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XIII

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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XIII
25/11/2003
Edité par Ubisoft
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XIII
25/11/2003
Edité par Ubisoft
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Console: Nintendo Gamecube
Genre:FPS
Développeur: Ubisoft
Joueurs: 1 à 4 en écran splitté
Existe aussi sur: Microsoft X-Box- PC- Sony Playstation 2-

Photo de la boite de XIII
XIII, capture d'écran XIII, capture d'écran XIII, capture d'écran
Lorsque l’on parle de jeux à licence, beaucoup vont penser à des licences cinématographiques mais il ne faut cependant pas oublier celles tirées de bandes dessinées. Depuis les premiers jeux Astérix sur Atari 2600, et même si le phénomène s’est un peu tassé aujourd’hui hormis les adaptations d’univers Comics Marvel, DC ou encore de Mangas, force est de constater que tout joueur de la fin du siècle dernier a forcément joué à un jeu tiré d’une bande dessinée. Entre Dragon Ball, Lucky Luke, Tintin, Garfield, les Schtroumpfs, les Tuniques Bleues et tant d’autres, le choix est plutôt fourni. D’ailleurs, vous aurez pu reconnaître dans ces titres des univers de BD franco-belges s’exportant très bien à l’international, preuve qu’il n’y a pas que le Japon et les États-Unis. Fin 2003, sur toutes les consoles de salon du moment (et PC), un jeu sort en magasin, un jeu annoncé depuis longtemps, souvent repoussé, et qui faisait saliver les fans de la BD et ceux de FPS les plus impatients. Ce jeu c’est bien entendu XIII tiré de l’œuvre belge du même nom.

Alors ce XIII à la sauce vidéoludique que donnera-t-il ? Garderons-nous un bon souvenir après l’avoir fini ou préférerions-nous être amnésiques ? La réponse à la fin du cinquième tome.


Scénario 18/20

Avant toute chose, un petit retour sur l’œuvre originale s’impose. XIII est donc une bande dessinée belge éditée par les éditions Dargaud, comptant à ce jour vingt deux tomes. Or, pour les puristes, il n’y en a que dix neuf. En effet, même s’ils ne sont pas mauvais, les trois derniers n’ont pas la paternité des créateurs de la saga que sont William Vance (dessinateur) et Jean Van Hamme (scénariste). Depuis 1984, pour chaque album, plusieurs centaines de milliers d’exemplaires font chauffer les planches d’impression et le succès est tel que de nombreux produits en sont dérivés comme une série TV, XIII Mystery (une autre série de BD) et même des jeux vidéo.

D’ailleurs, nous allons tout de suite admirer mon sens aigu de la transition en évoquant la trame scénaristique de ce dernier. Reprenant quasi fidèlement le scénario d’origine, le soft s’autorise tout de même quelques minimes libertés, surtout pour remettre l’aventure au goût du jour (je rappelle que les albums dont elle s’inspire sont parus entre 1984 et 1988, période où les téléphones portables n’existaient pas encore, par exemple). L’aventure commence par une belle cinématique où l’on voit le président américain dans sa décapotable en plein bain de foule (un peu comme Kennedy), et finissant par se prendre une balle d’un tireur embusqué (un peu comme Kennedy). Ce dernier (le tireur, pas Kennedy) profite de la cohue pour s’échapper en se noyant dans la foule. Les enquêteurs du FBI finissent par retrouver son poste de tir vide et c’est là que commence leur enquête. Quelque temps plus tard, au bord d’une plage, une belle maître nageuse au maillot de bain rouge (qui a remplacé le couple de retraités de la BD) retrouve un homme inanimé sur le sable. Porteur d’une tache blanche dans ses cheveux bruns, celui-ci ne se rappelle de rien, pas même son nom. Mais il se rend vite compte qu’il n’est pas un homme entrant dans la normalité, lorsque des hommes débarquent en hélicoptère et encerclent rapidement les environs à sa recherche. L’homme fait alors preuve d’une étonnante capacité pour se débarrasser de ses ennemis et entend comment ces derniers l’appellent : XIII.

S’ensuit alors une quête d’identité où l’on croisera des personnages emblématiques de la bande dessinée comme le colonel Amos, Jones, la Mangouste ou encore Walter Sheridan le frère du président assassiné et qui veut reprendre là où son aîné s’était arrêté. On découvre alors l’existence de l’organisation des XX qui a commandité l’assassinat du président que notre amnésique devra défaire pour révéler la vérité au grand jour. Pour cela, ses aventures vont l’emmener dans une zone de montagne, dans un canyon désertique, dans différentes bases militaires, un pénitencier… Les fans ne seront pas dépaysés bien que quelques oublis soient à noter, et les néophytes seront dans l’immersion la plus totale. Bien qu’excellente, la trame scénaristique du jeu n’atteint pas la qualité de la narration du support d’origine, mais vous garantit de faire de nombreuses découvertes aux côtés de cet amnésique en quête de vérité. Les rebondissements sont nombreux et sauront nous tenir en haleine, preuve que le scénario imaginé par Jean Van Hamme est tout à fait capable de s’affranchir de son support d’origine tout en conservant cette intrigue haletante capable de fidéliser les plus curieux.

