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The Legend of Zelda - Link s Awakening

Section Test.


Zelda no Densetsu : Yume o Miru Shima
06/06/1993
Edité par Nintendo
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The Legend of Zelda : Link's Awakening
??/08/1993
Edité par Nintendo
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The Legend of Zelda : Link's Awakening
18/11/1993
Edité par Nintendo
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Console: Nintendo Game Boy
Genre:Action/Aventure
Développeur: Nintendo
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Game Boy

Photo de la boite de The Legend of Zelda - Link s Awakening
The Legend of Zelda - Link s Awakening, capture d'écran The Legend of Zelda - Link s Awakening, capture d'écran The Legend of Zelda - Link s Awakening, capture d'écran
La saga Zelda, depuis sa création en 1986 par le génial Shigeru Miyamoto, n'a cessé d'enchanter les foules avec des épisodes tous plus cultes les uns que les autres enrichissant de manière tangible la ludothèque des consoles Nintendo. Pourtant, si la NES puis sa petite sœur profitèrent de volets cultissimes comme A Link to the Past, la Game Boy fut longtemps privée des aventures de Link, jusqu'en 1993 avec la sortie de Link's Awakening, probablement en raison du caractère portable de la machine visant plus des joueurs désirant se livrer à de courtes parties, que des gamers souhaitant vivre une aventure épique et de longue haleine. Miyamoto a-t-il dû se livrer à de frustrantes concessions pour adapter sa légendaire saga sur une console portative? Réponse dans ce test...

Quand les vastes plaines d'Hyrule laissent la place à Cocolint

Au large, une tempête fait rage. Luttant pour sa survie au beau milieu de ces éléments déchainés, un jeune garçon du nom de Link essaye tant bien que mal de maintenir son fragile navire à flot. Malheureusement, le plus intrépide des héros ne peut rien lorsque la nature est contre lui, et l'embarcation fait bientôt naufrage à proximité d'une mystérieuse île baptisée Cocolint. C'est sur la plage de celle-ci que le vaillant jeune homme est recueilli par Marine, une jeune fille qui le ramène chez elle et reste à son chevet jusqu'à ce que son état s'améliore. A son réveil, et après avoir récupéré son bouclier et son épée, Link rencontre rapidement le hibou, un précieux allié qui lui apprend que le Poisson Rêve dort dans un œuf au sommet de la montagne, et qu'il doit collecter huit instruments de musique afin de pouvoir le réveiller, seul moyen pour lui de quitter l'île et d'ainsi rejoindre Hyrule. Par la suite, notre héros apprendra que l'ile qu'il est en train d'arpenter n'est autre qu'une création en provenance de l'imaginaire du poisson rêve, et que réveiller ce dernier aura pour effet de faire disparaître Cocolint ainsi que tous ses habitants...

A l'époque de sa sortie, Link's Awakening prenait tout le monde à contrepied en proposant une aventure assez éloignée de ce à quoi étaient habitués les fans de la saga. Ici, pas de princesse Zelda à sauver, et l'antagoniste principal ne se nomme pas Ganondorf! Et pourtant, malgré ces différences tangibles, on retrouve tout ce qui compose habituellement l'univers si particulier des jeux de la saga. Outre Marine, facilement assimilable à Zelda par son rôle de soutien passif, chaque protagoniste rencontré au fil de l'aventure, de Pépé le ramolo à Alligobanane en passant par Tarkin, est doté de ce côté délicieusement décalé octroyant au soft une ambiance unique avec un humour omniprésent.

Concernant le positionnement de cet opus dans la chronologie de la saga, difficile d'émettre un jugement définitif, Link's Awakening se présentant comme un épisode à part. A ce sujet, nombre de théories plus ou moins crédibles ont été échafaudées. Le manuel du jeu nous apprend que Link, après avoir vaincu Ganon, est parti parcourir le monde à la recherche de nouvelles connaissances afin d'être en mesure de faire face à une éventuelle nouvelle menace de la meilleure des manières. C'est au retour de ce voyage initiatique qu'il fut pris dans la violente tempête qui le fera atterrir sur l'île Cocolint. Cet épisode portable semble donc bel et bien être la suite directe d'un autre chapitre de la saga, dont l'identité pourrait logiquement être A Link to the Past, sorti à peine deux ans auparavant sur Super Famicom. En outre, la remarque accompagnant la découverte de la boussole dans les différents donjons -« C'est ça le progrès »-, semble être une référence aux facultés accrues de cet accessoire qui permet désormais de détecter, non seulement le boss, mais également les items importants. Faut-il y voir un simple clin d'œil envers les précédents épisodes, ou un véritable lien reliant Link's Awakening à ces derniers? Je laisse chacun se forger sa propre opinion.

