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[Rétrovalue]Lollipop Chainsaw



image d'illustration du dossier: Lollipop Chainsaw,

Un article de Manuwaza

Le beat'em all a toujours été un genre de prédilection pour les gamers de tous bords. Popularisé par Spartan X dans les années 80, il a évolué au fil de temps au gré des améliorations techniques afin d'accoucher de titres aussi cultes que Double Dragon, Final Fight, ou Streets of Rage. D'aucuns pensent que ce genre est aujourd'hui défunt. Je le proclame haut et fort : ces pessimistes se trompent! Avec l'arrivée de la 3D, il est indéniable que le genre a subi l'une de ses mutations les plus marquantes depuis ses origines. Mais il est également indéniable que des jeux comme God of War ou Star Wars : Force Unleashed regroupent toutes les caractéristiques indissociables de l'appellation beat'em all, à savoir des combats contre de nombreux adversaires simultanément dans des « arènes » fermées se débloquant une fois toute l'opposition de la zone éliminée.

Plus récemment, un autre titre s'est invité sur ce marché si chéri par les gamers. Son nom : Lollipop Chainsaw. Le nom de son créateur ne vous sera assurément pas inconnu, puisqu'il s'agit de Goichi Suda -alias Suda 51-, responsable de jeux aussi atypiques qu'attachants parmi lesquels nous pourrions citer No More Heroes, Killer 7 ou encore Shadows of the Damned. Jouer à un jeu de Suda 51, c'est l'assurance d'être surpris. Mais là n'est pas la question qui nous intéresse au sein de cet article Retrovalue. Nous nous attarderons donc plus en détail sur le potentiel rétro du soft. Avons nous affaire à un beat'em all de casual, ou à un véritable hit susceptible de combler les plus irrécupérables des hardcore gamers ? Réponse à suivre...


Invasion de zombies à San Romero!

Si nous devions citer un point commun à tous les beat'em all des générations 8 et 16 bits, nos pensées se tourneraient assurément vers le scénario. Rares sont les titres du genre à s'extirper de la sempiternelle godiche kidnappée par un affreux gangster, et obligeant un -ou plusieurs- héros bodybuildé à enfiler son costume de sauveur afin d'affronter à lui tout seul des hordes d'adversaires avec pour seule récompense finale la reconnaissance éternelle et platonique de la demoiselle. Croyez-le ou non, mais Lollipop Chainsaw prend tout le monde à contrepied sur ce plan en proposant une trame scénaristique, certes basique au possible, mais néanmoins originale.

Le soft s'ouvre sur une séquence cinématique nous montrant une jolie fille en train de se réveiller au matin de son dix-huitième anniversaire. Son nom ? Juliet Starling. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. La belle est pom pom girl dans son lycée, et a rendez-vous avec Nick, son petit ami basketteur. Se rendant en cours comme à son habitude, elle ne va pas tarder à s'apercevoir que quelque chose cloche. En effet, le lycée de San Romero se retrouve infesté de zombies. Là, le masque tombe : la jeune fille sort de son sac une tronçonneuse, et nous apprenons qu'elle est avant tout une chasseuse de zombies ! Inquiète pour son âme sœur, Juliet se précipite vers le lieu de son rendez-vous galant afin de secourir Nick. Hélas, dans la mêlée, celui-ci se fait mordre en tentant de la protéger. Elle prend alors la décision de le décapiter, puis de réaliser un rituel magique afin de le garder en vie, voyant dans cette solution la seule alternative à sa transformation en zombie. Par la suite, nous apprendrons que la zombification des lycéens est le résultat de la diffusion d'un gaz en provenance d'une autre dimension. Qui est à l'origine de l'ouverture de cette faille ? Quelles sont ses motivations ? Autant de questions qui trouveront réponse au fil de votre aventure...

Toujours est-il que Suda 51 semble avoir eu à cœur de produire une trame scénaristique diamétralement opposée à ce que nous avons toujours été habitués à voir dans un beat'em all. Ici, la jolie jeune fille n'est pas une victime mais une femme forte, au contraire du jeune homme athlétique qui se retrouve bien vite réduit à une simple tête accrochée à la ceinture de sa petite amie. Difficile de ne pas voir là une volonté délibérée de la part des développeurs. Nous apprendrons d'ailleurs par la suite que c'est toute la famille Starling qui semble pencher vers la psychopathie, entre Cordelia, la grande sœur adepte des armes à feu, Rosalind, la gamine « plus dangereuse que les zombies » aux dires de Nick, et le père faisant autorité dans le petit monde des chasseurs de zombies.