Réalisation 17/20

Okami, The Walking Dead, Viewtiful Joe, Auto Modellista… Depuis une bonne dizaine d’années, le cel shading est à la mode. Aussi appelé ombrage de celluloïdes , ce procédé permettant d’appliquer un aspect cartoon aux graphismes d’un jeu, d’un film, d’une image, il convient donc à ravir à l’adaptation d’une bande dessinée sur nos écrans. Il est par conséquent bien normal que ce soit la technologie utilisée pour donner vie à ce XIII sur nos consoles. Le soft est d’ailleurs le tout premier FPS à utiliser cette technique, particularité qui faisait partie des promesses d’Ubisoft qui ont tant fait patienter les joueurs. Dans ce FPS, tout est là pour vous rappeler que, avant toute chose, XIII c’est une BD. Entre les menus sous formes de cases, les onomatopées du style « Paf », « Boom », « Tap Tap Tap » apparaissant à l’écran, les actions clés sous formes de cases et les bulles de dialogues parfois présentes, tout est là pour assurer le fan service et renforcer l’immersion dans une BD interactive. Les trente quatre niveaux du jeu arborent des environnements bien différents entre espaces naturels, hôtels, ruelles, château fort, bases militaires… tous aussi détaillés les uns que les autres même si, malheureusement, un léger effet de brouillard est à déplorer par moments. De même, une sensation de claustrophobie se fera sentir par endroits du fait de l’étroitesse de certains niveaux typés couloirs qui n’offriront que peu de liberté. La modélisation des personnages est quant à elle plutôt bonne et suffisamment variée pour que l’on n’ait pas l’impression de se battre contre des jumeaux de l’espace. De plus, leur représentation est fidèle à la BD, on reconnaît bien les agents du SPADS, la Mangouste, Jones…

Même si la réalisation du jeu n’est pas une copie parfaite des dessins de William Vance, elle offre au joueur une réelle impression d’immersion et chaque chapitre fini semble être une nouvelle page tournée. Tout est là pour vous inclure dans l’univers de l’agent amnésique. Les cinématiques entre les niveaux sont des plus bluffantes avec l’utilisation de cases et de bulles de dialogue, et l'on adore certains effets visuels qui, en 2003, en jetaient un max. Ainsi, lorsque vous tirerez sur un ennemi de loin avec une arme à lunette, une petite case s’ouvrira dans un coin de votre écran pour le voir chuter accompagné d’une onomatopée « Aaaaaargh ». Des bribes de souvenirs reviendront par moments à notre héros sous la forme de scènes en noir et blanc du plus bel effet.

Petite particularité plutôt sympathique : certains effets visuels peuvent parfois sembler un petit peu violents pour le jeune public. Sachez qu’un verrou existe dans le menu Options. Véritable contrôle parental, il permet de désactiver les effets sanguinolents in game.

Finalement, la réalisation de ce XIII le jeu vidéo n’est pas une réalisation qui peut se décrire en quelques lignes, c’est une réalisation qui se découvre, une ambiance qui se vit. Bref, si aujourd’hui on a tendance à associer bon jeu vidéo et très bonne réalisation graphique, le soft ici testé a clairement cette qualité pour lui. Mais s’arrêtera-t-il en si bon chemin ? Nous allons voir cela dans les prochains paragraphes (oui je fais de la transition aujourd’hui).

Gameplay 16/20

Dans sa jouabilité, XIII le jeu vidéo est un FPS somme toute classique sur consoles de sixième génération, avec des objectifs à remplir, un peu comme pouvaient l’être les épisodes de la saga Time Spliters ou même Serious Sam pour ne citer qu'eux. Toutes les options y sont pour rendre le soft accessible à un maximum de tireurs en herbe ou confirmés (inversion de la visée, réglage de la difficulté…). Tel un Quake ou Unreal dans le monde dessiné, notre héros en quête de personnalité aura à sa disposition un bel arsenal pour défaire ses ennemis allant du couteau au fusil de sniper en passant par le 44 Spécial, le fusil d’assaut ou le fusil à pompe. Ce ne sont ainsi pas moins de quatorze armes que vous pourrez manipuler. D’ailleurs, fait plutôt rigolo, en 2003, l’une des armes qui marqua le plus les joueurs fut l’arbalète, quasiment jamais utilisée dans un jeu du genre. Permettant d’agir en toute discrétion, elle est munie d’une lunette pour tirer de loin et offre même de descendre nos ennemis en un coup avec une flèche en pleine tête. Plutôt marrant de se rendre compte, onze années plus tard, que rares sont les FPS actuels n’utilisant pas cette arme tels Crysis 3 ou encore Dishonored ; même Call of s’y est mis. Mais il n’y aura pas que ces moyens pour venir à bout de l’aventure, vous pourrez aussi assommer vos ennemis à coups de bouteilles, de balais, de chaises ou de cendriers que vous trouverez sur votre chemin.

