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[Rétrovalue]The Walking Dead Saison 1


Zombies et point&click


image d'illustration du dossier: The Walking Dead Saison 1, Zombies et point&click

Un article de Icarus

The Walking Dead, un nom qui évoque beaucoup à la Geekosphère depuis une dizaine d’années. En 2003, le premier tome du comics scénarisé par Robert Kirkman et mis en images par Tony Moore et Charlie Adlard paraissait en librairie et l’engouement fut rapide. Tellement rapide qu’une série télévisée fut créée en 2010, comptant à ce jour quatre saisons et un nombre toujours grandissant de fidèles téléspectateurs. Un peu plus confidentiels, deux romans, eux-aussi écrits par Robert Kirkman, virent le jour depuis 2012, le troisième étant prévu pour juin 2014. Et là, vous commencez à vous dire que ça fait un peu beaucoup, The Walking Dead par ci, The Walking Dead par là… L’univers étant à chaque fois renouvelé et nous contant toujours une nouvelle histoire, ou une histoire un peu plus libre (la série TV étant une adaptation de la BD ayant pris quelques libertés, et les romans nous racontant les aventures de personnages en dehors de la trame principale), les fans en redemandent sans cesse et, en 2012, après avoir revisité Retour vers le Futur et Tales of Monkey Island un an auparavant, les studios Telltale Games sortent sur les plates-formes de téléchargement et ce sur quatre supports en même temps, un jeu nommé The Walking Dead Episode 1 : A New Day qui sera suivi par quatre autres épisodes pour former une saison vidéoludique de cet univers de zombies.

Attention tout de même, l’article traite ici de The Walking Dead selon Telltale et non de The Walking Dead : Survival Instinct, le très dispensable FPS sorti en 2013.


Lien de parenté plutôt évident

Si une grande partie de la communauté geek s’est faite entendre fin 2012 lorsque Disney s’est permis de racheter les studios Lucasfilm, craignant pour la qualité des prochaines œuvres cinématographiques à paraître, ce rachat a aussi entraîné celui de Lucas Arts. Ex Lucasfilm Games, la société a su traverser les âges en adaptant sur consoles et ordinateurs des licences comme Indiana Jones ou Star Wars mais aussi, et surtout, grâce à ses nombreux jeux d’aventure parmi lesquels Monkey Island, Full Throttle, Grim Fandango, Day of the Tentacle… Inventant le Point & Click en revisitant l’antique jeu d’aventure textuel, le studio compta des noms bien connus du monde vidéoludique comme Dave Grossman, Ron Gilbert et bien d’autres. Fort heureusement, si au cours des années 2000, la direction artistique du studio a dévié pour se tourner vers des productions plus conventionnelles, en 2004, les fans de la première heure virent arriver un petit nouveau bien prometteur portant le nom de Telltale Games. Fondé par des anciens de Lucas Arts comme Dave Grossman, le studio est lancé après l’abandon de la suite de Sam & Max Hit the Road par les studios Lucas, bien décidé à montrer au monde que sa vision du jeu vidéo n’est pas morte. De nombreux softs voient alors le jour. On peu ainsi référencer trois saisons de Sam & Max, un nouveau Monkey Island, le jeu Retour vers le Futur mais aussi The Walking Dead. Arborant souvent une patte graphique plutôt datée bien que très agréable, on reconnaît bien là l’art de ceux qui furent derrière Maniac Mansion, Loom ou encore Indiana Jones Le mystère d’Atlantide… mais qui rappellera surtout des titres comme Grim Fandango ou encore the Curse of Monkey Island.

Les années passant et le succès grandissant, le studio a continué son chemin et a atteint en dix années une notoriété impressionnante dans le monde vidéoludique à tel point que chaque jeu annoncé est attendu comme le messie malgré le côté non conventionnel de la ludothèque proposée. Preuve en est du récent The Wolf Among Us ou encore de l’attente générée par l’adaptation de la série Game of Thrones à la sauce Telltale Games.



