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GunPey

Section Test.


GunPey
04/03/1999
Edité par Bandai
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Bandai Wonderswan
Genre:Puzzle-Game
Développeur: Bandai
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Bandai Wonderswan

Photo de la boite de GunPey
GunPey, capture d'écran GunPey, capture d'écran GunPey, capture d'écran
En 1997, tout le petit monde du jeu vidéo est en deuil. En effet, Gunpei Yokoi vient de succomber à un accident de la route, laissant du même coup un grand vide dans le cœur de nombreux joueurs de l'époque. Ainsi disparut le génial créateur des Game & Watch et de la Game Boy, avant même d'avoir pu lancer la première console de la firme co-fondée avec son compère Yoshihiro Taki, j'ai nommé la Wonderswan. Quelques mois plus tard, cette dernière est commercialisée au Japon et remporte un franc succès, profitant ainsi une dernière fois du génie de ce héros national. Une telle carrière vidéoludique valait bien un petit hommage, et c'est chose faite en 1999 avec la sortie de Gunpey... Un jeu dont le nom ressemblant étrangement au patronyme de Yokoi s'accorde parfaitement avec un principe de jeu digne de ce dernier...

Un héros, une jeune fille en détresse : suffisant pour faire une histoire...

Dès l'allumage de la console, la première impression est indéniablement excellente. En effet, au contraire de la quasi-totalité des puzzle games, vous aurez ici droit à une jolie petite scène introductive mettant en scène un personnage pour le moins original, évoluant dans un décor de Western. Fraichement arrivé dans une petite ville perdue au milieu du désert, ce dernier ne tarde pas à voir les ennuis s'inviter à la fête. En effet, une jeune fille poursuivie par des desperados se place sous sa protection, et ce sans lui demander son avis. Notre héros, désireux de défendre la veuve et l'orphelin, s'interpose et se prépare à combattre les sept adversaires qui vont lui être opposés à tour de rôle. La présence de cette trame scénaristique, certes simpliste, n'est pas sans rappeler le principal facteur du succès des Game & Watch, à savoir leur mise en scène. Faut-il y voir un hommage supplémentaire envers leur créateur? Probable... Toujours est-il que le mode Story est sans conteste celui qui représentera le plus gros intérêt du jeu...

Un principe de jeu aussi simple qu'addictif

Mais avant d'aborder ce dernier et ses spécificités, un petit paragraphe sur le gameplay de base de ce Gunpey s'impose. Comme dans tout puzzle game, inutile ici de mettre en place un principe compliqué au possible. Souvenez vous de Tetris : le seul but de chaque partie était de réaliser des lignes au moyen de blocs sans atteindre le haut de l'écran. Difficile de faire plus simple...et plus addictif. En effet, et ce contrairement aux apparences, les parties pouvaient facilement durer des heures sans que l'on ne s'en rende compte. Dans Gunpey, le principe de base est quasiment identique. A l'écran, sont présents des fragments de lignes noires posés sur des blocs. Le but est de relier ces fragments afin de former des lignes complètes sur toute la largeur de l'écran. Pour cela, le seul mouvement possible sera d'intervertir les positions de deux blocs verticalement parlant. Bien entendu, de nouveaux blocs apparaissent régulièrement au bas de l'écran, décalant tout le quadrillage vers le haut. Si l'un des fragments de ligne arrive jusqu'en haut, c'est le Game Over immédiat. Bien entendu, comme dans tout puzzle-game qui se respecte, la vitesse augmentera graduellement au fur et à mesure que la partie avancera, rendant cette dernière de plus en plus difficile à mener.

Autre enjeu important du soft, le scoring prendra une importance toute particulière pour les gamers les plus acharnés. Pour faire le parallèle avec Tetris, rappelons que ce dernier octroyait plus de points pour peu que le joueur ne forme plusieurs lignes simultanément. Ici, le principe reste le même. Ainsi, dès lors que vous validerez une ligne, cette dernière restera à l'écran pendant quelques secondes. Adjoignez-y de quoi former une nouvelle ligne avec celle-ci et vous aurez droit à un énorme bonus de points. Même constat dans le cas où vous parviendriez à créer plusieurs trajets différents entre les deux bords de l'écran, et ce en une seule fois. Vous l'aurez compris, maitriser totalement le gameplay de ce Gunpey demandera beaucoup de temps et d'entrainement, et surtout de fulgurants réflexes.

Terminons enfin sur la plus grosse originalité du soft en termes de maniement, à savoir la manière de tenir la Wonderswan. En effet, la petite machine de Bandaï est ici utilisée verticalement, exploitant ainsi la grande souplesse en termes de maniabilité inhérente à sa conception. Les touches Y, dévolues au déplacement du curseur, devront être utilisées en combinaison avec les boutons X qui serviront quant à eux à valider un déplacement, ou bien à accélérer la montée des blocs. Une jouabilité simple, et une orientation de l'écran particulièrement bien adaptée au jeu (je n'ose imaginer à quoi eût pu ressembler une partie avec l'écran horizontal en termes de difficulté)...

Un mode story dans un puzzle-game?

