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Trax

Section Test.


Totsugeki! Poncotts Tank
08/01/1991
Edité par Hal Laboratory
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Trax
??/09/1991
Edité par Electro Brain
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Trax
??/??/1991
Edité par Electro Brain
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Console: Nintendo Game Boy
Genre:Shoot'em Up
Développeur: Electro Brain
Joueurs: 1 à 4
Existe aussi sur: Commodore Amiga-

Photo de la boite de Trax
Trax, capture d'écran Trax, capture d'écran Trax, capture d'écran
Le Shoot’em Up, ou Shmup pour les intimes fut un genre très représenté au cours des années 1980 et plus particulièrement en salle d’arcade et sur Micro. Trax est quant à lui sorti en 1991 sur Game Boy. « Mais où est le lien ? » me direz vous. Eh bien il réside dans le fait que l’éditeur du soft sus cité se nomme HAL Laboratory et qu’il a beaucoup exercé sur MSX il y a trois décennies de cela. Même s’il est surtout connu pour l’invention de Kirby et la réalisation de toutes ses suites, ainsi que de EarthBound et, plus récemment, de l’excellent Super Smash Bros, cet éditeur a tout de même su se démarquer au cours de son existence en prenant le pari d’innover et de bouleverser les codes préétablis. Bon, je vous l’accorde, le rapprochement est vite fait et n’avait d’autre objectif que de vous montrer que les petits bonshommes à l’origine de ce Shmup venu d’ailleurs avaient su montrer leur expertise au fil des années. Alors que vaut ce premier Shoot sur Game Boy à la sauce HAL ? Fort et bien conçu à l’image de notre char Leclerc ou bien médiocre et bon marché comme les supermarchés Leclerc ? (oui je suis en forme)

Scénario (-)

La trame scénaristique de la plupart des jeux du genre se base, à l’époque, sur l’invasion de notre bonne vieille planète par de belliqueux extra-terrestres qui annihileront toute forme de vie en très peu de temps. Le plus souvent, ces softs vous mettaient dans la peau d’un pilote, dernier espoir de l’humanité, bien installé dans le cockpit du dernier vaisseau terrestre encore en état de voler, afin de mettre une raclé foudroyante au Big Boss alien après avoir traversé moult vagues ennemies.

La particularité de Trax réside dans le fait que son scénario arrive à se détourner de ce modèle. Pour commencer, vous incarnez un individu aux commandes d’un tank et non d’un vaisseau tout équipé avec sièges chauffants et turbines chromées en option. Ensuite, l’acquisition de cet engin se fait d’une manière pour le moins singulière. En effet, après avoir laissé disparaitre l’écran titre, une petite cinématique le remplacera. On y voit un tracteur partir vers le Nord et revenir à tout vitesse, poursuivi par de multiples obus et se cacher derrière un bâtiment. Apparait alors une horde de tanks et autres engins de guerre terrestres arborant fièrement un drapeau affublé d’une tête de mort, on se doute alors que ces engins à l’air menaçant ne veulent aucun bien à la population du petit village paysan. Continuant sa route vers le Sud, la troupe sort de notre champ visuel en laissant de côté un tank tombé en panne qui ne tardera pas à être assailli par toute une horde de villageois énervés qui vont alors s’en emparer. Vous l’aurez compris, vous vous retrouverez alors au poste de pilotage de cette fière machine et votre mission sera de flanquer une bonne correction à l’infâme tyran abattant son courroux sur votre planète d’origine.

La narration est vraiment réduite à son plus simple appareil, aucun texte ne vient nous éclairer, on ne sait pas sur quelle planète on se trouve, à quel peuple on appartient et encore moins qui sont nos assaillants. Aucun rebondissement ne viendra vous surprendre au cours de votre aventure et on s’en fiche bien en fait. Le scénario remplit ici bien son rôle, celui de nous plonger dans le feu de l’action frénétique offerte par tout bon Shoot qui se respecte.

