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La Super FX


La 3D avant l'heure


image d'illustration du dossier: La Super FX, La 3D avant l'heure

Un article de MaitreCoq

Dans l'histoire des jeux vidéos, nombreuses sont les innovations apportées aux consoles en matière de performances techniques, d'autant plus dans le domaine graphique. A chaque nouvelle génération de consoles, les prouesses des différents hardwares étaient poussées à leur maximum sur la durée de vie des machines, provoquant une forme de concurrence. Une des plus grande guerres des consoles s'est déroulée entre 1989 et 1993 environ, entre la Megadrive et la Super Nintendo. Si cette bataille était réelle en Amérique et en Europe, elle ne l'était pas du tout au Japon (les ventes de Megadrive y étaient ridicules). Chaque constructeur devait rivaliser d'inventivité pour prendre l'avantage sur l'adversaire, c'est alors que Nintendo se lance dans l'élaboration d'un système permettant d'introduire la 3D sur la Super Nintendo grâce à une puce conçue par « Argonaut Games ». Mais l'originalité de cette puce réside dans le fait qu'elle n'est pas présente dans la console, mais dans la cartouche de jeu, et nous allons voir dans ce dossier ce que nous propose cette innovation pour le moins étrange.

Super FX ?

Techniquement parlant, la puce Super FX permet l'affichage en 3D en temps réel, en l'occurrence d'une centaine de polygones à la seconde. Cadencée à 10,5 Mhz (contre 3,58 Mhz initialement dans la console), la Puce Super FX permet également d'obtenir un rendu visuellement bluffant sur des jeux en 2D, nous en reparlerons plus bas. Basée sur la technologie « Reduced Instruction-Set Computer » (RISC), elle consistait en l'utilisation réduites de certaines informations utilisées dans un jeu, afin de profiter au maximum des performances visuelles, mais cela imposait de laisser certains domaines de côté, pouvant rendre un jeu parfois beau mais inintéressant. Cela a permis aux développeurs d'avoir accès assez simplement au développement 3D sur la Super Nintendo.


Et alors ? C'est beau ?

Cette puce fait office d'ambassadeur de la 3D sur consoles. En partant de cette idée, on peut imaginer que la 3D n'est pas forcément impressionnante, voire anecdotique. Et bien en réalité, le résultat est totalement novateur et surprenant. La 3D en temps réel sur console était une chose jamais vue auparavant, et force est d'admettre que Nintendo a abattu en 1993 (lors de la première apparition de la Super FX) l'une des plus fortes cartes de son histoire. Big-N mit ainsi définitivement fin à la guerre avec Sega dont la Megadrive n'était pas capable de telles prouesses et ce, malgré la sortie du 32x et du Mega-CD qui ressemblait plutôt à du bon foutage de gueule, les consoles en kit n'étant pas nécessairement bien accueillies par le public.


Les jeux utilisant la fameuse technologie

Avec une telle technologie à son actif, on est en droit de se dire que la Super Nintendo a trouvé un nouveau domaine de compétences et que celui-ci va lui permettre de voir nombre de softwares tout en 3D être développés. Mais malheureusement, cette technologie n'a pas été exploitée plus qu'elle n'aurait dû l'être, nous y reviendrons dans un instant en essayant de savoir pourquoi. Ainsi, il n'y a eu qu'une poignée de jeux qui ont eu accès à cette puce, signalée sur la boîte et sur la cartouche du jeu d'un joli logo « SUPER FX ». Malgré cette injustice, penchons nous sur quelques jeux ayant bénéficié des services de ce petit concentré de technologie. C'est en 1993 que sort Starfox, un jeu mettant en scène une escouade de quatre héros se pliant en douze dans leur avion futuriste pour sauver leur système solaire des mains d'un être maléfique. Il faut admettre que la première fois que l'on joue à Starfox (du moins à l'époque), c'est la grande claque visuelle, on dirige son vaisseau dans un espace en 3D géré en temps réel, on tire dans tous les sens, le projectile s'éloignant jusqu'à disparaître au fond du décor, les ennemis sont nombreux, les décors simplistes certes, mais efficaces. Le jeu est tout bonnement explosif et les batailles à travers l'espace sont extrêmement jouissives, d'autant plus que le déroulement du jeu et tout ce que cela implique est très bien mis en scène. Pourtant, il y a un léger souci la dedans. En effet, le frame rate n'est pas parfait et la pauvreté des textures fait peine à voir, ceci reste une simple observation, ne remettant pas en cause la qualité générale du soft, car il s'agit là d'un des plus grands jeu de l'histoire de la Super Nintendo. Stunt Race FX a lui aussi bénéficié de la fameuse puce, mais le jeu ne s'est pas réellement bien vendu, la faute à la qualité peu élevée du soft en ce qui concerne l'intérêt et le plaisir de jeu. Dirt Racer, un autre jeu de course et Vortex ont eux aussi pu avoir accès à cette technologie. Voilà, il n'y a que ces jeux qui ont pu démontrer les capacités 3D de la Super Nintendo, c'est bien peu. Mais...


