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Crimson Skies - High Road to Revenge

Section Test.


Crimson Skies : High Road to Revenge
20/05/2004
Edité par Microsoft
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Crimson Skies : High Road to Revenge
21/10/2003
Edité par Microsoft
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Crimson Skies : High Road to Revenge
31/10/2003
Edité par Microsoft
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Console: Microsoft X-Box
Genre:Shoot'em Up
Développeur: FASA Studio
Joueurs: 1 à 4 en écran splitté, jusqu'à 16 en LAN
Une exclusivité Microsoft X-Box

Photo de la boite de Crimson Skies - High Road to Revenge
Crimson Skies - High Road to Revenge, capture d'écran Crimson Skies - High Road to Revenge, capture d'écran Crimson Skies - High Road to Revenge, capture d'écran
La ludothèque a toujours revêtu une importance capitale dans le succès d'une console, les spécifications techniques de cette dernière ne venant qu'en seconde position dans l'esprit des joueurs. Nintendo serait-elle devenue la firme culte que nous connaissons aujourd'hui sans des exclusivités aussi marquantes que Mario, Metroid, ou Zelda ? Il va de soi que non, et se basant sur les expériences passées, chaque constructeur tente de doter ses machines des meilleurs titres, et de s'adjuger le soutien des éditeurs tiers les plus prestigieux. Sortie en 2001 aux États-Unis, la X-Box semblait vouée à ne jamais pouvoir combler son retard sur la concurrence de l'époque. Pourtant, la première machine de la firme de Redmond sut se doter de jeux aussi marquants qu'introuvables chez Sony ou Big-N, comme Munch's Oddyssey, Otogi, Jade Empire ou encore Crimson Skies : High Road to Revenge. C'est à ce dernier que nous allons nous intéresser au travers de ce test...

Quelques mots sur la franchise Crimson Skies

Plus qu'un simple jeu, Crimson Skies est un véritable univers parallèle créé par Dave McCoy et Jordan Weisman, deux employés de FASA Corporation, une entreprise américaine spécialisée dans la production de jeux de rôle papier et de jeux de société. Ledit univers donna naissance en premier lieu à un jeu de plateau basé sur des figurines. Il était proposé à chaque joueur d'entrer dans la peau d'un pilote accompagné de son coéquipier, aux commandes d'un avion à sélectionner parmi plusieurs disponibles et étant chacun doté de caractéristiques lui étant propres. Les combats étaient basés sur l'utilisation de cartes de manœuvre afin de déterminer les mouvements de chaque appareil. Nous verrons plus loin dans ce test que beaucoup de mécaniques de gameplay du soft qui nous intéresse aujourd'hui étaient d'ores et déjà présentes dans le jeu de plateau.

Dans le courant de l'année 2000, la franchise donna naissance à un jeu vidéo PC à mi-chemin entre simulation et arcade, puis trois ans plus tard à un soft totalement tourné vers ce second aspect, et commercialisé sur X-Box : High Road to Revenge.

L'action prend place dans une version alternative des années 30. Suite à la Première Guerre Mondiale, la prohibition puis plus tard la grande dépression de 1929 ont entraîné une véritable explosion de l'Amérique du Nord, chaque état reprenant son indépendance par défiance envers le gouvernement central de Washington. De cette série de sécessions, naquirent une vingtaine de fédérations indépendantes, ce qui dans la pratique amena à la destruction quasi-totale des voies de communication terrestres reliant chaque contrée aux autres. Les transports aériens devinrent alors le seul moyen de se déplacer au sein de cette zone de non-droit, et c'est tout logiquement que l'aviation revêtit une importance capitale dans l'économie des différents états.

