lien vers facebook lien vers twitter lien vers youtube lien vers dailymotion lien vers le forum d'Oldies Rising lien vers mail
Recherche Avancée

Battletoads

Section Test.


Battletoads
07/01/1994
Edité par NCS
________________________
Battletoads
??/11/1991
Edité par Tradewest
________________________
Battletoads
25/02/1993
Edité par Tradewest
________________________
Console: Nintendo Game Boy
Genre:Beat'em All
Développeur: Rare
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Arcade- Commodore Amiga- Commodore Amiga CD32- Nintendo Nes- Sega Game Gear- Sega Megadrive-

Photo de la boite de Battletoads
Battletoads, capture d'écran Battletoads, capture d'écran Battletoads, capture d'écran
Bien souvent, lorsque l'on demande à un joueur à quel jeu il pense lorsqu'on lui dit le mot "difficile", des noms comme Megaman, Shinobi, Shadow of the Beast, ou encore Castlevania lui viennent à l'esprit. Le soft dont nous allons parler aujourd'hui n'a pas la trempe d'un Cybernoïd (et heureusement...) mais presque. Il s'agit de Battletoads sur Game Boy, un titre passé presque inaperçu car à l'époque le studio Rare ne jouissait pas d'une très grande réputation. Des jeux avaient bien déjà été commercialisés par ce studio britannique ici et là, mais nous étions alors à des années lumières de la fameuse franchise leur ayant permis de s'ouvrir à un très large public, à savoir Donkey Kong. Nous sommes donc en 1991 lorsqu'apparaît sur tous les continents Battletoads, un jeu très original puisqu'il s'agit d'un Beat'em all qui a des crapauds pour protagonistes principaux. Alors que depuis la fin des années 80, Double Dragon de Technos est LA référence dans le genre, voyons comment nos "Crapauds de Combat" se débrouillent pour taper sur les doigts des méchants.

Réalisation: 9/20

Avant toute chose, remettons-nous dans le contexte de l'époque. Nous sommes en 1991, soit une année seulement après la sortie en France de la Game Boy de Nintendo. Et pourtant, les premières images qui s'affichent laissent entrevoir un jeu vraiment bon en termes de graphismes. En effet, l'écran de présentation met en scène l'un des Battletoads en train d'effectuer l'imparable coup de poing sauté, une technique qui sauvera plus d'un joueur dans ce jeu. Après une brève discussion entre plusieurs personnages laissant entrevoir un semblant de scénario, il est désormais possible de passer à la phase de jeu à proprement parler. Les premiers ennemis défaits, on peut d'ores et déjà s'apercevoir que les animations des différents coups sont juste hallucinantes. Les combos se terminent tout le temps par le grossissement d'un membre (pied ou main) du personnage afin de délivrer une sorte de "finishing move" à l'adversaire pour littéralement le couler au sol ou l'envoyer valser en dehors de l'écran sans espoir de retour. Ça y est, nous sommes entrés directement dans le vif du sujet avec ce jeu plus qu'original doté d'une qualité graphique très soignée. En ce qui concerne les niveaux, très divers, ils sont assez dans la norme de l'époque à l'exception d'un petit bémol pour le troisième stage dans lequel le scrolling est très loin d'être parfait. En effet, le joueur aura la désagréable impression que le décor bouge autour d'un personnage immobile... Ce procédé était certes utilisé à l'époque, mais ici, l'illusion est mal construite et cela peut donner naissance à des maux de crâne.

