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[Rétrovalue]Child of Light


Un RPG 2D à l'univers enchanteur


image d'illustration du dossier: Child of Light, Un RPG 2D à l'univers enchanteur

Un article de Slaine

Une fois n'est pas coutume, je vais aujourd'hui défendre un développeur en proie à d'acerbes critiques depuis quelques années. Non, il ne s'agit pas de Sega, mais bien d'Ubisoft. A contre courant de la pensée collective concernant ce studio, j'ai le sentiment qu'il a su depuis quelque temps nous offrir des jeux complets, bien pensés, techniquement aboutis, tout en prenant des risques payants. Oui, j'ai été fan de la réédition de Rayman au point de pleurer pour que Sega prenne exemple. Oui, j'ai adoré Zombi U qui reste pour moi le meilleur jeu de la Wii U. Et oui, certains projets ambitieux comme Watch Dogs m'intéressent grandement. Alors on pourrait bien entendu leur reprocher certaines fautes de goût, à commencer par une saga Assassin's Creed, peu innovante à chaque nouvel épisode et s’essoufflant dangereusement. Il serait également aisé de pester sur quelques autres choix discutables. Mais, sur un plan purement personnel, Ubisoft a indéniablement remonté dans mon estime depuis quelques années.

La question qui s'impose à ce stade de l'article, c'est pourquoi une telle rhétorique sur Ubisoft ? Tout simplement parce qu'encore une fois, cette firme a pris un risque en développant un jeu uniquement destiné à une diffusion en dématérialisé, et de surcroît un RPG en deux dimensions inspiré de ce qui se faisait de mieux au Japon. Voici donc la Rétrovalue de Child of Light, une petite merveille qui m'a fait vibrer de bonheur de la première à la dernière minute de jeu...


Un jeu qui aurait pu être produit par Disney …

Dès le lancement de l'introduction, l'influence de Disney est palpable. L'histoire nous est contée via des peintures murales, artworks, ou autres vitraux évoquant furieusement La Belle et la Bête ou la Belle au Bois Dormant. Le scénario en lui-même n'est pas en reste puisque tout débute par la disparition d'une reine, et le mariage du roi avec une autre femme au regard sombre. Aurora, fruit de la première union, finit par tomber dans un sommeil « mortel » et son royal paternel se désespère de cette tragédie. La nouvelle reine et ses deux filles ne semblent pas attristées...mais ne gâchons pas le scénario qui suivra...

Aurora se réveille sur un autel, dans un autre monde. Certaine d'être prisonnière d'un cauchemar, elle va tout faire pour s'extraire de ce maléfice. Faisant la rencontre d'une luciole qui deviendra son compagnon d'aventure, la princesse comprendra finalement que tout ceci est bien réel et que le retour chez elle passera par le sauvetage de ce monde étrange qui se trouve être sous l'emprise d'une reine maléfique. Au fil du temps, notre héroïne apprendra à voler, utiliser la magie, et fera la rencontre de personnages qui viendront garnir les rangs de son équipe.

Prenant forme petit à petit, le scénario de Child of Light vous éclairera sur les mystères du sommeil prolongé d'Aurora, la disparition de sa mère, et le complot visant le royaume de son père. Sans être « shakespearienne », l'histoire se dévoile avec fluidité et se découvre avec un grand plaisir. De même, le joueur s'attachera rapidement à Aurora, un personnage évoluant constamment au fil du scénario, passant du statut de petite fille capricieuse à celui de jeune fille curieuse, et même de femme responsable et combative en fin d'aventure. Le point fort de cette trame scénaristique provient, à mon sens, de cette narration maîtrisée. Le français utilisé est parfait, loin des performances médiocres de certains jeux actuels. Chaque dialogue consiste en un poème, empli de rimes bien pensées, de jeux de mots bien trouvés, et l'on redécouvre avec plaisir la beauté de notre langue natale. Traitez moi de chauvin, mais il est indéniablement agréable d'avoir droit à une telle qualité de traduction.

Pour en revenir au jeu, vous aurez le choix entre plusieurs fonctions une fois l'écran titre affiché. Le mode aventure, se déclinant en deux niveaux de difficulté, s'agrémente ainsi d'un menu d'options afin de paramétrer la manette et autres réglages visuels, tandis que les fonctionnalités online ne sont pas en reste avec un accès à des contenus téléchargeables et au mode Uplay pour les abonnés au service d'Ubisoft. Une fois le jeu terminé, un mode « partie + » vous replacera au début de l'aventure en conservant tous vos levels, objets et pierres précieuses. Bien évidemment, le challenge y sera revu à la hausse, faisant des tout premiers combats de véritables défis. Notons enfin que Child of Light n'échappe pas à la mode des micro-transactions en offrant aux joueurs des packs de pierres précieuses pour ceux ne souhaitant pas prendre la peine de les chercher dans le jeu. Une approche à mon sens ridicule, d'autant que les prix sont pour le coup assez abusifs...