Même univers, histoire différente

A l’annonce de The Walking Dead en jeu vidéo, les fans auraient pu s’attendre à voir débarquer une adaptation des aventures de Rick, le sheriff tourmenté de la bande dessinée. Mais pas du tout. L’aventure commence dans une voiture de police escortant notre héros Lee vers la prison d’Atlanta pour on ne sait quelle raison. Durant la conversation avec le conducteur, des appels radio plutôt étranges sont à peine remarquables. La voiture fait un tonneau dans la forêt après avoir tenté d’éviter un étrange personnage rodant sur l’autoroute. Sonné, Lee se réveille et se retrouve menotté, seul dans la voiture, le policier ayant été propulsé hors du véhicule et y ayant succombé. Réussissant à s’extirper de là, il se rend compte de l’horreur qui l’entoure : les morts reviennent à la vie et font tout pour dévorer ceux qui sont encore vivants. En tentant de leur échapper, il tombe dans le jardin d’une maison où il rencontre une petite fille seule nommée Clémentine. Celle-ci, apeurée, s’éprend d’amitié pour notre héros qui lui promet de l’accompagner pour retrouver ses parents dans la ville de Savanah. Lee et Clémentine constitueront un véritable duo atypique, plein d’affection, pris dans la tourmente et dans une relation de bienveillance.

Ainsi commence votre aventure dont l’unique but sera de survivre tout en protégeant votre nouvelle amie, et qui s’échelonnera sur cinq épisodes au cours desquels vous rencontrerez de nombreux rôdeurs mais aussi des survivants, dont des têtes plutôt connues des fans de la série comme Hershel avec qui vous vous lierez plus ou moins d’amitié. Il faudra vous attendre à de nombreux rebondissements mais aussi à une émotion intense, très intense. Un scénario très bien monté par les studios Telltale qui vous tiendra en haleine durant la grosse dizaine d’heure de jeu et que je vous laisse la joie de découvrir par vous-même tant celui-ci ne peut être raconté. J’avoue même avoir failli lâcher ma petite larme lors de la scène finale, les personnages étant tous attachants, même ceux que l’on ne fait que croiser, et les pertes de ces protagonistes arrivant souvent tragiquement et brusquement. Un véritable cocktail d’émotions qui nous montre à quel point une aventure peut être rendue intense par sa narration et que son attrait n’est pas dévolu qu’à la simple réalisation graphique, chose que beaucoup semblent aujourd’hui oublier, les développeurs en tête. The Walking Dead fait partie de ces jeux où l’on peut avoir mal au cœur après l’avoir fini, un peu comme a pu le faire Final Fantasy VII avec la mort d’Aeris.


2012, la prophétie

Ahlala, les gamers font définitivement partie d’une race étrange. Une race paradoxale qui ne voit aujourd’hui que par l’ultra HD et le « réalisme » des graphismes, capables de s’extasier devant la moindre lueur de lumière sur une rivière mais qui va élire jeu de l’année, en 2012, dans plus de quatre vingt dix classements, une production qui n’en met clairement pas plein les yeux. Arborant une réalisation cel-shadée sombre à souhait qui aurait sûrement pu tourner sur la génération précédente de consoles, The Walking Dead ne fait clairement pas dans le réalisme tant voulu et offre un aspect comic qui est aujourd’hui l'une des marques de fabrique du studio. Néanmoins, l’ambiance du jeu est des plus fidèles à l’univers de la BD et les effets de lumières ou de pénombre sont habilement gérés, offrant une réelle impression de malaise dans des décors désolés, reliques de l’apocalypse. Pour ce qui est du côté sonore, les musiques accompagnent bien l’aventure. Souvent discrètes, jamais racoleuses, elles sont bien dans le ton et s’incorporent à merveille dans cet univers de zombies post apocalyptique.


Un gameplay hybride qui ravira les anciens

Le voilà l’aspect qui fait tant parler, celui qui vaut au jeu l’honneur d’intégrer nos lignes dans cette Rétrovalue, celui qui ravira les vieux de la vieille : son gameplay. Si la mode des années 2000 est au FPS, au TPS et autres Kinect Games où il faut secouer les bras dans tous les sens, The Walking Dead opte pour un parti pris tout à fait différent. Intuitif, se prenant en main rapidement, le soft de Telltale est constitué de ce que savent faire de mieux ses concepteurs : on a ici affaire à un véritable jeu d’aventure à l’ancienne, mélangeant Point & Click et Quick Time Events où seules les quatre touches colorées de la manette ainsi que le stick sont sollicités. Le jeu alterne donc entre les phases de recherches d’objets clés, séquences d’action ponctuelles où il faudra appuyer au bon moment sur le bon bouton, et dialogues où chacune de vos réponses aura un impact plus ou moins important sur le reste de l’aventure, un peu comme on a pu le voir dans des jeux comme Mass Effect pour ne citer que lui. Dans ce véritable héritier des antiques jeux d’aventure textuels disponibles sur micros au début des années 80, vous serez parfois pris à parti dans une altercation entre deux PNJ. Prononcez vous pour l’un, celui-ci s’en souviendra en bien, l’autre en mal, ce qui vous offrira à chaque fois une nouvelle expérience de jeu et augmentera donc de façon conséquente la replay value du soft même si ces choix n’auront jamais vraiment d’impact sur la trame principale, seulement sur vos relations avec les autres. Ces choix sont d’ailleurs très bien utilisés dans vos relations avec Clémentine. Si vous ne voulez pas la choquer et qu’elle n’ait pas une mauvaise image de vous, évitez de tuer un homme devant elle mais ce ne sera pas sans lui faire courir de risques.

