Castlevania Partie 3
Castlevania fait des émules
Un article en rapport avec la saga Castlevania

Un article de Manuwaza
Rappel Sommaire
Partie 1 : La genèse du projet et les influences
Partie 2 : De la fiction à la réalité
Partie 3 : Castlevania fait des émules
Partie 4 : Le concept général/Une trame scénaristique extrêmement riche
Partie 5 : Les différents jeux de la saga : années 80, la genèse
Partie 6 : Les différents jeux de la saga : de 1991 à 1995 : l'avènement du 16 bits
Partie 7 : Les différents jeux de la saga : de 1996 à 2000 : génération 32/64 bits
Partie 8 : Les différents jeux de la saga : de 2001 à 2005 : génération 128 bits
Partie 9 : Les différents jeux de la saga : de 2005 à nos jours : le next-gen
Partie 10 : Les goodies
Castlevania fait des émules
Devant la richesse dudit univers, rien d'étonnant à ce que des émules aient fait leur apparition, en reprenant les ingrédients ayant fait la force de la saga pour s'adjoindre une part du gâteau. Si aucun des jeux en question n'atteindra la qualité d'un Castlevania en termes d'ambiance et de gameplay, force est de constater que certains d'entre-eux tirent leur épingle du jeu de manière fort honorable. Plusieurs d'entre eux se distinguent notamment, sur des machines plus ou moins connues...
Master of Darkness, sorti en 1992 sur Sega Master System et Sega Game Gear
Nous avons tout d'abord Master of Darkness. Ce jeu sorti en 1992 sur Master System, concurrente de la NES, avait pour principal argument de proposer aux pro-Sega une aventure similaire à Castlevania, qui se cantonnait jusqu'alors à la 8 bits de Nintendo (rappelons qu'il faudra attendre 1994 et The New Generation sur Megadrive pour voir une aventure du clan Belmont sortir sur une console de la firme au hérisson bleu). Et, si Master of Darkness est très largement inspiré de la série de chez Konami, il n'en est pas pour autant un clone insipide et bâclé.
Le joueur, incarnant le Docteur Social, devra donc vaincre Dracula dans une aventure nettement plus abordable qu'à l'accoutumée, puisque ne nécessitant pas un acharnement systématique pour en venir à bout comme cela pouvait être le cas dans un Castlevania de première génération. Concernant le gameplay, on reprend également les mêmes codes, avec une maniabilité se basant sur quatre armes différentes (fleuret, bâton, poignard et hache), chacune ayant une portée et une utilisation spécifique. S'y ajouteront des armes secondaires allant du pistolet (tir en ligne droite, apparenté au couteau dans CV) à la bombe (équivalent de l'eau bénite) en passant par le boomerang (croix). Chaque arme, malgré son appellation différente, aura son équivalent dans Castlevania, pour une influence plus qu'évidente de ce dernier sur le déroulement de l'aventure. Bien entendu, utiliser ces armes secondaires ne pourra se faire qu'en ramassant des cristaux se substituant aux habituels cœurs, trouvables en détruisant des masques remplaçant les chandeliers. Vous l'aurez compris, le gameplay est totalement calqué sur la saga de Konami, pour un résultat finalement plutôt réussi. L'ambiance est elle aussi à la hauteur, avec un level-design et une bande son fleurant bon la lutte des Belmont contre le prince des ténèbres. Enfin, si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à consulter le test made in Tanuki qui ne manquera pas de combler vos éventuels questionnements à propos de ce Master of Darkness...