Des références en pagaille!

Au delà de cette trame scénaristique aussi barrée qu'originale et basique, c'est bien l'univers perclus de références en tous genres qui plaira à qui saura les trouver. Le simple nom de la ville -San Romero- est déjà un clin d’œil pas même dissimulé à George Romero, qui a pour ainsi dire créé le film de zombies avec La Nuit des Morts Vivants en 1968. Entendre un zombie hurler « Juliet, je t'aime » en fonçant sur notre héroïne ne sera pas sans évoquer le dessin animé éponyme de 1986, tiré du manga Maison Ikkoku. De même, comment ne pas voir dans le succès « Zed is Dead Baby » un hommage appuyé à Pulp Fiction, et à la réplique culte de Bruce Willis au sein du film de Quentin Tarantino ? Predator est lui aussi à l'honneur, avec la célèbre réplique « Si ça saigne, ça peut crever ». Par ailleurs, tout le quatrième niveau se déroulant dans une salle d'arcade vous plongera dans l'univers de Tron par son identité graphique, avec également des références à Pac-Man. Le boss de ce stage, Josey James, renvoie directement à l'artiste funk Rick James, tant par son look que par sa réplique « I'm Josey James, bitch ». De même, le boss final n'est autre qu'un clone zombie du grand Elvis Presley, visiblement en fin de carrière au vu de son embonpoint plus que prononcé.

Lollipop Chainsaw, ce sont aussi des répliques inoubliables tant par leur humour particulier que par leurs easter eggs plutôt évidents. Lors de l'affrontement contre le premier boss prénommé Zed, Juliet se fendra ainsi d'un « Il torture les petits animaux ? Faut vraiment être malade pour vouloir faire du mal à Tic et Tac ». Plus tard, au sein d'un niveau de pure plate-forme empruntant furieusement au détesté Hôtel Mario sur Philips CDi (nous aurons l'occasion d'y revenir), Nick assénera que « s'il voit un plombier avec une casquette rouge et une salopette bleue, il aura vraiment envie de vomir ». Stoppons là ce paragraphe sur les références, déjà fort indigeste. Gardez seulement deux choses à l'esprit. D'une part, cette liste est très loin d'être exhaustive et l’œil attentif du gamer cultivé ne manquera pas de relever moult savoureux easter eggs supplémentaires. D'autre part, sachez que le soft fourmille de répliques aussi inutiles que drôles, jouant largement sur l'inconfortable position de Nick. Perpétuellement, celui-ci vous fera sourire par son infortune contrastant grandement avec le calme olympique de sa petite amie. « Si j'avais encore un cul, je me serais chié dessus » ou « Aie, tu m'as mordu les fesses » ne sont que deux exemples parmi une foule de petites répliques qui apportent une véritable plus value à l'atmosphère du titre, si caractéristique de Suda 51.


Tronçonneuse, flingue et combos

La patte de ce dernier s'avère d'ailleurs très présente sur un gameplay qui semble emprunter beaucoup à No More Heroes. Vous dirigez donc Juliet, dans des environnements très restreints. Impossible de se perdre ici, la route étant toujours scrupuleusement indiquée, que ce soit par de courtes cinématiques, ou des flèches clignotantes rappelant furieusement celles caractéristiques des beat'em all de la grande époque. Le soft pousse même ce dirigisme jusqu'à vous indiquer par des symboles la touche à utiliser à un endroit précis pour progresser vers la zone suivante. Il apparaît très vite évident que le joueur ne sera jamais bloqué par son déplorable sens de l'orientation. La progression, très linéaire donc, se pose ainsi comme une évolution directe des jeux du genre sur consoles 8 et 16 bits, les différentes arènes opposant leur lot d'adversaires, avant de permettre la progression vers la zone suivante. Concernant les contrôles en revanche, le gain en termes de richesse s'avère tangible, la quasi-totalité des touches du pad étant utilisée. X permet d'attaquer en usant des pompons caractéristiques des pom pom girls. D'une puissance somme toute plutôt limitée, ce mouvement a néanmoins l'avantage d'étourdir les adversaires, afin d'ensuite les achever par le biais d'une attaque puissante. Via A, le joueur peut placer une attaque basse en utilisant la tronçonneuse, tandis que Y est dévolu à un coup plus conventionnel de ce même outil. Enfin, B déclenche une esquive salutaire dans bien des situations. En effet, moult zombies plutôt coriaces auront tendance à charger leurs attaques les plus puissantes, action matérialisée à l'écran par une aura bleue. L'utilisation de la touche susnommée permettra de « jouer à saute mouton » avec l'adversaire, plaçant Juliet derrière lui et le laissant totalement vulnérable à une attaque via Y. Pour les ennemis les plus faibles, ladite attaque déclenchera une séquence de tapotage frénétique d'une touche afin de tronçonner le zombie en deux, et ce en un seul coup. Utile, gore, et délicieusement jouissif.

