Les véritables origines du FPS
First Person Shooter ! Un genre de jeu maintenant bien connu des joueurs consoles et PC. La rumeur populaire laisse croire que le précurseur du genre fut un certain Wolfenstein 3D, crée par ID Software et édité en 1992 sur PC. La vérité et toute autre et nous allons de ce pas la rétablir !Le joueur fait face à un labyrinthe en 3D dont seuls les murs et les allées sont visibles. Sous la portion d’écran qui affiche cette espace tri-dimensionnel, un plan en 2D permet de se repérer. L’avatar du joueur est une sorte de « beholder « façon AD&D » mais sans yeux supplémentaires sur la tête. Cet avatar n’est jamais visible par le joueur qui se déplace dans son environnement en vraie vue à la première personne en ne disposant que d’une marche avant, d’une marche arrière et d’une rotation sur la gauche ou la droite! Le but du jeu n’est autre que trouver un opposant et lui tirer dessus. Chaque fois qu’un tir touche, il rapporte des points ou en ôte selon qu’on soit la cible ou le tireur. Le plan en 2D ne mentionne jamais la présence de l’adversaire mais permet de retrouver approximativement la position de celui qui, en nous touchant, nous a déporté dans une partie éloignée du labyrinthe.
Vous le voyez, ce titre à tout inventé, la vue, l’avatar, le plan, la représentation graphique et même le concept ! Plus fort encore il serait le premier jeu jouable en réseau en connectant deux ordinateurs !
Ce ne sera que treize ans plus tard qu’un nouveau jeu du genre verra le jour en la personne de Midi Maze. Plusieurs membres de l’équipe à l’origine de Maze War se réunirent pour développer sa suite spirituelle ! C’est ainsi qu’en 1987 sous la créativité de Xanth Software F/X naquit le premier FPS « grand public » puisque disponible sur Atari ST. Le concept et la représentation sont un presque copié-collé de ce qui s’est fait avant. Le plan du labyrinthe n’est toutefois plus disponible, remplacé par une boussole et les avatars ressemblent cette fois à PAC-MAN. Le jeu connaîtra un succès d’estime et des versions Super Nintendo, Game Boy et Game Gear verront le jour sous le titre remanié de Faceball 2000. Des deux consoles portables la version Game Gear est la plus intéressante car elle permet de jouer à deux via un câble de liaison et deux Game Gear ! Le premier fps portable quelle que soit la version !
On le voit, il s’est développé une sorte de jeu dont le concept et la vue augure ce que sera le FPS moderne. Entre Midi War et Wolfenstein 3D, un ultime titre imposera au monde les caractéristiques définitives du genre. Ce jeu est pourtant pratiquement inconnu aujourd’hui, il est né chez Sega en Arcade en 1989, son nom est Last Survivor !
Nous y avons bien évidemment toujours une vue à la première personne mais cette fois l’avatar est visible mais transparent, ce qui permet de ne pas être gêné par sa représentation. Un mouvement que possèdent tous les FPS modernes est implémenté : le pas de côté ! Cela permet de viser un adversaire tout en se déplaçant ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. Il fallait en effet plutôt « suivre » l’adversaire et lui tirer dessus quand il passait dans le viseur !
Les environnements, plus détaillés qu’avant « inventent » des mécaniques de jeu. Il faut dorénavant sortir d’un labyrinthe en réunissant au préalable de clefs et en évitant des ennemis dirigés par la machine. Il est possible pour s’orienter d’opter entre plan ou boussole. Le jeu à deux reste cependant possible en écran splitté, chaque joueur sélectionnant un personnage dans une liste de huit. L’intérêt du jeu est évidemment accru en multijoueurs (jusqu’à 4) puisqu’en plus de se tirer dessus, les joueurs entrent en concurrence pour le ramassage d’or et l’achat d’armures ou d’objets que ce dernier permettra une fois la sortie d’un niveau atteinte. Chaque niveau offre un décor spécifique et des obstacles particuliers : colonnes gênant la visée dans les niveaux du début, lave et couloirs de déplacement étroits dans les stages plus avancés.
Depuis plus de 10 ans le FPS réutilise sans le savoir une formule inventée par d’antiques curiosités. Il était temps que les choses soient remises dans leur contexte !
Tanuki, le 23/06/2010