Puisque l'on aborde le sujet des références à d'autres jeux vidéo, sachez que la saga Zelda n'est pas la seule concernée! Shigeru Miyamoto a en effet rivalisé d'ingéniosité pour inclure de multiples et savoureux anachronismes en provenance de la ludothèque Nintendo. Ainsi pourrez-vous, par exemple, gagner un Yoshi à un jeu de hasard, ou bien affronter des monstres comme les Goombas, plantes carnivores ou autres Maskaas, fraichement débarqués de l'univers de Mario. De même, vous aurez l'occasion de trouver une photo de la princesse Peach au cours de votre aventure, ou bien d'en découdre avec une étrange boule ressemblant furieusement à Kirby, tant dans son design que dans la manière qu'il aura de vous attaquer. Vous l'aurez compris, Miyamoto a ici joué la carte de l'originalité en plongeant le joueur dans une aventure onirique assez éloignée des sombres affrontements opposant habituellement Link à Ganondorf. L'univers ainsi obtenu, loin d'être aseptisé et sans intérêt, s'avère d'une richesse énorme pour qui est suffisamment attentif pour en saisir tous les détails, et c'est donc avec un grand plaisir que l'on parcourra les plaines et forêts de Cocolint...

Une aventure passionnante, qui vous gardera occupés des dizaines d'heures

Et autant mettre un terme au suspense sans plus attendre : inutile de vous essayer à Link's Awakening si vous n'êtes pas prêts à passer plusieurs dizaines d'heures de jeu à froncer les sourcils sur votre petit écran monochrome! Cette nouvelle aventure de l'Hylien s'inscrit dans la plus pure lignée des épisodes l'ayant précédée, en offrant au joueur une quête principale qui l'occupera longtemps. Il existe plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, sachez que la carte de Cocolint est tout simplement immense puisque ce ne sont pas moins de seize écrans sur seize que vous pourrez parcourir, et est donc par conséquent plus étendue que celle de l'épisode originel sorti sur NES (qui mesurait 16x8 écrans), avec en prime une multitude de passages secrets à découvrir, en plaçant une bombe contre une paroi semblant fissurée, ou bien en détruisant une statue cachant un escalier sous son socle... La carte regorge de petites choses à faire, rompant ainsi la monotonie induite par l'enchainement des donjons : se livrer à une partie de pêche, troquer des objets, jouer à un jeu de hasard ou promener un chien ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres des innombrables petits plaisirs accessibles pour le joueur curieux et avide de découverte. Pour s'orienter, il sera vivement recommandé d'utiliser la carte globale (accessible par un simple appui sur la touche Select, et vous indiquant votre position sur Cocolint), mais aussi de suivre les nombreuses pancartes positionnées dans toute l'île afin de vous aider à vous orienter correctement. Bien entendu, toute la zone de jeu ne sera pas accessible dès le début de l'aventure, et vous devrez collecter quelques items pour pouvoir progresser et débloquer de nouveaux lieux à explorer. En début d'aventure, vous serez ainsi bloqués par divers obstacles comme des pierres et autres trous, autant d'embuches que vous pourrez ensuite franchir avec le bracelet de force, permettant de soulever de lourdes charges, ou la plume octroyant la capacité de sauter. Cette dernière sera d'ailleurs utilisable en combinaison avec les bottes de pégase, afin de franchir de plus longues distances en prenant de l'élan. Bref, chaque item collecté aura son utilité, que ce soit pour découvrir de nouvelles régions sur la carte, ou bien pour explorer les huit donjons contenant chacun l'un des huit instruments de musiques nécessaires pour réveiller le Poisson Rêve.

