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The Pagemaster

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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The Pagemaster
??/??/1994
Edité par Fox Interactive
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The Pagemaster
??/??/1994
Edité par Fox Interactive
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Console: Nintendo Game Boy
Genre:Plates-Formes
Développeur: Probe Entertainment Limited
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Super Nes- Sega Megadrive-

Photo de la boite de The Pagemaster
The Pagemaster, capture d'écran The Pagemaster, capture d'écran The Pagemaster, capture d'écran
Aujourd'hui, je vais prononcer trois mots qui vont vous glacer d'effroi. Trois mots dont le pouvoir, s'il tombait entre de mauvaises mains, pourrait mener le monde à sa perte en provoquant une distorsion dans le continuum espace temps par déchirure inter-dimensionnelle interposée. Trois mots qui, depuis le début de l'histoire du jeu vidéo, ont fait pleurer encore et encore des milliers de jeunes enfants, laissés à leur triste sort par des parents sans vergogne qui avaient pourtant leur part de responsabilité dans cette effroyable détresse de leur progéniture. Ces trois mots ne sont autres que « Jeu à licence », et c'est bel et bien de l'adaptation vidéoludique d'un long métrage dont il va être question aujourd'hui. Non, attendez, ne partez pas! Celui là est réussi! Portrait de The Pagemaster sur Game Boy, l'exception qui confirme cette triste règle faisant rimer jeu à licence avec bouse infâme...

Ciel, un jeu avec Macaulay Culkin! -Souvenir d'Home Alone 2 qui ressurgit!-

The Pagemaster est donc l'adaptation en jeu vidéo du film éponyme sorti en 1994, et plus connu dans nos contrées sous le nom de « Richard au pays des livres magiques ». S'appuyant sur un casting hétéroclite notamment composé de Macaulay Culkin, Christopher Lloyd, ou encore Mel Harris (bien connue des fans de Stargate SG-1 pour son rôle d'Oma Dessala), ce long métrage avait pour principale particularité d'alterner entre scènes classiques et passages en dessin animé, pour un mélange détonnant qui ne fera clairement pas l'unanimité à l'époque de sa sortie. Concernant le scénario, l'histoire nous narrait les mésaventures d'un jeune garçon peureux nommé Richard (on s'en serait douté étant donné le titre du film) qui, en se mettant à l'abri dans une bibliothèque pour échapper à un violent orage, se retrouvait aspiré dans un univers féérique au sein duquel les créatures issues de la littérature prenaient vie.

Euh, ne suis-je pas déjà passé par là?

La même année sort donc The Pagemaster, à la fois sur Super Nintendo, Megadrive et Game Boy. Sans surprise, le joueur est amené à incarner Richard avec pour but ultime de réintégrer le monde réel. Pour cela, notre héros va devoir parcourir un total d'une vingtaine de niveaux (hors stages bonus) répartis en trois mondes bien distincts : Horror World, Adventure World, et Fantasy World. Il est intéressant de noter que les différents stages de chaque monde sont dotés d'une identité visuelle parfaitement raccord avec ces derniers. Ainsi découvrira-t-on un sombre château et un cimetière dans le premier monde, un vaisseau de pirates et une île tropicale dans le second, et une succession de décors indescriptibles dans le dernier. Une patte graphique bien marquée et plutôt agréable donc, même si les plus observateurs d'entre vous auront d'ores et déjà remarqué le principal point faible du soft : la variété des environnements. En tout et pour tout, vous n'aurez droit qu'à six décors différents sur la vingtaine de niveaux que comporte l'aventure. C'est peu, beaucoup trop peu, et un sentiment de lassitude ne tardera pas à pointer le bout de son nez à force d'alterner encore et encore les deux mêmes levels pendant les longues minutes vous séparant du monde suivant. Pour ne rien arranger, cette redondance touche hélas aussi la bande son puisque les musiques, malgré leur qualité, pâtiront du même manque de variété.

Une durée de vie convenable

Et pourtant, malgré ce point noir qui eût probablement été fatal à nombre d'autres jeux, The Pagemaster s'en sort honorablement en offrant au joueur une expérience vidéoludique beaucoup plus variée que ne pouvait le laisser supposer sa réalisation technique. La progression est en effet tout sauf monotone, le mérite en revenant principalement au level design dont la variété est tout simplement exemplaire! Le soft alterne ainsi avec brio entre stages classiques, à scrolling forcé, progression verticale et horizontale, tantôt libre, tantôt chronométré... La fin du niveau ne sera ainsi que très rarement à la même hauteur que le début, obligeant le joueur à grimper sur des lianes et sauter de plate-forme en plate-forme pour l'atteindre. Il faudra ainsi constamment s'adapter à la manière de jouer inhérente au niveau en cours pour espérer en voir la fin. A noter également que les stages à scrolling libre offriront plusieurs embranchements, permettant ainsi d'emprunter différents chemins pour atteindre la sortie. Libre à vous de les parcourir en ligne droite, mais sachez cependant qu'obtenir la bonne fin du jeu nécessitera de ramasser toutes les cartes de bibliothèque présentes dans les niveaux, et obligera de fait le joueur à se livrer à une exploration méticuleuse de ces derniers pour en découvrir tous les secrets. S'il ne vous manque ne serait-ce qu'une seule carte à la fin du jeu, vous serez bon pour tout recommencer depuis le début en espérant ne rien oublier cette fois puisqu'il vous sera impossible de pénétrer dans le dernier niveau et d'y affronter le boss de fin.