Mais cette anarchie s'accompagna d'une disparition de l'ordre établi, laissant ainsi la voie dégagée aux pirates et milices privées, regroupant des hommes désireux de faire fortune de la plus simple des manières en pillant les ressources et en attaquant les zeppelins, devenus le moyen de transport des marchandises le plus rentable. Les Fortune Hunters font partie de ces pirates de l'air, dirigés par Nathan Zachary, un homme à femmes tentant de gagner de l'argent de manière relativement honnête en ne s'attaquant qu'aux plus riches.

Le jeu s'ouvre sur une cinématique nous montrant un Nathan en galante compagnie, le lendemain d'une soirée qui a visiblement été fortement arrosée. Nous y apprenons que le bougre s'est laissé avoir par le démon du jeu, en pariant -et en perdant- son zeppelin et son avion contre le redoutable Louis Thibodeaux, l'homme le plus chanceux et le plus impitoyable de Sea Heaven. La première mission consistera donc à rattraper les erreurs nocturnes de ce séducteur, en récupérant ses biens... La suite de l'aventure prendra des allures plus épiques. Nathan devra en effet s'opposer au docteur Von Essen, un chercheur allemand qui avait tenté, pendant la guerre, de mettre au point une arme redoutable basée sur la puissance des tornades. Les événements montreront qu'il n'avait aucunement renoncé à son sinistre projet malgré l'armistice, son but ultime étant de prendre le contrôle de Chicago. Il aura toutefois fait l'erreur de tuer le docteur Fassenbeinder, un ami proche de Nathan, pour arriver à ses fins en s'emparant de son travail. Notre héros fera donc tout son possible pour venir à bout du maléfique savant, tout en vengeant la mort de son ami.

Vous l'aurez compris, l'univers ici dépeint manie adroitement l'art de l'uchronie pour nous offrir une version alternative parfaitement crédible de la réalité, jouant largement sur l'anachronisme représenté par ces avions mêlant avec brio un design clairement vétuste à un aspect high tech et des prouesses technologiques impossibles dans les années 30. Le scénario met en scène des personnages principaux attachants, avec un Nathan consistant en un savant mélange de Han Solo et Indiana Jones, le tout étant saupoudré d'un soupçon de Captain Sky et d'une pincée de Cowboy Bebop pour l'atmosphère globale. Autour de lui, graviteront moult protagonistes secondaires appartenant aux Fortune Hunters ou à des gangs rivaux, et contribuant à alimenter un background déjà fort conséquent. D'ailleurs, le scénario ne manquera pas de vous surprendre par quelques rebondissements adroitement mis en scène via les magnifiques cinématiques parsemant la progression. Mon seul regret en matière de scénarisation réside dans la séquence vidéo finale, bien courte et ne représentant qu'une récompense plutôt pauvre au vu de la difficulté de la dernière mission. Mais ne boudons pas notre plaisir : le scénario de Crimson Skies se laisse suivre agréablement comme l'on découvrirait un film d'aventure, et constitue une bien belle toile de fond pour une action soutenue.

Un gameplay résolument arcade

Concrètement, le soft prend des allures de jeu d'action/shooter dans lequel il est proposé de piloter différents types d'appareils dans des arènes entièrement modélisées en 3D temps réel. Avant chaque mission, vous vous retrouverez à bord de votre zeppelin, le Pandora. Outre l'exposition des objectifs du prochain niveau, ce lieu sera surtout important pour sélectionner votre appareil parmi la dizaine d'avions disponibles. Bien évidemment, chacun d'entre eux sera doté de caractéristiques (puissance de feu, résistance et vitesse) lui étant propres, le rendant plus ou moins adapté à telle ou telle mission. Les montures se distingueront également par leur arme secondaire, pouvant aller de missiles guidés à une sorte de « canon sniper » permettant de viser avec précision des cibles éloignées. Ainsi, certains appareils seront-ils par exemple dotés d'un armement puissant les rendant tout indiqués pour combattre des zeppelins, mais trop lents pour s'en sortir honorablement face à la chasse ennemie. Dans la pratique, vous aurez donc constamment besoin de changer de véhicule pour vous adapter aux missions qui vous seront confiées, et pourrez même switcher en plein milieu d'un niveau en utilisant les pistes d'atterrissage prévues à cet effet. D'ailleurs, c'est également via ces dernières que vous devrez passer pour voler des avions destinés à garnir les soutes du Pandora, tout en vous offrant de nouvelles options pour les stages suivants.

