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Panzer Dragoon Orta

Section Test.


Panzer Dragoon Orta
19/12/2002
Edité par Sega
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Panzer Dragoon Orta
12/01/2003
Edité par Sega
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Panzer Dragoon Orta
21/03/2003
Edité par Sega
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Console: Microsoft X-Box
Genre:Shoot'em Up
Développeur: Smilebit
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Microsoft X-Box

Photo de la boite de Panzer Dragoon Orta
Panzer Dragoon Orta, capture d'écran Panzer Dragoon Orta, capture d'écran Panzer Dragoon Orta, capture d'écran
Qualifier la série Panzer Dragoon de populaire chez les possesseurs d'une Saturn relève clairement du doux euphémisme. Du haut de ses trois épisodes 32 bits, le bébé de la Team Andromeda avait marqué les esprits entre 1995 et 1998 en s'imposant comme l'une des sagas les plus cultes de la ludothèque européenne de la machine. La pression était donc grande pour Panzer Dragoon Orta, annoncé lors de l'E3 2002 comme une exclusivité pour la X-Box, toute nouvelle console de Microsoft. Une pression que Smilebit, studio de développement reformé à partir des vestiges de la Team Andromeda, a parfaitement supporté pour nous offrir un jeu hors du commun. Embarquons ensemble sans plus attendre pour un voyage onirique...

Un univers d'une grande richesse

Panzer Dragoon, c'est avant tout un background qui s'est forgé tout au long des trois épisodes d'ores et déjà commercialisés, et il était important pour ce quatrième volet de s'inscrire correctement dans cette chronologie. L'histoire ici contée prend place dans un monde ravagé par une guerre ancestrale s'étant déroulée il y a plusieurs milliers d'années, et ayant occasionné la disparition du peuple des Ancêtres. Peu à peu, les survivants tentèrent de reconstruire une civilisation sur les ruines de l'ancien monde, se scindant en différentes tribus éparpillées aux quatre coins du globe et devant survivre face à des abominations génétiques. L'une de ces tribus découvrit des ruines appartenant aux Ancêtres, et contenant d'effrayantes technologies. Se basant sur ces dernières, le petit groupe augmenta rapidement sa puissance militaire en concevant de redoutables armes, et devint un Empire avide d'annexer toutes les contrées environnantes. Ainsi le monde se retrouva-t-il sous sa domination, vivant sous la menace des Dragonmares, effroyables créatures ancestrales génétiquement modifiées.

C'est dans ce contexte que nous découvrons Orta, une jeune fille ayant toujours vécu captive d'une prison au dernier étage de la plus haute tour de Yelico Valley. Une nuit de tempête, la petite bourgade se retrouve assaillie par les troupes de l'Empire, qui semblent être à sa recherche. Alors que sa prison tombe en morceaux, et que deux Dragonmares s'apprêtent à lui porter le coup de grâce, celle-ci est sauvée par un dragon qui la débarrasse de ses assaillants. Orta enfourche donc la noble créature, bien décidée à connaître le goût de la liberté, et à échapper à l'Empire qui semble lui vouloir du mal... Ces événements ne seront que le début d'une longue épopée pour l'héroïne...

Chronologiquement, ce quatrième épisode se place quelques dizaines d'années après les événements survenus au sein du volet « Saga » sorti en 1998 sur Saturn. A la différence de nombreux jeux du genre, la série Panzer Dragoon a pour particularité d'offrir un background incroyablement fouillé, mêlant adroitement un univers Steampunk à de l'heroic fantasy pour le plus grand plaisir des joueurs de l'époque. L’enchaînement des niveaux est d'ailleurs très dynamique et s'effectue sans le moindre temps mort, le scénario se laissant suivre de manière très logique grâce à des cut scenes de toute beauté mettant en avant une irréprochable mise en scène.

De bonnes bases, et une indéniable volonté d'innover en matière de gameplay

Après s'être essayé au RPG pour l'excellent épisode Saga, Panzer Dragoon revient ici vers ses premières amours et se présente comme un rail shooter dans lequel le joueur contrôle un dragon flanqué d'un cavalier. La principale particularité du gameplay réside dans l'influence assez limitée que l'on peut exercer sur les mouvements de l'animal, celui-ci suivant un chemin prédéterminé avec uniquement la possibilité de se mouvoir de manière réduite autour d'un axe suivant ce dernier. Concrètement, les déplacements ne seront présents que dans un pur souci d'esquive (à la fois des embûches contenues dans les décors, et des éventuels tirs d'adversaires), et non pour permettre l'exploration des environnements. Les ennemis pouvant potentiellement arriver de toutes les directions, un radar situé en haut à droite de l'écran vous renseignera sur leur position, vous offrant ensuite de vous tourner en utilisant les gâchettes analogiques. Ainsi pourrez-vous, par ce biais, opérer une visée à trois-cent soixante degrés afin de parer à toutes les situations.

