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Mario Bros

Section Test.


Mario Bros.
14/03/1983
Edité par Nintendo
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Mario Bros.
??/??/1983
Edité par Nintendo
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Mario Bros.
??/??/1983
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Game and Watch
Genre:Puzzle-Game
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Game and Watch

Photo de la boite de Mario Bros
Mario Bros, capture d'écran Mario Bros, capture d'écran Mario Bros, capture d'écran
Contrairement aux idées répandues un peu partout pour le commun des mortels, Mario, la figure emblématique de la marque Nintendo, n’est pas né en 1987 sur NES dans l’épisode Super Mario Bros. Pourquoi me direz-vous ? Bah parce qu’il y a un Super dans le titre et qui dit Super dit qu’il y a forcément une version de base qui existe (Bah oui Castlevania a existé avant Super Castlevania et Metroid avant Super Metroid, cqfd). Alors oui, les plus fins d’entre vous auront remarqué qu’un Mario Bros existait sur la console, serait-ce celui-ci le premier épisode de la série ? En quelque sorte oui, mais pas vraiment. Car avant d’être le roi de nos salons, Nintendo s’était essayé au marché de l’Arcade avec, notamment, l’indémodable Donkey Kong (où l’on voit pour la première fois le plombier qui est en fait un charpentier et qui ne s’appelle pas Mario mais Jumpman…). En 1983 sortit donc Mario Bros dans les salles enfumées, soft où l’on pouvait incarner les deux frères (Brothers : Bros) dans un novateur jeu de scoring et de plates-formes. Ce fut d’ailleurs la première apparition de Luigi le trouillard. La cartouche dont nous parlions tout à l’heure, sortie en 1983 au Japon et en 1986 chez nous, n’en est donc qu’un simple portage destiné à populariser le personnage dans nos foyers.

Si je vous dis qu’un Game & Watch nommé Mario Bros est sorti la même année, vous allez sûrement me répondre « Mouais un simple portage de la version arcade où l’on va devoir dégommer des tortues sur des tuyaux, mais on pourra le faire dans le bus, seul… ». Vous êtes décidément bien pessimistes…


Tout droit sortie d’usine

Attardons nous un peu sur la machine en elle-même si vous le voulez bien. Portant le doux numéro de modèle MW-56, Mario Bros s’inscrit dans la gamme des Game & Watch Multi Screen. Cette série, comportant quinze modèles sur cinquante neuf, a été vendue entre 1982 et 1989. Pour rappel, et si l’on exclut les rééditions du type Mini Classics, il existe dix gammes de Game & Watch allant du Silver au Panorama, en passant par les Widescreen… Chaque gamme apportait quelque chose de nouveau à l’expérience de jeu avec, par exemple, un écran plus grand, une possibilité de jouer à plusieurs, ou une surface d'affichage rétro éclairée… Les Game & Watch ont largement contribué à faire du jeu vidéo sur consoles portables ce qu'il est aujourd’hui. Fermé, l’objet arbore une teinte lis de vin sur ses parties plastiques ainsi qu’une façade dorée avec un petit effet de relief. Sur celle-ci se trouve une illustration où l’on voit Mario et son frère porter un panneau à bout de bras avec le nom du jeu. Il est toujours intéressant de voir l’évolution du design des personnages au travers du temps, surtout quand ils ont trente ans d’activité derrière eux. Et l'on voit ici que, outre l’aspect résolument rétro de l’illustration, Luigi n’est pas plus grand que Mario et ses couleurs ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Il porte ici une salopette verte alors qu’elle est de nos jours bleue et une chemise rouge qui est devenue par la suite verte. Pareil pour Mario qui a vu les couleurs de sa salopette et de sa chemise s’inverser par la suite.

