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Castlevania - Legacy of Darkness

Section Test.


Akumajou Dracula Mokushiroku Gaiden : Legend of Cornell
25/12/1999
Edité par Konami
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Castlevania : Legacy of Darkness
30/11/1999
Edité par Konami
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Castlevania : Legacy of Darkness
03/03/2000
Edité par Konami
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Console: Nintendo 64
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Konami
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo 64
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Castlevania - Legacy of Darkness
Castlevania - Legacy of Darkness, capture d'écran Castlevania - Legacy of Darkness, capture d'écran Castlevania - Legacy of Darkness, capture d'écran
Entre Castlevania et les gamers fans de Nintendo, l’histoire d’amour commencée en 1988 n’est pas prête de prendre fin. De la Nes à la DS, chaque génération de consoles a eu droit à son lot de combats contre les forces maléfiques incarnées par le terrible Comte Dracula, héros mythique créé en 1897 par l’écrivain irlandais Bram Stoker. Cependant, malgré le succès incommensurable de la plupart des Castlevania, quelques volets de cette série culte ont eu maille à partir avec des réactions mitigées du public. La principale raison ? Un passage à la 3D changeant radicalement la manière de jouer. Un an à peine avec un Castlevania 64 quelque peu boudé par les fans de la première heure, Konami remet le couvert sur la 64 bits de Nintendo avec Legacy of Darkness. Exploitation sans vergogne d’un juteux filon ou épisode de qualité ? Les deux sont ils vraiment incompatibles ?

Scénario (16/20)

Une fois n’est pas coutume, l’éternel clan Belmont luttant encore et encore contre le Comte Dracula passe ici la main à l’espèce des hommes-bêtes. Mi hommes mi loups, ces puissantes créatures ont fait le choix de vivre parmi les humains en paix avec ces derniers, et ont donc scellé leurs pouvoirs en s’interdisant de les utiliser. Cornell, l’un d’entre eux, a cependant décidé d’apprendre à s’élever spirituellement et à utiliser ces aptitudes que la nature lui a données. De retour dans son village après un voyage d’un an, le courageux loup-garou va retrouver son village en feu…détruit par les forces du mal. Pire : sa sœur adoptive Ada a été enlevée par les légions de créatures démoniaques et doit être offerte en sacrifice à Dracula afin de permettre la résurrection de ce dernier. Désireux de sauver sa seule parente, Cornell décide alors de suivre la piste de cette dernière afin de la sauver…piste qui va le mener directement au château du plus maléfique des démons. Chronologiquement, ce nouvel épisode se place huit ans en amont des aventures de Reinhardt et Carrie et constitue ainsi une sorte de prélude à Castlevania 64. Une bonne occasion pour éclaircir bon nombre de points scénaristiques laissés à la libre interprétation du joueur dans le précédent volet.

Durée de vie (18/20)

Une fois la partie lancée, l’aventure s’ouvre donc sur les péripéties de Cornell dans sa mission de sauvetage. Une fois cette première quête terminée, une seconde fera son apparition. Mettant en scène Henry, un personnage sauvé par Cornell dans le scénario principal, cette nouvelle aventure consiste à sauver six enfants au sein du château de Dracula en moins de sept jours. Ce passage, en totale opposition avec la campagne de Cornell ne serait-ce qu’au niveau du principe de jeu, offre une expérience unique et aurait gagné à être plus long… Enfin, boucler cette dernière quête débloquera deux protagonistes bien connus des fans du précédent épisode, à savoir Reinhardt et Carrie.

Noter la durée de vie de ce Castlevania s’avère au final assez délicat. Concrètement, les différentes campagnes à disputer promettent de longues heures de jeu, d’autant que celle de Cornell est à elle seule susceptible d’occuper le joueur pendant plus d’une dizaine d’heures. Seulement voilà : l’heureux possesseur de Castlevania 64 aura la douloureuse surprise de retrouver quasiment les mêmes niveaux d’un bout à l’autre de l’aventure. La pilule est finalement un peu dure à avaler, surtout lorsque l’on se remémore le prix d’une cartouche de N64 à l’époque de la sortie du jeu. Il n’en reste pas moins que LOD offre une approche scénaristique bien plus poussée et complète que son prédécesseur…rendant du même coup ce dernier totalement inutile, puisqu’il fera office de brouillon sorti à la va vite pour faire patienter les fans.