Après l'émerveillement et le mal de crâne, donc, c'est bel et bien la frustration qui pointe le bout de son nez dans un troisième temps. Il ne faudra ainsi pas attendre très longtemps pour constater que les hitbox sont parfois très approximatives, comme si elles étaient gérées aléatoirement. Comprenez par là que dans deux situations similaires, les coups pourront aussi bien vous toucher que vous manquer. Une incertitude très gênante lorsque l'ennemi nous fait directement chuter dans un trou, ou est suffisamment puissant pour nous tuer en un coup seulement. Mais les hitbox ne constituent pas le seul ennemi du joueur, le scrolling en faisant également partie. De temps à autre, Battletoads proposera au joueur des phases de plateformes durant lesquelles il faudra éviter de tomber dans un trou. Le problème, c'est que si vous chutez et que le scrolling vous "suit", vous réapparaîtrez au bord de la plate-forme d'où vous venez de choir, sans pouvoir reprendre de l'élan pour déclencher un saut suffisamment long pour franchir l'obstacle. Un autre souci s'ajoute à celui-ci et apparaît également dans d'autres jeux de cette génération (Skate or Die: Bad'n Rad par exemple) : un personnage au bord du précipice ne saute plus. Il faudra donc toujours déclencher le saut avant d'atteindre le bord de la plate-forme sans quoi vous perdrez l'une de vos précieuses vies. Pire encore : il pourra vous arriver, malgré le fait que vous ayez sauté correctement et posé le pied de l'autre côté d'un trou, de chuter quand même. L'explication en est simple. Le jeu, afin de gérer les « collisions » entre le personnage et le sol, ne prend en compte que le buste du sprite. Si celui-ci est resté légèrement en retrait, le soft interprètera cette situation comme un saut manqué. Vous l'aurez bien compris, tout ces défauts de collision ne manqueront pas de nuire à l'expérience de jeu.

Gameplay: 16/20

Si toutefois vous décidez de continuer à jouer, vous découvrirez un gameplay très riche en tous points. Le premier élément retenant notre attention est le nombre assez extraordinaire de coups différents pour un Beat'em all de cette époque. Nous étions habitués à trois voire quatre coups dans les Double Dragon, alors qu'avec Battletoads il y a en a plus d'une dizaine! Entre les coups de pieds et de poings normaux, les coups de tête, les grosses tatanes qui ressemblent à des "finish", les prises et bien d'autres, vous aurez largement de quoi vous amuser. Vous pourrez aussi, si vous le souhaitez, porter un adversaire puis le jeter dans un trou afin qu'il ne s'en relève pas.

La richesse de cette maniabilité ne réside néanmoins pas uniquement dans le nombre de coups utilisables par nos "Crapauds de Combat", mais aussi dans la richesse des différents types de gameplay proposés. Battletoads est clairement un Beat'em all, mais il compte aussi de nombreuses phases de plateformes dont nous avons déjà parlé et aussi différentes séquences d'action assez intenses (courses en jet ski, en jet pack, descente dans un gouffre au bout d'un corde etc). Les niveaux sont tous variés et ne se ressemblent en rien. Bien évidemment, on retrouvera quelques armes mais soyons francs, elles sont en nombre très réduit et ne servent quasiment à rien au vu de leur portée plus que réduite (ce sont souvent de petites haches) et de la puissance importante des coups normaux.

Ce qui est également intéressant avec ce Battletoads, c'est que les boss sont logés à la même enseigne que les ennemis que vous croiserez dans les différents niveaux. Certes, ils tapent plus fort et ont une barre de vie de la taille de l'écran, mais ils ne contreront aucun de vos coups et pourront également être portés! Vous pourrez ainsi, en bloquant un boss dans un coin, le tuer sans subir aucun dégât. D'ailleurs on sent que ces adversaires sont la récompense pour le joueur d'être arrivé jusque là et, hormis le boss de fin qui vous donnera du fil à retordre à cause de ses redoutables attaques, les autres apparaissent comme une offrande faite aux joueurs : ils seront massacrés et tomberont les uns après les autres avec grande facilité.

Scénario: 6/20

Les jeux de l'époque ne jouissant pas d'un scénario digne des productions hollywoodiennes, il faudra s'attendre à aller une fois de plus sauver un(e) ami(e) ou une princesse enlevé(e) par un méchant pas beau. Ici on incarne Zitz, l'un des trois membres de l'équipe Battletoads, et ce sont malheureusement Rash et Pimple qui sont coincés sur la Planète Ragnarok appartenant à la méchante Reine Noire. Il faudra donc traverser neuf niveaux avec des passages assez corsés afin de délivrer nos deux compères Battletoads, le tout orchestré par le professeur T-Bird qui nous donnera des directives et nous présentera à chaque fois le prochain niveau ainsi que le prochain boss à abattre. En somme, un scénario pas très innovant je vous l'accorde mais qui ne dérange en rien. Cet aspect des jeux vidéos est très rarement soigné, surtout à l'époque.