Quand Rayman rencontre Grandia ….

Que peuvent donc bien avoir en commun Grandia et Rayman ? Une interrogation légitime au vu de ce titre énigmatique. La réponse est : pas grand chose... Il n'en demeure pas moins que les créateurs de Rayman ont conservé certains aspects de ce dernier pour développer Child of Light. Outre le côté graphique en 2D haute définition sur lequel nous aurons l'occasion de revenir, on retrouve par exemple des plantes lâchant des lucioles à attraper dans un ordre croissant afin d'accentuer leurs effets bénéfiques et les bonus qui y sont liés. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Ne vous y trompez pas cependant, nous avons ici affaire à un véritable RPG. Bien que la première heure de jeu, Aurora n'étant pas encore capable de voler, laisse une grande place à la plate-forme, l'essentiel de l'aventure et la structure même du soft n'a rien à voir avec Rayman. A vrai dire, Child of Light semble emprunter tous ses traits de gameplay à des jeux ayant déjà fait leurs preuves, pour finalement donner naissance à une jouabilité équilibrée et surtout facilement assimilable par la plupart des joueurs, qu'ils soient occasionnels ou assidus.

Prenons l'exemple des combats. Ceux-ci se déclenchent dès que vous entrez en contact avec un ennemi, visible lors des phases d'exploration. Une approche par l'arrière vous permettra de l'attaquer par surprise, et d'ainsi bénéficier d'un bonus de temps. Si c'est l'ennemi qui vous surprend, vous aurez en revanche un handicap. Durant les affrontements, une jauge de temps est visible en bas de l'écran. Chaque personnage, ami ou ennemi, dispose d'une icône le représentant et évoluant à une vitesse lui étant propre. Lorsque cette icône se trouve dans la partie bleue de la jauge, le protagoniste correspondant est obligé d'attendre qu'elle pénètre dans la zone action optant pour un coloris rouge. A ce moment, le jeu se met en pause afin de vous laisser le temps de prendre une décision quant à votre prochaine action, pouvant consister à utiliser un objet, fuir, attaquer, vous défendre... Cette zone rouge s'avère être plus courte, mais tout protagoniste, ami ou ennemi, s'y trouvant et se faisant frapper voit son tour être automatiquement interrompu, et son icône reculer vers le début de la zone bleue. Toute la stratégie de ces combats consistera donc à frapper les adversaires se trouvant dans cette zone rouge, tout en évitant de subir des dégâts si vous-même vous y trouvez. Les fans de RPG n'auront pas manqué de noter que ce système de combat est une copie conforme de celui mis en scène dans Grandia. Dans le souci d'éviter de vous spoiler l'intégralité du gameplay, je ne rentrerai pas plus dans les détails de celui-ci qui vous permettra, entre autres, de changer de personnages autant de fois que vous le désirez, ou encore d'utiliser votre luciole pour ralentir vos adversaires en les éblouissant. Retenez juste que ces affrontements sont un véritable plaisir, et que les boss répondent au même niveau de qualité.

Comme dans tout RPG, les combats vous octroient de l'expérience, et vous pourrez convertir vos points chèrement gagnés dans un arbre de compétences relativement similaire à celui entrevu dans certains épisodes de la saga Final Fantasy. Rien de bien révolutionnaire donc : suivant la branche que vous développerez, les pouvoirs acquis seront différents mais quelques séances de levelling vous permettront de rapidement remplir tout l'arbre. Enfin, vous pourrez ramasser des pierres précieuses pour ensuite, via un menu contextuel, les tailler, affiner ou mixer afin d'obtenir de nouvelles pierres inédites. L'artefact ainsi créé pourra ensuite être placé sur une caractéristique d'un de vos personnages comme l'attaque, la défense ou une compétence passive, afin de produire un effet variable en fonction dudit personnage. Jewel Master sur Megadrive utilisait déjà ce système. Rien de bien révolutionnaire, encore une fois. Terminons cependant ce paragraphe sur une originalité de taille, à savoir l'impossibilité d'acheter de nouvelles armes ou armures. Child of Light ne compte que très peu de villages, et ces derniers sont le plus souvent prétexte à glaner des quêtes annexes ou à faire avancer le scénario principal.