Vous aurez à votre disposition deux attaques de base. La première sera déclenchable par un appui bref sur la touche A, et consistera en un tir rapide utile notamment pour abattre les projectiles ennemis se dirigeant sur vous. En maintenant cette même touche pressée, vous passerez en mode visée, vous permettant alors de verrouiller toutes les cibles passant dans le réticule. Relâchez ensuite le bouton, et des lasers guidés détruiront toutes les victimes ainsi sélectionnées. Bien entendu, ces deux attaques pourront être utilisées en coordination. Libre à vous, donc, d'user des lasers, puis de les compléter par un tir rapide pendant que ceux-ci se dirigent vers leurs cibles respectives. Cette tactique sera particulièrement utile contre les boss, qui nécessiteront de déchaîner une puissance de feu maximale pour être défaits.

Puisque nous abordons ce sujet, sachez que lesdits boss seront chacun dotés d'un point faible, mis en évidence par un marqueur spécifique qu'il conviendra de révéler en vous déplaçant autour d'eux. Pour cela, il vous suffira d'utiliser les touches X et B, servant respectivement à accélérer et à freiner brutalement, le tout en coordination avec le stick droit afin de sélectionner par quel côté vous souhaitez contourner l'adversaire. Attention cependant, cette faculté puisera dans une jauge se remplissant assez rapidement mais limitant tout de même son utilisation. Il conviendra donc d'en user avec parcimonie, d'autant que les attaques les plus puissantes des boss devront être évitées en accélérant ou en décélérant suivant un timing bien précis. Notons enfin que cette gestion de la vitesse pourra également servir contre des ennemis un peu plus « lambda ». Le meilleur exemple me venant en tête n'est autre que ces adversaires dotés d'un bouclier, ne pouvant être défaits qu'en leur passant derrière afin de tirer sur leur partie non protégée. De même, une accélération exécutée au moment opportun sera susceptible de dégommer un ou plusieurs opposants un peu trop proches de vous...

Un dernier et non moins utile atout offensif s'ajoutera à cet arsenal déjà ô combien impressionnant, j'ai nommé l'attaque Berserk. Concrètement, vous remarquerez la présence d'une jauge à côté de la barre de vie, correspondant à cette aptitude et se remplissant au gré des coups portés et encaissés. Une fois pleine, un appui sur la touche noire du pad déclenchera une attaque redoutable -variant en fonction de la forme du dragon actuelle- tout en octroyant une courte période d'invincibilité. Il convient donc d'aborder ce passionnant aspect du gameplay. Votre monture pourra prendre trois formes distinctes, entre lesquelles il sera possible de switcher à tout moment par un simple appui sur la touche Y. Chaque forme sera dotée de forces et de faiblesses, les rendant adaptées à un certain type de situations. Ainsi l'aile lourde offrira-t-elle une puissance énorme accompagnée d'une certaine lenteur et d'une mobilité réduite, ainsi qu'un coup spécial la rendant parfaite pour mettre un boss à mal, en contrepartie de quoi elle ne pourra verrouiller qu'un nombre restreint de cibles tout en étant incapable d'influer sur sa vitesse. L'aile légère, quant à elle, s'avérera dotée d'une meilleure mobilité sans possibilité d'utiliser les lasers guidés, la cantonnant au combat à courte portée contre des ennemis relativement faibles. Enfin, l'aile standard fera office de juste milieu entre les deux autres, en s'imposant comme le meilleur compromis pour le joueur débutant et en offrant une attaque Berserk infligeant des dégâts à tous les ennemis présents à l'écran. La jauge d'accélération/freinage sera elle-aussi tributaire de la forme sélectionnée.Vous devrez donc tenir compte de tous ces facteurs afin d'opter pour la meilleure configuration en fonction de la situation à laquelle vous vous trouverez confronté. A titre d'exemple, attaquer un boss avec l'aile légère ne sera pas forcément le meilleur moyen de s'en sortir en un seul morceau.

