Silent Hill - Edition Collector
Un article de Manuwaza
Cet article est en rapport avec la saga Silent Hill
Aujourd'hui, nous allons traiter de l'adaptation cinématographique d'un jeu vidéo culte. Pas de panique, celle-ci est de qualité. C'est en 2006 que sort Silent Hill, le film tiré du jeu éponyme... pour le plus grand plaisir des fans du survival horror de chez Konami!
Une dose de Silent Hill...
Avant toute chose, un petit point s'impose sur le scénario faisant office de toile de fond à ce long métrage. La saga vidéoludique comportant de nombreux épisodes, les créateurs du films ont su réaliser avec brio un savant mélange entre les différents volets pour en reprendre les meilleurs aspects. Pour ce qui est de l'histoire, c'est clairement de Silent Hill premier du nom (sorti en 1999 sur Playstation) que Christopher Gans s'est le plus inspiré. Une petite fille du nom de Sharon est en proie à des crises de somnambulisme de plus en plus violentes, crises durant lesquelles elle prononce systématiquement le nom de Silent Hill, une ville fantôme de Virginie Occidentale qui fut ravagée par un incendie dévastateur trente ans plus tôt. Afin de comprendre et vaincre le mal qui ronge sa fille, Rose, la mère de Sharon, décide en total désaccord avec son mari d'emmener la petite fille dans la ville de ses cauchemars. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu : à peine arrivée sur les lieux, la voiture est victime d'un accident et Rose perd connaissance. A son réveil, Sharon a disparu et elle se retrouve au beau milieu de la ville de Silent Hill, baignée dans un épais brouillard agrémenté d'une continuelle pluie de cendres. Si le but ultime de Rose consistera à retrouver sa fille, elle devra avant tout survivre dans cette ville maudite peuplée de créatures aussi dangereuses que maléfiques...
Les joueurs s'étant essayé à Silent Hill sur Playstation ne manqueront pas de noter que le scénario du film est quasiment une copie conforme de ce dernier, à l'exception de quelques « détails » ayant été modifiés. Le principal d'entre eux est bien entendu le changement de sexe du personnage principal, Harry Mason laissant sa place à Rose Da Silva. Le réalisateur justifie ce parti pris par l' « instinct maternel » omniprésent dans la personnalité d'Harry, rendant somme toute assez logique cette substitution. Un changement finalement assez secondaire compte tenu de la fidélité du film par rapport au jeu dont il est tiré. Le scénario de Christophe Gans ne trahit en effet aucunement son inspirateur, même si quelques questions restent en suspens au terme des deux heures de visionnage. Comment Christabella a-t-elle pu éviter de vieillir pendant trois décennies? L'officier de police sauvant Alessa du bucher est-il Gucci, celui qui enquête sur la disparition de Rose trente ans plus tard? Certains y verront des incohérences, je préfère pour ma part penser que le réalisateur a laissé aux fans la possibilité de se faire leur propre idée. Dans la même optique, la fin du film est assez troublante et laisse beaucoup de place à l'interprétation.
...et un zeste de Silent Hill 2
Si la trame scénaristique est clairement issue du premier volet, l'identité visuelle emprunte quant à elle beaucoup au second. Que ce soit le bestiaire (tête de pyramide fait toujours son petit effet) ou l'esthétique générale des décors, tout fait ici preuve d'une incroyable fidélité par rapport à l'œuvre d'origine. D'ailleurs, l'aspect sonore du film est pour beaucoup dans cette immersion, tant par l'aspect envoutant de ses musiques (notamment le thème principal interprété au piano, mêlant l'innocence de l'enfance à une connotation clairement inquiétante), que par les multiples connexions avec le jeu vidéo (comme par exemple la radio émettant un bruit dès qu'un monstre se rapproche). L'alternance entre les trois réalités (le monde réel, le monde alternatif et le monde des ténèbres) apporte un cachet unique au film et à la progression de l'histoire. On ressent réellement du stress en entendant la sinistre sirène annonçant l'arrivée de l'obscurité, et le joueur s'étant déjà trouvé confronté à ce type de situation ne pourra que ressentir la tension éprouvée par les protagonistes à ces moments clés. En grande partie due à l'ambiance sombre et métallique dégagée par l'ensemble, la peur ressentie par le spectateur doit également beaucoup à l'aspect très « survival horror » des armes détenues par les personnages du film, ces dernières se comptant sur les doigts d'une patte de cochon. Tout juste verra-t-on un pistolet accompagné de quelques balles, les héros devant bien souvent se contenter de fuir devant les innombrables et épouvantables créatures survenant de tous les côtés. En un mot comme en cent, l'atmosphère du film n'a rien à envier à celle des jeux vidéo, la seule réelle différence à ce niveau résidant dans le fait que l'on n'est plus que spectateur...
Une jolie édition collector
Après ce tour d'horizon du film en lui même, attardons nous quelques lignes durant sur le contenant et le contenu de cette édition collector. Cette dernière se présente comme un coffret en carton agrémenté de jolies illustrations (si tant est que l'on puisse qualifier de « jolies » des images aussi glauques). A l'intérieur, son propriétaire retrouvera deux DVD, le premier contenant le film, et le second une foule de bonus. Outre un making of de quasiment une heure, on pourra également retrouver quelques teasers, bandes annonce ou photos. Enfin, seront également au programme quelques extraits de la rencontre entre Christophe Gans et Akira Yamaoka, le créateur du jeu vidéo. Bref, des bonus intéressants à visionnés, s'accompagnant également d'un livret d'une grosse dizaine de pages, intitulé « notes de production », et retraçant le cheminement de la production du film.
En plus d'être un film intéressant et une adaptation de qualité, Silent Hill se pare d'une édition collector particulièrement jolie à cent lieues des boitiers plastiques que l'on ne voit que trop de nos jours. Nul doute que les fans du jeu vidéo apprécieront de redécouvrir leur univers au travers des yeux de Christophe Gans, qui est lui même un grand adepte de la saga horrifique de chez Konami.
Article publié le 20/03/2011