Ce petit résumé de la maniabilité achevé, revenons aux différents modes de jeu, en insistant plus particulièrement sur le mode Story évoqué plus haut. Ce dernier vous mettra donc aux prises avec différents adversaires ayant chacun leur particularité, rendant ainsi les parties imprévisibles et par conséquent terriblement compliquées. A titre d'exemple, votre premier ennemi déplacera régulièrement l'écran vers la droite, bouleversant ainsi à chaque fois le placement des différentes lignes, tandis qu'un autre n'aura pas son pareil pour faire disparaître des colonnes afin de casser une ligne que vous pensiez être acquise. Pour ne rien arranger, il arrivera fréquemment que ces affreux personnages ne vous balancent des blocs affublés d'un point d'interrogation. Pour faire disparaître ces derniers, vous devrez réaliser une ligne à proximité. Attention néanmoins, car si ces blocs spéciaux ne seront pas à même d'être intégrés dans une ligne, ils n'en déclencheront pas moins un Game Over si par malheur ils atteignent le haut de l'écran! Pour passer au niveau (et donc à l'adversaire) suivant, il sera nécessaire de réaliser un certain nombre de points, progression modélisée par une jauge située à droite de l'écran.

De nombreux modes de jeu, garants d'une durée de vie colossale

Cette partie Story s'avère donc particulièrement plus ardue que les modes Endless (mode basique dans lequel la seule contrainte est de réaliser des lignes sans atteindre le haut de l'écran, sans aucun quota à atteindre), Free (sorte d'entrainement dans lequel un Game Over est impossible) ou Stage (similaire au mode Story, si l'on excepte l'absence de caractéristiques spéciales selon les tableaux de jeu). C'est cependant bel et bien le mode Puzzle qui offrira le challenge le plus ardu au joueur en quête de sensations fortes. Dans ce dernier, aucune contrainte de temps ou de remplissage, puisqu'aucun nouveau bloc ne viendra faire son apparition en bas de l'écran. Ce dernier est parsemé de fragments de lignes éparpillés aléatoirement. Le but du jeu est de les placer de manière à former une ligne qui les contiendra tous, et les fera donc disparaître simultanément. Oubliez un fragment, et c'est le Game Over immédiat. Si dans les premiers stages le challenge pourra paraître risible, le joueur ne tardera pas à s'apercevoir au fil des niveaux que le nombre toujours plus important de fragments à l'écran devient un véritable cauchemar, déclenchant maux de crânes et intense réflexion. Avec le seul mode Story, Gunpey aurait déjà été un must en termes de durée de vie, la faute à un gameplay aussi addictif que celui de Tetris. La diversité des différentes expériences proposées dans la même cartouche propulse donc le titre vers des sommets de longévité, et il y a fort à parier que vous passerez de nombreuses heures penché sur votre chère Wonderswan, d'autant que la possibilité de se mesurer à un ami au moyen d'un câble Link vaut elle aussi son pesant de cacahuètes.

Des graphismes pour le moins simplistes, couplés à une bande son réussie

Et pourtant, ce n'est clairement pas l'aspect visuel du soft qui plaide en sa faveur. Une fois la sympathique introduction passée, vous aurez uniquement droit à un simple quadrillage gris sur lequel sont déposés des fragments de lignes noirs. Un gamin apprenant à se servir de Paint n'aurait probablement pas pondu quelque chose de plus moche, le soft se payant même le luxe d'être, à mon sens, moins abouti que Tetris visuellement parlant puisque disposant d'un nombre inférieur de niveaux de gris sur la zone de jeu. Cependant, la plastique n'a jamais été le principal atout des puzzle games. A quoi serviraient des graphismes splendides dans un jeu où l'accent est autant mis sur l'instinct et la rapidité des réactions? Il y a fort à parier que, occupé à vous dépatouiller tant bien que mal avec vos lignes, vous ne remarqueriez même pas d'éventuelles fioritures. Non, Gunpey n'est clairement pas un beau jeu, mais là n'est pas sa vocation. En revanche, il m'apparait impossible de formuler la moindre critique en ce qui concerne la fluidité de l'ensemble. Aucun ralentissement ne viendra booster artificiellement la difficulté du soft, laissant ainsi le plaisir de jeu intact tout au long de la partie.

Côté son, en revanche, le bilan est nettement plus positif. Avec son panel de thèmes assez large, le soft saura meubler vos parties avec élégance en piochant dans un répertoire agréable et aucunement stressant. La qualité sonore est largement supérieure à ce que l'on peut trouver sur Game boy, preuve que la Wonderswan en a sous le capot et peut s'appuyer sur un processeur sonore des plus performants. Les quelques bruitages rempliront parfaitement leur office, à l'image de l'alarme retentissant lorsque des fragments de ligne se rapprochent dangereusement du haut de l'écran. Tantôt stressante, tantôt reposante, cette bande son aucunement désagréable comme c'est le cas dans d'autre jeux remplit ainsi parfaitement sa fonction, à savoir meubler agréablement les parties. A noter la présence de voix digitalisées, peu nombreuses, mais qui ont cependant le mérite d'être là présentes au contraire de la plupart des jeux du genre...

Conclusion

Se baser sur un concept simpliste pour ensuite devenir indispensable, tel est le lot de tous les bons puzzle-games. Ce Gunpey n'échappe pas à la règle, et s'impose comme une référence en la matière par son côté addictif indéniable. Quoi de mieux qu'un excellent casse-tête pour rendre hommage à un être aussi exceptionnel que Gunpei Yokoi? Au final, les points communs entre ce dernier et le soft qui nous intéresse aujourd'hui ne s'arrêtent pas à leurs patronymes, mais concernent également leur manière d'appréhender le jeu vidéo. A recommander de toute urgence, d'autant que, comble du bonheur, le jeu a été intégralement traduit dans la langue de Shakespeare! Avis aux japanophobes...

Réalisation : 6/20
Gameplay : 19/20
Bande son : 14/20
Durée de vie : 20/20
Scénario : -

VERDICT : 19/20


Article publié le 29/07/2010 Jeu testé par Manuwaza