Hé jme suis rendue compte que j'avais jamais raconté ma vie ici
bon, petite, j'étais douée. Très. Trop. J'ai sauté une classe, j'en foutais pas une ramée et je suis arrivée au brevet un doigt dans le nez, un doigt dans le c*l. Et j'ai obtenu le diplôme très haut la main.
Pendant tout le collège, on m'a bourré le crâne en me disant que j'allais faire S, parce que j'avais des bonnes notes ...
Arrivée, au lycée, j'avais tant sublimé la scientifique que je n'avais plus que cette idée en tête. Pourtant, mes profs de maths, sciences et physique me l'ont déconseillé en seconde, et m'ont dit qu'il vaudrait mieux que j'aille en littéraire. Mais je suis têtue, et en plus, il n'y avait qu'une seule classe de L dans mon lycée, et à priori c'était un repaire à tête de crétins (j'en connaissais plus de la moitié, et je ne les aimais pas. Bon, j'étais aussi un peu associale, mais il faut pas le dire).
Bref, j'ai insisté, et débarqué en scientifique. Autant vous dire que j'ai bien ramé. Je m'étais convaincue d'être rationnelle, ce qui n'est absolument pas le cas. Mais à force d'acharnement, j'ai décroché mon bac (du premier coup en plus, j'en revenais pas).
En bonne entêtée, et n'ayant que 17 et ne sachant point trop quoi faire de ma vie, je me suis inscrite en fac de science. Licence de biologie.
Deux très belles années sur le plan social, puisqu'elles m'ont valu de rencontrer ceux qui sont aujourd'hui mes meilleurs amis. Sur le plan des apprentissages, la cata. Il m'a fallu un certain temps pour me rendre à l'évidence : je n'étais pas faite pour cela, ça me faisait chier, et je ne me voyais pas entamer une carrière dans la biologie (rassurez vous, le monde scientifique s'est vite remis de cette grande perte).
J'ai commencé à démarcher pour intégrer une école pour un BTS ingé son, une profession qui m'a toujours attirée. J'ai réussi à trouver une école gratuite, eu les concours, mais pas de contrat en alternance. En septembre 2006, j'avais 19 ans, j'étais paumée, je ne me projetais dans rien, je n'avais aucune passion, bref, j'ai fait une grosse crise de remise en question.
Il a bien fallu que je me sorte les doigts du c*l, et j'ai fini par trouver ma voie, d'une manière complètement improbable. Je m'ennuyais, j'ai commencé à faire des tests idiots sur le net du genre "quel est votre profil psychologique" ... petit à petit, je me suis rendue compte que mon côté social ressortait beaucoup. J'ai fait le point sur ce que j'étais vraiment, et j'ai eu une illumination : j'ai en effet le besoin constant d'être à l'écoute et d'accompagner les gens qui m'entourent lorsqu'ils sont en galère. J'aime essayer de comprendre ce qui ne va pas, j'aime analyser, j'aime chercher les bonnes clefs pour aider à avancer. Bon, en gros, j'avais les qualités requises pour faire une éducatrice spécialisée motivée.
J'ai passé les concours, et eu en parallèle mes premières expériences dans le handicap. Je suis tombée amoureuse du milieu, tant le décalage est intéressant.
J'ai été dans la même promo que le chapon, j'ai fait le même parcours que lui (celui qu'il cite ci dessus, avec la licence toussa), sauf que j'ai pris la voie Educatrice Spécialisée. J'ai eu ma licence (sans passer par la case rattrapages, ce qui est assez exceptionnel pour être souligné, étant donné que j'avais pris un abonnement quand j'étais en fac de science !!), mon diplôme, et trouvé un CDD deux semaines après son obtention.
Aujourd'hui, je travaille auprès d'enfants handicapés, âgés de 6 à 20 ans (voire 21 avec la dérogation de l'amendement Creton, mais bon, je ne vais pas vous bassiner avec ça ^^). Les handicaps sont moyens à lourds, et très hétéroclites. J'ai, j'avoue, une préférence pour les enfants qui ont des gros troubles autistiques. Je trouve fascinant d'essayer de comprendre ce qui les anime, de rentrer dans leur monde et de les aider petit à petit à en ressortir. J'adore l'accompagnement éducatif auprès de ces jeunes.
Et éducatrice, c'est le seul métier où je peux faire des perles, de la pâtes à sel, raconter des histoires, construire des trucs avec mes mimines en étant payée !
En parallèle, j'ai été animatrice en séjour d'un mois pour adultes déficients, je suis passée directrice l'été dernier (et il est fort possible que je le sois de nouveau l'été prochain, à moins d'avoir un empêchement).
Enfin, je pense reprendre mes études dans quelques années, pour passer une licence puis un master de psychologie. Etre éducatrice est un super métier, mais il est pour moi une étape avant d'accéder à mon petit Graal : psychologue (le must serait évidemment d'avoir mon cabinet, mais ne rêvons pas trop. Enfin si, rêvons. Après tout, les rêves sont nos seuls instants de liberté).
VoilĂ