Les exemples sont nombreux mais force est de constater que Telltale connaît bien son sujet et sait l’amener d’une manière convaincante et qui saura accrocher le joueur le plus sceptique. Encore une fois, le studio a su prendre tout le monde à contre pied en offrant au joueur de 2012 ce qu’il n’attendait pas et au joueur d’antan ce qu’il pensait ne plus jamais revoir : un jeu qui peut se faire sans être constamment agrippé à sa manette à marteler une gâchette mais qui offre tout de même quelques moments de sursaut où il faut répondre rapidement. Une caractéristique qui symbolise parfaitement l’aspect survie imposé par l’univers. Lors d’une attaque de zombies, on a le temps de se reposer lorsque l’on est à l’abri mais il faut réagir vite lorsque les morts-vivants forcent les barrières et commencent à attaquer les survivants.


Diary of the Dead

Si ce titre évoque l’un des pires films du maître George A. Romero, il est présent pour signaler que l’on va ici parler de temporalité. A l’origine, The Walking Dead est sorti sur PC, PS3 et XBOX 360 sous la forme de cinq épisodes en téléchargement, dématérialisés donc. Chaque épisode tenant le joueur devant son écran pendant environ trois heures (moins pour le dernier), on arrive sur une durée de vie plutôt convenable pour ce genre de jeu. A l’origine, ces épisodes téléchargeables n’étaient même pas traduits, chose difficile lorsque l’on n’est pas totalement bilingue, et que l’on est obligé de traduire ce qui se dit ou est écrit à l’écran, ou que l’on doit appuyer sur une touche assez rapidement tout en prenant la bonne décision. Fort du succès du soft, les équipes de Telltale ont décidé de sortir les cinq parties dans la langue de Molière, ce qui ouvrit leur œuvre à un public élargi. Si cette traduction ne concerne que les sous titres et non les voix, elle est toutefois appréciable lorsque l’on vit dans l’hexagone même si de nombreuses erreurs de traduction, de syntaxe, de conjugaison et même de grammaire sont à déplorer.

En 2013, les vieux que nous sommes, réfractaires au dématérialisé, ont vu leur rêves exaucés puisque les cinq épisodes traduits sortirent en version boite pour la somme réduite de trente euros. Raison de plus de se procurer cette saison, et atout supplémentaire pour séduire les rétrogamers que nous sommes.

Conclusion

The Walking Dead fut une véritable bonne surprise pour les gamers de tout bord. Véritable claque scénaristique, il y avait longtemps qu’un jeu ne nous avait pas autant transportés avec sa trame. Une heure devant ce titre sera une heure passée dans le monde des zombies tant l’immersion est bonne et tant l’importance de nos choix nous donnera l’impression d’être Lee. Avec des personnages attachants, une véritable émotion ressentie, une ambiance graphique et sonore cohérente loin du racolage vidéoludique, on obtient un véritable jeu d’aventure comme on n’en fait plus, à mi chemin entre le Point & Click, le jeu d’aventure textuel et le film interactif se basant sur des QTE. Le studio a bien fait de s’affranchir des codes de son époque, le succès fut tel que The Walking Dead devint The Walking Dead Season One et que le premier épisode de la saison deux vit le jour en décembre 2013.

Petite ombre au tableau, le soft comportera peut être un peu trop d’aides (désactivables) comme un signe apparaissant lorsque l’on est près d’un objet clé. Il n’y aura d’ailleurs pas d’obligation de gestion de l’inventaire tant les objets seront tout de suite utilisables. Un côté Point & Click dans la recherche donc, mais pas trop dans ses particularités énigmatiques. Les vieux briscards de la programmation derrière ce soft ont tout de même réussi l’exploit de réunir, en 2012, les joueurs d’aujourd’hui et d’hier dans un soft qui transportera forcément ceux qui ont un minimum de liens avec la culture zombie. En plus, pour les fans de l’univers de Robert Kirkman, on découvre de nouveaux personnages tentant de survivre dans le monde de The Walking Dead.




Article publié le 30/05/2014

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