Bande son: 16/20

Comme nous l'avons maintes fois répété dans nos tests concernant la Game Boy, c'est sans doute la console qui a le processeur sonore le moins développé. On peut donc légitimement se demander si le rendu audio sera à la hauteur, d'autant que beaucoup de jeux n'offrent qu'une boucle de deux notes (ou bruits infâmes, à vous de voir) qui se battront en duel en guise de bande sonore. Rare Ltd, avec son Battletoads, a franchement mis les petits plats dans les grands. La bande son de ce jeu vous laissera sans voix! Je me rappelle lorsque j'avais acheté le soft, j'avais été ébloui par cette qualité sonore. Les musiques sont des boucles, puisque la Game Boy ne pouvait proposer mieux, mais l'illusion est cette fois-ci au rendez-vous. Les différentes musiques collent parfaitement avec l'ambiance du jeu, et la retranscrivent à la perfection. Il ne faudra d'ailleurs pas attendre longtemps pour s'en apercevoir puisque déjà à l'écran principal, on aura droit à une musique très rythmée et puissante.

Durée de vie: 17/20

Wouaw! Que nous vaut cette note? En termes de durée de vie brute, ce jeu ne sort pas réellement du lot en comparaison d'autres titres sur la même plateforme, avec ses neuf niveaux qui se finiront en deux heures en tout et pour tout, à peu de choses près. Seulement voilà, hormis si vous êtes un robot ou si vous avez un cerveau franchement pas normalement constitué dans le bon sens du terme, il vous faudra je ne sais combien d'heures pour venir à bout de ce jeu très sympathique. La longévité du soft sera donc relative à l'envie du joueur de s'essayer au challenge proposé. Certains niveaux en soi ne sont pas très difficiles, mais quelques passages vous donneront bien du fil à retordre, en grande partie à cause de composantes du gameplay qui reste très particulier. Souvenez-vous, dans Double Dragon il y avait la possibilité de frapper trois ou quatre ennemis en même temps s'ils étaient parfaitement alignés. Dans Battletoads, vous vous rendrez vite compte que les adversaires apparaissent au maximum deux par deux et pour cause, il est impossible de cogner deux ennemis simultanément. Si vous réussissez à aligner vos adversaires et que vous déclenchez vos attaques, l'un deux prendra les coups et l'autre vous en donnera autant. Attention donc à bien gérer lors des combats qui au final, pour un Beat'em all, ne sont pas si nombreux que ça, mais sont vraiment difficiles si vous vous laissez surprendre.

Toujours à cause de la maniabilité, les phases de plateforme sont également un souci, surtout lorsque l'on vous demandera d'atterrir sur une plateforme d'un centimètre de long comme dans le troisième niveau. La séquence en jet ski où il vous faudra éviter différents obstacles dans ce même level frôle l'impossible sans sauvegarde. Vous aurez quand même droit aux checkpoints, mais en échange de combien de vies et continus y arriverez-vous? De même, certains ennemis n'auront pas leur pareil pour vous tuer d'un seul coup. Vous aurez même droit à un niveau entier suivant cette thématique (le niveau 5), dans lequel vous serez poursuivi dans une grotte par une grosse boule difforme qui, si elle vous touche ou vous effleure à peine, déclenchera la mort immédiate du personnage. Et bien entendu, aucun checkpoint ne viendra vous aider, sinon ce serait trop facile. Ce stage est sans aucun doute le pire de tout le jeu de Rare Ltd. Il faudra apprendre par cœur la progression, qui soit dit en passant est très longue, pour espérer survivre. Pour ne rien arranger, la fameuse boule aura la désagréable habitude d'accélérer, non pas dans les descentes mais dans les montées lorsque votre personnage aura plus de mal à courir. Une certaine longueur d'avance sera donc de mise, sans quoi la boule vous rattrapera quoiqu'il arrive dans la prochaine montée. Aucune erreur ne vous sera pardonnée.