Mais un bon FPS ne se base pas que sur la diversité de son arsenal, ce serait bien trop facile. XIII est aussi un bon FPS parce qu’il offre un gameplay diversifié, bien loin du simple bourinage à coups de shotgun, en proposant plusieurs façons de faire selon les niveaux : vous pourrez courir et tirer à tout va tel le plus décérébré des bidasses, voyant votre vie descendre rapidement sous le feu ennemi, ou vous pourrez vous la jouer fine et y aller discrètement. D’ailleurs, certains niveaux vous l’imposeront. Vous devrez, par exemple, déconnecter les générateurs d’une base enneigée sans vous faire repérer par un seul garde (une mission que j’ai recommencé un sacré paquet de fois). Dans ces missions, il sera aussi important de cacher les corps de ceux que vous avez tués ou assommés, sous peine de déclencher l’alarme et donc la fin du niveau. Sachez que, grâce à un appui sur le bouton B, vous pourrez actionner le tir secondaire de chaque arme, une spécificité de plus et bienvenue. Libre à vous, ainsi, de vous battre au corps à corps avec le couteau ou de vous en servir pour le lancer, de choisir la cadence de vos armes automatiques, de frapper vos ennemis avec la crosse de votre fusil…

Mais ce qui fait que votre agent XIII est un peu spécial, ce sont ses compétences au combat hors du commun. La plus utile et la plus remarquable de toutes reste sans aucun doute son sixième sens qui vous sera très utile si vous voulez aborder vos parties avec un semblant de finesse. Ainsi, lorsque votre héros est au calme, qu’il ne bouge pas ou qu’il est accroupi, il pourra repérer ses ennemis sans les voir. En effet, un soldat marchant, bien qu'invisible derrière un coin de mur, se trahira par le bruit de ses pas. Celui-ci sera symbolisé par des onomatopées « Tap Tap Tap » qui seront plus ou moins grosses à l’écran selon sa distance. Une excellente façon de ne pas encombrer la zone de jeu d’un énième radar pour FPS et de mettre en avant le côté surentrainé de notre agent.

Simple dans son utilisation comme dans son approche, le gameplay de ce First Person Shooter n’en demeure pas moins doté de particularités qui ancrent encore plus le jeu dans l’univers de la BD tout en donnant une bonne bouffée d’air frais à un genre qui commençait déjà son invasion massive dans notre média favori.

Bande son 15/20

Avec des musiques tantôt funky, tantôt haletantes et nerveuses, la bande son de ce XIII est, comme son scénario et sa réalisation, une façon de plus de plonger le joueur dans une immersion quasi-totale. De très bonne qualité, les compositions vont rythmer à merveille les différentes phases de jeu et aucune fausse note n’est à déplorer. Les doublages sont dans la même veine avec des voix collant bien aux personnages qu’elles incarnent, même si elles sont parfois un peu caricaturales comme celle de la Mangouste. Les bruitages sont tout aussi bons et très nombreux entre les tirs, bris de verre… tout est là pour nous inclure dans un univers des plus fouillés.

Durée de vie 15/20

Avec la bonne trentaine de niveaux, tous assez longs, et avec les différentes approches à votre disposition, l’aventure solo vous tiendra plusieurs heures devant votre écran, d’autant plus avec la gestion du suspense qui donne réellement envie d’aller toujours plus loin pour en découvrir plus sur notre soldat amnésique (sauf si on a déjà lu la bande dessinée et qu’on connaît la fin, mais même là, le plaisir sera toujours présent). La difficulté est réglable et l’IA adverse est assez bien pensée pour ne pas rendre vos errances trop aisées.

Gamecube oblige, les quatre ports manettes vous permettront de vous affronter sur différentes maps avec des amis, et ce dans différents modes de jeu allant de la capture de drapeau au deathmatch, en passant par le mode faucheuse. Au sein de ce dernier, la Mort (dans son déguisement bien connu) sera présente sur la map. Un contact physique avec elle et vous êtes mort, tirez lui dessus et vous gagnerez des points. Et si vous n’avez pas d’amis, pas d’inquiétude, Ubisoft a pensé à vous et vous pourrez affronter des bots pas trop idiots dans les mêmes arènes.

Conclusion 16/20

Un jeu qui a su se faire attendre à grands coups de trailers dans les salons et qui a aussi su tenir toutes ses promesses, XIII offre une aventure fidèle à la BD et vraiment jouissive à faire manette en mains. Avec un gameplay qui ose, une réalisation bluffante, un bande son immersive et une durée de vie plus qu’honorable, il représente une réelle réussite pour le studio français. Grand succès commercial et d’estime, en novembre 2003, alors même que l’on faisait à peine nos premiers pas dans l’aventure, l’éditeur parlait déjà de suites qui retraceraient les quatorze autres tomes de l’œuvre littéraire. Ces dernières, apparemment, ont dû finir dans les méandres des suites attendues et jamais sorties. Vraiment dommage tant le premier (et unique) épisode a su ravir les joueurs… à moins que l’on en entende parler d’ici quelques années… on a bien attendu Duke Nukem Forever pendant quinze ans...


Article publié le 26/05/2014 Jeu testé par Icarus