Réalisation 13/20

En 1991, la console portable de Nintendo n’en était encore qu’à ses débuts et les développeurs y allaient encore à tâtons pour nous offrir un résultat acceptable. C’est ici le cas avec des graphismes mignons tout plein qui laissent d’ores et déjà poindre les influences rondelettes et féériques de l’univers qui sera, un an plus tard, celui de Kirby. Notre tank rond évolue donc dans quatre niveaux décrivant les thèmes de la campagne, d’une base militaire, d’une grotte ou encore de la ville, et fera face à une bonne quantité d’ennemis, allant du tank à l’hélico, en passant par le mecha, la moto, le camion, la tourelle fixe ou encore la foreuse… tous arborant des sprites d’assez grosse taille et facilement reconnaissables. Les Boss et sous Boss sont quant à eux très bien réalisés, tous 100% charismatiques et bien loufoques comme il faut à l’image du tank dragon, du tank géant, du mecha aux mouvements de ninja ou encore de l’hélico lanceur de pales.

L’environnement est donc mignon et attirant au possible et la majorité des éléments du décor est destructible, ce qui est un bon atout en termes d’immersion mais qui se traduit par un vide souvent prononcé au niveau visuel. Évidemment, à force de tirer à tout va, on finit par tout détruire sur notre passage. On évolue donc dans un univers charmant et décalé, ce qui contribue à l’originalité du soft, bien loin des mondes sombres et glauques explorés dans les autres jeux du genre.

Les ennemis affluent de toutes parts, ce qui pose parfois le problème de ralentissements venant perturber la fluidité de l’action. La faute au peu de capacités de la console et à son jeune âge, ce qui explique que le sujet ne soit pas encore totalement maitrisé.

Gameplay 15/20

Trax se veut original et, comme tout jeu original, il repose sur un gameplay original. Comme énoncé précédemment, on se retrouve aux commandes d’un tank, on est donc plongé au cœur de combats terrestres. Nos déplacement suivront un scrolling le plus souvent vertical, quoique parfois horizontal et sans défilement prédéfini. Comprenez par là que la vitesse d’action ne vous est pas imposée comme dans la plupart des softs du genre, mais que vous pouvez avancer à votre rythme.

Notre tank est rapide et nerveux et se dirige dans tous les sens sur le tableau à l’aide de la croix multidirectionnelle de la console. Le principal problème résidera dans la manipulation de sa tourelle. Si cette dernière est orientable sur 360° par rayons de 45° à l’aide du bouton A (plus clairement : elle peut faire un tour sur elle-même, tour qui pourra se décomposer en huit angles différents), elle ne peut pivoter que dans le sens des aiguilles d’une montre. Ceci pourra paraitre difficile à gérer pour celui qui approchera le titre pour la première fois mais finira par devenir anodin au bout de la dizaine de minutes de jeu. En effet, ce manque de vitesse de rotation est compensé par la nervosité de déplacement de l’engin qui pourra alors virevolter dans tout les sens, évitant les projectiles ennemis, le temps d’acquérir le bon angle de tir.

Attardons nous d’ailleurs sur ces tirs utilisables par une pression sur la touche B. Le tir de base nous fait envoyer de simples projectiles à la trajectoire rectiligne et à une cadence élevée. Ceux-ci sont malheureusement peu puissants et deux d'entre eux seront souvent nécessaires pour venir à bout d’un ennemi. Pour nous aider dans notre périple, il sera possible de récupérer des améliorations par le biais d’items cachés dans des camions de transport destructibles. On pourra alors acquérir une arme tirant un projectile vers l’avant et un autre vers l’arrière, une autre en tirant trois vers l’avant décrivant un angle assez large, capable de balayer un grand nombre d’ennemis. Des bombes à fragmentation ainsi que de puissants et rapides missiles seront aussi de la partie. Il sera d’ailleurs possible, avec une bonne cadence de tir, de détruire les obus ennemis qui seront du même type que les nôtres, notre engin ayant été volé au camp adverse. Si jamais on est touché, l’amélioration d’arme équipée sera alors perdue et, comme d’habitude, notre barre de vie descendra significativement. Cette dernière sera visible sur le côté gauche de l’écran, de même que le nombre de vies disponibles, et pourra encaisser un total de quatre tirs.
D’autres items seront récupérables de la même manière comme un jerrycan nous redonnant de la santé ou encore des vies supplémentaires.