Vous vous en doutez, Lolipop Chainsaw laisse, à l'instar de ses congénères, la part belle à l'utilisation de combos basés sur l'alternance des quatre boutons cités dans le précédent paragraphe. En début d'aventure, vous n'avez à votre disposition qu'une petite quantité de ces derniers, mais vous pourrez rapidement en acquérir de nouveaux dans les boutiques disséminées au sein des niveaux. Sachez que ces dernières, outre lesdits combos, contiennent également de nouveaux costumes, divers items offrant des bonus ponctuels (soins) ou permanents (augmentation de la barre de vie, de la récupération lorsque le personnage est à terre, et de la puissance et de la portée des coups), ainsi que des objets destinés à combler les fans de collectionnite aiguë. Ces boutiques utilisent des médailles en guise de monnaie d'échange, médailles récupérables au sein des niveaux, que ce soit en détruisant des éléments du décor, en secourant des étudiants menacés, ou en déclenchant des boucheries strass. Si ces deux derniers éléments ne vous évoquent rien, pas de panique, amis gamers, nous aurons l'occasion d'y revenir au cours de cet article.

Outre sa tronçonneuse, la belle Juliet dispose d'un autre atout dans sa manche, lui permettant d'attaquer les zombies à distance. Le tronçogun lui est ainsi offert par sa grande sœur Cordelia au cours du second level, et se base sur l'utilisation des deux gâchettes analogiques (visée avec LT en combinaison avec le stick gauche, et tir avec RT). Cette arme constitue une véritable bénédiction, d'une part pour atteindre les adversaires hors de portée de la tronçonneuse, mais aussi pour éclaircir les rangs parfois fort bien fournis des zombies se précipitant vers vous. En outre, tirer sur des barils vous sera d'une grande aide contre les ennemis groupés. Les bleus assommeront les adversaires situés à proximité, tandis que les rouges exploseront purement et simplement. Vous vous apercevrez rapidement que les zones contenant un grand nombre de zombies offriront ce genre de possibilités afin de permettre au joueur de s'en sortir en un seul morceau, ou presque.

En guise d'atouts, nous pourrions également citer la boucherie strass qui s'apparente aux furies d'un jeu de baston. Celle-ci se base sur la présence d'une jauge située en bas à gauche de l'écran, et se remplissant au fur et à mesure des victoires du joueur. Une fois pleine, une pression sur la gâchette RT active ce mode pour un laps de temps très limité, durant lequel chaque coup porté est fatal. Enchaîner les exécutions et combos offre alors au joueur une véritable pluie de médailles et de points, tout en lui permettant de se débarrasser en très peu de temps d'un grand nombre d'adversaires. Notons d'ailleurs que, d'une manière générale, le Sparkle Hunting consistant à décapiter plusieurs zombies en un seul mouvement provoque le même effet, mais qu'il est grandement facilité par l'utilisation de la jauge une fois pleine. Autant vous dire que vous abuserez de la boucherie strass lorsque vous vous retrouverez face à des hordes de plusieurs dizaines de zombies, afin de faire place nette sans voir votre barre de vie descendre à un niveau critique. Enfin, Juliet aura l'occasion de ramasser -ou d'acheter- des « tickets Nick » lui offrant une attaque spéciale déclenchée via une pression sur L3. Une sorte de roulette apparaîtra alors à l'écran, nécessitant un appui au bon moment pour donner naissance à l'attaque souhaitée. Attention cependant, un mauvais timing pourra conduire à la perte pure et simple du ticket.