Si toutefois vous avez le courage de terminer ce stage, vous tomberez ensuite nez-à-nez avec un boss du même acabit qui n'aura qu'une attaque: l'écrasement de Crapauds sous ses fesses! Celle-ci vous laissera instantanément sur le carreau et son exécution s'accélérera à mesure que sa barre de vie descendra. Mais ce n'est pas fini, nous ne sommes qu'au niveau six voyons! Le suivant est bien pire! Axé principalement plateforme (il n'y aura que cinq ennemis, boss compris, bien pauvre pour un Beat'em all), il vous proposera d'éviter des lames tournantes autour de piliers sur des plateformes assez minces. La marge d'erreur est donc très faible voire inexistante. Le seul conseil que je pourrais éventuellement vous donner serait de foncer dans le tas en profitant des quelques nanosecondes d'invincibilité du personnage dès que vous serez touché. Enfin, dernier exemple frappant d'une difficulté qui mettra vos nerfs à rude épreuve, le huitième niveau qui en soi n'a rien de compliqué ne manquera pas de vous rendre chèvre. C'est une partie en Shoot'em up où Zitz se voit équipé d'un Jet Pack. Il devra évoluer vers le haut (sachez que vous pourrez accélérer grâce à la flèche directionnelle haut) et les ennemis devront être défaits comme dans un Space Invaders. Jusque là tout va bien, sauf que vous aurez 99 secondes et pas une de plus pour le boucler! Autant vous dire que même en fonçant comme un fou, le timing sera très juste. D'ailleurs, afin de limiter les accélérations du joueur, Rare Ltd a opté pour une prise de dégâts conséquente si celui-ci venait à se cogner la tête sur une plateforme en accélérant. Faîtes cela trois fois, et c'en sera fini de vous. Je pense ne pas me tromper en vous disant que ce jeu passera un long moment dans votre console.

Je ne sais pas si vous l'aurez compris à travers ce test, mais avec Battletoads nous sommes bien loin de certains titres comme Ghosts'n Goblins qui sont considérés comme les jeux les plus difficiles. Il est indéniable que ce dernier offre un challenge dantesque, mais celui-ci s'atténue quelque peu lorsque l'on a compris la mécanique du jeu et récupéré certaines armes surpuissantes. Avec Battletoads, nous sommes devant un titre presque inconnu de la majorité des joueurs -en tout cas pour ce premier épisode sur Game Boy- mais qui n'a rien à envier à un Shadow of the beast concernant la difficulté. Parfois on se demanderait même si le soft est bel et bien fini, ou si c'est un souci de développement qui est la cause d'une telle difficulté. Mais cette idée se voit vite effacée par la grande qualité au niveau des animations et de la bande son laissant penser que pour son développement, Rare n'a pas fait les choses à moitié. Les seules ombres au tableau résident dans les hitbox pas toujours très bien gérées, ou les sauts parfois extrêmement frustrants. Battletoads est donc un jeu à essayer, en gardant à l'esprit qu'il ne sera pas donné à tout le monde de remporter le challenge proposé à moins que tout le monde ait une persévérance et une patience sans limite!

Réalisation: 9/20: Des animations de combat de haute volée et très originales, de beaux décors très variés mais des hitbox qui laissent à désirer et un scrolling à l'effet parfois raté lors duquel la mayonnaise ne prend pas.

Gameplay: 16/20: La liste de coups possibles est assez impressionnante compte tenu du nombre limité de boutons sur la petite portable de Nintendo. Avec deux touches d'action et des flèches directionnelles, vous verrez que vous pourrez faire des merveilles. Le gameplay a été très soigné et ce, sur toutes les phases de jeu : que ce soit en Beat'em all, en Shoot'em up ou en plateforme/action. Un gameplay riche donc et rien n'a été laissé de côté par Rare Ltd.

Scénario: 6/20: On aura droit à l'incontournable des amis enlevés par un méchant, qu'il faudra s'empresser d'aller sauver...Bref rien d'original.

Bande son: 16/20: La qualité sonore du soft est vraiment un point fort. Les musiques resteront sans aucun doute dans votre tête pendant un bon moment. Elles sont rythmées et puissantes à l'image du jeu lui-même.

Durée de vie: 17/20: Une très longue durée de vie compte tenu de la difficulté de ce petit bijou de Rare Ltd. Il faudra compter des dizaines d'heures ou plus afin de le conclure. Sans sauvegarde et avec peu de checkpoints, ça ne sera pas chose aisée. Il faudra de la patience, des nerfs en acier trempé pour résister à l'envie d'abandonner. Bon courage donc!

Note générale: 13/20


Article publié le 30/08/2012 Jeu testé par Jsdef