Chaque avion pourra être amélioré une fois, ce qui aura pour effet de booster ses trois caractéristiques de manière importante. Pour enclencher ce processus au sein du Pandora, vous aurez bien évidemment besoin d'argent (récupérable en remplissant des missions), mais aussi de jetons d'amélioration. Si quelques uns d'entre-eux vous seront octroyés à chaque fin de mission, il sera vivement conseillé de fouiller les zones de jeu de fond en comble pour trouver leurs compères dissimulés. Pour vous donner une idée des proportions, chaque mission réussie vous offrira entre un et quatre jetons (la moyenne étant plus proche du premier que du second chiffre), et il vous en faudra une quinzaine en moyenne pour améliorer un avion. Compte tenu du nombre d'appareils à votre disposition, vous aurez compris que le simple suivi de la trame principale ne suffira pas à booster chacun de vos poulains à son maximum. Si cette idée d'amélioration est louable, il est cependant dommage qu'elle n'ait pas été plus poussée. Pour mémoire, le premier épisode commercialisé sur PC offrait des possibilités bien plus importantes, puisqu'il était proposé au joueur de sélectionner par exemple son moteur et ses armes, chaque modification influant sur la manœuvrabilité et la vitesse de l'appareil. Ici, rien de tout ceci. La customisation a été réduite à sa plus simple expression, et c'est bien dommage...

Concernant le maniement pur en revanche, ces messieurs de chez FASA Studio sont proches du sans faute, le pad X-Box ayant parfaitement été apprivoisé. Les deux gâchettes sont dévolues aux tirs principal (mitrailleuse, sans décompte des munitions mais pouvant néanmoins s'enrayer si vous tirez trop longtemps sans interruption) et secondaire (variable selon l'appareil, et aux munitions limitées), tandis que le stick gauche permet de se mouvoir avec un grand plaisir dans les immenses environnements 3D qu'il vous sera donné de parcourir. Le stick droit, quant à lui, donnera accès à moult acrobaties faisant merveille pour esquiver les tirs ennemis, et permettant même via une savante manipulation de réaliser un immelmann aussi classe qu'utile en combat pour se retrouver face à face avec son poursuivant et ainsi inverser le rapport de force. A ce titre, il est toutefois dommage de ne pas avoir affiché à l'écran un indicateur d'assiette. En effet, compte tenu des acrobaties réalisées, il ne sera parfois pas évident de définir sa position et son inclinaison par rapport au sol, à fortiori dans les environnements intérieurs. Enfin, Y et B déclencheront respectivement le turbo et les aérofreins. Attention cependant à ne pas en abuser. Pour le premier, son utilisation sera limitée par une jauge située sous la barre de vie, et ne se rechargeant que lors d'un vol normal (très rapidement toutefois). Les seconds, particulièrement utiles en combat pour améliorer temporairement la maniabilité de l'appareil, pourront donner lieu à une perte de contrôle de ce dernier dans le cas d'une utilisation prolongée lors d'une phase ascensionnelle. L'avion partira alors en vrille, et ne se rétablira dans une position normale qu'au terme de quelques secondes qui pourront vous être fatales !

Il s'agit là du seul élément « réaliste » d'un gameplay résolument tourné vers l'arcade. La prise en main est immédiate et l'on a tôt fait d'assimiler la totalité des commandes pour un amusement dès les premières secondes de jeu. L'historien passionné d'aviation sera outré de voir des vieux coucous capables de réaliser de telles figures acrobatiques, mais qu'importe : l'heure n'est pas au réalisme ! Dans Crimson Skies, c'est bien le fun qui prédomine...

