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Dune

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Dune
??/??/1993
Edité par Virgin Interactive
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Dune
??/??/1993
Edité par Virgin Interactive
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Console: Sega Mega-CD
Genre:Stratégie
Développeur: Cryo Interactive
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Commodore Amiga- PC-

Photo de la boite de Dune
Dune, capture d'écran Dune, capture d'écran Dune, capture d'écran
Dune! Ce nom évoque chez tous les amateurs de science fiction l’excellente œuvre de Franck Herbert qui fut adaptée successivement au cinéma et en série TV. L’univers du jeu vidéo n’y a pas échappé pour notre plus grand bonheur. La deuxième version que j’avais testée il y a quelque temps est très connue puisqu’il est admis qu’elle a servi de référence aux STR modernes. Je vous propose aujourd’hui le test du premier opus sorti deux ans plus tôt sur diverses plates-formes dont le Sega Mega CD. Aventure, point&click, gestion, stratégie, réflexion : le titre a pas mal de facettes, toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Avant que les fans ne hurlent au scandale, il vaut mieux prévenir qu’il s’agit bien de vivre une histoire dans l’univers de Dune et non pas de suivre le livre à la lettre, ce qui serait de toute manière trop facile pour les gens qui connaissent l’œuvre par cœur. En effet, de grosses libertés ont été prises sur le scénario. Vous retrouverez donc une bonne partie des personnages clefs, mais pas forcément dans leur rôle exact. Certains faits marquants comme la disparition du Duc Leto sont également présentés d’une autre manière.

Vous incarnez Paul Atréides et vous avez la lourde charge de gérer Arrakis, notamment au travers de sa ressource principale, ses habitants atypiques que sont les frémens, et bien entendu ses ennemis… Tout commence joliment puisqu’après les différents logos des éditeurs, une cinématique directement extraite du film de David Lynch fait son apparition. La charmante princesse Iluhan vous y présente cette planète si envoûtante.


Objectifs pour joueurs organisés

Comme dans son successeur, la première phase est la gestion de l’épice qui vous occupera tout le début de votre aventure. Même si l’exploration se montre initialement un peu longue, ne négligez surtout pas cette partie. Se construire un bon socle de moissonneurs et les suivre est capital car tout au long du jeu, l’empereur vous demandera d’honorer des livraisons toujours plus importantes d’épice. Afin que cela reste une formalité, il vaut mieux ne pas se rater sur ce point. Votre première tâche va donc consister à vous déplacer au travers du désert sietch par sietch pour convaincre les frémens de travailler pour vous. S’ensuivra un travail récurrent et indispensable de revue des troupes : analyse des quantités récoltées, affectation de matériel, déplacements des unités sur des endroits plus fertiles, nouvelles prospections de sol, etc. Le personnage qui vous aidera dans cette phase sera Duncan Idaho. Situé au palais Atreïdes principal, il sera votre « contrôleur de gestion » et vous aidera à gérer vos factures, les envois d’épices et vous fera un topo sur vos stocks à chaque visite.

La deuxième étape sera militaire. En effet, si l’empereur vous a confié l’exploitation d’Arrakis, les anciens locataires et ennemis de toujours sont restés implantés un peu partout. Je parle bien entendu des Harkonnens qu’il va falloir chasser. Vous aborderez là l’utilisation militaire des frémens avec une logique similaire concernant les équipements. A vous de leur fournir les armes adéquates (couteaux, pistolets lasers, modules étranges, bombes) que vous trouverez dispersées dans les sietchs ainsi que chez les contrebandiers. Une fois vos armées constitués et aguerries, vous pourrez commencer l’espionnage et le nettoyage de tous les forts Harkonnen disposés un peu partout sur la carte. Deux personnages vous assistent dans cette tâche : Gurney Halleck qui fait office de maître d’armes et Tuffir Hawatt pour tout ce qui relèvera de la stratégie.

Pour terminer, abordons la possibilité d’utiliser des frémens en tant qu’écologistes. Cela consiste à leur faire fabriquer des pièges à vent pour récolter de l’eau et ainsi permettre à la végétation de pousser. La fonctionnalité est intéressante mais à double tranchant. La propagation de la végétation motive vos troupes et repousse les harkonnens. Inconvénient, elle empêche la récolte d’épice. Il faudra donc utiliser vos agriculteurs avec parcimonie d’abord sur des zones pauvres en épice ou des zones de conflit afin de décourager vos ennemis. Sachez qu’envahir Dune de végétation est un moyen de finir le jeu… même si pour ce test, j’ai privilégié l’attaque finale à dix-mille soldats.

Mine de rien, une fois tout votre système en place, vous allez gérer une vingtaine de troupes aux activités diverses, cela nécessitera donc une certaine organisation et pas mal de rigueur. Si vous ne pouvez jouer que le week end, vous vous surprendrez comme moi à prendre des notes sur ce qui est en cours et à faire, sans quoi la reprise du jeu après une semaine d’absence risque d’être un peu difficile. Le petit conseil du jour sera donc ne pas commencer le titre et de le laisser en plan pour y revenir un mois après.

Un peu de script… forcément

L’évolution dans le jeu va se faire en explorant la carte et en discutant avec tous les PNJ présents. A la manière d’un point&click, certaines phases et avancées scénaristiques vont être déclenchées par une action précise suite à une instruction de personnage. Quelques exemples : la possibilité de contacter vos troupes à distance ne sera disponible qu’après avoir passé une nuit dans le désert que vous conseille la mère du héros Jessica. Il est donc très important de lire attentivement ce que les PNJ vous disent au risque de se retrouver plus ou moins bloqué. Idem lorsque Chani vous fait comprendre qu’elle voudrait se balader seule avec vous dans le désert, il ne va pas falloir faire votre timide.