La durée de vie, déjà conséquente pour un jeu GB, en devient donc plus qu'intéressante. D'ailleurs, la difficulté est largement à la hauteur des plus exigeants. Loin d'être facile, le soft nécessitera souvent de refaire certains passages plusieurs fois afin d'apprendre par cœur l'architecture des niveaux et la position des ennemis, mais ne sera jamais frustrant au point de vous pousser à abandonner. On pestera cependant sur le sadisme des concepteurs, en découvrant qu'il est possible de perdre une vie dans un niveau bonus! Les développeurs ont heureusement pensé à inclure quelques aides pour le joueur, avec des checkpoints en milieu de niveau et des mots de passe donnés à chaque fin de monde. Bref, un peu juste pour une console de salon, la longévité de The Pagemaster est finalement plus qu'acceptable pour une portable et vous promet quelques heures de plaisir à vous frotter sur ce gameplay fort bien conçu.

Ça gliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiisse.........

Vous dirigez donc Richard via la croix directionnelle, tandis que les deux touches d'action sont dévolues au saut et à l'utilisation des armes. Ces dernières, au nombre de trois, permettront ainsi d'affronter les ennemis rencontrés d'une manière différente du simple saut-fatal-sur-la-tête-à-la-Mario. Ainsi pourra-t-on utiliser une épée, du sable, et même balancer des yeux (!) sur les adversaires dans un mouvement n'étant pas sans rappeler les boules de feu d'un certain plombier moustachu. En plus de ces armes, Richard pourra aussi compter sur quelques bonus supplémentaires comme les chaussures magiques boostant de manière considérable la hauteur de ses sauts, le casque offrant quelques secondes d'invincibilité, le livre qui pourra être stocké et utilisé le cas échéant pour vider l'écran de ses ennemis, ou encore d'autres objets permettant de récupérer des vies ou tout simplement d'augmenter son score. A noter que certains de ces items permettront, en plus de leur fonction principale, d'encaisser un impact sans pour autant perdre une vie.

La jouabilité, bien que proche d'un jeu Mario dans son principe, nécessitera cependant un certain temps d'adaptation pour être maitrisée. En effet, les déplacements de Richard sont soumis à une certaine inertie, tant et si bien que notre héros ne pourra pas stopper instantanément sa course une fois lancé. Les sauts sont logés à la même enseigne, et les bons vertigineux de notre jeune ami ne manqueront pas de troubler les adeptes du jeu de plates-formes. Une fois pratiqué quelques minutes, The Pagemaster se laisse cependant dompter et l'on enchaine les niveaux avec un grand plaisir. La possibilité de décaler la vue vers la direction souhaitée permet d'appréhender au mieux les différentes situations, même si certains endroits restent assez frustrants lorsque les sauts font sortir le personnage par le haut de l'écran, rendant difficile l'appréciation du point de chute. Le gameplay du soft représente donc, une fois maitrisé, l'une de ses plus grande forces, au même titre que ses graphismes tout simplement bluffants pour la 8 bits de Nintendo.

Un aspect visuel bluffant

Jamais cette dernière n'avait accueilli un si beau jeu. Hormis la redondance des décors abordée plus haut, tout est ici sujet à louanges, que ce soit l'animation parfaitement décomposée du héros, ou bien sa modélisation d'une grande finesse compte tenu du support. Le titre fourmille en outre de détails qui, s'ils n'apportent rien à la progression, contribuent à rendre l'aventure plus vivante et agréable. Cessez de courir, et vous verrez un nuage de poussière se soulever sous vos pieds, conséquence de votre freinage brutal. Ne touchez à rien, et Richard entamera des mouvements d'attente du plus bel effet. Approchez vous d'un trou, et il tentera de maintenir son équilibre par des mouvements de bras. Les décors ne sont pas en reste, et si certains arrière-plans peuvent paraître un peu vide, les environnements n'en sont pas moins dotés d'un indéniable charme et d'une forte identité graphique. Et comment ne pas parler du bestiaire, alternant avec brio entre des créatures toutes plus déjantées et originales les unes que les autres. Dans The Pagemaster, aucune concession n'a été faite sur le plan visuel, le véritable exploit résidant dans la capacité des développeurs à produire un tel résultat sans pour autant sacrifier la fluidité exemplaire d'un bout à l'autre de l'aventure. Comble du bonheur, le soft parvient à offrir une lisibilité optimale malgré la somme de détails parsemant l'écran de jeu. Carton plein sur le plan visuel donc, pour un résultat qui aurait mérité une bien meilleure note à ce niveau si seulement les environnements avaient joui d'une plus grande variété...

Conclusion

Tous les jeux à licence ne sont donc pas des daubes infâmes, et The Pagemaster en est l'un des plus flagrants exemples en s'imposant comme un excellent jeu de plates-formes. Basé sur un univers féérique vous plongeant sans ménagement dans ce conte de fée, il satisfera tous les fans du genre malgré ses quelques défauts l'empêchant d'accéder au rang de hit incontournable...

Réalisation : 14/20
Gameplay : 16/20
Bande son : 13/20
Durée de vie : 15/20
Scénario : -/20

VERDICT : 14/20


Article publié le 10/03/2012 Jeu testé par Manuwaza