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Hideo Kojima : Dédicace FNAC 2005


La lutte du Tanuki dans sa quête du Graal


image d'illustration du dossier: Hideo Kojima - Dedicace FNAC 2005, La lutte du Tanuki dans sa quête du Graal

Un article de Tanuki

Nous sommes en février 2005. Cela fait un moment que les plus fans de la série Metal Gear savent que le troisième opus de la saga dite "moderne" va sortir un mois plus tard, le quatre mars! Ce que nous savions moins en revanche, c'est que le dieu des jeux vidéo nous réservait une surprise de taille: la venue d'une célébrité en rapport direct avec la franchise, dans notre contrée, terre généralement oubliée de tous les événements "sympathiques" du petit milieu du jeu vidéo international.

Pour être exact, ce n'était pas une, mais deux figures emblématiques qui devaient nous rendre visite: Hideo Kojima d'une part et Yoji Shinkawa de l'autre, autrement dit rien de moins que le créateur des Metal Gear et son illustrateur le plus renommé!

Il va sans dire que chez votre serviteur, une telle annonce ne pouvait rester à l'état de simple lecture sur un écran de PC. Nos amis japonais faisaient le déplacement rien que pour nous, il me fallait participer à l'aventure… et vous allez voir, si vous ne le saviez pas déjà ou l'aviez oublié, que le terme d'aventure n'a rien d'exagéré! Nous sommes donc en février et l'annonce de la venue de nos personnages se fait comme d'habitude sur les sites de jeux vidéo en déclenchant, soit l'enthousiasme, soit des réactions blasées comme on en voit encore de nos jours. La date du rendez-vous mystique? Le 4 mars 2005. L'heure de la rencontre: 17h30. Enfin, le lieu des révélations: la FNAC des Halles à Paris. Ceci fut l'annonce officielle des débuts de notre aventure. Assez rapidement, une rumeur parla de rencontre plutôt prévue pour la FNAC St Lazare. Il fut assez difficile d'avoir des certitudes à ce niveau et je connais personnellement quelques individus qui se rendirent en fin de compte aux Halles pour rentrer bien évidemment bredouilles. Le Tanuki, méfiant, prévoyant et assez inquiet, il faut bien l'avouer, tînt compte des dernières informations pour opter en dernier ressort pour le célèbre magasin situé en face de la gare. Il faut dire qu'habitant à quelques minutes de là à l'époque, il lui était plus sympathique de s'y rendre que de devoir prendre le métro parisien en direction d'un quartier qu'il n'avait jamais grandement apprécié.

Mais passons ces élucubrations et revenons-en à notre séance de dédicaces. Hideo Kojima étant "relativement" connu, je pensais tout naturellement qu'une file d'attente allait se créer aux portes de la FNAC en attendant leur ouverture. Je décidai donc de partir suffisamment en avance pour être dans les premiers. Devant rencontrer l'artiste à 17h30, je me suis dit qu'arriver vers midi serait sans danger. Mon caractère plus que prudent faisant le reste, je me plaçai finalement devant les dites portes à 10h du matin le jour J! Je ne fus cependant pas le premier à être sur place. De chaque côté des portes, une file de quelques individus. Nous étions moins de dix au total. Il fallait désormais patienter jusqu'à l'heure fatidique. Sept heures trente d'attente! Bon, qu'à cela ne tienne, il ne s'agissait là que d'une "épreuve" ridicule… souvenez-vous des spartes! Sauf que les Spartes n'eurent sans doute jamais connu la suite des événements! Je n'avais rien prévu ni à boire, ni à manger. Pourquoi? Je ne sais pas, coup de tête, oubli dû à l'enthousiasme ou simple stupidité. J'avais par contre prévu un bon gros sac avec quelques exemplaires de jeux de la série Metal Gear à faire estampiller de beaux autographes! Aurais-je dû oublier les jeux et remplir mon sac de victuailles? Allez savoir! Toujours est-il que vers le coup de 14h, la neige commença à tomber! Après tout nous étions en mars, c'était l'hiver! La température avait chuté déjà quelques heures auparavant et rester immobiles, debout sur un trottoir, n'était pas une sinécure mais quand la neige tomba, les fans, les vrais, c'est-à-dire les fous venus sur place quatre heures avant, ceux-là sentirent le poids de leur dévotion peser sur leurs épaules! Bref, pour faire simple nous avions froid!