Comme tout bon shooter, Panzer Dragoon Orta s'est également doté d'un système de power up, qui vous offrira au fil de l'aventure de booster les capacités de votre dragon. Concrètement, certains adversaires détruits laisseront derrière eux des objets appelés « bases génétiques » permettant, une fois un certain nombre atteint, de passer un niveau et de voir sa jauge de vie ainsi que sa puissance d'attaque augmenter. La subtilité résidera dans le fait que chaque forme se verra dotée d'un niveau distinct. Vous devrez donc veiller à collecter les bonus d'expérience avec la bonne forme, sous peine de voir évoluer votre monture d'une manière différente de vos souhaits. Notez également que chaque forme voit son niveau limité à cinq. Ainsi, collecter des bonus dans une forme déjà à son maximum sera synonyme de gaspillage.

Vous l'aurez compris à la lecture de ces lignes, le gameplay de ce Panzer Dragoon Orta s'avère d'une grande richesse et a su reprendre les bases des précédents épisodes pour les sublimer par des nouveautés bienvenues qu'il conviendra de découvrir via l'excellent didacticiel accessible depuis l'écran titre. Le résultat n'est autre qu'un jeu à l'action frénétique, soulignant à tout moment le degré d'aboutissement de sa réalisation technique.

Une bien belle vitrine technologique pour la X-Box!

En effet, c'est bel et bien sur ce plan que le bébé de Smilebit impressionne le plus, en s'imposant comme une véritable vitrine technologique pour la surpuissante X-Box tout en faisant montre d'une irréprochable direction artistique. Rappelons tout de même que la machine de Microsoft était la plus puissante de sa génération, notamment en comparaison de la Playstation 2 dotée d'un retard indéniable sur le plan technique. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer les différentes versions de Resident Evil 4 afin de mesurer le fossé technique séparant la 128 bits de Sony de sa concurrente estampillée Nintendo. Il est évident, en regardant Panzer Dragoon Orta, que le soft n'aurait jamais pu tourner sur PS2 ! Toutes les textures ont été travaillées avec un soin tout particulier, et bénéficient d'un niveau de finesse jamais atteint à l'époque. Les détails sont nombreux, et chaque portion de niveau donne lieu à une véritable débauche d'effets visuels tous plus magnifiques les uns que les autres, octroyant aux différents environnements une poignante impression de vie. Ces environnements, justement, en plus d'être superbes, se permettent d'être d'une variété incroyable, et ce même au sein d'un seul et unique niveau se renouvelant sans cesse via des transitions savamment orchestrées. Ainsi visiterez-vous, tour à tour, d'inquiétantes plaines désolées, une vallée verdoyante au fond de laquelle serpentera une rivière dont les effets de transparence vous laisseront bouche bée, des ruines ancestrales, ou les entrailles d'une impressionnante flotte impériale. Le bestiaire jouit en outre d'une excellente variété, et bénéficie d'un design réellement recherché que ce soit au niveau des ennemis lambda ou des boss. Globalement, c'est l'ensemble du jeu qui s'octroie une indéniable dimension poétique, s'appuyant sur une très forte identité visuelle largement basée sur l'atmosphère des précédents épisodes.

Ce constat s'applique également à la bande son dont les musiques ont bénéficié de l'excellent travail du duo Saori Kobayashi/Yutaka Minobe. Pour mémoire, ces deux hommes étaient déjà au cœur de la conception de l'OST de Skies of Arcadia, monument du RPG sorti sur Dreamcast au début des années 2000. Le premier cité était d'ailleurs déjà de l'aventure sur Panzer Dragoon Saga, pour une bande son féerique. C'est donc tout logiquement que le résultat est ici du même acabit, c'est à dire enchanteur. Comble du bonheur, le tout est disponible en son 5.1, chose assez rare en 2003 lors de la commercialisation du jeu. Pour finir sur l'aspect technique, il convient de souligner que la fluidité n'a aucunement été sacrifiée sur l'autel des graphismes, le soft n'étant à aucun moment sujet à la moindre chute de framerate. Une performance, compte tenu du déluge d'effets visuel, et du nombre d'éléments mobiles présents simultanément à l'écran.