Earnest Evans, sorti en 1991 sur Sega Mega-CD et en 1992 sur Sega Megadrive
Le second exemple se situe cette fois-ci sur Mega CD et Megadrive, et est clairement moins flagrant que celui cité ci-dessus. Se présentant comme un jeu d'action/plates-formes, le titre de la Wolf Team baptisé Earnest Evans prend place dans une trame scénaristique mettant en scène un aventurier qui va devoir collecter des idoles maléfiques avant que ces dernières ne déclenchent la fin du monde. Un autre chasseur de trésors aux intentions nettement moins louables va cependant lui mettre des bâtons dans les roues tout au long de la douzaine de niveaux que comporte l'aventure. Là où le parallèle entre Castlevania et EE est flagrant, c'est dans l'utilisation d'un fouet en tant qu'arme principale. A l'instar de Super Castlevania 4, notre héros pourra utiliser ce dernier pour s'accrocher à des éléments du décor et ainsi atteindre des endroits auparavant inaccessibles. Evans a également une grande capacité d'esquive des attaques adverses, qui constituent clairement sa plus grande force. S'y ajoutent trois armes secondaires utilisables dans certains niveaux uniquement. Ce jeu est très loin d'avoir fait l'unanimité. En effet, les développeurs ont tenté d'exploiter une animation détaillée des personnages, en utilisant de multiples points d'articulations. Si le résultat pouvait faire saliver sur le papier, il est dans la pratique loin d'être convainquant avec des protagonistes ressemblant à des pantins désarticulés. La maniabilité s'est également attiré les foudres de certains joueurs par son manque de souplesse. On peut finalement se demander si Earnest Evans a été inspiré par Castlevania, ou bien par Indiana Jones lui-même. Je laisse à chacun le soin de se faire sa propre opinion...

Rusty, sorti en 1993 sur Nec PC98
Edité le 16 juillet 1993 sur Nec pc98, Rusty est un parfait exemple d’inspiration qui a porté ses fruits ! Rusty, l’héroïne du jeu de C-Lab part affronter le mal et ses cohortes de sbires pour mettre fin à la terreur qui règne sur le pays. Elle pourra, pour ce faire, se servir de sont fouet, orientable à gauche ou à droite et en haut ainsi que de quelques sorts magiques récupérés au gré de son exploration des zones de jeu. Celles-ci vont du village au château en passant par les grottes ou les cimetières. Le titre dispose d’un gameplay très « Super Castlevania 4 » avec maintes plate-formes et anneaux à agripper du bout du fouet. La musique est absolument superbe et parfois très originale, la maniabilité quasi-parfaite et l’ambiance terrible, régulièrement ponctuée de dialogues en fin de niveau. Enfin, les graphismes, même s’ils pourront paraitre vieillots en comparaison de ce qui se faisait en 1993, sont parfaits dans le rôle qu’ils incarnent et aident sans mal à trouver la force de progresser au milieu de la difficulté très aiguisée mais toujours bien calibrée, nécessitant adresse et intuition pour trouver les clefs menant aux différents boss ! Rusty est un grand jeu, qui n’a pas à rougir d’une quelconque rivalité ! Là encore, un test de l'ami Tanuki sera très prochainement disponible sur le site. Un bon moyen de parfaire votre connaissance vidéoludique...

8 Eyes, sorti en 1988 sur Nintendo Famicom
8 eyes se présente lui aussi comme un jeu largement inspiré par la saga de Konami. Sorti en 1988 sur Famicom, et au début de l'année 1990 sur la NES en Amérique du nord, le soft de Thinking Rabbit prend la forme d'un jeu d'action/plates-formes avec pour toile de fond un futur post-apocalyptique. Pour sauver ce qu'il reste du monde, le héros, Orin, doit récupérer huit joyaux qui, s'ils tombaient dans de mauvaises mains, seraient à même de détruire l'humanité. Pour cela, Orin devra ainsi parcourir huit châteaux différents, chacun renfermant un joyau en ses murs. L'identité graphique du soft est par conséquent assez proche de celle d'un Castlevania, avec ses environnements gothiques à souhait. Le bestiaire, entre autres composé de squelettes et autres chauve-souris, est lui aussi largement inspiré de ce dernier, pour une indéniable impression de déjà vu. Ici, le traditionnel fouet si cher à la saga de Konami fait place à une épée qui fera office d'arme principale.
La grosse originalité du soft en termes de gameplay réside dans la présence de Cutrus, un oiseau de proie suivant en permanence Orin et pouvant lui permettre d'obtenir des items inaccessibles, ou bien d'ouvrir des issues particulières. Dans la pratique, l'utilisation du volatile ne revêt pas une importance capitale et passe rapidement au second plan, du moins en mode solo. Il est en effet possible de terminer l'aventure en coopératif, l'un des deux joueurs contrôlant Orin, et l'autre Cutrus. Le soft en devient un poil plus fun, et surtout un peu plus accessible en termes de challenge (mais encore faut-il trouver une âme charitable d'accord pour incarner un oiseau pendant huit niveaux). Car oui, 8 Eyes est très loin d'être un jeu facile, et ce en grande partie à cause de la raideur des contrôles. Les déplacements sont passablement lents, et la faible allonge d'Orin rend les combats très délicats, les adversaires ayant des coups d'une portée supérieure. A noter que le titre lorgne également du côté de Megaman au niveau de la gestion des boss et des armes. En effet, il est possible de jouer chacun des châteaux dans n'importe quel ordre, mais chaque boss gardant ces grandes demeures sera vulnérable à une seule et unique épée. Sachant que chaque niveau donnera accès à une nouvelle lame, on aura tôt fait de se simplifier la vie en respectant une certaine logique dans l'ordre de ces châteaux. 8 Eyes est très loin d'avoir remporté tous les suffrages lors de sa sortie, frustrant au possible et pas franchement fun à jouer... Il est ainsi loin d'égaler son illustre inspirateur...