C'est également vers quatorze heures qu'une autre forme d'exaspération se joignit à l'expérience! En effet, de nombreuses personnes, dont pas mal d'individus dont les plus grandes qualités n'étaient ni la politesse ni la discrétion, vinrent se joindre aux deux files d'attente qui s'étaient formées jusque là. Soit-dit en passant, je ne sais toujours pas pourquoi deux files coexistèrent! Les individus en question s'incrustèrent dans les rangs prétextant que des amis y étaient déjà. Il ne s'agit pas là d'un fait isolé mais d'une bonne dizaine, voire vingtaine d'individus qui agirent ainsi. Se rendre compte que vous êtes doublé par des importuns et que vous n'avez qu'à vous taire parce qu'ils sont plus nombreux que vous alors que vous vous "poireautiez" là depuis des heures, grelottant…quelle agréable sensation… qu'on me donne un fusil!

Le temps continua de défiler, tout comme les flocons de neige. Les badauds passaient et posaient de temps à autre des questions à certains énergumènes assez idiots pour attendre sous la neige. Dans le lot, je devais correspondre à l'archétype du bon samaritain puisqu'on me posa la fameuse question une dizaine de fois: "Mais vous attendez quoi?". Rappelons qu'en 2005, j'avais vingt-huit ans. Sans doute plus "fréquentable" que d'autre personnes, habillé comme un trentenaire et isolé, j'étais la cible privilégiée des curieux semble-t-il! Si je parle de ceci, c'est également parce que j'eus la surprise de constater quelque temps plus tard, en feuilletant les pages du Game Fan de la période, que certaines personnes ayant pris des photos des files pendant l'attente étaient des rédacteurs du magazine. Comment le sais-je? Eh bien tout simplement parce qu'un article parle de la venue de Kojima ce 3 mars et qu'une photo montre la file… en vérité, elle montre uniquement votre Tanuki!! Je dois dire avoir été assez surpris et de façon très agréable à la découverte de cette image de ma personne dans les pages de la revue que je lisais alors avec assiduité! Un souvenir tangible d'une certaine période!

Quand les dix-sept heures arrivèrent, j'avoue qu'un soulagement gonfla ma poitrine et qu'un regain de volonté emplit mon esprit! J'allais enfin rentrer dans la FNAC, faire signer mon jeu et rentrer chez moi boire un bon verre de chocolat chaud. Dix-sept heures dix, dix-sept heures vingt, dix-sept heures trente eeeeetttttt… dix-sept heures quarante… quoi? Comment? Les portes ne s'ouvrent pas? Qu'est-ce que tu me racontes là? La foule gronde, en silence, les murmures enflent. Finalement avec presque une demi-heure de retard, nous voyons les portes du paradis s'écarter. Rappelons que nous parlons-là d'une entrée de service et non des portes principales. Comme beaucoup d'autres, sur le moment j'ai imaginé la délivrance. Cela devait aller vite: rentrer, attendre cinq, dix minutes, le temps que les personnes avant moi obtiennent leur Graal et en route le Tanuki. Dans les faits, ce n'était que le commencement d'une nouvelle galère!

Nous avions deux ou trois étages d'escaliers de service à monter pour atteindre le niveau prévu pour les dédicaces. Le problème fut que les deux files attendant dehors se mélangèrent sans aucun contrôle dans ces escaliers. Bien entendu, des resquilleurs par dizaines en profitèrent! Certains qui étaient bien placés se retrouvèrent assez loin, perdant vingt places. Ils avaient beau protester, aucun vigile, aucune autorité et surtout aucune "connivence" entre fans de bonne volonté ne permirent d'établir un semblant d'ordre. Tout se calma naturellement et je réussis pour ma part à conserver ma place ou presque. Malheureusement, c'en était reparti pour une attente interminable. Mais cette fois au moins nous étions couverts et la masse agglutinée dans les lieux générait de la chaleur. Il aura finalement fallu attendre les 18h30 pour que la salle où trônait Kojima s'ouvre! Une nouvelle fois ce fut la chute de l'empire Romain, la fin du monde civilisé! Bousculade et toupet, deux mots qui seuls permirent de conserver un espoir d'approcher deux personnages qui prenaient de plus en plus l'allure de rockstars inaccessibles! Certains prirent des photos, d'autres sortirent leurs jeux de leurs sacs pour obtenir des dédicaces rapidement. La déception fut grande pour beaucoup lorsqu'on annonça qu'un seul autographe par fan était possible. J'optai pour ma part pour l'article que j'avais le plus envie de voir "gribouillé". Il faut préciser que je déteste habituellement avoir la moindre trace sur mes jeux, boites et autres articles de collection. J'allais donc franchir un pas ce soir de mars neigeux en autorisant deux "inconnus" à balafrer une boite au marqueur noir indélébile!