Il arrivera parfois que vous ayez l’impression d’être coincé, ne sachant plus trop quoi faire. Il s’agira vraisemblablement d’un élément à déclencher, un sietch ou une forteresse ennemie non découverte. Rassurons les lecteurs, ces quelques côtés linéaires ne se montrent pas agaçants pour autant et le joueur conserve quand même pas mal de libertés dans sa manière de progresser, d’autant qu’il existe un tas de fonctionnalités cachées que je vous laisse chercher sur les forums de fans.

Une gestion pas si tranquille

Votre système est en place, vous gérez tranquillement vos récoltes et vos armées. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes à tel point qu’on aurait tendance à s’endormir sur ses lauriers. Dune se montrerait presque lassant et répétitif…

Pas vraiment puisque le jeu particulièrement bien conçu saura vous distiller à intervalles réguliers des problèmes à résoudre afin de réveiller le dormeur qui est en vous. Tel le grain de sable qui vient gripper votre gestion si bien huilée, vous serez interrompu par des rebondissements comme la présence de saboteurs, l’apparition d’une maladie étrange, des attaques Harkonnen ou encore l’enlèvement de votre promise.

Ajoutons à cela un certain nombre de subtilités pas clairement écrites dans la notice comme la bonne utilisation de la négociation et le psychologique des frémens. En effet, la gestion humaine est importante car, s’il s’agit d’un peuple libre avec un côté sauvage, ils ne sont pas pour autant insensibles. En tant que leader charismatique, vous devrez par exemple faire attention à leur niveau d’expérience dans leur domaine et à leur taux de motivation qui peut varier du simple au double selon divers éléments. La disparition de Chani affectera par exemple le moral des troupes. A l’inverse, aller les voir régulièrement ou les entourer de végétation les motivera.

Cette implantation de l’humain est parfaitement réalisée et rappelle bien l’idée que l’ont peut se faire des frémens en lisant les livres. Cela rajoute indéniablement du piment au titre, rend l’aventure plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Une difficulté et une durée de vie exemplaires

Premier bon point, la difficulté est très progressive et permet au joueur novice de découvrir les rouages du jeu dans de bonnes conditions. Le démarrage que certains trouveront un peu lent est vraiment bien fait puisqu’il permet de se familiariser avec les personnages et la philosophie générale avant que les premiers ennuis n’arrivent. La prise en main est facile et l’interface qui permet les différentes actions est très intuitive. Deux sauvegardes sont possibles et le joueur qui ne connaîtrait pas l’univers de Dune dispose d’un livre qui en présente les caractéristiques essentielles.

Saluons également la qualité de la carte qui d’un coup d’œil vous permettra de tout savoir sur les caractéristiques du sol, d’un sietch ou d’une troupe de frémens. Une fois vos pouvoirs de prescience bien développés, vous gagnerez un temps fou puisque tout sera gérable à distance depuis celle-ci.

La durée de vie est très importante puisque le temps pour arriver à la bataille finale oscillera entre cinq et huit heures de jeu cumulé, selon votre niveau de connaissance du titre. L’achat vaut donc le coup! Attention quand même à ne pas trop traîner dans vos actions car l’épice s’épuise sur la planète. Ne pas la livrer à l’empereur dans les temps entraînera des représailles dont franchement vous n’aurez pas besoin.

L’apport technique indéniable du CD

Le jeu se montre d’autant plus agréable que la réalisation technique suit. Même si cette version MegaDrive reste en deçà d’autres moutures, les graphismes sont de très bonne qualité et les personnages plutôt bien dessinés même s'il faut reconnaître que notre héros Paul a un peu une tête de « premier de la classe ». Je mettrai aussi un bémol sur le rosé du désert à la tombée de la nuit et le manque de variété dans certains dialogues, mais c’est vraiment pour chercher la petite bête.
Le gros point fort se situe sur l’ambiance musicale qui pour l’anecdote a fait l’objet d’une sortie d’album au jeu de mots tout trouvé : « Spice Opera ». Des morceaux variés vous accompagnent, celui à l’ambiance orientale est particulièrement agréable et adapté à l’environnement désertique. Signalons également de nombreuses possibilités de réglages sur le volume des pistes, des voix, ou encore la méthode de lecture qui permet à chacun d’y trouver son compte.

De très rares temps de chargement apparaissent entre écrans mais rien qui ne hache le jeu de façon insupportable.

Conclusion : 16/20

Plus de vingt ans après sa sortie, Dune reste un monument du jeu vidéo. Sa bonne base technique, son scénario bien ficelé et son gameplay très bien conçu en font un titre toujours très agréable à découvrir ou à redécouvrir. On en oublie rapidement les défauts liés à l’époque. La grande nouveauté high tech de cette période qu’était le lecteur CD-ROM est de plus ici très bien utilisée puisque la musique qui vous accompagne au cours de l’aventure crée une ambiance unique qui capte l’attention du joueur jusqu’au dénouement final. Musique enivrante, concept innovant, personnages attachants, ce titre que l’on peut terminer de x manières est indémodable. A se demander si un jour, il aura un digne successeur.


Article publié le 08/01/2013 Jeu testé par Christian