Un contenu conséquent, hélas amoindri par la disparition du jeu online

Un fun qui n'est pas pour autant synonyme de contenu famélique, puisque ce ne sont au final pas moins d'une vingtaine de missions que vous devrez mener à bien pour voir l'écran de crédits s'afficher. Celles-ci bénéficieront d'une certaine variété dans les objectifs à atteindre, allant de la destruction de tous les ennemis présents sur la map, à la récupération d'items particuliers, en passant par les inévitables missions de protection. Vous aurez même la possibilité de prendre les commandes de différentes batteries anti-aériennes (terrestres, ou placées sur des zeppelins) pour faire place nette et protéger des endroits stratégiques, et ce à n'importe quel moment de votre progression en pressant simplement X à proximité de la tourelle que vous souhaitez contrôler. L'avantage résidera dans une puissance de feu accrue et une efficacité plus importante à longue portée du fait de la possibilité de zoomer, en contrepartie de quoi votre immobilité fera de vous une cible facile et privilégiée pour la chasse adverse.

Cependant, c'est bien la construction des stages qui s'avère d'une originalité bienvenue. Concrètement, chaque level vous demandera de remplir certains objectifs précis afin de passer au suivant. Vous vous retrouverez donc aux commandes de votre appareil, dans une vaste zone de jeu, avec des points bleus indiqués sur votre radar. Chacun de ces points correspondra à une mission particulière, destinée à boucler l'un des objectifs sus-cités. La progression prend donc des allures d'open world, et l'on se croirait presque dans un GTA compte tenu du degré de liberté qui nous est offert. Outre les missions de la quête principale, vous pourrez également vous livrer à quelques plaisirs annexes comme la participation à des courses sur lesquelles il vous sera offert de miser de l'argent. Le principe de ces dernières ne sera pas sans rappeler OutRun puisqu'il sera nécessaire de franchir les différents checkpoints avant que le compte à rebours n'atteigne zéro, chacun d'entre-eux ajoutant quelques secondes au timer. Attention cependant, la difficulté de ces courses étant souvent assez élevée, vous aurez tôt fait de perdre tout votre pécule si vous n'y prenez pas garde. Notez que vous ne serez jamais à l'abri de voir les événements de la quête principale vous tomber dessus à l'improviste et s’enchaîner jusqu'à la fin du chapitre.

D'une manière générale, le degré de challenge est d'ailleurs assez élevé avec des missions vous opposant des nuées d'adversaires. Vous pourrez sélectionner votre niveau de difficulté parmi les trois disponibles, le plus élevé offrant réellement quelques arrachages de cheveux. Si l'aventure vous laisse le temps de vous acclimater au gameplay via quelques missions faciles, le tout se corse sévèrement par la suite. Ainsi devrez-vous voler dans des tunnels n'ayant rien à envier à l'attaque de la seconde Étoile Noire par Lando Calrissian, combattre des adversaires vous expédiant des décharges électriques ayant pour particularité de vous faire perdre le contrôle de votre appareil, ou encore en découdre contre de redoutables boss. Ces derniers devront être abordés d'une manière bien particulière pour être vaincus, le plus souvent en rendant accessibles leurs générateurs internes pour ensuite les détruire définitivement. Pire encore : une contrainte de temps sera souvent présente, puisque les boss en question ne manqueront pas de s'attaquer à des cibles que vous devrez protéger. Laissez le Pandora se faire atomiser, et vous n'aurez plus qu'à recommencer au dernier checkpoint. Ceux-ci parsèmeront les missions, permettant de ne pas reparcourir tout le niveau en cas de mort prématurée. Attention cependant, le système de sauvegarde s'avère assez étrange et n'enregistrera votre partie qu'à la fin de chaque « groupe de missions ». Il m'est personnellement arrivé plusieurs fois de devoir refaire un niveau entier pour avoir quitté le jeu en pensant à tort que celui-ci avait enregistré ma progression.