Trois pompons plus tard...

La gestion de la vie passe quant à elle par une barre symbolisée par une série de sucettes en haut à gauche de la zone de jeu. Afin de lui redonner un peu de couleurs, le joueur pourra utiliser des sucettes ramassées dans les niveaux. Celles-ci seront cependant, au même titre que les tickets Nick, disponibles dans une quantité de plus en plus limitée à mesure que l'on optera pour un niveau de difficulté plus élevé (trois disponibles, plus un à débloquer). Une bonne gestion de ces sucettes est donc indispensable pour espérer rester entier, même si elles sont présentes en grand nombre dans les stages. Qui plus est, il est possible d'en acheter pour une bouchée de pain dans les boutiques. Difficile de se retrouver à court, donc. Une fois la barre de vie épuisée, une « loterie » offre une dernière chance de survivre. En cas d'échec, le joueur recommence au dernier checkpoint. Problème : ceux-ci s'avèrent bien trop fréquents pour que la défaite soit synonyme d'une véritable pénalité pour le joueur.

D'une manière générale, le soft s'avère ainsi bien trop facile. Certains ennemis, dotés d'un patronyme et d'une barre de vie, offrent bien un certain challenge tant par leur résistance que par leur force de frappe, mais difficile de se retrouver stressé quand la mort ne vous ramène que cinq minutes en amont. Les boss répondent au même constat. Ceux-ci bénéficient d'une mise en scène particulièrement travaillée, avec des affrontements se décomposant en plusieurs phases au terme desquelles une séquence de QTE doit être validée afin de passer à la suivante. Certes, chaque boss doit être observé durant quelques minutes afin d'appréhender ses patterns et d'esquiver ses coups. Mais une fois lesdites patterns mémorisées, le challenge offert s'avère bien mince et défaire ces ennemis hauts en couleur ne représentera pas un défi à la hauteur du public conquis par les beat'em all old school.

La première victime de ce manque de challenge n'est autre que la durée de vie, celle-ci s'avérant assez limitée. Le soft se compose de six niveaux (avec en prime un prologue, très court et sans boss à affronter) accessibles via une map, et se terminant chacun en moyenne en trois quarts d'heure. Un rapide calcul vous fera prendre conscience de la longévité famélique du titre. Celui-ci compte clairement sur sa replay value, comme en témoignent plusieurs éléments. Le premier n'est autre que l'écran apparaissant en fin de stage, et notant vos performances selon plusieurs critères (temps utilisé pour boucler le niveau, morts, ennemis vaincus, boucheries strass déclenchées, étudiants sauvés...). Le scorer invétéré n'aura donc de cesse de recommencer encore et encore les niveaux, afin de maximiser ses performances, d'autant qu'il sera également possible de les parcourir dans d'autres modes de jeu. Ainsi chaque level terminé une fois pourra-t-il être revisité en mode Course au Score, Contre la Montre, ou Course aux Médailles. Second facteur contribuant à la rejouabilité : la collection. Comme précisé plus haut, il existe de nombreux items à acheter, et finir le soft à cent pour cent demandera clairement de rejouer l'aventure plusieurs fois, ne serait-ce que pour ramasser toutes les sucettes collector disséminées dans les niveaux, ou acheter tous les costumes/images de la galerie. Par ailleurs, la présence de plusieurs modes de difficulté est clairement une invitation à progresser au rythme du jeu, d'autant qu'un quatrième réglage se trouvera déverrouillé une fois l'aventure bouclée pour la première fois. Enfin, Lollipop Chainsaw comporte deux fins différentes. Petit spoiler, la « bonne fin » s'acquiert en sauvant tous les lycéens flanqués d'une bulle « SOS » au dessus de leur tête. Une tâche pas forcément aisée compte tenu du nombre de zombies les assaillant parfois. Une rejouabilité potentielle assez conséquente donc, si tant est que le joueur souhaite y revenir en dépit l'extrême linéarité de l'aventure.


