The Legend of Zelda : Four Swords Adventures
Un article de Manuwaza
Cet article est en rapport avec la saga Zelda
C'est une certitude, Zelda est à placer dans le top cinq des sagas de jeux vidéo les plus cultes! Depuis le tout premier épisode sorti en 1986 sur Famicom Disk System et acclamé par la critique, tout nouvel opus de la série est attendu avec une impatience grandissant un peu plus encore à chaque année qui passe, et contribuant à booster la cote de popularité de Shigeru Miyamoto que l'on pensait déjà au sommet. Devant un tel succès, rien d'étonnant à voir sortir dans le commerce une pléthore de produits dérivés, allant d'innombrables figurines (dont certaines ont déjà fait l'objet d'un article sur le site) à des mangas retraçant l'histoire d'un jeu bien précis. Aujourd'hui, c'est à l'une de ces bandes dessinées japonaises que cet article est consacré, j'ai nommé The Legend of Zelda : Four Swords Adventures...
Le retour du magicien Vaati
Publié en 2010 dans l'hexagone aux éditions Soleil Manga, cette bande dessinée composée de deux tomes distincts mais néanmoins indissociables l'un de l'autre se base sur la trame scénaristique de Four Swords, jeu vidéo sorti en 2005 sur Nintendo Gamecube. La plus grosse particularité de celui-ci était d'offrir au joueur la possibilité de coopérer jusqu'à quatre sur la même console, et d'incarner chacun un Link différent. Ce principe est bien entendu repris, et fait office de pierre angulaire en ce qui concerne la trame du manga.
Il y a bien longtemps, un terrible mage noir nommé Vaati avait plongé le royaume d'Hyrule dans la terreur en enlevant toutes les plus jolies villes. Dernier rempart devant cette effroyable menace, un héros s'était dressé et, dégainant son épée, s'était divisé en quatre. L'union de ces entités parvint à sceller le magicien et ses abominables pouvoirs dans l'épée, qui fut elle-même plantée dans une stèle dissimulée au fin fond d'un temple. Cette arme mythique fut baptisée l'épée de Quatre. Plusieurs générations passèrent, durant lesquelles personne n'entendit plus parler de Vaati, hormis les six prêtresses gardiennes de l'épée.
Link est un jeune homme courageux, membre de l'ordre des chevaliers d'Hyrule ayant pour finalité de protéger la population de cette paisible contrée de toutes les éventuelles menaces qui pourraient survenir. Souhaitant par dessus tout être reconnu comme un héros, notre jeune ami fait bien souvent preuve d'un individualisme forcené et reste persuadé envers et contre tout qu'il n'a besoin de personne pour faire son devoir, et surtout pas de son père qui n'est autre que le commandant en chef de l'ordre des chevaliers. Ami d'enfance de la princesse Zelda, il décide un beau jour de l'accompagner à la stèle afin de vérifier que celle-ci est toujours scellée. En effet, la monarque a détecté une puissance maléfique et craint que Vaati n'en soit à l'origine... crainte malheureusement fondée! Au beau milieu de la cérémonie, les six prêtresses disparaissent et la princesse Zelda est enlevée par un étrange être sombre ressemblant curieusement à Link, sans que ce dernier ne puisse faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Désespéré, et ne sachant quelle solution adopter pour sauver la princesse, Link retire l'épée de Quatre de la stèle, libérant par la même occasion Vaati. Mais telle ne fut pas la seule conséquence de son acte. En effet, Link se retrouve finalement divisé en quatre entités distinctes, représentant chacune une partie de sa personnalité : le vert impulsif et courageux, le bleu trop sûr de lui et colérique, le rouge insouciant et naïf, et le violet calme et intelligent. Au fil de leurs aventures, les quatre Link vont devoir apprendre à coopérer (chose hautement délicate étant donné l'individualisme forcené du modèle original) et réaliseront qu'ils sont beaucoup plus puissants lorsqu'ils unissent leurs forces, passage obligatoire pour venir à bout de Vaati et de l'entité supérieure qui semble tirer les ficelles du complot, dans l'ombre... Nos quatre héros vont également se heurter à un écueil de taille : au fil du temps, l'épée de Quatre a énormément perdu de sa puissance, et ils vont ainsi devoir la renforcer en collectant des gemmes de force afin d'espérer pouvoir défaire leur adversaire, et sauver la princesse Zelda.