Bien avant la folie de nos actuels jeux de guerre (Call of Duty en tête) et le réalisme offert par les environnements destructibles, Trax proposait au joueur la possibilité de détruire tout ce qui se trouvait sur son passage comme les bâtiments, arbres et véhicules et autres explosifs pouvant aider à anéantir l’ennemi.

Une jouabilité qui se révèle donc tout aussi originale qu’efficace, si tant est que l’on se fasse à sa maniabilité pouvant paraitre rigide de prime abord.

Bande son 10/20

Tout au long de sa vie, la Game Boy aura surpris par ses sonorités qui, bien que basiques au possible, offraient un rendu souvent inoubliable du fait de l’ingéniosité des compositeurs face aux limitations techniques qui leur étaient imposées. On se souvient tous des thèmes de Mario, Batman, Tetris ou encore Zelda sur la petite console avec ses intonations 8-bits très caractéristiques. La machine reste aujourd’hui encore un outil de premier choix pour les artistes de Chiptune, ce courant musical qui consiste à faire de la musique avec la puce de nos bonnes vieilles consoles chéries. Et bien ici, ce n’est pas le cas. Les musiques ne sont pas inoubliables et on n’y fait quasiment pas attention au cours de l’action à tel point que je me suis demandé si ce n’était pas une boucle qui tournait. Quelques passages restent toutefois sympathiques comme ceux où l’on entend comme des sortes de roulements de tambours. Les bruitages ne sont pas non plus d’une grande variété et sonneront comme du déjà entendu pour tout amateur de la petite portable.

Durée de vie 08/20

Voilà ici le point faible du jeu, il est court, très court, et facile, très facile. Le joueur lambda pourra en voir le bout en moins d’une heure dès son premier essai et l’expert en Shoot, reconnaissable à la corne ayant poussé sous ses pouces, ne connaitra surement jamais l’échec. Les vies se trouvent assez facilement, chaque mort nous fait réapparaitre à l’endroit exact où l’on a péri et un Game Over nous ramènera seulement au début du niveau dans lequel on a trépassé.

Un mode Arène, jouable jusqu’à quatre en liaison par câble viendra compléter un petit peu ce court temps d’utilisation de la cartouche, si tant est que l’on trouve trois amis équipés d’un câble et du même jeu (mais bon, on ne sait jamais). Ce mode peut se jouer en solo et consiste en un affrontement à quatre dans une arène où l’on doit esquiver les tirs ennemis tout en essayant de les annihiler pour espérer monter sur la première marche du podium et se voir récompensé d’une superbe couronne. Il est à noter que douze arènes sont disponibles, ce qui est tout à fait raisonnable.

Conclusion 12/20

Même s’il souffre de graphismes peu travaillés et, à l’image de Kirby premier du nom, d’une durée de vie quelque peu ridicule, ce soft saura vous faire accrocher le temps d’une partie par son humour et son univers tout mimi ainsi que par sa nervosité effective. Une réussite pour HAL Laboratory pour son premier essai dans le domaine du Shmup et qui aura aussi montré par la même occasion l’utilité du câble Link de la console.

Un jeu parfait pour quiconque voudrait s’adonner aux joies de ce genre et qui ne supporterait pas la difficulté offerte par un Nemesis et autres R-Type.


Article publié le 06/06/2011 Jeu testé par Icarus