Pas d’écran tactile ici, encore moins d’accéléromètre et de connexion Wifi mais deux écrans pouvant chacun afficher une partie de l’aire de jeu, la Nintendo DS une vingtaine d’années plus tôt en somme. Au cours de mes anciens tests, j’ai déjà eu l’occasion de vous parler d’un Game & Watch Multiscreen, à savoir Donkey Kong II. Rappelez vous, Donkey Kong Jr démarrait sur l’écran du bas et montait sur celui du haut afin d’y retrouver son père. Point de tout cela ici. Mario Bros est bien un Multiscreen, mais saviez vous qu’il en existait deux types ? En effet, Donkey Kong fait partie des Multiscreens verticaux, et Mario Bros des horizontaux. Mais pas d’inquiétude, le tout tient aussi bien dans la poche avec des dimensions, une fois plié, tout à fait convenables avec une largeur de 8,9cm, une hauteur de 9,5cm et une épaisseur de 2,7cm. Une déclinaison un peu plus carrée mais qui est tout aussi facilement transportable. Dans tous les cas, la créativité et l’innovation apportées par ces petits jeux électroniques ont su faire avancer le schmilblick avec, à chaque fois, une nouvelle façon de penser le jeu. Et ce n’est pas ce Mario Bros qui va me faire mentir.

Les temps modernes

Une fois la machine ouverte, on découvre les deux écrans qui composent l’aire de jeu. De taille égale (5,5cm de large pour 3,5cm de haut), ils sont composés, lorsque la machine est éteinte, de structures métalliques bleues et de machineries rouges comme des tapis roulants. En arrière plan, on peut voir une échelle de chaque côté et une fenêtre sur l’écran de droite. Bref, entre poutres métalliques, machines d’usine, compteurs avec grosses aiguilles et tapis de montage, l’ambiance industrielle est des plus marquées et l'on sait d’emblée dans quel univers on va évoluer.

Lorsque l’on allume la console, comme avec tous les Game & Watch, on commence par voir l’ensemble des « sprites » LCD qui composent les étapes d’animation de notre jeu. Dès le début de la partie, on se rend vite compte du potentiel humoristique du soft avec des frères Mario faisant des têtes de forçats un peu maladroits que l’on a envoyé au bagne dans une usine à gâteaux. Même si les deux personnages se ressemblent entre eux, ils portent bien la casquette qui leur est si chère et, comme ce n’est que la première apparition de Luigi dans le monde vidéoludique, il n’y a pas encore de différence de taille entre les frangins, encore moins de couleurs, vu qu’on est sur une console à cristaux liquides. Je parlais d’humour, cette notion sera encore plus confirmée avec l’apparition du chef de l’usine qui viendra vous passer un savon monumental si vous échouez dans votre mission avec ses grands gestes et la mine désespérée des deux fautifs. Pas grand-chose de plus à signaler au niveau de ce qui s’offrira à vos yeux in-game à part peut être des colis qui se forment au fil de leurs passages dans la machine centrale et un camion qui se charge de cartons jusqu’à en déborder pour s’en aller les livrer, laissant un peu de répit aux deux pauvres travailleurs qui n’hésiteront pas à s’asseoir pour souffler un coup.

Toujours aussi accrocheuses, les animations LCD des Game & Watch ont encore frappé et l'on se retrouve avec une action fluide et pleine d’humour tout à fait en adéquation avec la mission d’offrir des parties éphémères qu’endossent ces petits engins.

