de Eiwhaz » Ven 16 Mar 2012 17:47
Je vais te faire une journée type d'Eiwhaz, et peut être que tu vas comprendre ...
Eiwhaz se lève vers 7h45 (elle a la chance d'avoir son boulot à 10 minutes de chez elle). Elle se lave, s'habille, prend un café et file au travail. Elle arrive toujours plus tôt, parce qu'elle a beaucoup de paperasse à faire et pas le temps pour.
Souvent, Eiwhaz va faire l'accueil (elle va chercher les enfants qui arrivent par fournée de minibus), parce que ses collègues sont tout le temps en arrêt maladie. Elle dit bonjour aux 67 enfants qui passent devant elle, en ayant toujours un petit mot gentil pour eux. Elle le fait seule, parce que ses collègues présents sont majoritairement des gros branleurs, qui prétendent être solidaires et qui dans le fond, ne lèvent jamais le petit doigt.
Une fois les enfants accueillis, elle retourne au bureau, le temps de prendre des tickets de bus, elle doit déjà aller chercher un petit groupe de jeunes, avec son éducateur binôme, pour la sortie du matin. Les groupes sont éparpillés, et il faudra bien faire 5 ou 6 allers retours (évidemment, les enfants sont au rez de chaussé, au premier et au deuxième étage). Bien entendu, les enfants ne sont jamais prêt, et une fois sur deux, le petit groupe court pour attraper le bus qui les mènera à l'endroit voulu. Eiwhaz passe sa matinée à travailler la socialisation avec des jeunes qui ont des capacités équivalentes à celles d'un enfant de 2 ans. Parfois c'est la visite d'un musée, parfois des courses, parfois un travail autour des transports. Eiwhaz et binôme varient les plaisirs.
Puis Eiwhaz revient à l'institution pour manger sur un groupe. Entre les enfants qui sont sans cesse en train de déborder, les éducs qui attendent que ça se passe, et le timming très serré, Eiwhaz a rarement l'occasion de faire un vrai repas, et se contente de manger sur le pouce. Mais déjà , il est l'heure de repartir avec un autre groupe de jeune. Là aussi, on travaille la socialisation.
Eiwhaz rentre, et doit encore faire toutes les transmissions, les comptes, passer les photos sur le PC pour travailler dessus la séance qui suit ... Bref, il lui reste une demi heure et elle n'a le temps de rien. D'autant plus que certains collègues prennent un malin plaisir à te monopoliser pour ne rien te dire.
Il est 16h, Eiwhaz est lessivée de ses 4 allers retour en bus, de ses innombrables allers et venues au sein de l'institution, de ses remontrances envers les enfants qui font n'importe quoi, d'avoir essayé de communiquer avec des jeunes qui n'ont pas accès au langage, d'avoir crapahuté un peu partout dans les environ, d'avoir remplacé des éducateurs, et d'avoir rempli un tas de papiers. Je rappelle au passage qu'Eiwhaz a deux hernies discales, qu'elle est constamment sous ixprim et que son corps ne suit que très moyennement ce traitement ... Sans compter les troubles du sommeil que cela induit ...
Je suis claquée par mon travail. Et en ce moment, j'ai eu deux anniversaires à gérer plus ou moins seule (dont les 80 ans de ma grand mère), j'ai eu des rendez vous chez le dentiste, j'ai fait des heures sup' ... Je n'ai pas franchement eu le temps de passer, et je culpabilise ... J'avoue qu'une fois rentrée chez moi, au calme, sans les cris des gamins, j'ai besoin de me reposer et de me vider la tête. Du coup, je me fais l'intégrale de Yu Gi Oh. C'est parfait pour ne plus penser.
Cela dit, je le répète, je ne rends pas mon tablier. Les tests seront toujours là à l'heure, et je sais que j'en ferais parfois plus d'un dans le mois. J'attends de voir un neuro chir pour savoir s'il y a un espoir d'arrêter les médocs et de me faire opérer. Je pense qu'après cela, j'aurais bien plus la pêche !
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