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Oddworld - Munch s Oddyssey

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Oddworld : Munch's Oddyssey
06/11/2001
Edité par Microsoft
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Oddworld : Munch's Oddyssey
14/03/2002
Edité par Microsoft
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Console: Microsoft X-Box
Genre:Aventure
Développeur: Oddworld Inhabitants
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy Advance- PC- Playstation Network-

Photo de la boite de Oddworld - Munch s Oddyssey
Oddworld - Munch s Oddyssey, capture d'écran Oddworld - Munch s Oddyssey, capture d'écran Oddworld - Munch s Oddyssey, capture d'écran
Pour une nouvelle console, il est toujours primordial de se doter d'excellents jeux pour garnir son line up, et si possible de quelques exclusivités marquantes qui lui donneront une longueur d'avance sur la concurrence. En son temps, la X-Box de Microsoft répondait parfaitement à ce critère avec des titres aussi cultes que Halo, Project Gotham Racing, ou encore Munch's Oddyssey. C'est aujourd'hui ce dernier auquel nous allons nous intéresser au sein de ce test. Troisième épisode de la saga Oddworld après deux premiers volets devenus cultes sur Playstation, celui-ci suscitait d'énormes attentes chez les fans. Espoirs déçus ou promesses tenues ? Réponse à suivre...

Abe a un nouvel ami

Comme mentionné dans l'introduction, Munch's Oddyssey est donc le troisième volet d'une série initiée en 1997 sur Playstation. L'action prenait place sur la planète Oddworld, un monde ayant vu les pacifiques Mudokons être réduits en esclavage par les Glukkons. Ces derniers ne sont autres que les créateurs de la gigantesque entreprise RuptureFarms, industrie principale de production de viande sur Oddworld. Il était proposé au joueur d'incarner Abe, un Mudokon né en captivité et employé comme balayeur au sein de l'usine. Sa vie bascula cependant lorsqu'il découvrit que son peuple serait l'ingrédient principal du tout nouveau plat commercialisé par RuptureFarms. Abe se découvrit donc des pulsions héroïques, et parvint à s'échapper des lieux en emmenant avec lui nombre de ses congénères. L'Exode d'Abe, second épisode de la saga sorti fin 1998, reprenait le même personnage principal qui devait une fois encore se frotter aux Glukkons et à leurs redoutables acolytes, les Sligs et les Vykkers. Cette fois, ceux-ci avaient pour projet d'utiliser les os de son peuple afin de produire de la bière. Après avoir une nouvelle fois fait obstacle aux plans des redoutables industriels, Abe pensait pouvoir enfin goûter à un repos bien mérité en compagnie de ses semblables, dans les territoires libres. Le destin en avait hélas décidé autrement...

Parallèlement à ces événements, un autre drame se jouait chez les Gabbits, amphibiens aussi inoffensifs et proches de la nature que les Mudokons. Hélas, ceux-ci furent quasiment exterminés par les Glukkons, qui se lancèrent dans la commercialisation de leurs poumons et de leurs œufs (le Gabbiar), deux mets très prisés par leurs clients. Bientôt, il ne resta plus qu'un seul représentant de cette espèce, nommé Munch. Celui-ci, fragilisé par la solitude, ne tarda pas à se faire capturer et fut l'objet d'horribles expériences. Il reçut cependant une aide inattendue de la part d'Abe, qu'une prophétie avait lancé sur ses traces. Désormais, le duo aura pour but ultime de récupérer la dernière boite de Gabbiar en possession des Glukkons, afin de faire renaître la race de Munch...