Un contenu classique avec une plastique de rêve …

Vous l'aurez compris à la lecture du paragraphe précédent, le bébé d'Ubisoft ne révolutionne aucunement le concept des RPG, loin s'en faut. Les développeurs ont pris le parti d'offrir un titre rapidement reconnaissable, sous tous ses aspects. Faut-il y voir un manque de temps, ou une carence de moyens ? Rappelons qu'il s'agit là d'un projet à petit budget. Quoi qu'il en soit, l'architecture du jeu répond à la même logique. En effet, les donjons sont tout sauf gigantesques, et les énigmes à résoudre souvent basiques. De même, nul besoin de les explorer plusieurs fois pour y trouver tous les coffres et objets cachés. Cependant, le reste du monde regorge de quêtes annexes assez simplistes dans le principe, qui s'accompagnent d'un nombre important de coffres savamment dissimulés. Une carte est d'ailleurs présente afin de vous informer de ceux vous restant à récupérer pour une zone précise. Pour ceux qui le souhaiteraient, un mode deux joueurs s'invitera dans la partie, le second acteur étant en charge de la luciole. Il aura par conséquent un rôle des plus limités dans l'aventure, puisque se résumant à ralentir les ennemis, éclairer le chemin pour y révéler quelques passages, activer quelques mécanismes ou redonner un peu de vie à son porteur. Dispensable donc...

A ce stade de l'article, il serait facile de penser avoir affaire à un jeu sans ambition dans lequel tout est classicisme et déjà vu. Pourtant, par la qualité de sa narration, la cohérence de son univers, ses graphismes de haute qualité, et la sensation de vivre une aventure douce et reposante, Child of Light risque bien de rallier de nombreux gamers à sa cause. Utilisant le moteur des derniers Rayman, le soft a donc opté pour une représentation en deux dimensions. Mais il s'agit là d'une magnifique 2D ! Chaque décor nous plonge littéralement dans un conte de fées, en utilisant admirablement le pastel et l'aquarelle. Sur le plan de l'identité visuelle, le titre n'a pas été sans m'évoquer Astal, jeu sorti sur Saturn et de distinguant par la finesse de ses graphismes. Chaque zone traversée laisse la part belle à une foule d'animation dans les décors, au sein desquels la beauté des plans en profondeur n'a aucunement nui à la qualité des éléments de premier plan derrière lesquels votre personnage va évoluer. Un simple coup d’œil sur les screenshots accompagnant cet article vous convaincra que Child of Light est l'un des plus beaux jeux « indé » existant sur le marché, si tant est que vous appréciiez la 2D et l'identité visuelle pour laquelle ont opté les développeurs.

Au fil des heures de jeu, Aurora sera amenée à arpenter des forêts sombres et angoissantes, pour enfin voler vers la lumière, plonger dans une mer déchaînée, grimper aux plus hauts sommets, s’engouffrer dans des grottes emplies de lave ou des cavernes obscures. En jouant, j'ai souvent eu le sentiment de me battre contre les éléments de la nature, que ce soit le vent se déchaînant pour repousser la frêle Aurora vers le vide, contre la pluie, voire même contre des cascades l'écrasant sous leur poids. Et que dire de cette faculté octroyée à l'héroïne lui permettant de voler, si ce n'est que cela plonge le joueur un peu plus encore dans ce sentiment enfantin d'être en plein conte de fée, avec cette jeune fille virevoltant au gré de vos sollicitations, ses longs cheveux ondulant bercés par le vent... Alors certes, l'aventure n'est peut être pas hardcore ou enflammée, mais là n'était pas le but d'Ubisoft lors du développement de Chilf of Light.

Ce constat enjôleur prend tout son sens avec une bande son réalisée par Cœur de Pirate, mêlant adroitement piano et instruments classiques. Cette combinaison donne naissance à une mélodie évoluant au gré de l'aventure et des situations, sans jamais lasser le joueur, et sachant même devenir épique à l'occasion des combats contre les boss, ou véritablement accablante lors d'événements tristes. Quand je lis dans certains tests que l'OST finit par lasser, je me dis que nous n'avons visiblement pas les mêmes valeurs...

Conclusion :

Child of Light est de ces jeux qui ont su me transporter dans un autre univers, et il s'agit bien là de la plus belle qualité imputable à un jeu vidéo. Destiné aux amateurs comme aux joueurs confirmés qui ne devront pas y chercher un défi hardcore, le titre d'Ubisoft a su trouver un véritable équilibre en empruntant de ci de là des traits de gameplay caractéristiques de jeux ayant déjà largement fait leurs preuves.

Mais par dessus tout, c'est son univers, sa bande son, sa narration, et la poésie de son histoire et de ses dialogues qui m'ont enchanté, d'autant que le tout est d'une cohérence sans faille. La perfection n'étant pas de ce monde, il sera aisé de lui reprocher la faible importance laissée aux villages, ou bien l'absence de quêtes annexes véritablement difficiles qui auraient pu permettre de corser quelque peu l'aventure. Mais la dizaine d'heures nécessaire pour en venir à bout est finalement bien plus conséquente que les deux heures nécessaires pour terminer un Metal Gear Solid Ground Zeroes pourtant vendu trois fois plus cher. Toujours est-il que j'attends pour ma part avec impatience une éventuelle suite, ainsi qu'une hypothétique version boite.

Amoureux de la 2Det des RPG à l'ancienne, blasés de l'ultra violence des jeux actuels, Child of Light est fait pour vous !




Article publié le 20/05/2014

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