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Oil Panic

Section Test.


Oil Panic
??/??/1982
Edité par Nintendo
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Oil Panic
??/??/1982
Edité par Nintendo
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Oil Panic
??/??/1982
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Game and Watch
Genre:Autres
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Game and Watch

Photo de la boite de Oil Panic
Oil Panic, capture d'écran Oil Panic, capture d'écran Oil Panic, capture d'écran
Parmi les quarante-huit Game & Watch développés, produits et publiés de 1980 à 1991 par Nintendo, Oil Panic occupe une place importante. C'est en effet le premier jeu multi-screen à voir le jour au sein d'une longue lignée. Nous sommes en 1982, le monde entier subit les répercussions du second choc pétrolier (1979) et Yokoi Gunpei ne pouvait laisser passer l'occasion de développer un titre au nom aussi ironiquement évocateur. En anglais, « oil » signifie pétrole, bien sûr, et après deux chocs pétroliers durant la décennie précédente, croyez-le ou non, la panique s'installe rapidement ! Complètement loufoque en terme de créativité et inventif en terme de gameplay, Oil Panic est une totale réussite.

En pleine crise, donc, le pétrole, denrée de plus en plus coûteuse, fuit du tuyau à grosses gouttes à l'étage supérieur (le deuxième, plus exactement) de la pompe à essence où l'action du jeu prend place. Aux commandes du seul homme capable d'éviter la catastrophe, muni d'un seau à la contenance somme toute limitée (trois gouttes maximum), le joueur se doit de récupérer ces grosses gouttes afin qu'elles n'atteignent pas le plan de travail situé sous le tuyau, provoquant ainsi un début d'incendie des plus fâcheux. Un problème se pose pourtant : le seau à contenance limitée, donc, doit être vidé régulièrement par les fenêtres de l'étage, alors même que deux automobilistes venus là pour alimenter leurs réservoirs se trouvent malencontreusement et précisément à l'endroit même où le contenu du seau sera projeté. Ainsi totalement inconscients du danger qui les guette, ces deux protagonistes ont pour seule et unique chance d'éviter la douche la présence d'un quatrième personnage situé au premier étage. Ce dernier se déplace de gauche à droite de l'écran avec un baril à la contenance a priori beaucoup plus importante que le seau, puisqu'il servira d'intermédiaire entre le pétrole projeté du second étage et les pauvres automobilistes. Ne sachant où donner de la tête puisqu'il n'a aucune visibilité sur l'étage supérieur, il tendra les bras d'une fenêtre à l'autre un court instant, espérant aider son acolyte et éviter la seconde catastrophe.

Sans cesse sollicitées par les deux écrans du jeu, les capacités de coordination du joueur seront mises à rude épreuve : il lui faut en effet garder un œil sur chacune de ces scènes pour éviter de perdre une vie de l'une ou l'autre des façons précédemment citées. La première goutte fuit de l'un des trois emplacements du tuyau, mais jamais au même endroit d'une partie à l'autre, et le rythme de chute s'accélère rapidement, jusqu'à la perte d'une vie. Là le rythme redevient vivable jusqu'à s'accélérer à nouveau. La grande nouveauté vient du fait que l'on peut perdre sur chacun des écrans ; ainsi six « miss » sont à la disposition du joueur : trois sur l'écran du haut et trois sur l'écran du bas. Comme d'habitude avec les Game & Watch, à terme il convient d'anticiper au maximum sur les déplacements du protagoniste au baril, voire d'agir même avant que les cristaux liquides s'illuminent. On peut prendre la décision tactique de verser le pétrole juste avant que le personnage du premier étage ne parvienne sous la fenêtre, pour ensuite récupérer d'autres gouttes. Le timing est absolument primordial, bien sûr. Autre stratégie possible, concernant le scoring cette fois-ci : chaque goutte récupérée rapporte un point, et si on la verse dans le baril, elle en rapporte deux. Pour multiplier le score, l'idéal est de verser trois gouttes (donc de remplir le seau) d'un coup dans le baril. Entreprise assez risquée puisque le seau une fois plein ne pourra plus contenir d'autres gouttes pendant un temps, mettant en danger le fameux plan de travail du second étage. Seuls deux boutons suffisent à déplacer le protagoniste principal de gauche à droite.

Le gameplay est parfait, tout à fait digne d'un produit estampillé Nintendo du début des années 80. Sur le plan technique, une image cocasse par déplacement des protagonistes suffit à faire le bonheur du joueur de cette époque, accroc aux cristaux liquides minimalistes. Bourrée d'humour, chaque séquence d'animation est un véritable régal ! La plupart du temps alarmé, en souffrance ou à l'allure précipitée, notre pompiste sait assurer le quota de franche rigolade du multi-screen. Il est à noter que l'écran du haut cadre l'action dans une pièce de l'immeuble tandis que l'écran du bas cadre l'immeuble dans son entier. Le décalage peut surprendre au départ, surtout lorsqu'on est habitué à la continuité graphique d'un Donkey Kong, mais l'on s'y habitue rapidement. Les décors fixes, très simples, remplissent parfaitement leur office et les couleurs ne choquent pas. Sans doute destiné principalement au marché étranger, le jeu présente deux grosses berlines alimentant leur réservoir, rappelant plus des automobiles américaines que des véhicules japonais.

Un bip par-ci, un bip par-là ; voilà ce à quoi se limite la bande-son. Cependant, les bips en question diffèrent en fonction de la position de la goutte fuyant du tuyau, ce qui permet un repérage, une anticipation sur la position à adopter alors que l'on est encore préoccupé par l'écran du bas. Partie intégrante du gameplay, les sons émis par Oil Panic sont tout à fait primordiaux.

Difficile, le challenge n'en est pas moins agréable et on revient à Oil Panic régulièrement. Pour corser la difficulté déjà presque inhumaine à haut niveau, un mode Game B a été implémenté. Seul bémol à la durée de vie du titre, la longévité des piles, ainsi que le fait de ne pas pouvoir sauvegarder ses scores une fois les batteries changées.

Les Game & Watch ont toujours eu un côté frénétique, un certain niveau atteint. Oil Panic ne déroge pas à la règle, et propose un challenge de qualité, nécessitant coordination et vivacité. Ne confrontant jamais le joueur à des situations identiques d'une partie à l'autre, il reste un must en matière d'addiction, révolutionnant de par ses deux écrans bien calés dans cet écrin blanc le gameplay des jeux électroniques de l'époque, clones compris. Le 28 mai 1982 est à marquer d'une pierre blanche pour l'industrie. Quelques jours plus tard sera disponible en rayon le fameux Donkey Kong. Ces deux jeux feront partie des Game & Watch qui connaîtront le plus de succès, et sont aujourd'hui aisés à trouver.


Note : 18 / 20


Article publié le 12/11/2010 Jeu testé par Rhyscard