Un contenu important pour un shoot

Ce qui m'amène tout logiquement à vous parler du challenge offert par le titre de Smilebit. Le jeu est disponible dans trois niveaux de difficulté, et opter pour le plus élevé ne manquera pas de vous fournir une bonne opposition mettant vos réflexes à rude épreuve. Comme mentionné quelques lignes plus haut, l'écran sera perpétuellement encombré de multiples adversaires, et de non moins nombreux projectiles. Vous devrez donc constamment enchaîner esquives et destruction des tirs adverses, afin d'espérer permettre à votre barre de vie de rester intacte, d'autant que voir celle-ci se vider totalement sera synonyme de retour au début du stage. Chaque niveau vous opposera à un ou plusieurs boss, dont certains nécessiteront un temps considérable pour être défaits. Notez cependant que, dans le cas d'une défaite contre l'un d'entre-eux, il vous sera proposé de recommencer uniquement l'affrontement en cours sans refaire tout le niveau se situant en amont. Côté longévité pure, Panzer Dragoon Orta se trouve plus que bien doté pour un shooter et il vous faudra plusieurs heures pour voir la fin de l'aventure en ligne droite. Les développeurs ont en outre prévu quelques savoureux ajouts pour garder le joueur scotché à son pad un long moment...

Tout d'abord, sachez qu'à la fin de chaque stage, une fiche d'évaluation se basant sur vos performances vous sera attribuée en fonction de critères aussi variés que la précision de vos tirs, le nombre de dommages encaissés, le score ou encore le temps passé à affronter le boss. Les fans de scoring trouveront donc là une bonne motivation pour recommencer encore et encore l'aventure, afin d'améliorer leurs performances. Le but ne sera cependant pas uniquement la gloire ! En effet, un système de récompenses baptisé « Pandora Box » a été mis en place, se basant sur cette notation pour vous permettre de débloquer divers bonus. Parmi les plus notables, nous noterons une encyclopédie complète soulignant l'extraordinaire richesse de l'univers, ainsi que la version intégrale du premier volet de la saga sorti à l'époque sur Saturn ! Un bonus de taille, qui aura pour effet de quasiment doubler la durée de vie à lui tout seul. S'y ajoutera une séquence de sept niveaux supplémentaires mettant en scène Iva, un jeune soldat impérial. Outre le fait d'ajouter une bonne dose de contenu et d'offrir un gameplay assez radicalement différent, ce savoureux bonus aura pour intérêt principal de vous permettre de revivre les événements d'un autre point de vue, et vous découvrirez que les destinées d'Orta et du jeune hommes s'entrecroisent de manière assez régulière. De même, quelques missions bonus vous mettront aux commandes des forces impériales afin de découvrir, là encore, l'histoire d'une manière totalement inédite. Bref, vous l'aurez compris, Panzer Dragoon Orta ne se montre pas avare en termes de contenu et offre en outre une bonne dose de replay value pour le joueur désireux d'en découvrir tous les aspects. Rappelons tout de même que, contrairement à ce que la richesse de l'univers mis en scène pourrait laisser supposer, nous ne sommes pas en présence d'un RPG mais d'un shoot'em up. Suivant ces critères, la durée de vie du soft ne peut qu'être qualifiée de colossale.

Conclusion

Plus qu'un simple jeu, Panzer Dragoon Orta est une expérience onirique que tous les joueurs rêveraient de vivre pad en main. Rares sont les titres, au fil des années, à s'être dotés d'une ambiance aussi féerique et c'est avec une grande émotion que j'ai retrouvé cet univers qui m'avait tant marqué sur Saturn, sublimé par les extraordinaires capacités techniques de la X-Box. Loin de n'être qu'une simple mise à jour graphique des précédents épisodes, ce quatrième volet se permet même d'offrir un gameplay considérablement enrichi -bien que limité, comme tout rail-shooter- et un contenu à faire pâlir d'envie bon nombre de shoot'em up. Dans ces conditions, ne pas s'y essayer relèverait du crime de lèse majesté, un crime dont je m'étais rendu coupable depuis 2003 mais dont je suis à présent absout pour le plus grand plaisir de mon petit cœur de gamer.

Réalisation : 19/20
Gameplay : 16/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 17/20
Scénario : 17/20

VERDICT : 18/20

NB : Petite précision pour finir, sachez que vous ne pourrez jouer à PDO que sur la console X-Box originelle. En effet, le jeu a pour particularité de planter au début du quatrième niveau sur la 360. Dommage de la part de Microsoft, de n'être pas parvenu à obtenir une rétrocompatibilité totale sur un jeu aussi marquant !


Article publié le 03/10/2014 Jeu testé par Manuwaza