En effet, que serait un Zelda sans des donjons offrant autant d'action que de réflexion? Rassurez-vous, Link's Awakening remplit avec brio son contrat à ce niveau en offrant au joueur des défis à la hauteur de ce qu'il pouvait trouver sur les consoles de salon de l'époque. Chaque donjon est à la fois classique et original. Classique, car tous ces lieux suivent la même logique de progression. Le joueur devra ainsi, tour à tour, collecter la boussole (afin de repérer le boss et divers objets), la carte (lui permettant de se repérer, en se traçant au fur et à mesure de sa progression), et le fragment de marbre (offrant de précieux indices afin de faciliter l'orientation). Chaque donjon contient un certain nombre de portes fermées, qu'il faudra ouvrir au moyen de clés collectées, soit en battant tous les ennemis d'une salle, soit en ouvrant certains coffres. Enfin, la porte menant à la salle du boss est quant à elle obstruée par une serrure que les clés classiques ne peuvent en aucun cas ouvrir. Il vous faudra donc trouver une clé spéciale, dissimulée dans le donjon, afin de pouvoir affronter le gardien et récupérer l'instrument en sa possession (et accessoirement un cœur de santé supplémentaire, mais nous y reviendrons). Si l'on retrouve donc une structure commune à tous ces donjons, chacun d'entre eux n'en est pas moins rendu unique par les innombrables énigmes qu'il propose afin d'entraver la progression du joueur. Une bonne logique, et une exploration méticuleuse seront nécessaires afin de ne pas rester bloqué des heures, tant et si bien que l'on tournera parfois en rond, incapable de trouver la solution pour atteindre le boss. Puis, à tête reposée, on parviendra à remarquer un détail nous ayant échappé auparavant, détail qui débloquera par la suite toute la progression au sein du donjon. Si ces lieux sont exigeants et difficiles à boucler, ils offrent en effet toujours une progression logique basée sur de nombreux allers-retours et une observation méticuleuse des lieux.

Ne pensez pas pour autant que le bestiaire va vous laisser vagabonder en toute tranquillité! Vous devrez en permanence être attentifs pour être prêts à riposter à une éventuelle attaque surprise. En effet, les ennemis ne seront pas toujours placés en évidence, et sortiront parfois de nulle part pour venir entamer votre santé. Ne pensez jamais être à l'abri en entrant dans une salle! En outre, si la plupart des adversaires rencontrés en début d'aventure seront facilement battables à l'épée, il n'en ira pas de même pour tous les ennemis que vous croiserez au fil de l'aventure. Bien vite, ceux-ci s'équiperont de boucliers, d'épées, ou de casques, rendant les affrontement autrement plus corsés. Parfois, vous devrez ruser, en balançant une bombe pour déloger un ennemi trop rapide pour être attaqué au corps à corps, ou bien en parant la première offensive au bouclier pour ensuite contre-attaquer à l'épée... Ce constat s'appliquera également aux boss, qui devront tous être affrontés d'une manière bien particulière pour être battus. Foncer tête baissée et l'épée en avant sera rarement une bonne idée, et il sera vivement conseillé de passer les deux premières minutes du combat à observer les attaques de l'adversaire, afin de les parer au mieux et de repérer le point faible qu'il ne manquera pas de vous montrer, de manière plus ou moins subtile...

Vous l'aurez compris à ce qui précède, la quête principale de Link's Awakening est à elle seule garante d'une durée de vie énorme. Si vous souhaitez cependant rentabiliser un peu plus encore les quelques euros déboursés afin d'acquérir la cartouche, sachez que de nombreuses quêtes secondaires seront à votre disposition. Certaines d'entre-elles, basées sur la collecte et l'échange de divers objets, ne manqueront pas de mettre en avant l'aspect aventure du soft, tandis que d'autres seront plus basées sur l'action. Toujours est-il que le joueur souhaitant découvrir tous les secrets de Cocolint est parti pour des dizaines d'heures de jeu, et ce sans que la moindre sensation de lassitude ne vienne gâcher l'expérience!