Des mini-jeux originaux pour varier les plaisirs

Sur ce plan, le soft bénéficie néanmoins d'un atout de taille, résidant dans la présence de mini-jeux aussi variés que déjantés. Dès le premier stage, le ton est donné avec « Zombie Basket-ball ». Juliet se retrouve sur un terrain de basket, avec un retard de cent points à rattraper dans un temps limité. Vous vous doutez bien qu'aucun ballon ne sera présent ! Ici, ce sont des têtes de zombies, fraîchement séparées de leurs corps respectifs par tronçonneuse interposée, qu'il faudra expédier dans le panier ! Une tâche pas forcément aisée puisque certains zombies se placeront sous le panneau pour les intercepter. Au niveau suivant, une seconde discipline sportive est à l'honneur avec Zombie Base-ball. Ce mini-jeu se base quant à lui sur l'utilisation du tronçogun. Rick, provisoirement doté d'un corps, doit faire trois fois le tour des bases sans mourir. A chaque base, des zombies de diverses natures sortent du sol. Le batteur est particulièrement dangereux de près, tandis que le lanceur peut atteindre sa cible à distance. Nick disposant d'autant de défenses qu'un lemming -et accessoirement d'une barre de vie des plus réduites-, c'est à vous qu'incombe la tâche de le couvrir en utilisant le cadeau de Cordelia. Le troisième niveau placera sur votre route des champignons géants. Les découper vous propulsera dans une sorte de réalité alternative, au sein de laquelle vous affronterez, par exemple, des poulets-zombies géants !

En termes de mini-jeux, le stage le mieux doté n'est cependant autre que le quatrième, à savoir la salle d'arcade. Première tâche : défier Pac-Man -rebaptisé Dokuroman pour d'évidentes questions de droits- dans une arène en vue de dessus au sein de laquelle il vous faudra récupérer un certain nombre de clés pour atteindre la sortie. Au fil du temps, l'ennemi se dotera de renforts. Une fois repéré, vous devrez filer en vitesse, les adversaires devenant tout bonnement enragés. Viendra ensuite une sorte de clone d’Hôtel Mario, vous demandant de rejoindre le haut de l'écran en empruntant des portes et des ascenseurs, avec en prime quelques énigmes (très très très) basiques. Y succédera un affrontement contre des zombies sur une piste de danse, tout en évitant des blocs se déplaçant au rythme de la musique, pour finir sur un mini-jeu vous plaçant dans une nacelle à mouvoir sur un damier en évitant les obstacles venant du haut de l'écran, avec en prime un sol pas toujours très fiable. Disons le tout net : ce quatrième level est un véritable plaisir à parcourir, d'autant qu'il s'avère doté, comme mentionné plus haut, d'une identité visuelle rappelant furieusement Tron.

Le cinquième stage n'est pas en reste, puisque vous vous retrouverez sur un ascenseur ne pouvant supporter que mille kilos, avec par conséquent l'obligation de dégommer au plus vite les zombies tombant dessus par vagues. Au rang des séquences originales, nous pourrions citer le génocide de zombies à la moissonneuse-batteuse, le tronçorush vous demandant de foncer tronçonneuse en avant en enchaînant les tremplins, les séquences de pôle-dance pour se débarrasser rapidement des ennemis environnants, ou encore la possibilité à des endroits précis d'offrir un corps à Rick pour ensuite le faire se déplacer via des QTE et ainsi donner naissance à des mouvements tout simplement hilarants... Bref, retenez que Lollipop Chainsaw offre une incroyable variété dans ses séquences de jeu. D'un bout à l'autre, le joueur est surpris et soumis au stress en imaginant la prochaine invention des développeurs. Ce brin de folie est hélas devenu rare de nos jours, et cela est fort regrettable. Raison de plus pour en profiter !


Une plastique de rêve ?

Pour finir, un petit point sur la technique du soft s'impose. A ce niveau, il convient de distinguer deux aspects : la réalisation purement technique, et la direction artistique. Pour le premier point, le titre est loin d'être un modèle. Certaines textures sont franchement vilaines, tandis que d'incessants temps de chargement viennent parsemer l'aventure et hacher l'action. Par ailleurs, notons que la caméra nécessite souvent d'être replacée via le stick droit, à fortiori dans les zones exiguës au sein desquelles l'action bénéficie d'une lisibilité toute relative. Il ne sera d'ailleurs pas rare que l'on frappe un peu au hasard, faute de bénéficier d'un répit suffisant pour recentrer la vue.

