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Cold Fear

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Cold Fear
04/03/2005
Edité par Ubisoft
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Cold Fear
15/03/2005
Edité par Ubisoft
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Console: Microsoft X-Box
Genre:Survival Horror
Développeur: Darkworks
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de Cold Fear
Cold Fear, capture d'écran Cold Fear, capture d'écran Cold Fear, capture d'écran
Dans le domaine du survival horror, des sagas comme Resident Evil ou Silent Hill font office de sommités. Pourtant, quelques jeux nettement moins connus tentèrent, au fil des années, de se faire une petite place sur ce marché de niche. Ce fut le cas de Darkworks en 2005, avec la sortie de Cold Fear sur PC, Playstation 2 et X-Box. Pour mémoire, ce studio de développement français n'en était pas à son premier essai dans le domaine du jeu d'épouvante puisqu'il avait déjà travaillé sur Alone in the Dark : The New Nightmare quatre ans auparavant. N'est pas Capcom ou Konami qui veut ! Cold Fear tient-il ses promesses ? Réponse à suivre...

En pleine tempête

Débutons cet article par un rapide point sur le scénario. Sur ce plan, ces messieurs les développeurs ont fait un choix fort en abandonnant le plancher des vaches afin de placer l'action en pleine mer. Vous incarnez donc Tom Hansen, un vaillant garde côte américain envoyé sur un baleinier en perdition au beau milieu de la mer de Béring afin de porter secours à l'équipage. Il va cependant rapidement s'apercevoir que toute vie humaine semble avoir déserté les lieux. Pire, d'étranges mutants infestent les coursives du navire. Très vite, la mission de sauvetage prend des allures de lutte pour la survie quand la totalité de l'équipe de secours se retrouve décimée. Tom va donc devoir, en plus de se sortir de ce piège en un seul morceau, mettre un terme à la menace représentée par ces êtres ayant subi des mutations tout sauf naturelles...

La narration se base clairement sur le même modèle que Resident Evil. Outre les cinématiques parsemant l'aventure, ce sont surtout les différents documents découverts un peu partout dans les environnements qui en apprendront plus au joueur sur le backgroung, et sur les événements ayant mené à une situation aussi désespérée. Ainsi apprendra-t-on -ATTENTION, SPOILER- par la suite que les employés d'une plate-forme pétrolière -qui servira d'ailleurs de décor pour la seconde moitié de l'aventure suite à un accostage musclé du baleinier- ont foré trop profond, découvrant ainsi des créatures nommées Exocels. Ces organismes, savant mélange entre les facehuggers d'Alien et les Plagas de RE4, ont pour particularité de parasiter les cadavres pour les ramener à la vie et les maintenir dans cet état jusqu'à ce que leur cerveau soit totalement détruit. Aveuglés par le potentiel d'une telle découverte, des scientifiques menèrent des expériences qui se soldèrent par une infestation incontrôlée... FIN DU SPOILER

Vous l'aurez compris, la trame scénaristique de Cold Fear, si elle ne côtoie pas les sommets, n'en reste pas moins un parfait prétexte à l'aventure tout en se laissant suivre avec plaisir. Un très bon point, qui n'est cependant pas le plus gros atout du titre de Darkworks.

Avez vous déjà eu le mal de mer en jouant à un jeu vidéo?

En effet, c'est bel et bien par son ambiance que celui-ci parvient à tirer son épingle du jeu en apportant une véritable bouffée d'air frais par rapport à ce qui se faisait à l'époque. Il y a peu, je me suis attaqué à Resident Evil Revelations, et j'ai été frappé par la ressemblance flagrante de ce dernier avec Cold Fear, ne serait-ce que dans le fait d'utiliser un navire en tant que théâtre de l'action. Darkworks a cependant poussé le concept à son paroxysme, en plaçant le joueur sur un bateau de taille plus modeste et par conséquent beaucoup plus à la merci de la tempête sévissant tout autour ! Dans les faits, cela se traduit par un gameplay profondément modifié et très délicat à appréhender à certains moments. Ainsi les phases en extérieur donnent-elles lieu à des mouvements totalement désordonnés du navire (et par conséquent de la caméra), ballotté par les flots en furie, rendant la visée d'autant plus délicate, et ce même en s'agrippant à une rambarde afin d'acquérir un peu plus de stabilité. Essayez de tirer dans la tête d'un mutant sur le pont, et vous comprendrez de quoi je parle ! Cette difficulté s’accroît un peu plus encore en raison de la pluie diluvienne venant dégouliner sur l'écran, et l'on en viendrait presque à s'essuyer machinalement les yeux pour essayer d'y voir un peu plus clair, voire à se précipiter aux toilettes sous l'effet du mal de mer. Au rang des menaces « naturelles » présentes en extérieur, nous pourrions également citer les caisses se balançant au bout de leur câble et n'attendant qu'une occasion de vous envoyer à terre, les paquets de mer susceptibles de vous projeter par dessus bord si vous ne respectez pas un certain timing afin de les éviter, ou encore les gros coups de tangage provoqués par une vague un peu plus forte que la moyenne, et vous obligeant souvent à vous raccrocher in-extremis à un rebord afin de ne pas chuter dans la mer déchaînée. Bref, vous en arriverez à craindre ces passages en extérieur agrémentés de copieuses doses de vibrations dans le pad, ne manquant pas d'ailleurs de vous contraindre à de délicats combats en vous y opposant régulièrement des adversaires.