Réalisation (17/20)

Les ajouts de LOD ne se cantonnent d’ailleurs pas qu’au seul aspect scénaristique. La réalisation technique, déjà très pêchue dans le précédent épisode, bénéficie ici de l’apport non négligeable de l’Expansion Pak dont la mémoire supplémentaire permet un rendu plus fin sur certains aspects des décors. L’effet de brouillard présent dans CV64 a ainsi été atténué et les textures des environnements bénéficient d’une plus grande finesse. Les différents niveaux, dans la grande tradition de Castlevania, contribuent grandement à créer cette ambiance gothique et glauque caractéristique de la saga. Ne pensez pas pour autant vous retrouver à arpenter encore et encore de sombres couloirs à perte de vue ! Legacy of Darkness sait faire preuve de diversité, et vous offrira tour à tour de visiter de luxueuses demeures, de labyrinthiques jardins et d’inquiétants tunnels. Bref, la variété a vraisemblablement été mise tout en haut du cahier des charges de Konami qui semble avoir tout fait pour ne jamais lasser le joueur par une quelconque redondance des décors.

On appréciera également la présence d’innombrables effets visuels venant apporter un surplus de vie aux décors, comme par exemple de splendides reflets ou la foudre déracinant un arbre qu’il vous faudra ensuite éviter. Ce genre de pièges est monnaie courante dans LOD, obligeant le joueur à une vigilance de tous les instants. Le level design a d’ailleurs été grandement amélioré afin de rendre la progression plus dynamique et moins rébarbative du fait des innombrables allers et retours à effectuer dans CV64.

Côté bestiaire, le même constat s’impose puisqu’un nombre incalculable de créatures toutes plus hideuses les unes que les autres viendra vous harceler encore et encore. De l’homme poisson au squelette, en passant par le vampire et le mort-vivant, le design de chaque adversaire rencontré a été particulièrement soigné pour offrir un bestiaire des plus convaincants. En ce qui concerne les boss, on ne pourra qu’être effaré par la taille immense de certains d’entre eux (un rapide coup d’œil sur les screens vous en fera prendre conscience). Konami n’a d’ailleurs pas hésité à jouer la carte de l’exploitation des cultures occidentales, puisque quelques têtes issues de la littérature voire même de la réalité viendront s’inviter à la fête. On pourra ainsi citer le monstre de Frankenstein qui vous posera bien des problèmes du fait de son invincibilité, ou encore Gilles de Rais tristement connu pour avoir sacrifié des enfants au démon durant le quinzième siècle dans son château de Tiffauges. Vous l’aurez compris, le choix du bestiaire n’a pas été réalisé au hasard et ce savant mélange de fiction et de réalité constitue un véritable plus pour le scénario.

Gameplay (16/20)

Si les améliorations graphiques, bien que mineures, sont indéniablement présentes, le gameplay n’a quant à lui quasiment pas évolué. En effet, le principe de jeu reste le même, si l’on excepte les quelques subtilités introduites par les nouveaux protagonistes. Vous contrôlez donc votre héros dans un environnement en trois dimensions, chose rendue très aisée par un stick analogique parfaitement adapté à ce type de jeux. Chaque personnage dispose de deux armes bien distinctes, l’une étant dévolue aux combats au corps à corps, et l’autre aux affrontements à distance. S’y ajoutent quelques items ramassables aux quatre coins des niveaux, et pouvant être utilisés en tant que projectiles plus ou moins puissants. On pourra citer les haches, les poignards ou encore l’eau bénite particulièrement efficace contre les vampires… L’utilisation de ces objets sera toutefois limitée par les joyaux, ces derniers étant nécessaires pour lancer ce type d’attaques. Dans le cas de Cornell, il sera possible d’utiliser le pouvoir des hommes-bêtes en se métamorphosant, et d’ainsi booster sa puissance d’attaque. Cette possibilité, très couteuse en termes de joyaux, devra cependant être utilisée avec parcimonie afin de ne pas se retrouver démuni face à un boss un peu trop coriace. Dans la pratique, peu d’occasions d’utiliser cette transformation ne se présenteront. En effet, sa forte consommation alliée à l’impossibilité de la stopper avant que la réserve de joyaux ne soit vide en feront plus un handicap qu’un véritable atout contre l’ennemi…