Bienvenue dans Oddworld

Le scénario du soft s'inscrit donc dans la continuité directe des deux précédents épisodes, et s'avère parfaitement raccord avec ces derniers. Car Oddworld, c'est avant tout un univers atypique mêlant une véritable réflexion sur les problèmes de notre société, et un humour décapant se basant sur une multitude de blagues toutes plus cultes les unes que les autres. Derrière ses airs de jeu amusant, le soft cache ainsi une critique acerbe du capitalisme menant à un dramatique gaspillage des ressources naturelles, avec pour toile de fond un génocide et des expériences scientifiques rappelant douloureusement l’œuvre nazie durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est d'ailleurs sur le plan visuel que cette ambiance était le plus palpable, avec une réalisation dotée d'une influence très cartoon et métallique. Pour ce troisième épisode, le risque était de taille puisqu'il fut décidé de passer à la 3D, là où ses deux prédécesseurs s'étaient cantonnés à une réalisation en deux dimensions. Si nous reviendrons sur les implications en termes de gameplay un peu plus loin dans ce test, force est de constater que visuellement parlant, le résultat s'avère parfaitement raccord avec l'atmosphère si particulière qui avait fait la renommée de la saga du temps de la génération 32 bits. Ainsi serez-vous amené à visiter des environnements variés, alternant les oppressantes usines et laboratoires des maléfiques industriels, et des tableaux extérieurs laissant la part belle à de vertes prairies et lacs majestueux. La 3D est globalement de qualité, même si les plus perfectionnistes pourront trouver à redire concernant quelques textures pas toujours très fines. Cela est cependant compensé par quelques magnifiques effets de lumière, et une représentation de l'eau des plus bluffantes. D'aucuns critiqueront également certains décors tellement sombres qu'il faudra plisser les yeux pour vous y retrouver. Mais n'était-ce pas là la caractéristique principale de l'identité visuelle rencontrée dans les deux précédents volets ? Notons en outre qu'il s'agit là d'un jeu de toute première génération de la X-Box, et qu'en tant que tel il ne pouvait être aussi abouti techniquement qu'un titre sorti en 2006.

L'animation des personnages n'est pas en reste et réalise quant à elle un sans faute, en se montrant d'une fluidité exemplaire, et s'accompagnant de bruitages apportant une véritable plus value à l'ensemble. Puisque l'on aborde l'aspect sonore, il apparaît difficile d'énoncer une quelconque critique sur ce plan tant le résultat s'avère homogène et soigné. La musique sait se faire discrète, constituant uniquement un fond sonore agréable et aucunement lassant, tandis que les voix, intégralement doublées en français, sont d'une qualité extraordinaire. Chaque dialogue a été travaillé, et vous hésiterez perpétuellement entre le sourire déclenché par l'humour omniprésent, et le malaise provoqué par le message sous-jacent caché derrière la trame principale. Enfin, sachez que des séquences cinématiques d'une beauté à couper le souffle s'inviteront également à la fête afin de scénariser la progression. Belles, certes, mais aussi parfaitement intégrées tant et si bien que l'on en oubliera presque de commencer à jouer une fois celles-ci terminées, probablement déconcentré par la bonne dose d'humour délivrée à cette occasion. Vous l'aurez compris, le jeu impressionne par son enrobage, mêlant adroitement d'indéniables qualités techniques à une très forte identité visuelle et auditive en parfait accord avec l'univers créé par Lorne Lanning.

Une quête, deux personnages, deux gameplays

Du fait de la présence de deux personnages principaux, vous aurez d'ores et déjà deviné que la coopération entre les deux héros fera office de pierre angulaire pour le gameplay. En effet, chacun sera doté d'aptitudes lui étant propres, et vous devrez constamment switcher entre les deux (alternance réalisable à n'importe quel moment, par une simple pression sur la touche « noire ») afin d'utiliser ces compétences au bon endroit. Avant d'aborder les spécificités de chaque personnage, il me paraît important de mentionner l'existence du Spooce. Ces fruits, présents en grand nombre dans les niveaux, seront indispensables à la progression puisqu'ils permettront, entre autres, d'utiliser des pouvoirs et d'ouvrir des portes en nécessitant un certain nombre afin d'être débloquées. Fort heureusement, Abe sera capable de les faire pousser à volonté par son pouvoir d’envoûtement. Là ne résidera pas la seule utilité de ce dernier. En effet, il lui sera également possible de momentanément prendre le contrôle d'un adversaire, moyennant l'utilisation de Spooce. Pour cela, une pression sur la gâchette gauche sera nécessaire. Plus l'appui sera long, plus l’envoûtement durera longtemps, en contrepartie de quoi il consommera plus de ressources. Outre ces aptitudes, notre ami pourra également sauter, marcher précautionneusement afin de ne pas se faire repérer (le soft utilisant à cette fin de manière admirable le stick analogique pour doser la vitesse de déplacement), et transporter des êtres vivants afin de les lancer à l'endroit de son choix (les Mudokons étant par exemple trop idiots pour passer certaines embûches pourtant tout sauf imposantes).