Mais l'ambiance n'est pas pour autant en reste dans les sombres coursives que vous serez amené à visiter ! Les éclairages, souvent insuffisants, pourront totalement disparaître dans certaines pièces à l'occasion d'une panne quelconque, vous obligeant à pointer votre arme pour utiliser la lampe torche qui lui est associée. D'une manière générale, on ressent vraiment que l'on se trouve à bord d'un navire, pas forcément très bien entretenu, avec ses environnements métalliques et rouillés parsemés de taches de sang et cadavres divers et variés témoignant de l'horreur qui s'y est déroulée. Cold Fear réussit là où beaucoup d'autres jeux ont échoué, en parvenant à placer le joueur dans un perpétuel sentiment d'insécurité. Finalement, les scènes d'action sont relativement peu nombreuses en comparaison de titres plus classiques, mais l'on passe son temps à craindre la prochaine, en entendant des pas sur le sol métallique ou d'inquiétants hurlements. Certains lieux sont de véritables bijoux d'ambiance horrifique, comme cette chambre froide dans laquelle sont suspendus des cadavres laissant entendre, au gré des mouvements du navire, le sinistre cliquetis des chaînes les fixant au plafond. Nous pourrions également citer ce cadavre d'orque qui, lorsque l'on passera à proximité, déversera des myriades d'Exocels, ou encore ces quelques scènes dans lesquelles apparaît une ombre furtive à la lumière d'un éclair, qui ne manqueront pas de vous faire sursauter... La musique est d'ailleurs partie prenante de cette ambiance, se faisant discrète lors des temps « calmes », et devenant frénétique voire épique durant les phases d'action. Petite précision au sujet du son : l'intégralité du soft a bénéficié d'un doublage en français qui, sans être excellent, apporte un réel plus à l'ambiance et constitue un effort qu'il convenait de souligner. Vous l'aurez compris, l'atmosphère représente l'un des gros points forts du bébé de Darkworks. Le joueur, dans un état de stress permanent, ne peut que sursauter devant toutes les surprises que lui ont réservé les développeurs au sein de ce huis clos haletant. Le tour de force étant que certaines d'entre elles ne constituent même pas une menace immédiate !

Techniquement au point

Cette immersion se trouve renforcée par un aspect technique de tout premier ordre, exploitant admirablement les capacités de la X-Box. Vous aurez compris à la lecture des lignes précédentes que l'environnement ici mis en scène est on ne peut plus vivant, multipliant les éléments mobiles dans les décors. Le tour de force, c'est qu'ici tout a été réalisé en 3D temps réel. Ainsi, là où les versions 32 bits de Resident Evil offraient certes des décors magnifiques, mais peinaient à intégrer correctement les éléments interactifs au sein de ces derniers, Cold Fear réalise un véritable sans faute à ce niveau, et ce sans occasionner le moindre ralentissement. Les textures s'avèrent dans l'ensemble de qualité, tandis que l'animation reste excellente pour les ennemis, un point fort cependant légèrement amoindri par une certaine impression de lourdeur/rigidité artificielle se dégageant des mouvements de Tom. Finalement, seuls deux véritables reproches pourraient être formulés à l'encontre du soft sur le plan de la réalisation. Le premier concerne les temps de chargement, relativement longs, accompagnant le franchissement de chaque porte et nuisant grandement à une immersion pourtant excellente par ailleurs. Certes, cela contribue finalement à l'ambiance en déclenchant une certaine appréhension quant au contenu de la pièce en question, mais là où Resident Evil faisait monter la pression intelligemment par la lenteur de l'ouverture d'une porte, le titre de Darkworks se contente d'un simple écran noir nettement moins propice à la montée d'une peur intense. Le second concernerait l'aspect relativement restreint du bestiaire.