Concernant le maniement de ce LOD, le tout reste assez agréable. Le pad N64 dispose de suffisamment de touches d’actions pour offrir un panel de mouvements conséquent au joueur, ainsi qu’un certain confort dans les phases de plates-formes pures. A ce niveau, on appréciera la tangible amélioration au niveau de la gestion des caméras, permettant de limiter au maximum les chutes inopinées dans un cratère de lave ou un gouffre sans fond. La plupart du temps sélectionnables parmi deux disponibles, ces vues se fixent automatiquement dans certains cas (apparition d’un boss, saut difficile…) pour offrir une vision plus globale au joueur. La visée est quant à elle assurée par un système de lock automatique sommes toutes assez réussi, puisque ne donnant pas lieu à des ratées comme dans certains jeux actuels.

Outre ces fonctionnalités de base, quelques subtilités intéressantes viennent compléter ce gameplay à la richesse déjà conséquente. D’une part, le jeu accorde une grande importance à la gestion du temps. Ainsi, on remarquera une alternance entre le jour et la nuit, symbolisée par une petite horloge située dans le coin supérieur gauche de l’écran. Certains passages ne seront accessibles qu’à un certain moment de la journée, mettant ainsi l’heure au centre des préoccupations du joueur. Fort heureusement, quelques items permettront d’influer sur le temps et d’ainsi éviter quelques attentes contraignantes. D’autre part, il sera possible d’acheter tout un panel d’items à un marchand ambulant, et ce en utilisant l’argent collectée dans les niveaux. Des upgrades pour les armes seront également disponibles afin de mettre toutes les chances de votre côté. Vous l’aurez compris, le passage à la 3D ne nuit globalement pas au plaisir du joueur, malgré quelques imprécisions au niveau des sauts (glissades intempestives).

Bande son (17/20)

Terminons enfin sur la bande son, largement à la hauteur de ses prédécesseurs. Konami nous montre une fois de plus son savoir faire dans la réalisation de somptueuses mélodies gothiques mais néanmoins épiques, contribuant grandement à cette atmosphère si chère aux fans de la première heure (bien qu’étant pour certaines un poil courtes). Les bruitages remplissent quant à eux parfaitement leur office. Faire détaler le joueur comme une antilope en entendant derrière lui la tronçonneuse du monstre de Frankenstein représente pour moi le meilleur exemple d’une ambiance réussie, comme on n’en fait malheureusement plus beaucoup de nos jours…

Conclusion (17/20)

Qu’il est difficile de noter ce Castlevania Legacy of Darkness. A une époque où le jeu vidéo n’était heureusement pas un plaisir aussi élitiste qu’aujourd’hui, racheter la version complète de Castlevania 64 à peine un an après la sortie de ce dernier représentait une dépense non négligeable pour le jeune joueur doté d’un budget limité. En faisant abstraction de ce flagrant abus de Konami, qui se généralisera hélas beaucoup dans la décennie suivante, on ne peut cependant pas nier que LOD est un excellent épisode, doté d’un scénario soigné en plus de tous les atouts de son ainé. La note attribuée est donc celle d’un joueur ayant eu la chance de ne pas être victime de cette opération commerciale contestable de la part de Konami…


Article publié le 20/09/2009 Jeu testé par Manuwaza