Megami Tensei - Digital Devil Story

Un article de Tapio

Deuxième anime adapté de la série Megami Tensei à sortir chez nous, celui-ci est sorti en 2001 directement en DVD chez Kaze caché derrière le titre peu évocateur "L'Histoire du Démon Numérique". On était encore à quelques années de la sortie de Lucifer's Call (2005) donc la série était alors totalement inconnue en France. C'est assez étrange de penser que des éditeurs aient pris le risque d'éditer chez nous des adaptions d'une série de jeux-vidéo sans que celle-ci ne soit distribuée en France. On aura même droit entretemps à l'adaptation du manga tiré de Persona 2 en trois tomes chez Delcourt en 2004. Et chose encore plus incroyable, maintenant que la série est bien implantée dans notre pays (Persona surtout), plus aucune adaptation n'arrive jusque chez nous, pas plus l'anime Persona Trinity Soul que les adaptations manga de Persona 3 et 4...


Pour revenir au film qui nous intéresse ici, il est sorti en 1987, soit la même année que Megami Tensei premier du nom sur Famicom et il ne s'agit pas vraiment de l'adaptation du jeu mais du roman de Aya Nishitani dont le jeu est également tiré. L'anime suit vaguement l'histoire du roman racontant l'histoire de Akemi Nakajima, un étudiant peu sociable qui se retrouve injustement agressé par un autre étudiant à cause d'une fille. Il décide de se venger en faisant appel au démon Loki grâce au logiciel d'invocation qu'il a programmé, mais il sera très vite dépassé par les évènements en ouvrant une brèche vers le monde des démons (un peu à la manière de la télé dans Persona 4). Comme si cela ne suffisait, pas il apprendra aussi qu'il est la réincarnation du dieu Izanagi et qu'il doit sauver la déesse Izanami réincarnée dans une de ses camarades de classe, Yumiko Shirasagi (coup de chance qu'ils soient dans la même classe quand même). A noter que "Megami Tensei" signifie justement "la Réincarnation de la Déesse", c'est pour ça qu'il en est souvent question de ça dans la série.

Parmi les personnages, on rencontre donc quelques créatures également présentes dans les jeux comme Izanagi, Izanami, Loki mais aussi le fidèle toutou Cerberus, toujours au rendez-vous dans tous les Megaten, mais qui a droit ici à un design des plus laids... C'est malheureusement à peu près tout pour les références à la série, à ce niveau-là cet OAV est beaucoup moins riche que celui de 1995.

 

Le déroulement de l'histoire est assez lent et confus, le personnage passant le plus clair de son temps à combattre une sorte de gelée rose venue d'on ne sait où... L'animation n'est pas extraordinaire sans être catastrophique, pas trop de plan fixes mais beaucoup de réutilisations de séquences (comme c'était la mode à l'époque). Les designs des personnages ne sont pas désagréables, beaucoup plus sobres que dans l'autre OAV, sauf pour Loki et Cerberus qui, eux, sont vraiment moches. Les décors par contre sont vraiment minimalistes et parfois même inexistants (regardez donc les images, elles parlent d'elles-mêmes). Mention spéciale tout de même pour les ordinateurs ultra sophistiqués qui font de lumières multicolores et tout mais qui fonctionnent avec des disquettes...

Enfin les musiques ne sont pas aussi bonnes que celles de Tokyo Apocalypse et ne collent pas vraiment à l'ambiance des jeux. Je me dois quand même de vous parler de la chanson du générique de fin, Lady your eyes, qui vient nous achever, des fois qu'on n'aurait pas encore eu notre dose!
"Lady, Lady, Lady your eyes are true...."

 

Pour conclure, cet anime, tout comme l'autre, s'adresse avant tout aux amateurs de Megami Tensei. L'histoire a l'air assez proche du roman (du moins, de ce que j'ai pu en lire) mais le format très court (50') fait que tout y est survolé et que la deuxième partie de l'OAV ne se compose que de combats assez insipides contre de la gelée rose et un Loki dont la pilosité rendrait jaloux Demis Roussos. J'attends donc toujours une adaptation digne de ce nom de la série Megaten, mais en attendant je ne saurais que trop vous conseiller de jouer aux jeux si ce n'est pas déjà fait.

Article publié le 02/03/2010