En effet, vous n'aurez l'occasion de rencontrer qu'une dizaine d'ennemis différents. En revanche, un réel travail a été effectué sur les caractéristiques de chacun d'entre-eux, contraignant le joueur à s'adapter constamment à l'adversaire en présence. Tantôt vous retrouverez-vous aux prises avec des mutants classiques vous fonçant dessus en hurlant, tantôt en rencontrerez-vous de plus sournois vous approchant en utilisant l'obscurité du plafond, et vous tombant -au sens propre- dessus lorsque vous vous y attendrez le moins. Les Exocels, peu résistants -une seule balle étant nécessaire pour vous en débarrasser- ne sont pas pour autant les moins dangereux. Rapides et capables d'évoluer eux-aussi au plafond, ils n'auront pas leur pareil pour ponctionner votre jauge de vie sans interruption une fois agrippés à votre auguste personne. Pire encore, ils seront capables de prendre possession des cadavres environnants. Vous aurez ainsi tôt fait de prendre l'habitude de systématiquement tirer une balle dans la tête des macchabées que vous croiserez, de peur de les voir s'animer et vous surprendre par derrière. Retenez bien également qu'un mutant au sol n'est un mutant mort que si sa tête est réduite en bouillie. Écraser leur crâne du pied représentera une bonne alternative afin d'économiser les munitions... Notez enfin que, outre les infectés, vous aurez l'occasion de faire face à des mercenaires russes armés de fusils d'assaut. Un bon moyen d'offrir au joueur quelques gunfights d'une grande intensité.

Resident Evil+Resident Evil 4=Cold Fear

Ce qui m'amène tout logiquement à vous parler du gameplay de Cold Fear. Celui-ci pourrait être considéré comme un savant mélange entre les épisodes classiques de Resident Evil, et les nouveautés apportées par le quatrième volet sorti, rappelons-le, quelques mois avant le soft de Darkworks. Le joueur dirige donc son personnage avec une caméra fixe, qui laisse la place à une vue par dessus l'épaule via une simple pression sur la gâchette analogique gauche. Dans cette position, un appui sur la gâchette droite permet de tirer tandis que le stick situé du même côté du pad est dévolu à la visée, le second stick restant associé aux déplacement d'Hanssen. Vous l'aurez compris, il est tout à fait possible de viser tout en restant en mouvement, une caractéristique bienvenue rendant les combats plus dynamiques tout en permettant de jouer la carte de la prudence en restant en mode visée à l'approche d'un angle de couloir, ou en pénétrant dans une pièce.

En bon soldat, Tom pourra compter sur un arsenal conséquent composé d'une grosse demi-douzaine d'armes. Au basique calibre .45, s'ajouteront les classiques fusil à pompe, Kalachnikov AK-47, MP-5, lance-flammes ou encore lance-grenades. La curiosité est incarnée par le fusil à air comprimé. Cet équipement n'aura pas pour vocation de tuer directement la cible, mais propulsera une fléchette diffusant un gaz ayant pour particularité d'attirer pendant une dizaine de secondes tous les mutants se trouvant à proximité. L'intérêt d'une telle arme deviendra très vite évident compte tenu du haut niveau d'interaction avec les décors. Ainsi pourrez-vous tirer sur des valves au bon moment afin de carboniser un adversaire passant à proximité, ou bien déclencher des explosions en réservant le même traitement à des bidons ou extincteurs. Dans ces conditions, le lance-fléchettes constituera le meilleur moyen de se débarrasser très rapidement d'un grand nombre d'ennemis, en les attirant à proximité d'un objet à risque puis en le faisant exploser. Enfin, sachez que la plupart de ces armes seront dotées d'une visée laser salvatrice afin de profiter de l'excellente localisation des dégâts offerte par le soft. Notons que sur cette version X-Box, la très pratique molette de la souris permettant de naviguer rapidement dans les armes disponibles au sein de la déclinaison PC, laisse place à l'utilisation de deux touches pour un usage tout aussi intuitif. S'ajoutent à ces atouts une attaque au corps à corps visant à se débarrasser des ennemis s'approchant d'un peu trop près, et un bouton de course -inutilisable en mode visée- dont l'usage est limité par la présente d'une jauge de fatigue située au dessus de la barre de vie, et se reconstituant automatiquement dès la fin de l'effort.