Une machine bien huilée

On connaissait Mario charpentier, plombier, pilote de kart ou encore golfeur mais qui aurait pensé que celui-ci avait aussi été un monteur à la chaîne émérite ? (sûrement un job d’été…). En plus de cela, il est épaulé par son maladroit de frère -celui qui a peur des fantômes- et les deux compères vont devoir assurer la fabrication de gâteaux, de leur conception à leur mise en boite en passant par la pose des bougies, et ce afin qu’ils soient livrés par camions de douze. Pour cela, vous dirigerez Mario sur la partie droite et Luigi sur la gauche, le tout grâce aux deux touches d’actions. Sortes de demi croix directionnelles, elles prennent la forme de barres verticales qu’on peut orienter en bas ou en haut. Comme d’habitude, c’est d’une simplicité déconcertante mais d’une efficacité étonnante. Chaque aire étant composée de trois niveaux de hauteur, vous devrez faire monter Mario et Luigi à mesure que les cartons montent eux aussi. De là naît l’extrême ingéniosité de la machine et du gameplay à deux écrans offert par les Multiscreens ! Vous devrez ainsi garder un œil sur les deux parties de la machine, et souvent jongler entre les différents étages, monter et descendre très rapidement afin de ne pas faire tomber le moindre colis et ce, à gauche comme à droite. Autant vous dire qu’il vous faudra de sacrés réflexes lorsque l’action s’accélérera. Chaque fois que vous ferez monter un colis (donc que vous le touchez), vous remporterez un point. Remplissez le camion de huit cartons et faites le partir en livraison, et vous glanerez dix points bonus. Mais attention, outre le fait de vous attirer les foudres du grand patron, faire tomber une boite vous fera perdre une vie. Au bout de trois, c’est fini et tout est à recommencer. Bien entendu, plus vous accumulerez les succès, plus votre contremaître vous imposera une productivité élevée, et cette cadence augmentée ne tardera pas à faire monter votre taux d'échec. Aaaah les joies du Fordisme et du travail à la chaîne...

Finalement on se retrouve avec un jeu bien prenant et simple à souhait, on est directement plongé dans l’action sans passer dix minutes à réfléchir à nos mouvements en amont.

 « Casque anti bruit, la sécurité avant tout »

Une phrase que beaucoup d’ouvriers d’usine ont dû entendre dans leur vie. Vous l’aurez compris, ici, on va parler de son. Évidemment, on est sur Game & Watch, donc pour ce qui est du Game, nous n’avons droit qu’à d’humbles bips mais qui auront tout de même leur utilité. Ceux-ci vous donneront des indications sur la vitesse des tapis roulants mais aussi sur l’arrivée d’un nouveau colis ou encore sur le départ imminent du camion synonyme d’un court repos pour vous. Pour le côté Watch, comme d’habitude, la petite machine pourra aussi vous servir de réveil, fonctionnalité que je n’utilise pas personnellement. Si un lecteur le fait, je l’invite à me donner ses impressions en commentaire.

Un jeu à utiliser lors des temps de pause

De par son principe simplissime, ce Game & Watch, comme tous les autres d’ailleurs, restera entre vos mains le temps que vous lui accorderez. Que ce soit pour une courte session de dix minutes ou pour une longue partie dans le but de battre un score préétabli, chacun y trouvera son compte. A mon humble avis, le concept même de ces jeux électroniques, pensés à l’origine pour occuper les travailleurs japonais lors de temps d’attente dans les transports en commun, fait que la lassitude s’imposera forcément au bout d’un trop grand temps de jeu. Réservez donc ce Mario Bros à de courtes parties sur vos toilettes, dans une salle d’attente, dans le bus ou le tram… Bref, utilisez le pour ce pourquoi il a été inventé et par pour jouer un après midi entier dans votre canapé. De toute façon, votre budget piles ne suivra pas.

Conclusion 15/20

Non content d’offrir à Mario sa première aventure sur console portable, ce Game & Watch s’offre le luxe de procurer au joueur une aventure différente de celle qu’il aurait peu appréhender sur borne d’Arcade ou sur console de salon. Alliant un gameplay aussi simple qu’addictif, le soft a le potentiel pour devenir votre ami de substitution lors de vos transports matinaux, vous savez, ces moments où vous n’avez pas envie de parler à l’inconnu qui est assis à vos côtés. De plus, on ne peut que saluer le risque pris par Nintendo de nous offrir une action sur deux écrans différents, particularité qui intensifie encore plus l’action en imposant un regard vigilant à gauche et à droite à tout instant, alors que d’autres jeux de la gamme Multiscreen ne le faisaient pas (souvenez vous par exemple de Donkey Kong II où l’on ne s’occupait plus de l’écran du bas lorsque l’on était en haut).

Un bel objet et encore un Game & Watch intéressant du point de vue d’un joueur adepte de courtes parties récréatives.


Article publié le 13/03/2014 Jeu testé par Icarus