Un univers de Zelda parfaitement retranscrit!
Vous l'aurez compris, le manga respecte à la lettre l'esprit du jeu vidéo en collant parfaitement au scénario de ce dernier. Le fan de la saga ne sera ainsi aucunement dépaysé en découvrant ce manga, qui suit la logique narrative de tout épisode de Zelda qui se respecte : exploration de donjons, résolution d'énigmes, et combat contre des boss laissant la part belle à l'observation méthodique de leur technique de combat pour ensuite contre-attaquer de la manière la plus efficace qui soit. Le manga se distingue cependant du jeu dont il s'inspire par une importance beaucoup plus grande accordée à la relation entre les quatre personnages, qui est réellement au centre de l'intrigue. Les conflits, trahisons et désaccords des héros servent non seulement de toile de fond à l'ensemble de l'histoire, mais contribuent en sus à faire avancer celle-ci dans des directions parfois assez étonnantes et plutôt savoureuses, que ce soit au niveau de l'humour omniprésent d'un bout à l'autre (les crises de colère de Link bleu valent vraiment le coup d'œil, à l'instar des innombrables mésaventures de Rouge systématiquement victime de sa confiance excessive envers ses semblables), ou tout simplement de la surprise éprouvée au contact de certaines situations.
Chaque tome est divisé en six chapitres. Le second se termine en outre par quelques pages bonus, comportant des dessins supplémentaires ainsi que des gags qui ne manqueront pas de vous faire sourire. Les deux volumes se présentent comme des livres (au sens de lecture japonais, c'est à dire de droite à gauche) bénéficiant d'une réalisation soignée, toute en sobriété puisque misant sur une prédominance du blanc en ce qui concerne les couvertures. Celles-ci sont cependant agrémentées de protections amovibles beaucoup plus colorées, reprenant le design général du manga. Abordons justement ce dernier, sans tergiverser : le travail d'Akira Himekawa (qui est en fait un duo de mangakas) est indéniablement de qualité. On peinera, au début, à distinguer les différents Links (rappelons que le manga est en noir et blanc), mais chacun disposera d'une personnalité tellement marquée que ce handicap ne durera guère. Par ailleurs, les dessins bénéficient d'une finesse plus qu'intéressante, et le sens du détail va jusqu'à utiliser des dégradés en nuances de gris, comme si le manga avait à la base été colorisé pour être ensuite converti en noir et blanc. Cet indéniable talent des deux auteurs est tangible d'un bout à l'autre, que ce soit dans les expressions faciales passant allègrement du solennel au hautement comique, ou dans la retranscription des combats dont on ressent le dynamisme comme si l'on tenait son pad prêt à en découdre!
Attention, le paragraphe qui suit contient de multiples spoilers
Je n'aurais finalement qu'un seul bémol à apporter à ce manga : Ganon. Le combat final contre ce dernier m'a en effet paru assez vite expédié, puisque que s'étalant que sur sept pages et minimisant ainsi le rôle de ce méchant charismatique en comparaison de celui dévolu à Vaati. Mention spéciale cependant au traitement apporté au personnage de Link Noir qui, s'il semblera n'être qu'une version sadique de notre héros dans tout le premier tome, s'avérera bien plus sensible et complexe dans le second volume!
Fin du spoiler


Conclusion
En toute honnêteté, je n'avais aucunement accroché au jeu Gamecube qui m'avait paru manquer de personnalité tant et si bien que la mort d'un protagoniste ne me faisait ni chaud ni froid. Mais de personnalité, le manga n'est pas dénué et réussit ainsi à mon sens là où le jeu avait échoué! Au fil des pages, on se surprend à s'attacher à ces quatre personnages tant et si bien que la fin nous arrachera un petit soupir teinté d'un brin de nostalgie. Un très bon crû que ce manga, qui nous ferait presque chantonner certains airs bien connus des fans de la saga...
Article publié le 14/05/2012





Les commentaires pour cet article avant le 23 février 2014
Posté par Hijaki le 15/05/2012
Je ne savais pas que Zelda avait été adapté en bande-dessinée. Merci pour la découverte.
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