Globalement, le gameplay s'avère plutôt bon. Cependant, les déplacements pourront parfois être délicats, la faute à une caméra pas toujours optimale inversant à l'envi les directions. Déroutant... Il sera cependant aisé d'y remédier en abusant de la gâchette de visée...

Un véritable survival horror!

Achevons ce test par un rapide point sur la durée de vie du soft. Tout d'abord, sachez que celui-ci, sans être aussi peu permissif que le premier volet de la saga Resident Evil, n'est pas un simple jeu d'action lambda. Attendez-vous donc à vous retrouver au cœur d'un véritable survival horror, avec tout ce que cela suppose, à commencer par des munitions et réserves de vie extrêmement limitées. Il ne sera ainsi pas rare que vous deviez fuir devant un ennemi un peu trop costaud, ne serait-ce que pour éviter de vider tous vos chargeurs sur son auguste personne. A ce titre, l'utilisation du décor à votre avantage prend tout son sens et vous permettra d'économiser de précieuses balles afin de compenser l'inévitable gaspillage inhérent aux difficultés de visée occasionnées par les mouvements du navire. Les trousses de soin, quant à elles, seront trouvables à intervalles relativement réguliers mais ne pourront en aucun cas être emportées et devront par conséquent être utilisées sur place. De même, les munitions ne pourront être stockées que dans une quantité extrêmement limitée et vous aurez tôt fait d'épuiser vos réserves sur les ennemis les plus résistants. Attendez-vous donc à vous retrouver dans la situation peu enviable vous plaçant aux commandes d'un personnage presque mort, quasiment à court de munitions, déambulant dans les coursives en espérant -souvent vainement- qu'un cadavre pourra lui offrir quelques balles afin d'atteindre le prochain point de sauvegarde.

Concernant ces derniers, sachez qu'ils seront disséminés à des endroits précis du jeu sans que rien ne puisse vous laisser deviner leur apparition. Vous serez donc profondément soulagé en voyant apparaître l'écran salvateur. Pour revenir sur le couple santé/munitions, il vous sera proposé de faire le plein dans des armureries et infirmeries, mais celles-ci ne seront présentes qu'à des endroits diaboliquement placés, vous obligeant bien souvent pour les atteindre à gaspiller autant de ressources que vous en récupérerez une fois sur les lieux. Cold Fear est donc un jeu difficile, lorgnant plus du côté du survival horror que de celui du simple jeu d'action. Sa durée de vie reste quant à elle dans la moyenne avec une petite dizaine d'heures. Mais que ces heures sont intenses et éprouvantes pour les nerfs ! Notons enfin la présence de trois niveaux de difficulté avec un quatrième en bonus à débloquer. Un bon moyen d'adapter le challenge à vos prouesses...

Pour boucler ce test, je me sens obligé de souligner la qualité du manuel fourni. Long d'une vingtaine de pages, il contient toutes les informations nécessaires au joueur : liste des armes, synopsis, personnages, bestiaire, et même les plans du baleinier. M'est avis que certains éditeurs actuels feraient bien d'en prendre de la graine, au lieu de fournir pour seule notice un simple feuillet de quatre pages vantant les mérites du contrôle parental...

Conclusion

Malgré quelques fautes de goût, Cold Fear réussit donc à rassembler avec brio tous les atouts d'un survival horror réussi, à savoir une ambiance horrifique parfaitement retranscrite, et une difficulté à la hauteur des plus exigeants. Darkworks est parvenu à utiliser toute l'expérience accumulée avec le développement d'Alone in the Dark 4, pour créer une franchise qui aurait gagné à compter plusieurs épisodes. Car c'est là le plus gros point faible du soft. Du fait de son statut de « one shot », il se prive d'un atout faisant une bonne partie de l'intérêt d'un Resident Evil : un background d'une richesse extraordinaire. Dommage que le studio français n'ait pas persisté dans cette voie, nul doute qu'une saga Cold Fear aurait constitué un concurrent sérieux pour le bébé de Capcom et de Shinji Mikami...

Réalisation : 18/20
Gameplay : 14/20
Bande son : 17/20
Durée de vie : 14/20
Scénario : 12/20

VERDICT : 16/20


NB : Petite précision qui a son importance, le soft n'est pas compatible avec la X-Box 360. Vous devrez donc ressortir votre monstrueux pavé noir de son placard pour vous y essayer...


Article publié le 09/09/2014 Jeu testé par Manuwaza