Concernant le second point, nous sommes en revanche face à un sans faute ! Les personnages cel-shadés s'inscrivent parfaitement dans des niveaux étant chacun doté d'une thématique particulière, tant par leur ambiance sonore que par leur aspect visuel. Le premier vous offre ainsi un aperçu d'un lycée américain typique, tandis que le troisième vous plonge dans un univers de fumeurs de marijuana. D'un bout à l'autre de l'aventure, le joueur sera convaincu de parcourir un comic-book, tant par le choix des couleurs que par les différents écrans de transition ou les avatars des personnages transpirant cette influence. Finalement, devant une identité graphique aussi forte, la violence, pourtant bien présente à grand renfort de décapitations ou membres coupés (le soft est, rappelons le, classé PEGI 18), passe au second plan. Les boss contribuent d'ailleurs largement à cette ambiance déjantée. Une fois Lollipop Chainsaw inscrit dans votre palmarès, vous pourrez vous vanter d'avoir occis une rock-star zombie vous attaquant via des insultes, un zombie hippie, ou encore un zombie funky au timbre de voix évoquant furieusement Daft Punk.

Puisque l'on aborde la bande son, sachez que celle-ci s'avère parfaitement dans le ton, alternant rock'n roll nerveux et musique pop. Et comment ne pas mentionner le thème accompagnant les visites dans la boutique, qui n'est autre que Lollipop -un titre tout trouvé-, tube de 1958 chanté par le quartet The Chordettes ? Les voix, disponibles en japonais et en anglais, s'avèrent elles-aussi à la hauteur, et ce quel que soit le langage choisi. Un élément important, afin de soutenir cet humour si crucial dans la constitution de l'ambiance « sudaienne ». Nous en arriverions presque à regretter la non traduction dans la langue de Molière. En effet, la lecture des sous-titres pourra s'avérer délicate en pleine action et occasionner l'omission de quelques répliques bien senties. Finalement, et il s'agit là d'un avis purement personnel, les faiblesses techniques sont totalement occultées par des partis-pris faisant systématiquement mouche pour le joueur que je suis !

Conclusion

Arrive enfin le temps du verdict ! Lollipop Chainsaw s'impose-t-il comme un titre susceptible de vous combler, amis retrogamers ? La réponse, comme souvent dans mes articles Rétrovalue, va être on ne peut plus nuancée. D'un côté, les différentes influences pullulant littéralement d'un bout à l'autre de l'aventure ne pourront que combler les trentenaires qui ne manqueront pas de les relever, au moins en partie. Par ailleurs, le soft s'avère doté d'un gameplay, certes basé sur une modélisation en trois dimensions, mais condensant moult traits de jouabilité caractéristiques des beat'em all 2D. Hélas, le challenge s'avérera finalement assez pauvre pour le joueur rompu à des jeux nettement moins permissifs, dont la finalité première était, rappelons-le, de délester les clients des pièces emplissant leurs poches au sein des salles d'arcade. Le mode impossible offrira bien un challenge conséquent, mais néanmoins entaché par une mort finalement pas si pénalisante que cela puisque l'écran de Game Over n’apparaîtra jamais sous vos yeux ébahis.

Terminons cet article par un point sur le packaging du soft qui ne jouera clairement pas en sa faveur aux yeux des rétrogamers fans de belles boites en carton agrémentées de notices de plusieurs dizaines de pages. La génération 128 bits avait initié la tendance en passant aux boîtiers DVD, une tendance reprise pour les consoles suivantes. Lollipop Chainsaw va cependant encore plus loin, en ne prenant même pas la peine de se doter d'un manuel ! Ainsi aurez-vous comme seul accompagnement un petit feuillet de quatre pages traitant du contrôle parental. Un parti pris bien dommageable, mais hélas appelé à se généraliser dans un marché se tournant de plus en plus vers le dématérialisé.




Article publié le 06/01/2014

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Les commentaires pour cet article avant le 23 février 2014



Posté par SLAINE le 31/01/2014

un jeu que j'ai failli acheté pour son côté décalé, mais je n'ai pas franchi le pas lui préférant des titres comme Bayonnetta par exemple. Faudra tout de même que je teste ça un jour ;)
merci pour l'article

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Posté par Icarus le 20/01/2014

Un jeu qui me faisait déjà envie et un article qui m'a convaincu

Merci a toi grand chef

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