Car Abe est avant tout un leader, un stratège. Il sera donc doté de la capacité d’enrôler tous les Mudokons rencontrés. Munch's Oddyssey reprend donc la combinaison gagnante des deux précédents épisodes, combinant le moteur ALIVE et le Gamespeak. Concrètement, ce dernier consistera à donner des ordres aux Mudokons rencontrés au fil des niveaux via les touches Y, X et B. Ainsi Abe pourra-t-il, par ce biais, contrôler directement ses congénères, leur demandant par exemple de psalmodier pour ouvrir une porte, ou d'attaquer une cible. Notons en outre que ceux-ci pourront être boostés via certains bonus, leur octroyant des armes les rendant plus efficaces en combat !

Munch aura quant à lui des affinités avec les Fuzzles, sortes d'adorables petites boules de poil se transformant en horribles créatures dentues en présence d'un ennemi. Une inspiration certainement issue des Gremlins. Toujours est-il que notre amphibien croisera régulièrement des Fuzzles retenus prisonniers et devra les libérer de leurs cages. Cela fait, il aura ensuite la possibilité de les utiliser au combat, ou bien de les envoyer dans un portail de secours afin de les mettre définitivement en sécurité. Le système d'ordre sera très semblable à celui de son collègue bipède, se basant sur les trois mêmes touches. Outre ces aptitudes, Munch aura la capacité unique de contrôler deux types de machines via les télécommandes présentes à certains endroits des niveaux. La première ne sera autre qu'une grue permettant de soulever de lourdes charges, et accessoirement de faire des misères aux membres du bestiaire. La seconde, baptisée Rapidodo, ne sera autre qu'une sorte de robot capable d'endormir ceux-ci durant un laps de temps limité. Une reconnaissance avec cet ami robotisé sera donc le meilleur moyen de dégager le chemin pour ensuite se faufiler discrètement au milieu de gardes assoupis. Enfin, Munch étant par définition un amphibien, il s'avérera particulièrement à l'aise dans les zones aquatiques, nageant à grande vitesse et effectuant des sauts vertigineux. Une agilité disparaissant instantanément une fois sur la terre ferme... Tout le contraire d'Abe, en somme, celui-ci étant allergique à l'eau.

Les atouts des deux acolytes ne s'arrêtent pas là, puisqu'ils pourront compter sur les distributeurs de boissons pour acquérir de nouvelles aptitudes de manière temporaire. Invisibilité, super saut ou vitesse accrue sont quelques exemples des capacités boostées que vous pourrez obtenir par ce biais. Attention cependant à ne pas vous croire invincible. Malgré ces bonus, les deux personnages principaux restent très fragiles et une attaque frontale se soldera la plupart du temps par une mort prématurée. Dans le cas où vous perdriez l'un de vos deux compères, vous seriez automatiquement propulsé dans le corps de son compagnon. Charge à ce dernier de trouver un œuf, qui permettra la résurrection de son infortuné ami. Le même principe s'appliquera aux Mudokons tombés au champ d'honneur, récupérables via l'activation d'un autel de la résurrection, moyennant quelques unités de Spooce, bien entendu.