Un gameplay à la hauteur des attentes malgré les limitations du support

Une telle exploration eût cependant pu tourner au cauchemar si le soft avait été doté d'un gameplay exécrable. Là encore, les inquiétudes sont rapidement dissipées, Nintendo ayant réalisé un travail fantastique pour s'adapter à cette nouvelle plate-forme sans pour autant se livrer à des concessions trop handicapantes par rapport aux épisodes de la saga sortis sur consoles de salon. Le joueur contrôle donc Link dans une vue du dessus, au moyen de la croix directionnelle. Chacune des deux touches d'action peut être attribuée à un item choisi par le joueur, et ce via le menu. Celui-ci se divise en trois parties distinctes. En haut, nous avons les indications usuelles qui sont en permanence affichées à l'écran, et nous indiquant les deux objets équipés ainsi que le niveau de santé du personnage (mais nous y reviendrons). La partie droite contient quant à elle des informations contextuelles (carte du donjon si vous êtes dans l'un de ces endroits, nombre d'instruments collectés dans le cas contraire) ainsi que les divers items non équipables mais néanmoins en votre possession. Enfin, la partie gauche de l'écran affiche l'ensemble des objets attribuable aux deux touches d'action. Pour cela, il suffit de placer le curseur sur l'item choisi, puis de presser la touche (A ou B) à laquelle vous souhaitez le voir associé. Ce système d'équipement s'avère à l'usage particulièrement intuitif, switcher entre deux objets étant très rapide et facile. Une bonne chose, lorsque l'on sait que l'alternance entre tous ces équipements est au centre des débats pour progresser durant l'aventure. En effet, le faible nombre de touches de la console contraste grandement avec l'important nombre d'actions que vous aurez à accomplir, notamment au sein des donjons.

Concernant les objets présents dans l'inventaire, le fan de Zelda retrouvera tous les artefacts ayant contribué à créer une identité forte pour la franchise. Ainsi pourra-t-on utiliser l'épée (soit en donnant un simple coup, soit en chargeant ce dernier afin de déclencher une attaque circulaire), le bouclier, le boomerang, les bombes, ou encore le grappin. Quelques exemples parmi tant d'autres, mais qui soulignent la volonté de Nintendo de ne pas trop s'éloigner des autres épisodes de la saga en matière de gameplay. Pour acquérir ces équipements, vous devrez parfois réaliser des quêtes annexes, ou bien arpenter les donjons à la recherche du coffre diaboliquement caché et contenant l'un de ces précieux atouts. Certains autres seront cependant achetables dans les boutiques du jeu, moyennant des rubis sonnants et trébuchants. Enfin, sachez que certains de ces équipements seront upgradables, vous permettant de réaliser des exploits toujours plus surhumains. Par exemple, récupérer l'épée de niveau deux boostera votre puissance d'attaque, tandis que le bracelet de force amélioré vous rendra capable de soulever des obstacles plus lourds et volumineux. A ces objets « permanents », on pourra rajouter quelques bonus temporaires lâchés par certains ennemis une fois vaincus. Ainsi, le fragment de puissance boostera, comme son nom l'indique, votre force de frappe, tandis que le gland augmentera votre résistance aux dommages.

J'abordais un peu plus haut la question de la vie, et ce de manière quelque peu succincte. Pour développer ce sujet ô combien important, sachez que votre santé est modélisée par un certain nombre de cœurs affichés en bas à droite de l'écran. Si vous n'en posséderez que trois en début d'aventure, vous en gagnerez un supplémentaire à chaque boss vaincu, et pourrez même augmenter ce total en collectant les fragments de cœurs disséminés un peu partout sur la carte de Cocolint, sachant que quatre fragments vous octroieront un cœur supplémentaire. La plupart des ennemis amputera votre réserve d'un demi cœur en cas de coup porté au but. Cela peut paraître peu, mais dans des donjons où les rencontres avec de coriaces adversaires se multiplient, il sera aisé de se retrouver en très mauvaise posture, rendue un peu plus inconfortable encore par la stridente alarme retentissant lorsque votre réserve est au plus bas. Fort heureusement, quelques aides bienvenues vous permettront de rallonger un tant soit peu votre durée de vie. D'une part, certains adversaires vous laisseront de quoi vous soigner une fois battus. D'autre part, il vous sera possible d'acheter une potion à une sorcière, potion qui s'activera automatiquement une fois votre réserve à zéro pour vous redonner l'intégralité de votre santé. Vous ne pourrez cependant stocker qu'une seule potion dans votre inventaire, et devrez refaire le chemin jusqu'à la cabane de la sorcière une fois utilisée afin qu'elle vous en confectionne une autre...

Pour finir sur le gameplay, sachez enfin que vous serez amenés à explorer certains lieux dans des phases de jeu en vue de côté. C'est d'ailleurs lors de ces phases que vous rencontrerez des Goombas, et ne pas sauter sur leur tête vous demandera un effort conscient tant le soft est alors proche d'un Super Mario Bros en termes d'identité visuelle et sonore (les sauts sont en effet dotés d'un bruitage strictement identique à celui accompagnant le plombier moustachu). Un clin d'œil supplémentaire à un autre univers conçu par Shigeru Miyamoto, qui a en outre le mérite de varier un peu plus encore un gameplay déjà particulièrement riche.