Le challenge s'avère donc conséquent. Fort heureusement, ces messieurs les développeurs ont intégré quelques aides destinées à maximiser vos chances de vous en sortir vivant. Ainsi la plupart des appareils adverses détruits lâcheront-ils une ou plusieurs caisses dont la chute sera ralentie par un parachute. Si vous parvenez à les récupérer avant qu'elles ne touchent le sol, vous récupérerez ainsi, selon leur type, un peu de santé ou des munitions pour votre arme secondaire. De même, chaque zone de jeu comprendra un atelier de réparation que vous pourrez utiliser (et ce même en plein milieu d'une mission) pour refaire le plein de santé et de missiles, moyennant quelques centaines de dollars.

En solo, le jeu vous occupera une grosse dizaine d'heures en ligne droite, voire bien plus si vous vous fixez comme objectif de le terminer à cent pour cent, en récupérant et améliorant tous les avions disponibles. Une fois l'aventure bouclée, il vous sera proposé de la recommencer dans un New Game + vous permettant de conserver tous vos avions, jetons d'amélioration et dollars collectés lors de votre première partie. Un bon moyen de finaliser ce que vous n'aviez pu mener à bien auparavant, d'autant que les fans de challenge ne manqueront pas de noter l'apparition d'un quatrième niveau de difficulté débloqué après la cinématique de fin. La grande force de Crimson Skies lors de sa sortie, c'était cependant de s'appuyer sur le X-Box Live pour proposer aux joueurs un multijoueurs online extrêmement réussi avec pas moins de six modes de jeu différents. Aux classiques deathmatchs et capture du drapeau, s'ajoutaient quelques originalités comme le « Poulet Fou » consistant à tenter d'attraper en premier une volaille se baladant sur le champ de bataille, pour ensuite la ramener dans son camp. Très longtemps, les joueurs continuèrent à faire vivre Crimson Skies en ligne dans des parties endiablées rythmées par d'âpres dogfights. Hélas, la fermeture des serveurs dédiés au jeu online de la première X-Box dans le courant de l'année 2010 amputa du même coup le soft de FASA Studio d'une bonne partie de son contenu, faisant passer sa durée de vie d' « incroyable », à juste « bonne ». Dommage... Notons toutefois la possibilité de jouer en écran splitté jusqu'à quatre, total passant à seize en reliant plusieurs consoles en réseau local. Bien que plus courte, cette aventure n'en sera pas moins intense et vous n'en décrocherez pas avant d'en avoir terminé avec elle. La raison de cet acharnement ? Une ambiance extraordinaire parfaitement retranscrite, grâce à une réalisation technique de haute volée.

Quelle claque visuelle!

Crimson Skies est sorti en 2003, et arrivait donc à une période où, à défaut d'être parfaitement maîtrisée, la X-Box commençait à être doucement apprivoisée par les développeurs. Et le résultat est indéniablement magnifique. Chaque avion a été modélisé avec une grande finesse, au même titre d'ailleurs que tous les véhicules présents dans le jeu, du plus important au plus insignifiant. Au total, vous aurez l'occasion de visiter quatre zones distinctes, se distinguant autant par leur identité visuelle que par le gameplay mis en œuvre. Dès les premières minutes de jeu, vous serez subjugué par Sea Heaven, île paradisiaque au large de l'ancienne Californie. Vous admirerez, ébahi, une mer d'un réalisme à couper le souffle avec les reflets du soleil couchant lui faisant prendre une teinte colorée et surréaliste. Souhaitant l'admirer de plus près, vous vous lancerez alors dans un rase-motte pour vous apercevoir que la manœuvre projette des embruns sur votre écran. La surprise passée, vous serez abasourdi par ces vagues empiétant sur des plages de sable fin, et retirant tout doucement leur écume pour ensuite revenir à la charge, encore et encore. Quelques missions plus tard, changement de décor puisque vous vous retrouverez en plein désert à enquêter sur la mort du docteur Fassenbeinder. Lumineux, cet environnement sera l'occasion de parcourir de majestueux canyons que vous ne quitterez que pour rejoindre Chicago, ville nocturne dans laquelle vous devrez slalomer entre de vertigineux buildings, tout en prenant garde à un trafic aérien bien plus conséquent que sur le territoire des Navajos. Enfin, la dernière partie du jeu vous offrira de découvrir l’Amérique latine et ses montagnes, en vous propulsant sur un site de fouilles archéologiques à la recherche de la cité perdue de Lost City (pléonasme?). Pour atteindre cette dernière, vous devrez crapahuter dans des tunnels piégés, dont l'exploration ne sera pas sans rappeler un certain aventurier ayant pour signes distinctifs un chapeau et un fouet.