Munch's Oddyssey reprend donc avec talent la recette élaborée dans les deux précédents épisodes, à savoir un savant mélange d'aventure, de plates-formes, et de réflexion. Vous devrez souvent vous creuser les méninges pour résoudre certaines situations, ou bien ouvrir certaines issues. La collaboration entre les deux protagonistes est parfaitement gérée et le tout bénéficie d'une maniabilité remarquable dans l'ensemble avec un enchaînement logique des énigmes soumises au joueur. Nous pourrions tout juste apporter quelques bémols à ce niveau. En effet, le passage à la 3D a comme souvent donné naissance à une gestion de la caméra relativement perfectible. Celle-ci n'est pas catastrophique, loin de là, mais vous aurez parfois à la recadrer. Le problème, c'est que vous devrez pour ce faire utiliser la croix directionnelle. Le choix de cette dernière afin de gérer la vue constitue un parti pris discutable, puisqu'il vous obligera à lâcher le stick droit, et donc à stopper le déplacement du personnage. Pourquoi ne pas avoir attribué la rotation de la caméra au second stick, qui ne sert quant à lui qu'à attaquer ? De même, on pourra pester sur l'absence de toute possibilité de personnalisation des touches, vous obligeant à jouer avec la configuration d'origine. La troisième dimension crée un second problème, puisqu'elle s'accompagne d'une relative imprécision au niveau des sauts d'Abe. Les phases de plates-formes s'avéreront ainsi nettement moins agréables que dans les épisodes 2D. Mais ne crachons pas dans la soupe, ces quelques défauts ne pèsent finalement pas bien lourd. Le passage à la 3D a toujours été une étape délicate, et moult séries s'en sont nettement moins bien tirées que le titre d'Oddworld Inhabitants.

Un challenge revu à la baisse

Côté durée de vie, sachez que le soft vous proposera une grosse vingtaine de niveaux, information totalement inutile puisque certains d'entre-eux vous occuperont plus d'une heure tandis que d'autres ne vous retiendront que quelques minutes. D'une manière générale, la durée de vie s'avère assez courte pour le joueur souhaitant terminer l'aventure en ligne droite. Cependant, le perfectionniste passera beaucoup de temps à sauver un maximum de créatures afin de soigner son Quarma. Car c'est de cet indicateur que dépendra directement la fin à laquelle vous aurez droit une fois l'aventure bouclée, et les coupures de journaux apparaissant durant les cinématiques seront elles aussi directement impactées par celui-ci. Il conviendra donc de garder cela à l'esprit pendant les combats afin de minimiser les pertes, et surtout de fouiller les niveaux de fond en comble pour en libérer tous les Mudokons et Fuzzles avant de les envoyer dans un portail de secours. Il est hautement improbable que vous obteniez la bonne fin dès votre première partie, et il sera par conséquent vivement conseillé de recommencer l'aventure en tentant d'améliorer votre aura héroïque. Cette replay value sera donc garante d'une durée de vie acceptable, au contraire d'un challenge qui a clairement baissé de plusieurs crans en comparaison des épisodes 2D. Un constat renforcé par la présence des Shamans et d'innombrables indications textuelles vous donnant de précieux indices sur la meilleure conduite à adopter face à telle ou telle situation, ainsi qu'un système de sauvegarde à volonté ne laissant que peu de place à l'échec.

Conclusion

Munch's Oddyssey s'adressera donc avant toute chose aux fans des deux premiers épisodes, qui feront fi de ses quelques défauts pour redécouvrir en trois dimensions cette atmosphère qui les avait tant touchés à la fin des années 90. Il convient cependant d'avertir les plus jeunes joueurs qu'Oddworld est une saga quelque peu spéciale, mettant en scène de véritables anti-héros, certes terriblement attachants, mais à mille lieues d'un Solid Snake ou d'un Chris Redfield. Ce parti pris pourra s'avérer être une force ou une faiblesse en fonction du public pris en compte, et il est fort possible -voire probable- que le joueur découvrant la saga avec ce troisième volet ne reste de marbre devant cet univers pour le moins particulier... Notons tout de même l'effort louable d'avoir inclus les cinématiques des deux précédents chapitres, visionnables directement à partir du menu principal. Un bon moyen pour les néophytes ouverts d'esprit de découvrir en douceur l'univers créé par Lorne Lanning, pour ensuite, pourquoi pas, se plonger sans ménagement dans l'odyssée de Munch !

Réalisation : 17/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 15/20
Scénario : 18/20

VERDICT : 17/20


Article publié le 06/11/2014 Jeu testé par Manuwaza