L'un des plus beaux jeux de la Game Boy?

Et cette richesse ne se limite pas à la seule maniabilité. En effet, il n'est pas abusif de prétendre que Link's Awakening était l'un des jeux les plus aboutis techniquement de toute la ludothèque Game Boy à l'époque de sa sortie. Dès la magnifique séquence introductive, le ton est donné : nous sommes face à un jeu hors du commun, impression largement confirmée par la suite. Chaque région a été représentée avec soin, et dispose de sa propre identité tant visuelle que sonore. Les graphistes de Nintendo sont réellement parvenus à faire passer une ambiance particulière pour chaque lieu visité, et ce malgré les flagrantes limitations du support. La carte de Cocolint étant gigantesque, parvenir à renouveler encore et encore les décors est une performance de taille qui prouve que les développeurs avaient à cœur de se rapprocher le plus possible des productions commercialisées sur les consoles de salon de l'époque. Le bestiaire jouit lui aussi d'une variété colossale, et l'on sera constamment surpris de découvrir encore et encore de nouvelles têtes, tout au long de l'aventure. Et comment ne pas aborder la question des boss? Ces messieurs de chez Nintendo sont parvenus à leur octroyer un aspect réellement impressionnant pour le joueur qui ne pourra retenir un frémissement en découvrant un patron de donjon doté d'un sprite faisant au bas mot cinq fois la taille de Link. De nos jours, une telle chose est commune et des titres comme God of War ou plus récemment Dark Souls rivalisent d'imagination pour donner au joueur cette sensation de faiblesse lorsqu'il se retrouve face à un boss. Mais réaliser un tel exploit sur une console comme la Game Boy était une prouesse autrement plus louable en 1992!

Si l'aspect visuel constitue donc l'un des gros atouts du titre, la bande son n'est pas pour autant en reste. Tout est réussi acoustiquement parlant! Chaque action réalisée par le joueur a droit à son propre bruitage et l'on se surprendra parfois à taper sur n'importe quoi pour le simple plaisir de découvrir la sonorité associée. Les musiques ne sont pas en reste, et il est indéniable que le grand Koji Kondo nous livre ici l'une de ses plus belles œuvres. Le génial compositeur a en effet réalisé l'exploit de nous offrir de magnifiques thèmes, sans que ces derniers ne virent à la bouillie de bips comme c'était parfois le cas dans les productions commercialisées sur Game Boy. Tantôt inquiétants, tantôt joviaux, et parfois solennels, les différents morceaux s'adaptent parfaitement aux lieux visités et contribuent indéniablement à créer une ambiance spécifique pour chacun d'entre eux. On retrouvera d'ailleurs quelques musiques en provenance directe des épisodes sortis sur consoles de salon, reconnaissables dès les premières secondes au vu de leur qualité ne trahissant aucunement leur aspect culte malgré le changement de support. En un mot comme en cent, nous sommes en présence d'une véritable bande son Zelda, et non d'une copie au rabais massacrée pour être utilisable sur une console portable. Qui eut cru qu'un simple buzzer pouvait provoquer un tel enchantement auditif chez l'être humain...

Conclusion

Pour la première apparition de sa saga culte sur une console portable, Nintendo frappe un grand coup en nous offrant une aventure d'une incroyable qualité semblant repousser les limites de la Game Boy au delà des frontières de l'imaginable. Doté d'une technique extraordinaire, d'un gameplay efficace et d'une durée de vie à faire pâlir d'envie nombre de RPG actuels, le bébé de Shigeru Miyamoto réalise même l'exploit de provoquer un dépaysement à tous les fans de la saga en leur offrant un scénario à mille lieues de la sombre lutte de Link contre Ganon, sans pour autant rompre avec la tradition de la série. Link's Awakening s'impose ainsi comme un incontournable de la ludothèque Game Boy, et comme l'un des tout meilleurs jeux d'aventure de l'époque!


Réalisation : 18/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 20/20
Durée de vie : 19/20
Scénario : 18/20

VERDICT : 19/20


Article publié le 01/10/2012 Jeu testé par Manuwaza