeye tomber à l’eau et qu’une provision ratée flottera ensuite près de votre barque.

On est donc en présence d’un Game & Watch tout ce qu’il y a de plus classique mais qui offre tout de même une action lisible grâce à ses animations nombreuses et bien découpées.

Pollution maritime

Passons maintenant au but du jeu qui sera de rattraper les provisions que vous enverra cette chère Olive. Mais comme celle-ci n’est pas très habile dans ses mouvements, elle ne vous les lancera pas forcément directement dans votre embarcation, bah oui sinon, il suffirait d’attendre dans la barque sans bouger et le jeu perdrait pas mal de son intérêt. Bref, celle-ci lancera soit trop fort, soit pas assez et vous devrez donc vous pencher pour éviter que votre butin ne coule dans les abysses. Vous utiliserez donc le bouton Droite de votre machine pour attraper ceux qui vont trop loin et Gauche pour ceux qui ne sont pas lancés assez loin. Mais attention car Brutus n’est jamais bien loin de Popeye et surveille vos faits et gestes. A certains moments il se tiendra prêt à vous décrocher une bonne mandale, attention à ne pas vous pencher du mauvais côté au mauvais moment.

1981, c’est un peu les balbutiements du jeu vidéo. Nous sommes donc loin des jeux à objectifs multiples et secondaires et un Game & Watch, c’est fait pour passer le temps dans les transports en commun, rien de plus (d’ailleurs Gunpei Yokoi eut l’idée de ces jeux électroniques en voyant un type qui s’ennuyait dans le bus et qui essayait de s’amuser avec sa calculatrice, une petite pensée pour cet anonyme sans qui nous ne serions sans doute pas là), le but est donc ici de faire le meilleur score. Attraper un objet vous rapportera un point alors que le rater et le laisser couler vous en enlèvera un. Vous verrez d’ailleurs apparaître un « Miss » à ce moment dans le coin supérieur droit de l’écran. Cumulez deux Miss et une boite de conserve vide apparaîtra dans cette même zone de l’écran, collectionnez trois de ces boites métalliques et la partie se termine. Si vous n’esquivez pas un coup de votre ennemi, c’est directement une boite de conserve vide qui s’affiche. Comme dans beaucoup de jeux sur ce support, le Game Over apparaît (c’est une métaphore car, en fait, il n’y a rien d’écrit quand on perd) après trois essais infructueux.

Ohé Ohé capitaine abandonné

Ahlala, quelle honte ce titre… Mais bon, parlons tout de même de la partie sonore du jeu. On n’est pas encore à l’époque des chipsets du Game Boy, tout juste à celui des montres analogiques avec réveil. D’ailleurs, en plus de donner l’heure, les Game & Watch pouvaient aussi servir à vous lever le matin, ce qui était un argument de vente non négligeable. En jeu, les petits bip bip servent plus à informer le joueur qu’à lui offrir une ambiance sonore. Un tempo régulier symbolisera la descente des objets lancés vers vous, un autre bip accompagnera vos mouvements et ceux de votre ennemi.

Trop archaïque pour offrir une quelconque mélodie, les bruitages du Game & Watch sont là pour donner des indications au joueur et ils le font plutôt bien.

Pince mi et Pince moi sont sur un bateau

Nous l’avons dit, ces mini jeux vous occuperont de courtes durées lors d’un voyage ou sur les toilettes, mais ils vous occuperont de nombreuses fois. C’est ainsi que l’on reviendra souvent pour le plaisir d’augmenter son score sur ce Popeye, pour de petites sessions bien sympathiques et nerveuses. La difficulté est présente mais pas insurmontable puisque, plus vous attraperez d’objets et plus les suivants seront lancés à intervalles courts et plus Brutus vous frappera rapidement. Il sera donc plus facile de faire une erreur ou de prendre un coup. Optez pour le Game B (la version plus difficile sur tout Game & Watch qui se respecte) et Brutus ne fera pas que vous attendre sur son bateau, il se déplacera aussi à gauche de l’écran pour vous asséner un coup de marteau depuis le rocher.

Sachez tout de même qu’un répit vous sera accordé lorsque vous atteindrez le score de 300 (ça en fait de la bouffe dans une seule barque), votre nombre de boites de conserve vides revenant alors à zéro. De même, lorsque vous dépasserez les 999, tout recommencera à vitesse réduite, ce qui vous fera souffler un moment tant la vitesse devient grande au fur et à mesure que les points s’accumulent.

Conclusion 15/20

Comme la plupart des jeux Game & Watch, Popeye ne peut pas être mauvais tant il nous apporte du fun immédiat et à répétition. Celui-ci offre en plus un Gameplay des plus intéressants avec seulement deux boutons ainsi que des graphismes plaisants et lisibles pour le bonheur des yeux. Un jeu électronique qui a connu son petit succès à l’époque car, en arborant un personnage connu du monde du dessin animé pour enfants, il attirait plus l’œil des parents néophytes dans un rayon de supermarché au moment des fêtes de Noël qu’un Donkey Kong ou un Mario qui n’étaient connus que des adeptes de salles d’arcade.


Article publié le 24/04/2013 Jeu testé par Icarus