Une puce Super FX 2 ?

En effet, vous avez bien lu. Après avoir peu exploité la puce Super FX première du nom, Nintendo se penche à nouveau sur une évolution de sa technologie brevetée en 1995. Il s'agit en réalité de placer deux puces dans la même cartouche de jeu, amenant la puissance de la cartouche à 21Mhz, un véritable monstre ! C'est alors que Nintendo veut donner un second élan à sa console en tentant un coup de maître face à la Playstation cadencée à presque 34Mhz, capable d'afficher près de 200 000 polygones texturés à la seconde. Big N annonce donc plusieurs jeux dont les très prometteurs Starfox 2 et Super Mario FX, qui ont été tous deux tout bonnement annulés car la sortie imminente de la Nintendo 64 a demandé à la firme une certaine implication, trop peut-être. Du coup, Super Mario FX a été transformé pour devenir le Super Mario 64 que nous connaissons. Revenons aux jeux sortis dotés de la technologie Super FX 2, il s'agit de Doom, Super Mario World 2 et Winter Gold. Et oui, trois jeux seulement ! Mais quelle réussite, du moins pour les deux premiers ! Doom est, selon nombre de joueurs, la version la plus aboutie sur consoles pour ses graphismes, sa fluidité et sa bande son étonnants. Super Mario World 2 sonne comme le chant du cygne de la Super Nintendo, une dernière déclaration d'amour à la plateforme. Les graphismes utilisés sont absolument sidérants, ce jeu est une véritable perle de technologie de manière générale.


Un flop commercial ?

Alors, si je compte bien ça fait moins de dix jeux utilisant la technologie Super FX et Super FX 2. Ce n'est franchement pas beaucoup, et il n'y a guère que Nintendo qui s'est penché sur cette puce. Il était peut-être déjà un peu tard, les développeurs ne voulant pas trop s'aventurer dans le développement d'un jeu qui pouvait être dix fois mieux techniquement parlant en attendant la prochaine génération de consoles (La Saturn et Playstation sont sorties fin 1994 au Japon). Et puis, Nintendo n'a pas l'habitude de se reposer sur ses lauriers quant à l'utilisation abusive de certaines manières de développer (hormis les Mario Party, je l'admets). Cette puce a fait office, comme je le dis plus haut, d'ambassadeur de la 3D sur consoles, et même si aucun développeur n'est venu s'y risquer, Big N nous a montré de quoi il était capable en matière d'innovation et nous l'a montré plusieurs fois encore par la suite (Stick sur le Pad N64, le Kit Vibration, la mythique croix multidirectionnelle qui existe depuis la NES, la Wiimote, la Virtual Boy...).

En conclusion, il est clair que Nintendo n'a pas réussi à imposer sa puce sur la Super Nintendo, mais la firme a eu l'occasion d'assommer son concurrent Sega, et d'instaurer la 3D sur les consoles de salon, chose qui n'avait pas été faite auparavant. De plus, même après l'arrivée de la Playstation, Nintendo se paie le luxe de sortir Super Mario World 2 doté de ses deux puces Super FX avec un slogan publicitaire qui nous incitait à « ranger nos consoles 32 bits » pour ressortir notre bonne vieille Super Nintendo. Et là je dois dire que ce coup a, le temps d'un instant, montré que la Super Nintendo ne serait jamais réellement morte , et reste à l'heure actuelle une des consoles les plus appréciées de nombreux retrogamers.

Article publié le 06/01/2010

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Les commentaires pour cet article avant le 23 février 2014



Posté par Guyndo le 24/11/2011

Il me semble que les niveaux qui mènent à Bowser dans le SM64 sont issus des niveaux prototype du Super Mario FX : http://www.youtube.com/watch?v=luZvaC_98U4

Dossier très intéressant !

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