Mon tour arriva finalement. Yoji Shinkawa était celui qui signait en premier. De l'un ou l'autre des artistes, nul mot, un simple enchaînement de signatures. Arrivé en bout de table je reçus mon exemplaire de la bande son originale de Metal Gear Snake Eater. C'était là un cadeau annoncé et la promesse fut tenue! Je sortis rapidement des lieux pour aller acheter mon exemplaire de MGS 3. Ma surprise fut énorme quand je débouchai enfin de l'enseigne FNAC. Il m'avait fallu dix minutes pour me procurer mon titre et le payer. Un laps de temps qui aura suffi à la séance de dédicaces pour se terminer! Je vis Kojima passer avec ses accompagnateurs en voiture noire, juste en face de moi. Il était 19h30, des gens attendaient encore dehors, la file pour rejoindre "l'idole" n'étant pas tarie!

Ce ne sera que le lendemain que j'appris le mécontentement de ceux qui restèrent aussi bien en haut, dans la salle où siégeaient Shinkawa et Kojima qu'en bas, dans la rue. La séance de dédicaces fut très rapidement abrégée. La responsabilité de la FNAC fut mise en avant dans ce qui ressembla à un événement absolument pas maîtrisé, manquant totalement d'organisation et qui sembla laisser ses responsables perplexes. Kojima eut soi-disant vent du mécontentement des fans puisqu'il laissa un message promettant une nouvelle venue… un jour. Cette venue eut en effet lieu des années plus tard.

Alors, que retiens-je de cette aventure? Que du bon pour ma part! Le froid est passé, l'attente terminée depuis longtemps et je garde en souvenir une rencontre certes des plus furtives mais qui m'aura donné, pour le restant de mes jours de gamer collectionneur, un souvenir en forme de relique. Un objet qu'il me plaît de contempler en repensant à ces heures heureuses passées sur MGS 3, sur ma PS2 ou dans les rangs de la FNAC à exercer mon acuité visuelle sur les diverses boites de jeux que les rayonnages offraient à mon regard.

Et à tous ceux qui se demanderont ce que j'ai bien pu faire dédicacer, voici l'image de l'objet en question ;)


Article publié le 15/12/2013

photo d'illustration pour le dossier:Hideo Kojima - Dedicace FNAC 2005  

Les commentaires pour cet article avant le 23 février 2014



Posté par SLAINE le 22/12/2013

très sympa cette anecdote ... par contre la rencontre brève semble un peu froide et c'est dommage de ne pas avoir échangé un ou deux mots en anglais, ne serait qu'un merci de ces personnes qui nous doivent leur succès ;)
Mais bon, c'est mon côté chipoteur et la comparaison que l'on pourrait faire avec Eric Chahi ou Frederic Raynal qui eux étaient hyper sympathique et proches des gens ...

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Posté par Tanuki le 16/12/2013

merci bien ça fait vraiment plaisir!
J'ai d'autres petits récits de ce genre. Sans doute un de ces quatre sur oldies ;)

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Posté par Zadok le 15/12/2013

J'ai adoré ton histoire. Comme l'a dit Hayu, on ressent vraiment ta passion du jeu à travers les lignes et c'est hyper agréable à lire. Bravo pour ce récit, et bravo pour avoir patienté autant! ;-)

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Posté par Tanuki le 15/12/2013

En effet, je n'ose imaginer la frustration de certains mais il faut quand même préciser que énormément de gens ne s'étaient déplacés que pour voir kojima. Un gros paquet de "racailles" aussi était sur place. Dans le lot de la file d'attente, je pense que seul 50% voulaient vraiment un autographe et que ces 50% là avaient compris qu'il fallait venir très tôt.

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Posté par Hayu le 15/12/2013

Vraiment sympa cette petite histoire et on sent la passion pour avoir greloté toute l'après-midi dans le froid. Comme quoi même avec une passion en commun les gens restent individualiste en fait. Aux moins tu n'as pas poiroté pour rien et tu as eu ce que tu voulais c'est déjà sa parce qu'autrement bonjour la frustration.

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