En plus de ces jeux d'éditeurs tiers ayant clairement été inspirés par Castlevania, un regard attentif pourra aisément trouver de multiples clins-d'œil aux aventures des Belmont dans les autres titres du catalogue de Konami. Ainsi retrouvera-t-on des références dans des jeux comme Metal Gear, Contra, ou encore TMNT. Une preuve supplémentaire, si besoin était, que Castlevania est au centre de toutes les attentions chez nos amis nippons...
Rappel Sommaire
Partie 1 : La genèse du projet et les influences
Partie 2 : De la fiction à la réalité
Partie 3 : Castlevania fait des émules
Partie 4 : Le concept général/Une trame scénaristique extrêmement riche
Partie 5 : Les différents jeux de la saga : années 80, la genèse
Partie 6 : Les différents jeux de la saga : de 1991 à 1995 : l'avènement du 16 bits
Partie 7 : Les différents jeux de la saga : de 1996 à 2000 : génération 32/64 bits
Partie 8 : Les différents jeux de la saga : de 2001 à 2005 : génération 128 bits
Partie 9 : Les différents jeux de la saga : de 2005 à nos jours : le next-gen
Partie 10 : Les goodies
Article publié le 21/11/2010
Les commentaires pour cet article avant le 23 février 2014
Posté par SLAINE le 07/12/2010
Il est vrai que j'aurais vu cette partie, après le "dossier" consacré au jeu castlevania à proprement parlé.
En tout cas super boulot, je connaissais quelques uns de ces jeux, même si personnellement je n'aurais pas classé Ernest Evans dans cette catégorie (pour moi c'est du indiana johns, et non un jeu sombre à la castlevania).
Encore bravo pour le boulot...
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Posté par Manuwaza le 05/12/2010
Merci pour ce commentaire effectivement :)
Pour le placement de cette partie, le but était d'aller du général au particulier, c'est à dire parler de tout ce qu'il y avait autour de la série pour ensuite traiter de la série en elle-même.
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Posté par Tanuki le 05/12/2010
merci pour ce commentaire, ça fait plaisir d'avoir des remarques structurées!
rusty bientôt sur oldies! une exclusivité du web francophone surement ^_^
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Posté par Ed le 05/12/2010
Jusqu'à présent, les différentes parties du dossier sont bien dissociées les unes des autres... ce qui peut permettre aux lecteurs de les lire séparément, et pas forcément dans l'ordre défini... en revanche, je trouve que cette partie est peut-être placée un peu trop tôt... ce qui n'est pas bien grave, il est vrai... autrement, Rusty a l'air vraiment intéressant !
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Posté par Hijaki le 05/12/2010
Je ne connaissais pas toutes ces pseudo-adaptations, merci pour la découverte.
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