Plus généralement, le titre fait la part belle à de nombreux effets visuels, du flou calorifique produit en enclenchant le turbo, aux explosions réellement impressionnantes des plus gros adversaires en passant par la pluie de douilles que vous laisserez dans votre sillage en utilisant votre mitrailleuse. Même l'enclenchement des aérofreins sera visible sur la carlingue de votre appareil, signe d'un sens du détail exacerbé. L'IA n'est pas en reste, et la chasse ennemie vous donnera des sueurs froides par sa capacité à esquiver vos tirs, pour ensuite se replacer en position de force afin de copieusement arroser votre carlingue.

Dix ans après, Crimson Skies a diablement bien vieilli et il y a fort à parier que même les plus jeunes joueurs, ayant découvert l'univers vidéoludique avec la génération Playstation 3, seraient conquis par la direction artistique d'un soft qui mise énormément sur la robustesse de son moteur physique. La rareté des ralentissements et le framerate frisant l'exemplarité en sont les meilleurs témoins.

L'ambiance doit aussi beaucoup à une bande son irréprochable. Fermez les yeux, et vous aurez presque l'impression de vous retrouver au cœur d'un Indiana Jones, bercé par les sonorités chères à John Williams. Les bruitages ne sont pas en reste, allant jusqu'à reproduire les sifflements des balles frôlant votre aéronef d'un peu trop près. Enfin, le soft a bénéficié de dialogues intégralement traduits en français, que ce soit durant les cinématiques ou in-game. D'aucuns pourraient reprocher un certain manque de conviction des acteurs, mais les remarques acerbes de Nathan envers ses adversaires vaincus ne manqueront pas de vous faire sourire. « Premier vol, premier saut en parachute. Pas de chance. », « Tu devrais en rester au cerf volant », ou « Mâche du chewing Gum, ça évitera à tes tympans d'éclater pendant la descente » sont quelques exemple des piques auxquelles vos pauvres victimes auront droit une fois leurs appareils abattus. Rares sont les titres dans l'histoire du jeu vidéo, à être parvenus à une telle perfection tant sur le plan visuel qu'auditif, en combinant une direction artistique judicieuse à une technique irréprochable. Crimson Skies fait indéniablement partie de ceux là.

Conclusion

Les graphismes et la bande son, malgré leur excellence, ne sont que deux points forts parmi tant d'autres qui, combinés, contribuent à faire du soft de FASA Studio un must have pour tous les possesseurs d'une X-Box. Tout juste pourra-t-on lui reprocher une certaine paresse dans la customisation des avions, et une durée de vie qui aurait gagné à être plus conséquente. Mais c'est là la marque des grands jeux, et au vu de l'immersion qu'il provoque, il y a fort à parier qu'une centaine d'heures aurait été insuffisante pour contenter les joueurs plongés sans ménagement dans ce vingtième siècle alternatif...

Réalisation : 19/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 16/20
Durée de vie : 15/20
Scénario : 17/20

VERDICT : 17/20


Article publié le 03/07/2014 Jeu testé par Manuwaza